L'encre électorale. Nouvelles locales. fants on l'invitait le faire, on lui montrait un petit fauteuil bien doux, bien moëlleux, bien confortable où il suffirait de s'asseoir, pour re concilier l'école maudite avec le ciel,et le prêtre n'a pas bougé. Le clergé a feint d'ignorer l'article 4, il a fait la sourde oreille toutes les circulaires ministé rielles, comme toutes les ouvertures qui lui ont été faites par les communes, qui ne désiraient rien tant que la paix religieuse. C'est que la paix était précisément ce qu'il ne voulait pas, lui. Il savait que s'il reconnaissait les intentions si con ciliantes, si généreuses du législateur de 1879, il sanctifiait du même coup le programme de l'émancipation du peuple par l'instruction. Aussi, qu'a-t-il fait Il a prétendu que cet arti cle 4 n'était qu'une ironie, une supercherie, une sorte de fraude diabolique, au besoin même il a nié son existence, car les mensonges les plus monstrueux ne lui ont rien coûté pour arriver ses fins. Mais encore une fois, comment aurait-il pu admettre l'article 4, cette époque où il luttait Sour la possession du pouvoir et la restauration e quelques privilèges abusifs que le gouverne ment d'alors avait enlevés l'église C'eut été démasquer ses batteries politiques, ruiner son long échafaudage d'intrigues, avouer ses visées malsaines et se condamner la face du pays. Eh bien, et ceci est d'une gravité exception nelle, la rétractation est arrivée, l'épiscopat est en aveu, le masque est tombé. Que se passe-t-il Gand, Liège, Namur, Ostende et dans bien d'autres endroits encore Dans ces commu nes, le clergé a consenti entrer dans les écoles communales aux mêmes conditions où l'y admettait le législateur de 1819. L'enseignement est resté le même, il est donné par les mêmes instituteurs, et dans le même esprit que sous la loi de 1879. Il n'y a qu'une différence noter, c'est que main tenant, la majorité est catholique,et le réaction naire M. Devolder est ministre la place de M. Yan Humbeeck. Tout est là. On a ses amis au pouvoir, on a des ministres assez souples pour se prêter tous les caprices du clergé cela suffit pour adorer ce qu'on a brûlé c'en est assez pour approuver ce que de 1879 1884, on dénonçait comme une œuvre infernale et diabolique C'est donc visiblement, volontairement que l'épiscopat se rétracte, preuve que ce qu'il fait aujourd'hui, il pouvait le faire autrefois et ne Eas repousser comme des pestiférés une foule de raves gens, d'honnêtes instituteurs qui ne de mandaient qu'à pouvoir continuer en paix leurs modestes fonctions. L'attitude de l'épiscopat prouve aussi que la situation que lui faisait le cabinet de 1878 était convenable et satisfaisante, que l'article 4 n'était ni un leurre, ni une invention de Satan cette attitude prouve encore que, si l'on n'a pas fait l'essai du régime de 1879, c'est parce qu'on ne l'a pas voulu, et que la longue et tumultueuse campagne que l'on a menée contre les écoles communales n'a pas été seulement perfide et déloyale, mais sacrilège, puisque l'on f aussement et mensongerement invoqué le nom de Dieu, pour couvrir les débordements de la fièvre politique et la nostalgie du pouvoir. Ils méritent donc bien le nom de comédiens ces hommes qui pendant 6 ans ont été des fauteurs de haines et de divisions, et qui ont révolutionné le pays pour réaliser leurs menées politiques Ce sont de vrais et d'infâmes comédiens ceux qui ont dit l'enfant et la femme vous quit terez votre mari,vous abondonnerez votre père,» plutôt que d'aller suivre un enseignement qu'on approuve aujourd'hui et que nul homme sensé n a jamais critiqué Ce sont des comédiens de la haute école ceux qui, étant aujourd'hui au pouvoir, laissent don ner un enseignement qu'autrefois ils chargeaient de leurs anathèmes, alors qu'ils allaient au foyer du pauvre, lui imposer leurs opinions politiques, briser les liens d'amitié du chef de famille, lui ravir l'amour de sa femme et le respect de ses enfants L'histoire les jugera. Lors des élections communales du mois d'Octo bre dernier, on a constaté que dans plusieurs communes, il a été fait usage, pour le vote, d'une encre défectueuse, ce séchant pas assez rapide ment sur le papier électoral, qu'elle touchait lorsque l'électeur repliait son bulletin. Une cir culaire, adressée MM. les gouverneurs, dit que les plus grands soins devront être apportés la confection de cette encre et les administrations communales ne pourront accepter les fournitures qu'elles commandent qu'après s'être assurées de leur bonne qualité. L'encre employée n'était pas suffisamment noire et par suite les empreintes laissées par l'estampille sur les bulletins de vote n'étaient pas assez nettes et n'oblitéraient pas complètement le poini blanc central destiné recevoir la marque du vote. Le département de l'agriculture, de l'industrie et des travaux publics a fait préparer une encre spéciale, plus foncée, dont les essais ont donné des résultats satisfaisants. Le feutre qui garnit les boîtes tampons a aussi fait l'objet de critiques fondées. Les administrations Communales sont aussi conviées faire remplacer le feutre actuel par un feutre aussi épais en laine fine. Le départe ment de l'agriculture, de l'industrie et des tra vaux publics en a fait confectionner plusieurs très solides et suffisamment élastiques dont il recommande l'adoption. Les manœuvres de l'armée auront cette année, ce qu'on assure, une importance exceptionnelle. Elles auront lieu fin Août ou commencement Septembre, après la moisson et la rentrée des foins. Elles seront divisées en trois parties, manœu vres de régiment au camp et aux environs d'An vers, manœuvres de division dans les mêmes circonscriptions et enfin, pour la première fois en Belgique, manœuvres de corps d'armée. Le Journal d'Ypres annonce dans son dernier numéro que M. H. Iweins d'Eeckhoutte est nommé président du Cercle catholique en rem placement de feu M. Spillebout, par 63 voix sur 63 votants. Il n'est guère possible d'obtenir plus de 63 voix quand il n'y ai que' 63 votants, mais pour quoi n'y avait-il que 63 votants L'installation du nouveau président est pro visoirement fixée au 21 Mai. Provisoirement, parce qu'on n'est pas sûr qu'on sera prêt pour cette date. On agrandira la porte du focal pour que M. le président puisse y entrer sans trop se gêner. Notre excellente musique des Pompiers don nera un Concert en la grande Salle (les Halles, Dimanche, 13 Mai 1888, midi. Un plateau sera déposé l'entrée de la salle pour recueillir les dons en faveur de la malheu reuse veuve et des enfants d'un ancien musicien. Nous pouvons annoncer nos lecteurs que c'est le Mardi, 8 Mai, que la troupe de M. F. Achard viendra représenter Durand, et Durand,, par MM. Valabrègue et Ordonneau,qui de l'avis de la presse parisienne tout entière, est la pièce la plus gaie, la plûs vivante et la plus joyeuse de la saison. C'est un véritable feu d'artifice de mots d'es prit. i Mais quelle difficulté d'interprétation. Seul, Paris possède des artistes d'un assez grand talent pour jouer cette pièce. Eh bien M. Frédéric Achard nous envoie ses meilleurs, en tête desquels se trouve Malabd. premier comique du Gymnase. Du reste, depuis six ans, M. F. Achard revient périodiquement chez nous, et il n'y a jamais eu une seule défaillance dans l'interprétation des ouvrages montés par lui. Ce sont toujours les plus grands succès de l'année. Cette fois, c'est Durand et Durand. Nous sommes donc assurés de passer une bonne et joyeuse soirée. Dans la nuit de Dimanche Lundi, une tenta tive de meurtre a été commise au cabaret Het Molenhuissitué Boesinghe. Un colporteur a tiré un coup de revolver sur la femme de la maison, qui a été atteinte la cuisse. Le coupa ble s'est remis lui-même entre les mains de la fendarmerie d'Ypres. il est écroué la prison e cette ville. Un épouvantable accident vient de se produire Ploegsteert, arrondissement d'Ypres, et a causé la mort de deux enfants appartenant aux époux Louis Haubourdin, cultivateurs en cette com mune. Dimanche soir, vers six heures, Mm« Haubour din, qui s'était absentée pendant quelque temps pour se rendre chez des voisins, fut très-étonnee, son retour, de ne plus voir ses deux petites filles Julia et Marthe, âgées de six et Bept ans, qu'elle avait laissées la maison. En proie un sinistre pressentiment, elle se rendit un étang entourant la ferme et y trouva ses deux enfants tombées l'eau. Elle les retira immédiatement, mais il était déjà trop tard; l'asphyxie avait fait son œuvre meurtrière. Ces deux enfants avaient construit un petit jardin sur le bord de l'étang, et c'est en y plan tant des fleurs pendant l'absence et malgré la recommandation de leur mère, qu'elles sont tombées l'eau. On suppose que l'une d'elles, en tombant, aura entraîne l'autre dans sa chute. M. le docteur Fourez, de Ploegsteert, appelé sur les lieux, n'a pu que constater le décès des deux sœurs. Impossible de dépeindre le désespoir des pa rents, qui est navrant. Tous les malheurs semblent d'ailleurs s'abattre sur cette famille il y a peine trois ans, la fer me des époux Haubourdin était détruite par un incendie. La catastrophe d'aujourd'hui a mis en émoi toute la contrée jusqu'à Armentières. Des faits regrettables se sont passés, Lundi dernier, Iseghem. Ce jour-là, au matin, les ouvriers occupés dans les ateliers de cordonnerie de cette commune se sont mis en grève et se sont dirigés en masse vers la fabrique de chaussures de M. De Coen, dont les ouvriers sont relative ment mieux payés que partout ailleurs. Les grévistes ont pénétré dans les ateliers et forcé les ouvriers quitter le travail, puis ils ont brisé le mobilier et les outils. M. De Coen et sa femme, ainsi que plusieurs de leurs ouvriers, ont reçu des blessures assez graves et n'ont trouvé leur salut que dans la fuite. Ces scènes de désordres ont continué jusque dans l'après-midi. Le bourgmestre d'Iseghem un clérical fa natique ayant refuse de faire intervenir la police locale, M. De Coen requit la gendarmerie de Roulers qui parvint rétablir l'ordre. Vers le soir, le parquet de Courtrai s'est rendu sur les lieux et a ouvert une enquête. Un grand nombre de perturbateurs seront poursuivis. Le tribunal correctionnel de Furnes a con damné deux instituteurs de l'école catholique de Rousbrugge, du chef de mauvais traitements exercés sur leurs élèves, l'un André Bulcke, instituteur en chef, une amende de cinq francs et quatre amendes d'un franc; l'autre Camille Samyn, sous-instituteur, huit amendes de cinq francs et deux amendes d'un franc. A l'occasion de la procession du St-Sang, Bruges, le 7 Mai prochain, les trains spéciaux suivants seront organisés Départs De Thourout (venant de Dunkerque) 8.16 matin Zedelghem, 8.28 Lophem, 8.35. Arrivée Bruges, 8-45. De l'Abeele (venant de Hazebrouck) 6.53 matin Poperinghe, 7.05 Vlamertinghe, 7.15 Ypres, 7-30 Zonnebeke, 7.45 Moorslede- Passchendale, 7.54 Roulers, 8.15 Gits, 8.30 Lichtervelde, 8.40 Thourout, 8.50 Zedel ghem, 9.02. Arrivée Bruges, 9.15. De Lichtervelde, 8.50 matin Thourout, Sapeurs-Pompiers. U' =»S CRKc - Théâtre d'Ypres. Deux enfants noyés Ploegsteert. église. Un arrêté royal autorise la res tauration de l'église de Becelaere. Chemins de fer de la Flandre Occidentale.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 2