JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. 61. Dimanche, 48e ANNÉE. 29 Juillet 1888. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit kl'nro Ypres, le 28 Juillet 1888. Dans un article portant pour intitulé Le fléau du jour, le Journal d'Ypres donne deux colonnes en article de fond pour faire com prendre ses naïfs lecteurs, que la polémique des journaux est exclusivement consacrée attaquer injustement le prêtre dans son saint ministère. D'après le Journal, c'est le cancer qui ronge et devore notre pauvre société. Nous engageons l'auteur de cet article, qui jorte l'estampille de la sacristie, rentrer dans ui-mème et examiner ce qui se passe tous es jours sous ses propres yeux, depuis la publi cation du trop fameux mandement de l'évêque Malou. Cet écrit conviait le prêtre la lutte pour attaquer d'assaut l'opinion libérale. Il l'ex- nortaità se jeter sans pudeur et imprudemment dans la mêlée des partis; puisque le choix des moyens importait peu qu'il fallait simplement viser le résultat final obtenir. Ce mandement a été exécuté la lettre. De puis lors le clergé n'a reculé devant aucun moyen, si malhonnête qu'il fût, pour arriver la suprématie de l'église sur la société civile. Au moyen de l'argent et d'un abus scanda leux du pouvoir que donne toute religion, on a pu faire disparaître dans nos Flandres tout ce qui pouvait représenter l'indépendance du ci toyen. Pour obtenir le but final on n'a reculé devant rien. On a introduit la zizanie dans bien des familles et on a nui aux positions sociales de ceux dont on ne pouvait acheter la con science. Sous l'empire de ces influences on a pu chasser du Parlement tous nos représentants, et des conseils provinciaux et communaux nos conseillers. Cette œuvre anti-nationale et anti-religieuse n'a certainement pu se faire sans laisser des traces profondes de ressentiments contre ceux qui en ont été et qui en sont encore tous les jours les auteurs. L'écrivain de l'article doit être bien naïf pour pouvoir supposer que l opinion libérale tressera des couronnes pour en honorer ses geôliers. S'il y a des Beernaert, des Lejeune et tutti quanti, qui sacrifient tout leur ambition il existera toujours des hommes libres et indé pendants qui veilleront au Capilole et qui au ront un jour la satisfaction de chasser les marchands du temple. II serait insensé de supposer, après avoir combattu un parti politique avec les armes les plus déloyales, après avoir vaincu ce parti et lui avoir imposé les conditions les plus draco niennes, qu'il puisse pousser l'oubli de ses de voirs jusqu'à laisser en dehors de nos luttes de plumes ceux d'où nous vient tout le mal, ceux qui abusent d'un mandat sacré qu'ils déclarent tenir, non d'un pouvoir humain, mais de Dieu lui-même. Aussi longtempsquelemondeexisteraon verra toujours dans toute lutte, dans toute guerre, un vainqueur et un vaincu. Avant d'obtenir un résultat, l'ordre naturel des choses exige un échange de horions. Ceux-ci laissent toujours un ressentiment dans le cœur des vaincus. Pour faire modifier celle situation il faut adopter la neutralité. En effet, voyons-nous jamais attaquer politiquement dans ce pays les ministres d'un culte autre que celui de l'église catholique romaine Certainement pareil fait n'existe pas. Le prêtre politique a la mémoire courte ou bien il ne veut pas se remémorer les faits prin cipaux de l'histoire de tous les peuples. Tous ont vu des bouleversements dès qu'il y a eu do mination du spirituel sur le temporel. Cette intrusion est la cause de bien des cataclysmes qui ont fait disparaître des religions et des puissances, qui avaient subjugué une grande partie du monde. Que le prêtre le sache parfaitement. C'est lui qui provoque la situation de laquelle il se plaint si amèrement. Il peut la faire cesser du jour au lendemain. Mais non, tel n'est pas son but. La lutte contre l espril moderne, il ne vou dra la cesser dans notre pays où il occupe une position priviligiée. Il est grisé d'honneur et de faveurs. Par dessus tout il lui faut encore le pouvoir. Qu'on nous cite un pays où pareille situation existe Aucun abus n'a pu se maintenir éternelle ment. Celui de l'intrusion du prêtre dans nos affaires publiques doit disparaître un jour. Au plus qu'il se maintiendra, au plus la reaction sera formidable. Nous le savons, nous prêchons dans le désert, nos conseils ne seront pas pris en considéra- lion. Comme par le passe, le prêtre continuera son action dissolvante en matière politique, il égarera les simples d'esprit en criant la per sécution, seulement nous craignons qu'il ne médite trop tard cette grande vérité Qui sème le vent récolte en tempête. X. Citeaux, désormais acquis l'histoire, jette dans le camp clérical un trouble extrême. Cela se conçoit; nier c'était Renaix, aujourd'hui c'est Citeaux, demain ce sera autre chose et toujours pour recommencer c'est que cela devient effrayant. Les journaux bien pensants veulent tout prix arracher cette robe de Nessus ils expli quent, ils rusent avec la vérité, ils nient. Le Journal d'Ypres fait aussi entendre dans ce chari vari sa petite note aiguë, mais comme il joue faux Enfin comme on joue dans un charivari. Nous avons dit, propos de ces turpitudes trop fréquentes chez un certain personnel ensei gnant Aussi bien que le clocher surmonté de la croix ne peut braver la foudre, l'homme ne peut braver la nature, alors surtout que Vèduca- n tion fait défaut. Cette dernière considération donne la proposition sus-énoncée sa valeur réelle. C'est là la thèse, et la petite considération qui l'accompagne a son prix. Mais, soyons juste; côté de la thèse, il y a l'hypothèse et celle-ci aussi a son prix. Le Journal, d'ordinaire si com plaisant 1 endroit des hypothèses, quand son intérêt l'exige, cette fois confond et la thèse et l'hypothèse, embrouillant le tout pour avoir le plaisir de conclure l'absurde. Nous ne le sui vrons pas dans son déraisonnement. Il est incontestable que le célibat est un état qui ne saurait se généraliser longtemps sans tomber dans les conséquences extrêmes du nihi lisme de Schopenhauër. S'ensuit-il qu'il ne puisse fiarfois, aussi peu que possible, se justifier? Et e Journal, est-il autre que plaisant quand, avec un léger sourire, il rappelle l'antimanie matrimo niale de MM. Ad. Dubois, Voituron, Bara, etc., et plus près de nous, ces mêmes dispositions chez MM. Verschaeve, Poupart, etc. Le pape Léon XIII, aussi est célibataire parmi nous MM. l'abbé Vandevelde et Struye de même. Nous n'y trouvons rien redire. C'est leur affaire. De tout temps il y a eu des célibataires et il y en aura toujours. Colbert exempta d'impôts tous ceux qui auraient douze enfants, cela n'empêcha pas que beaucoup restèrent célibataires. A Rome la loi Popeus-Poppua imposa lourdement ceux qui ne se perpétuèrent pas au profit de la patrie, elle ne parvint pas supprimer les célibataires. En Chine, dans les travaux dangereux, ce sont les vieux garçons qu'on expose avant tous autres. Nous ne prolongerons pas plus loin cette dis sertation, mais nous dirons le célibat peut être respectable et il n'en est pas moins un état contre nature. Cette proposition qui a tout l'air d'une antinomie devrait, surtout dans son second mem bre, et c'est cela que nous visons, plus conscien cieusement qu'ils ne le font, préoccuper ceux qui ont charge d'âmes. Et c'est ici le cas de se demander si, dans le choix du personnel ensei gnant, on apporte tout le soin qu'une question aussi délicate comporte Le tout n'est pas de revêtir un jeune homme d'une soutane, de le couvrir d'un chapeaud'une forme particulière et de ceindre ses reins d'une discipline plus ou moins noueuse quels sont ses antécédents, quelles sont ses aptitudes, quelle est sa vocation, puisqu'on parle toujours de vocations, quelles sont les épreuves qu'il a subies? Voilà autant de points qu'il faudrait élucider ce sont les principaux. S'en enquiert-on toujours suffisam ment Le Journal d'Ypres va nous répondre, et le Journal, cette fois, est sincère. Que parmi les quatre-vingts individus du personnel, dit-il, (c est-à-dire les quatre-vingts frères), il y ait eu des brebis galeuses, c'est possible; mais comment éviter cela, quand il LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé k l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordiu aire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. Heures de départ d'Ypres pour l'operinglie, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 - 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. domines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10- 11-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. Comines-Armentières, 5-30 8-0511-16—2-538-58 Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-42. Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 -8-14. Court rai, 5-30 - 8-20 9-58 - 11-16 2-41 5-20 7-50. Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1