62. Jeudi, 48e ANNÉE. 2 Août 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. Encore Giteaux. La loi Woeste. Tout pour le clergé. uu i t; I M i i PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACgUiRIT El'MH) Toujours même disette de nouvelles politi ques. Contrairement ce qu'on avait annoncé Samedi, l'Empereur Guillaume II n'a pas mo difié son itinéraire, et après sa visite la cour de Suède, il a rendu visite la cour de Dane mark: mais l'intérêt est épuisé, et le public se soucie infiniment peu de ce qui a pu se passer Stockholm et Copenhague. Une nouvelle sensation est publiée par une feuille cléricale de Rome. Le cardinal Schiaffino partirait prochainement pour la Belgique, chargé d'une mission du Pape. On examinerait de nou veau au Vatican l'éventualité d'un départ du Saint-Père, et Léon XIII, s'il quittait Rome, ac cepterait l'offre que lui ont faite plusieurs riches familles belges de mettre leurs domaines sa disposition et de constituer une garde fla mande pour son service. Le gouvernement belge serait favorable ce projet. La teuille cléricale ajoute qu'elle donne ces nouvelles sous toutes réserves: on ferait des réserves moins. Les crimes agraires recommencent en Irlande. Un fermier nommé Forham a été tué près de Listowel. Une fermière, mistress Turne, a eu le même sort près de Cork. Près de Tralee, des coups de feu ont été tirés sur un laboureur, Thomas Murphy, qui n'a pas été atteint. Le der nier crime annonce a été commis dans des cir constances particulièrement dramatiques deux laboureurs, qui travaillaient dans un champ Gounamulke virent tout coup s'approcher d'eux un individu la figure couverte d'un mouchoir blancet armé d'un fusil deux coups; cet individu ordonna l'un des cultiva teurs, nommé Ruare, de se mettre genoux. Ruare obéit; au même moment, l'inconnu dé chargea Bur lui les deux coups de son fusil, puis prit la fuite. Ruare expira une heure après il avait travaillé pour un fermier boycotté nommé Twomey. Ypues, le lr Août 1888. Le Journal d'Ypres a assumé l'ingrate dé fense des petits-frères de Citeaux. Admirons son triste courage. Alors que des crimes sans cesse renouvelés nous montrent l'institution des frères de la doctrine chrétienne profondément viciee et universellement dévorée par le chancre de l'immoralité, il se trouve des journalistes qui croient la religion intéressée l'apologie de ces scandales et au maintien de cette infâme cor poration Et pour relever celle-ci de sa profonde dé chéance, pour lui conserver des élèves et lui assurer une nouvelle provision de victimes, ces pieux journalistes ne craignent pas de traves tir odieusement les faits les plus patents et d'appeler le mensonge au secours de leur pro testation. Nous connaissions leur habituelle mauvaise foi mais la nouvelle preuve qu'ils nous en donnent dépasse vraiment toutes les bornes de la déloyauté. Le Journal d'Ypres ose dire ses lecteurs que les frères de Citeaux sont blancs comme neige et que seuls quelques domestiques laïcs du couvent ont été arrêtés. Les bras nous en tombent. Les audacieuses affirmations du Journal coïncidaient avec l'arrestation par le parquet de Charlëroi, dans les circonstances et ma gré les odieuses manoeuvres què l'on connaît, d'un frère réfugié en Belgique et abrite au couvent de la Trappe de Chimay. Etait-ce aussi un sur veillant laïc, ce voyageur empressé? La vérité est qu'à la date du 20 Juillet, quinze religieux étaient sous le coup de pour suites judiciaires. Dix d'entre eux étaient déjà arrêtés. Pour que rien ne manque la confusion du Journalnous citons ci-après, d'après la Nation, les noms de ces dignes éducateurs 1) Piquet, en religion frère Hyacinthe 2) Gilbert, en religion frère Philippe 3) Provost, en religion frère Germain 4) Mercier(Louis),en religion frèreBarnabé; 5) Mercier (Antoine), en religion frère Jean; 6) Cottaz, en religion frère Désiré 7) Vallorge, en religion frère Marcel 8) Chaumas, en religion frère Lucien 9) Augagneur, en religion frère Glaudius 10) Sautillât, en religion frère Julien 11) Gros (Jules), dit frère Jules 12) Lapierre (Jean-François), dit frère Jan 13) Lacourt, dit frère Hippolyte 14) Vivien (Casimir), dit frère Placide 15) Jobert (François), dit frère Joseph. On le voit. Jamais limmoralité des petits- frères ne s'est révélée sous une forme plus col lective. L'immense scandale de Citeaux entache la congrégation tout entière et frappe de dé chéance morale tous ceux qui portent la robe de Léotade, si tristement illustrée par de per pétuels exploits. L'affreuse loi inaugurée par les ennemis de l'enseignement public pour empêcher nos bu reaux de bienfaisance de protéger l'école neutre et nationale porte déjà ses premiers fruits. L'administration charitable de Louvain avait l'habitude, l'occasion des distributions des prix annuelles de donner des vêtements aux enfants pauvres. Elle ne pourra persévérer dans cette prati que généreuse. Le tout-puissant M. Woeste le lui défend. La voilà l'œuvre, la politique de modéra tion de nos maîtres Leur haine pour l'enseignement public se traduit en des mesures odieuses et révoltantes. Ils en sont arrivés punir le pauvre de ses légitimes préférences pour l'école officielle. 11 ne suffisait pas la politique d'être bruta lement réactionnaire; la voilà devenue impi toyablement inhumaine. On s'étonnera un jour qu'il ail pu se trouver en Belgique, en l'an de grâce 1888, des légis lateurs assez dénués de sens moral et assez do mines par un aveugle fanatisme pour voter la loi Woeste. En attendant, des mesures seront prises dans toutes les villes libérales, pour protéger l'enfant du pauvre contre la haine des gens d'église. Nous croyons savoir qu'à Louvain, notamment, les distributions de vêtements seront conti nuées. A l'intervention, désormais prohibée, du bureau de bienfaisance, succéderont d'autres initiatives. Ni l'administration communale, ni les comi tés scolaires de l'œuvre des écoles, n'entendent désarmer. Bravo Notre gouvernement n'a rien refuser au clergé. C'est d'ailleurs de lui qu'il dépend, il doit se conformer ses ordres. Le Moniteur de Samedi 21 Juillet, contenait de nombreux arrêtés signés par le ministre Lejeune, et accordant des subsides pour la construction ou la restauration d'églises, cha pelles, couvents, etc., dans les huit provinces suivantes Anversfr. Brabant Flandre Occidentale Flandre Orientale. Liège Limbourg Luxembourg Namur 43,516-66 8,977-52 51,514-39 12,411-26 14,790-60 14,054-00 11,271-00 31,392-00 Ensemble fr. 187,944-43. Comme on voit, la province de Hainaut n'est pas comprise là-dedans, mais les arrêtés ne tarderont pas paraître, nous pouvons donc dès présent conclure pour la jolie somme de 200,000 fr. Le plus beau de l'histoire, c'est que le clergé n'est pas encore content cette gent rapace n'est donc jamais satisfaite I Contribuables vos poches vous avez voulu vous payer le luxe d'un gouvernement clérical, vous donc d'en subir les conséquences oné reuses i -- LE PROGRES ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé L'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. Heures de départ (J'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houtheni, 5-30 8-20 11-16 - 5-20 - 7-50. Comines, 5-30 8-05 8-20 9-58 10-1011-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. Comines-Armentières, 5-30 8-0511-162-53—8-58 Roulers, 7-45 - 10-45 12-20 4-10 6-42. Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 8-14. Court rai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-41 - 5-20 7-50. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20 Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1