A0 66. Jeudi,
48e ANNÉE
16 Août 1888.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
Nouveau parti.
6 FKAJVCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ d'Ypres pour
C'est surtout avec le général Boulanger que
l'on peut entonner tout instant le vieux
refrain Si cette histoire vous emb... nuie,
nous allons la recommencer. Voilà que de
nouveau cet encombrant personnage inonde de
ses boniments les départements du Nord, de la
Somme et de la Charente-Inférieure, où il se
porte candidat pour les élections de Dimanche
Erochain. Nous signalons la chose, il le faut
ien, puisqu'elle est du domaine de la politique;
nous n'insisterons pas sur les détails de cette
triple campagne électorale. A quoi bon C'est
toujours la même chose, et le général commence
emb.... nuyer ferme le public. S'il pouvait re
cevoir un bon renfoncement Dimanche et dispa
raître définitivement dans le troisième dessous,
nous croyons bien que personne ne s'en plain
drait. Assez de Boulanger comme cela. Les ba
dauds de France et de Navarre demandent
d'autres artistes et d'autres exercices. Qu'on
change au plus tôt le personnel et le program
me. L'ancien ami de Paulus ne fait plus recette.
Cependant, il s'est produit Dimanche, dans la
Charente, où le général fait en ce moment une
tournée électorale, un incident qui pourrait lui
valoir un petit regain de popularité. On aurait
tiré sur lui comme sur un simple empereur. Au
moment où il faisait son entrée Rochefort, un
sieur Perrin, professeur de dessin, aurait braqué
un revolver sur la voiture du candidat et aurait
fait feu cinq fois. Deux paysans ont été blessés
l'un des chevaux a été également frappé d'une
balle mais le général n'a pas été atteint, et une
foule idolâtre a dételé sa voiture et l'a traîné
triomphalement jusqu'aux bureaux du comité
boulangiste. Voilà du moins ce que racontent la
Presse et le Figaro.
Nous lisons dans une correspondance de Saint-
Pétersbourg
La sécurité générale semble avoir fait de
réels progrès et cependant on continue interro
ger l'avenir on ne sait pas bien ce qu'on craint,
mais on craint quelque chose. A côté des entre
vues impériales, qui paraissent assurer une lon
gue et durable paix, il y a des indices qui
témoignent des tendances et des dispositions de
la Russie. On continue élever des fortifications,
concentrer des troupes en grand nombre sur
nos frontières, et l'armée est toujours la plus
grande préoccupation de notre gouvernement.
Le ministre de la guerre vient d'ordonner
aux chefs de corps de pourvoir par eux-mêmes,
sans aucun intermédiaire, au ravitaillement de
leurs troupes. Chaque général commandant un
corps d'armée doit l'avenir trouver dans sa
circonscription le gruau, la farine, le foin,
l'avoine et la paille pour ses hommes et pour sa
cavalerie.
Une seconde décision ministérielle n'est pas
moins grave. Les commissaires de police,
dans les villes, les maires, dans les villages,
viennent de recevoir l'ordre de faire le recen
sement des chevaux et des chariots quatre
roues qui se trouvent dans leur arrondissement.
Ce travail fait dans tout l'empire, devra
être parvenu au ministère de la guerre au plus
tard le 13 Septembre.
Ypres, le 16 Août 1888.
La statistique est chose bien utile. Si ses
chiffres gênent parfois par leur brutalité et dé
rangent les calculs intéressés de spéculateurs,
ils éclairent l esprit public, comme tout ce qui
est juste et irréfutable.
Ainsi, la meilleure réponse faire, l'objec
tion la plus sérieuse opposer aux affameurs
qui veulent prélever un tribut sur la faim de
l'ouvrier, résidé dans ces quelques données
officielles.
La Belgique, serrée dans ses frontières, a une
superficie de 2,945,714 hectares qui, autrefois
suffisante pour nourrir ses habitants, ne l'est
plus aujourd'hui. Ouvrons côté de nos regis-
voyons combien nous
y trouvons d'ha
par kilomètre carré
En Russie.
27
habitants.
Grèce
27
Espagne
33
Portugal
49
Hongrie
49
Suisse.
69
France
72
Autriche
74
Allemagne
84
Italie
104
Angleterre
112
Hollande
122
Belgique
Oui, cent quatre-vingt-dix-neuf en Belgique;
nul pays en Europe n'a pareil chiffre.
11 ressort clairement de ces chiffres que si
l'on entourait notre pays d'une muraille de
Chine, le supplice d'Ugolin en aurait bientôt
fini avec notre population. Mais heureusement,
la véritable fraternité, l'échange des produits
facilité par des prompts moyens de transport,
comble le déficit, en nous envoyant le blé qui
nous manque, en échange de nos fabricats.
En présence de cette situation qui estpatente,
comprend-on que des législateurs se disant
animés de meilleures intentions pour les clas
ses déshéritées veulent imposer les blés
étrangers après avoir déjà frappé la viande
d'une taxe
Singulière manière de venir au secours des
ouvriers qui demandent être soulagés, que
de les affamer et de faire semblant d'ignorer
que le bon marché de la vie alimentaire équi
vaut, pour le travailleur^ une augmentation de
salaire.
Fameux économistes.... pour eux.
Dans un de ses derniers numéros, la Réforme
déclarait fièrement que le parti progressiste
ne demandait plus rien aux doctrinaires, qu il
entendait ne compter l'avenir que sur lui-
même et qu'il allait s'organiser fortement pour
la défense de son libéralisme la fois contre les
cléricaux et les doctrinaires.
Avec un empressement significatif le Journal
de Bruxelles a félicité MM. Feron et Janson de
retrouver leur ancienne énergie. Les
radicaux, dit le bon apôtre, se décident donc
former un troisième parti. C'est logique et ha
bile, nous n'avons cessé de le dire.
On comprend ça.
Et maintenant, forts de cette appréciation
désintéressée, MM. Feron et Janson peuvent se
mettre résolument et consciencieusement
l'œuvre: l'archevêque de Malines bénira leurs
efforts, s'ils le désirent.
Mais nous sommes curieux de savoir quels
progressistes aideront maintenant ces Mes
sieurs dans la forte organisation des milices
3ui ont si brillamment et si patriotiquement
onné Bruxelles en Juin dernier.
La presse cléricale ne se donne plus la peine
de dissimuler les projets de nos maîtres relati
vement l'enseignement moyen. Les écoles
moyennes de l'Etat et les athénées auront le
sort de l'enseignement primaire la désorga
nisation d'abord, la destruction ensuite. Voici
ce que nous lisons dans Y Escaut d'Anvers,
organe de M. Jacobs
La loi de 1850, qui a fait des athénées et
des écoles moyennes des établissements de
l'Etat, est une bien mauvaise, une bien funeste
loi.
Sous tous les rapports il serait sage d'en
revenir au système existant avant 1850, et de
restituer l'enseignement moyen aux communes.
Celles-ci seraient libres de l'organiser leur
manière et de former des programmes d'études
d'après les besoins des localités.
Il importe que tous les bons esprits s'occu
pent sérieusement de cette importante question.
L'Etat est un mauvais maître d'école partout
où il enseigne, avec ses méthodes universelle
ment les mêmes, il stérilise l'enseignement et
ne parvient qu'à produire des fruits secs, qu'à
amener partout l'abaissement des études.
La décentralisation s'impose donc ici. Les
communes sont mieux même de juger des
connaissances qui sont indispensables aux jeu
nes gens et elles dirigeront l'enseignement
moyen vers l'étude des branches qui consti
tuent la prospérité de la localité.
Après l'enseignement moyen, ce sera le tour
de l'enseignement supérieur.
LE PROGRÈS
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Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21
8-14.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-41 5-20
7-50.
Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20.
Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
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