F. N° 48. Jeudi, 48e ANNÉE. 14 Juin 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Élections législatives du 12 Juin 1888. Résumé politique. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. 6' BUREAU TOTAL Inscrits 2222 Nombre de votants. 468 339 271 1078 Bulletins nuls 22 25 41 88 Nombre de votes valides 446 314 230 990 Majorité absolue 496 Surmont 417 300 213 930 Berten 410 292 215 917 Colaert 423 298 222 943 Struye 415 294 215 924 On a fait un grief au régime actuel,en France, de la fréquence des crises ministérielles. Or, on aurait grand tort, en ce moment, d'en renouve ler l'expression, car plus d'un ministère euro péen, actuellement, branle au manche, comme on dit vulgairement, et peut-être que c'est en France qu'à l'heure qu'il est on trouverait le plus de stabilité. On a bien dit, il est vrai, qu'il y a crise et crise, comme il y a fagots et fagots et qu'une crise ministérielle, en Allemagne, est bien diffé rente de ce qu'elle serait en France, mais il est possible aussi que la différence soit plutôt appa rente que réelleet la preuve en est en ceci que la crise, Berlin, semble avoir, comme en plus d'un pays, la portée d'un changement de politi que. C'est, croyons-nous, ce qu'on ne tardera pas voir. Sans doute, s'il ne s'agissait que de remplacer M. de Puttkamer par un instrument aussi docile et obéissant dans la main de M. de Bismarck, on serait fondé soutenir qu'il n'y a rien de- nouveau Berlin et qu'on y change tout simplement un ministre usé et qui a fait son temps comme on casse aux gages un serviteur surmené et dont on ne peut plus tirer les servi ces qu'on avait coutume d'en attendre. Mais pourrait-on prétendre qu'il en pût être ainsi dans l'hypothèse du remplacement ae M. de Puttkamer par un de ces hommes d'État dont l'importance est telle que leur nom seul est déjà l'expression d'une politique nouvelle Or, avec M. de Bennigsen, ce serait bien le cas. De cette nomination se dégagerait en quelque sorte de soi-même le sens de la lettre de l'Empereur M. de Puttkamer et l'on concevrait que M. de Bismarck se considérât comme moralement at teint par la crise, et qu'en revanche M. de Putt kamer sentît moins le coup qui le frappe. On a d'ailleurs tout fait pour l'adoucir, et le ministre démissionnaire ^emporte dans sa retraite la preuve que le souverain a su apprécier son dé vouement et en a compris toute 1 étendue. Il en serait tout autrement si, par impossible, M. de Bismarck, tout en conservant la gratitude du souverain et tous les dehors de sa grande po sition auprès de lui, trouvait entre le Trône et sa propre autorité des influences aussi sérieuses que celles dont peut disposer M. de Bennigsen. poi bli M. de Puttkamer n'étant plus là pour faire son office, amortir les chocs et accepter certaines responsabilités dont il suffisait sa modestie d'être dédommagé par la confiance du premier ministre des froissements ne tarderaient as se produire (M. de Bismarck dirait des rictions Alors, peut-être, on aurait de véri tables crises ministérielles. De toute façon, on ne tardera pas trouver du nouveau dans la situation. Quant aux autres crises ministérielles dont il a été question, celle qui se dessine en Espagne ne laissera pas d'avoir de la gravité. On pressent la chute de M. Sagasta; dans ce cas, M. Sagasta au rait la présidence de la Chambre, où il rempla cerait M. Martos, qui prendrait l'ambassade de Paris, sous un ministère composite dont M. Alonso Martinez serait le chef. Nous ne parlons de la crise en Egypte que our l'acquit de notre conscience. Enfin, n'ou- ions pas qu'on croit la retraite prochaine, en Bulgarie, du ministère Stamboulon. Ypres, le 13 Juin 1888. La journée d'hier a été pour l'opinion libé rale un véritable désastre et il convient de ne pas en atténuer l'importance. Nous sommes battus, archi-battus, au point qu'il est permis de se demander si et quand l'heure de la délivrance sonnera encore pour le parti libéral. Est-ce le moment de rechercher les causes de cet effondrement Tout ce que nous pou vons dire, c'est qu'il y a vingt ans, notre parti ne se composait que de libéraux, pou vant différer d'avis sur telle question détermi née mais toujours unis quand il s'agissait de faire prévaloir l'indépendance du pouvoir civil, et alors nous étions les maîtres. Aujourd'hui, nous sommes profondément di visés; on a inauguré une politique néfaste, la politique du couteau sur la gorge toutes ces insanités qui se débitent dans les meetings de Bruxelles ont fait échouer ceux de nos amis de Province qui ont courageusement affronté la bataille. Nous estimons que, si le parti libéral veut reconquérir le pouvoir, il doit être avant tout gouvernemental, pour cela revenir la poli tique des Verhaegen et se dégager de tous ces éléments hétérogènes qui lui aliènent la partie du corps électoral appelée flottante. Féron et c" ont perdu Bruxelles et ont fait plus de mal au parti libéral de province, (in terrogez ce sujet nos amis de Namur, Philip- peville et du Luxembourg) que les cléricaux ne nous en ont fait depuis qu'ils sont au pouvoir. Il ne suffit pas d'occuper le public de théories progressistes et imaginaires; il faut voir ci ces idées sont acceptables par le corps électoral. La signification du scrutin d'hier, c'est la répudiation de la façon la plus significative de la politique progressiste et parfois révolution naire poursuivie par l'Association libérale de Bruxelles et par son organe la Réforme. ELECTIONS LÉGISLATIVES OU 12 JUIN. RÉSULTATS. PROVINCE D'ANVERS. Anvers. Malines. Turnhout. BRABANT. Bruxelles. LE PROGRÈS VIRES ACQDIRIT EONDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour ie restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. BUREAU PRINCIPAL dépouille les 5e, 6e et 7e BUREAUX. dépouille les 2e et 5e BUREAUX. V BUREAU dépouille les 4e et 4* BUREAU X des VOTES. 01 .Oftc. A. B— Sénat. libéraux. cléricaux. Bal, 6091 De Prêt, s. élu 6655 Janssens, 6074 Le Grelle, s. élu 6634 Van den Nest, 6067 VandenBemben.s.élu 6643 Van Havre, 6059 Van Put, s. élu 6648 Chambre. Allewaert, 6051 Coremans, s. élu 6634 De Wael, 6120 De Decker, s. élu 6618 Desguio, 6049 De Laet, s. élu 6610 Kreglinger, 6072 De Winter, s. élu 6614 Srayers, 6052 Guyot, s. élu 6617 Vandertaelen, 6085 Jacobs, s. élu 6648 Van de Walle, 6040 Meeus, s. élu 6634 Van Ryswyck, 6054 Osy, s. élu 6622 candidats ouvriers. Chambre. Goetschalck, 111 Welters, 110 Sénat. de Buisseret, s. élu 1662 de Beughem, s. élu 1651 Chambre. Cluydts, 1008 Fris, s. élu 1625 De Pooter, 989 Lefebre, s. élu 1645 Van de Walle, 986 Notelteirs, s. élu 1616 Sénat. de Mérode, s. élu 1007 Chambre. sans couleur politique. Coomans, s. élu 971 Dierckx, s. élu 1008 Versluyseu, 170 Nothomb, s. élu 917 Nombre de votants 19,301. Bulletins blancs ou nuls Sénat, 778 Chambre, 671. Voles volables Sénat, 18,489 Chambre, 18,611. Majorité absolue Sénat, 9,245 Chambre, 9,306.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1