48e ANNÉE. 24 Juin 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. l\° 51. Dimanche, 6 FitANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ cTYpres pour l operinglie, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Parmi les a que créée par ppréciations de la situation politi- la mort de Frédéric III, il convient cfe remarquer celle du Daily News il recom mande aux méditations des souverains les manifestations qui ont suivi cette mort si géné ralement déplorée. Frédéric III représentait en effet par excellence un sentiment général et es sentiellement populaire la paix, le repos. Le cauchemar de l'Europe, dit la feuille anglaise, c'est la perspective d'une nouvelle guerre. La prière des peuples est pour la paix, et c'est sur tout parce qu'il était l'homme de la paix que le peuple allemand pleure le souverain qu'il vient de perdre. Il n'y a plus de doute sur la date de la convo cation de la Diète. L'arrêté a paru au Journal Officiel, et c'est bien pour le 27 qu'elle est convo- ?[uée. C'est dans la séance d'hier du Conseil ëdéral que le grand-chancelier a donné connais sance officielle de la mort de Frédéric III et de l'avènement de Guillaume II, qui a pour con séquence le passage, dans ses mains, de la dignité impériale. La France reproduit une communication, faite au journal la Post par un diplomate qui dé ment les suj ets d'inquiétude qu'on croit avoir au sujet du maintien de la paix. Les appréhen sions de la France sont sincères, aurait dit le diplomate mais elles sont sans fondement. La Lune tombera sur la Terre avant que le jeune Empereur ne rêve la guerre la France dans le simple but de moissonner des lauriers. Que les Français, a ajouté ce" diplomate», qui mérite d'être mieux connu, acquièrent cette conviction, et ce ne sera plus qu'amitié et paix perpétuelle entre ces deux colonnes de la civi lisation européenne. On n'est pas plus rassu rant, mais, quand on apporte de si bonnes nouvelles, on devrait bien laisser sa carte. Du reste, c'est le courant pacifique qui l'emporte aujourd'hui: on va même jusqu'à annoncer un rapprochement sérieux entre 1 Allemagne et la Russie. Toujours des incidents fâcheux, cependant, comme l'affaire de l'expulsion de ces deux cor respondants français Berlin, et toujours des demandes de représailles. Plusieurs journaux français, la France, le Paris et la Nation récla ment l'expulsion des journalistes allemands qui sont Paris. Le National, plus modéré, dit qu'il vaudrait mieux tenir l'écart les correspondants de mauvaise foi et accueillir avec plus de réserve ceux dont les sentiments peu favorables la France ne sont un mystère pour personne. Il est original que les premiers effets de la jonction des lignes de chemins de fer qui doivent faire entrer Constantinople dans le réseau géné ral ne soient d'abord que de nouvelles entraves. Les ingénieurs font tout pour rapprocher les peuples, mais la politique ne sait qu'imaginer pour semer mille obstacles sous les pas des commerçants et des voyageurs. Tantôt ce sont les passeports qu'on établit ou qu'on fait revi vre, tantôt c'est une inquisition vexatoire qui exerce sa police jusque sur les colis postaux et la correspondance même. Les électeurs de la capitale viennent de nou veau de-prendre position. Elle est loin d'être leur honneur. L'intolérance du cléricalisme et l'intransigeance du radicalisme, se greflant sur une vengeance de personnalités, se sont donné la main pour rompre la dernière digue qui pouvait retenir les excès de l'ultramonta- nisme. Aux fautes multiples déjà commises par les radicaux, il manquait Teuf état de services ce dernier déshonneur. Le pays honnête et in telligent a déjà marqué sur le Iront des promo teurs de cet acte scandaleux le stigmate de l'indignation. Les élections de 1884 ont pu être envisagées comme une surprise. 11 n'en est plus de même de celles de Mardi dernier. Elles sont le résul tat de la préméditation. On ne peut leur accor der aucune circonstance atténuante. C'est une nouvelle étape qui marquera dans les annales de nos luttes politiques. Dans ce combat homérique, où nous voyions aux prises deux grandes forces, représentant d'une part la raison et d'autre part les abus d'un autre âge, cachés dans les plis du drapeau de l'independance avec une queue de promesses falacieuses, c'est la raison qui a succombé. Tous les libéraux, qui veulent un progrès sage et modéré que la nation peut supporter, déplorent amèrement la nouvelle situation qui est faite leur parti. Mais nous le demandons en présence du passé, en présence des combats livrés par les radicaux au dernier gouverne ment libéral, en présence des prétentions de cette petite chapelle, n'était-il pas prévoir que la crise qui vient d'éclater devait indubi tablement arriver un jour Ce qui s'est passé en ces dernières années dans la capitale avec l'appui d'une infime mi norité de la province, pour la plupart des mé contents, ne pouvait donner d'autre résultat. Notre pays marchait la tête des nations civilisées pour résoudre pacifiquement, dans un esprit libéral, quelques problèmes sociaux, dictés par l'expérience des temps et conformes aux idées modernes. A côté de ces questions politiques, marquées au coin du progrès, rien n'était négligé pour développer notre richesse commerciale, industrielle et agricole. Ce progrès sage et lent, mais durable, n'a pas eu l'heur de satisfaire les radicaux. Sous prétexte de faire prévaloir une politique uto piste et intransigeante, ils ont attaqué notre dernier gouvernement, libéral avec plus d'achar nement que les cléricaux. Par leur conduite inqualifiable nous avons succombe nous avons vu sombrer cette loi sur l'enseignement primaire qui devait régénérer la nation. L'en seignement tous les degrés a reçu des attein - tes qui ne pourront être réparées dans un grand nombre d'années. 11 est prévoir que de plus grands malheurs nous atteindront encore. Aujourd'hui pour la seconde fois de par leur fait, de par leur intransigeance, nous perdons la capitale dans laquelle nous avions mis tant d'espoir. Cette forteresse, qui eût dû être occu pée par un vaillant détachement de l'armée libérale, est aux mains du cléricalisme. La capitale, entièrement l'opinion libérale, eût été un cordon sanitaire pour empêcher la propagation du virus clérical qui doit infailli blement nous contaminer et jeter une grande perturbation dans le Pays. L'acte de félonie, que les radicaux viennent de commettre, ne saurait leur être reproché trop sévèrement. Le cléricalisme, qui règne en maître souve rain dans nos provinces flamandes, eût dû ren contrer une barrière infranchissable dans les provinces wallonnes pour maintenir notre vi gueur et nous inspirer confiance dans lavenir. Nous savons aujourd'hui d'une manière qui ne peut laisser de doute dans l'esprit de per sonne, que l'opinion libérale aura désormais lutter contre deux courants le cléricalisme et le radicalisme, tous les deux également funes tes la propagande des idées qui doivent for mer le bonheur des peuples. La tâche qui incombera dès ce jour l'opi nion libérale est grande, mais ce devoir, nous osons l'espérer, elle saura le remplir d'une manière complète. Nous avons présentement examiner avec calme la situation qui vient de nous être faite. Nous avons délibérer sur les voies et moyens 3ui devront être mis en oeuvre pour regagner ans l'avenir ce que l'imprévoyance, jointe aux rancunes personnelles, nous a fait perdre dans cette néfaste journée du 19 Juin. La cause que nous défendons est celle delà classe instruite,celle des hommes indépendants par l'intelligence. Pareille cause peut subir des revers, des échecs. Le courage, la contenance la feront relever. Il n'est pas possible qu'elle dis paraisse. X. Elles étaient sages ces lois de Solon qui obli geaient chaque citoyen proclamer son opinion politique et dire sous quelle bannière il se rangeait. On ne voyait pas alors les défections, les lâchetés, que le relâchement dans la foi po litique fait commettre. On ne se dissimulait pas sous de faux noms, on ne portait pas de mas ques, et on n'avait pas rougir de victoires obtenues par des moyens, dont malgré tout le cynisme qu'on étale, on reconnaît la duplicité. Vous avez lu la recette de la salade japonaise dans Francillon, où s'entremêlent les pommes LE PROGRES VIRES ACQUIRIT ECiSKO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au^Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-40 Réclames: la ligne, fr 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresseï; l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 4-00 6-26 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-25. llouthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Coraines, 5-30 - 8-05 - 8-20 9-58 10-10 11-16 2-41 2-53 5-20 8-58. Coraines-Armentières, 5-30—8-0511-16—2-538-58. Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-30. Langemarck-Ostende, 7-23 12-22 3-58 6-22. Court rai, 5-30 8-20 9-58 —11 16 2-41 5-20. Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-162-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 - 8-20 - 11-16 2-41 5-20. Ypres, le 23 Juin 1888.

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