48e ANNÉE. 22 Juillet 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. l\6 59. Dimanche, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ éTYpres pour i operinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Il se confirme que le gouvernement allemand aurait l'intention d'augmenter les effectifs des tamisons de l'Ouest dans des proportions consi- érables. «L'Alsace-Lorraine contient déjà tous les effec tifs que l'étendue et les ressources du Reichs- land permettent. Cependant la Revue militaire nous apprend que les garnisons de Metz et de Strasbourg seraient augmentées de 18,000 hom mes environ. L'augmentation des effectifs aurait surtout lieu dans le grand-duché de Bade, et principale ment Mayence et Coblentz. On peut estimer ces effectifs 234,000 hom mes qui pourraient être mis en route pour la frontière de l'Ouest dans moins de vingt-quatre heures après la déclaration de guerre. D'après le même journal, un détachement du 15e bataillon de pionniers allemand est occupé en ce moment construire sur une montagne des Vosges, celle de Katzenberg, qui a 900 mètres d'altitude, une tour d'une hauteur de quinze mètres, grâce laquelle on pourra observer toute la vallée de la Bruche, ainsi que le versant op posé du côté de la France. On redoute de nouveau en Russie une reprise du mouvement nihiliste, et les craintes ont re doublé propos du voyage de l'empereur d'Al lemagne, qui est accompagné, assure-t-on, de trente-cinq hommes de la police berlinoise. D'après une dépêche de Kœmngsberg, le gou vernement allemand aurait eu connaissance d'un complot contre le tsar et l'empereur Guillaume. La police aurait eu connaissance du passage de glusieurs nihilistes qui auraient quitte Kœnmgs- erg le 14 Juillet. On annonce de Belgrade que si le divorce du roi et de la reine de Serbie est prononcé, le roi devra rendre la dot de la reine, qui se monte neuf millions de francs. C'est ça qui fera faire la grimace au gros Milan. Les dernières nouvelles du pays des casta gnettes nous apprennent que l'estimable pan- dour don Carlos vient de lancer un manifeste déclarant que l'Espagne a soif Eh bien, qu'elle boive, si elle a soif Un moment, lecteur n'interrompez pas, s'il vous plaît. a soif de liberté, d'ordre, de justice et d'autorité moraletoutes choses que seul le parti carliste peut fournir au pays. Don Carlos ajoute qu'il prépare la solution des grandes questions dont se préoccupent les populations espagnoles. Gare aux diligences Au lendemain de nos élections du 19 Juin, le Journal de Bruxelles après avoir chanté son Te Deum, et comme pour vouloir rassurer l'opi nion libérale, s'exprimait comme suit A nos adversaires battus, nous crions Le bon droit a le dessus, mais il ne vous écrasera pas, parce que nous n'aimons pas de triom- pher de nos concitoyens, que nous ne voulons pas la division du pays en vainqueurs et en vaincus et que nous respecterons votre liberté. Nous vous exhortons travailler avec nous au perfectionnement de nos institutions et de notre législation. Nous ne voulons que ce qui est juste et nous haïssons les lois de parti. Nous avons lutté avec ardeur pour vous em- pécher de nous renverser, mais nous sommes assez forts,assez expérimentés et assez politi- ques pour avoir le droit de rester modérés et amis de la liberté d'autrui. Si ce langage reflétait fidèlement l'opinion du Earti catholique, nous pourrions nous estimer eureux d'avoir affaire des adversaires qui ne visent que la grandeur du pays et qui évitent scrupuleusement de poser des actes qui ne soient marqués au coin de la loyauté. Malheu reusement toutes ces belles paroles ne sont autre chose que de l'hypocrisie pour mieux donner le change au public lorsqu'on proposera des lois qui nonl aucun caractère national et dont le seul but est d'assouvir les haines de la sacristie. Les actes poser ultérieurement cette fin, seront diamétralement opposés aux inspirations de l'heureux journal au jour de son triomphe. L'organe officieux de M. Beernaert, chef du cabinet et ancien administrateur de IEtoile belgeest seul pour tenir un langage si modéré. 11 est aussi un des rares journaux du pays dans la rédaction duquel l'élément laïc n'est pas absorbé ou dominé par celui du prêtre politi que. Aussi a-t-il souvent maille partir avec ses confrères, qui ne soutiennent le Gouverne ment qu'en vue de la prédominance de la religion dans les affaires civiles On tâche de faire infiltrer celle-ci non-seulement dans les affaires publiques, mais encore dans les affaires f rivées, jusque dans les familles même. C'est éternelle lutte des papes et des empereurs. Cette pplitique, anti-nationale et anti-socia liste, qui est passée chez les pointus l'état de manie provoque le désordre et le trouble par tout. Elle jette le discrédit sur nos institutions et un voile lugubre sur le caractère du peuple belge, qui brille dans l'histoire par ses luttes séculaires en faveur de son indépendance. Aujourd'hui il n'y a plus qu'une seule ques tion c'est la question religieuse, elle prime tous les autres intérêts. Nous le savons, le Journal de Bruxelles a Earfois des velliétés de catholicisme libéral qui élas n'existe plus! Mais chaque fois on le rap pelle ses devoirs avec un sans-gêne qui blesserait souvent famour-propre du simple collégien. Nous pouvons donc considérer les sentiments du journal, qui exprimait naguère l'opinion du parti conservateur, comme nulle et non avenue. C'est ailleurs que doit être consulté le baro mètre de l'opinion cléricale. En lisant les organes attitrés de nos maîtres, MM. les évéques, nous ne pouvons nous atten dre la moindre modération. Au contraire tout milite pour une guerre outrance tout ce qui représente le mouvement progressif; celui-ci réclame avant tout une existence indépendante en faveur du pouvoir civil, sans s'inquiéter de l'esprit ou des prétentions d'un culte quelcon que. Nous connaissons les desiderata des divers congrès cléricaux. Les inspirateurs de ceux-ci ne prendront de repos avant que tous soient un fait accompli. Nous avons, depuis 1884, la destruction de l'enseignement primaire officiel. Sans parler des entraves déjà suscitées l'enseignement moyen, on commence aujourd'hui par circu laire lui infuser le virus clérical dans les villes où les établissements ne peuvent être convena blement supprimés. Nous disons convenable ment supprimés car il est craindre que maintes écoles moyennes ne disparaissent, là où celles-ci gênent la prospérité ou le monopole des collèges épiscopaux. L'enseignement supérieur, n'en doutons pas, recevra également des marques de sympathie de nos gouvernants, qui ne peuvent rien refu ser ceux qui ont le pouvoir de les envoyer au Parlement. Quand l'enseignement de l'Etat et de la com mune sera complètement muselé ou quasi anéanti, nos bons curés et vicaires seront dans lajubilation. On criera sur tous les toits, dans les sermons comme dans leurs journaux, que la paix scolaire est un fait accompli en Belgique. Cet écho s'est déjà repercuté dans le discours du Gouverneur de cette province lors de l'ou verture de la dernière session du Conseil pro vincial. On dira de même que la paix politique existe dans toutes nos villes et communes, lorsque l'administration représentera exclusivement l'élément clérical, c'est-à-dire, les représen tants de l'épiscopat. Cette grrrande modération préconisée par le ournal officieux se remarque déjà aussi dans es projets de revision de nos lois électorales, .■e patriotisme de nos Romains fait déborder la coupe. Partout on demande l'élimination des capacitaires de droit, dans le seul but de pou voir créer cette armée de censitaires, qui se recrutera la campagne, en attribuant aux occupeurs de la terre les impôts qui ont ex clusivement compté, jusqu'à ce jour, au profit LE PROGRÈS vires acquir1t el'nro. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, MarqUé aux Herbes. 4.00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 - 7-50. domines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10—11-16 2-44 2-53 5-20 7-50 8-58. Comines-Armentières, 5-30 8-0511-162-538-58 Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-42. LangemarcL-Ostende,7-16 -9-5712-173-56 6-21 8-14. Courtrai, 5-30 - 8-20 9-58 - 11-16 - 2-41 5-20 7-50. Courlrai-Bruxelles, 5-30—9-58—11-16—2-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. Ypres, le 21 Juillet 1888.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1