Crétinisation des écoles. Les économies scolaires ministère sacré pour se jeter dans nos luttes politiques. Dans ces acceptions, bas la calotte devrait I être le cri de tous les gens bien pensant et nous comprenons que le Journal d'Ypres ne soit pas avec nous. Parmi les moyens employés par le clergé pour asservir les consciences, pour perpétuer sa domination et conserver le pouvoir, le plus puissant, peut-être, consiste maintenir le peuple dans l'ignorance et fausser l'instruc tion des enfants. Ce sont deux modes du même procédé, dont I le but est de s'opposer au développement des facultés intellectuelles, du raisonnement et de la réflexion. A quoi bon penser, discuter, savoir La foi lient lieu de science le confesseur est le meil leur guide heureux sont les pauvres d'esprit. Les prêtres n'aiment pas les raisonneurs et que deviendraient les mystères et la foi, si tout le monde s'avissait de demander des explications? Malheureusement, la thèse de l ignorance absolue ne peut plus guère être défendue l in— slruclion est devenue un besoin général cha cun comprend que sans elle la lutte pour l'existence n'est plus tenable. Dans ces conditions, le clergé a bien dû se résigner mais il s'est empresse d'organiser un enseignement spécial, où la religion occupe le 1" rang, où la science tient le moins de place fiossible, où tout est orthodoxe et modelé sur es idées ultramontaines. Dans ces écoles, il y a une histoire spéciale, où les faits sont dénatu rés les notions scientifiques sont fréquemment défigurées la vérité et la raison sont outragées sans vergogne. Impossible du reste de concilier la foi et la science. La foi exige une croyance aveugle, n'admet ni discussion ni raisonnement de là les mystères des diverses religions. La science scrute, cherche, examine, veut des preuves elle soumet tout au crible de la réflexion elle rejette ce qui n'est pas visible, tangible, démontré par des faits précis. Elle n'explique pas tout, loin de là mais ce qu'elle ne comprend pas, fait l'objet de recherches nombreuses, ardentes, parce qu'elle n'admet pas de mystère. 11 y a des choses connues et des choses inconnues, voilà tout telles se trouvent aujourd'hui dans la seconde catégorie, qui demain seront rangées dans la première. Il y a donc un gouffre entre l'enseignement vraiment scientifique et l'instruction crétini— sanle donnée dans les écoles du clergé. Les notions inculquées dans l'enfance sont, on le sait, les plus vivaces, les plus tenaces. 11 est souvent impossible de se débarrasser com- {ilètement des erreurs, des préjugés, avec esquels on a été bercé ils laissent une em preinte indélébile c'est un véritable manteau de Nessus dont beaucoup ne parviennent jamais se défaire. On n'arrivera modifier la société qu'en agissant sur les enfants, en les conduisant dans la bonne voie, en ayant ainsi des générations nouvelles imprégnées de l'esprit scientifique vrai. L'humanité alors progressera l'égalité, la liberté, la fraternité ne seront plus de vains mots. L'ancien ministère libéral avait, il faut le dire, élevé l'instruction du peuple un degré inespéré il avait préparé les voies l'instruc tion obligatoire et le projet en était déjà rédigé et déposé. Dans bien des localités, un seul monument existait et dominait superbement les alentours, celait l'église. Le ministère libéral avait voulu faire édifier en concurrence un temple destiné l'instruction, la science, c'est-à-dire une école bien installée. De nombreuses écoles normales permettaient de répandre chaque année dans le pays des instituteurs et des institutrices, instruits, dé voués, possédant les vrais principes scientifi ques. Le désastre électoral de 1884 a tout fait écrouler en un jour de malheur, notre pays a été replongé dans les ténèbres de l'ignorance et de l'abrutissement intellectuel. Le gouvernement clérical accorde sa bien veillance, ses sympathies, son argent aux écoles des ignorantins, aux instituteurs préten dument libres les écoles normales de l'Etat disparaissent une une et sont remplacées par des écoles normales congréganistes où l'on fa brique des instituteurs ad maximam dei glo- riam. Dix écoles normales de l'Etat ont déjà disparu, quatre sont encore menacees. Dans les 16 ac tuellement existantes, il n'y a plus que 827 élèves. De plus on les cléricalise ouvertement, les prêtres y ont toute autorité et y enseignent sans entrave les opinions les plus réactionnaires et les plus rétrogrades. Il y a 31 écoles normales congréganistes, comptant 1,613 élèves, dirigées par des petits- frères et des religieuses. Grâce la nouvelle loi, on a en outre entériné environ 1,500 diplô mes, délivres antérieurement dans des écoles normales non inspectées on sait que les exa mens ont été tout fait illusoires et qu'à Liège notamment les candidats les plus bouffons ont été acceptés. Le ministère prête la main la création d'écoles normales congréganistes dans des con ditions invraisemblables, les subsidie, les pro tège de toute façon. Le clergé prépare ainsi des légions d'institu teurs et d'institutrices, façonnés par lui, sous sa ferule, son entière dévotion. Cela lui permettra, dans peu d'années, de supprimer partout l'enseignement officiel et de le remplacer par des établissements privés sur lesquels il aura la main haute. C'est la crétinisation de l'enseignement, qui conduira, sans tarder, si nous n'y prenons garde, la crétinisation de la Belgique entière. Le prétexte de la loi maudite et de la guerre aux écoles a été la nécessité de faire des écono mies. Or, il est constant que les économies sont en core venir. L'Etat a pu réduire sa quote-part, mais les communes ont dû, en revanche, accroître de beaucoup la leur. Et, en résumé, les économies effectuées ont été purement illusoires. La Flandre libérale en donne un exemple frappant. Elle cite le cas d'une des provinces où le sys tème clérical, en matière d'enseignement, a reçu son application la plus complète. Dans la Flandre orientale, les caisses publi ques dépensaient pour les écoles, sous le minis tère libéral, c'est-à-dire au temps des scanda leux gaspillages En 1882, fr. 2,096,627-64 En 1883, 2,056,742-40 Sous le régime d'économies cléricales ces caisses dépensent pour le même service En 1886, fr. 2,135,086-87 En 1887, 2,144,515-47 A ces sommes, il faut ajouter pour traitements d'attente aux instituteurs chassés En 1886, fr. 168,435-40 En 1887, 162,879-70 En d'autres termes, le régime des économies coûte aux contribuables une augmentation annuelle de dépenses de plus de deux cent mille francs. Il est vrai que les couvents et les officiers payeurs des écoles cléricales ont trouvé leur avantage au changement mais par contre quelle ersonne de bonne foi oserait nier que le gros es instituteurs actuels, les instituteurs congré ganistes, les instituteurs improvisés par les clé ricaux, ne valent pas les excellents instituteurs d'autrefois et que par la plus bizarre, la plus ex travagante des révolutions, on a mis la retraite les bons, et qu'on emploie les mauvais? Donc, pas d'économies, mais augmentation de dépenses. Diminution considérable de la valeur des insti tuteurs et de l'enseignement. Ce serait le moment vraiment de crier au gas pillage. Mais les hauts bonnets cléricaux ont leurs tan tièmes pour trouver que tout est pour le mieux dans l'organisation de l'enseignement primaire en Belgique. L'ouverture de la chasse est fixée, en 1888 Au 4 Septembre, dans les provinces d'Anvers, de Brabant, de Flandre occidentale, de Flandre orientale, de Limbourg et pour les parties des provinces de Hainaut, de Liège et de Namur, situées sur la rive gauche de la Sambre et de la Meuse, y compris tout le territoire des villes de Charleroi, de Liège, de Huy et de Namur. Au 11 Septembre, dans la province de Luxem bourg et les parties des provinces de Hainaut, de Liège et de Namur, situées entre la Sambre et la Meuse et sur la rive droite de la Meuse. Toutefois, la chasse l'aide du lévrier n'est permise qu'à dater du 20 Septembre et celle au faisan qu partir du 1er Octobre. Toujours affluence de monde, les hôtels com bles, heureusement qu'un nouvel établissement vient de s'adjoindre aux autres Hôtel beau Sé jour les pensionnaires y paraissent très-satis faits. Sur la digue, beaucoup d'animation Y Hôtel Speranza, Y Hôtel du Kursaal on y polke, on y valse, on s'y amuse merveille. Quant aux toilettes des Dames, charmantes et ravissantes. Aussi, engageons-nous, vivement les Yprois et les jeunes Yproises, où certes elles trouveront plus d'un cavalier, venir participer ces plaisirs qui sont fort goûtés, ces petites soirées réellement intimes où l'étiquette et le savoir vivre sont toujours l'apanage et auxquels plus d'un promet d'y retourner. A titre de renseignements, nous dirons que toutes ces fêtes sont gratuites et que les person nes ne sont pas entraînées de grandes dépenses, comme, par exemple, au Kursaal d'Ostende où l'entrée est de 3 francs. Ici, les consommations se paient au prix ordinaire. Un omnibus Mariakerkois se trouve toujours la gare d'Ostende et toute heure, le tram vicinal transporte les voyageurs dans cette sta tion balnéaire. (On doit demander son coupon pour Maria kerke-Bains, 15 centimes.) Le Grand Concours bat actuellement son ilein. Les dernières circulaires expédiées par le 'résident du Comité exécutif, M. Léon Somzée, aux Bourgmestres de toutes les communes Bel ges et toutes les écoles et établissements d'in struction indistinctement du royaume a produit le meilleur effet. Chaque train amène de tous les points de la Belgique des visiteurs de plus en plus nombreux en raison des réductions dont ils jouissent, grâce aux facilités offertes simultané ment par 1 Etat et par l'Exposition. Le succès de la loterie B'affirme également. Les billets s'enlèvent l'envi aux comptoirs de vente de la plaine des manoeuvres. C'est qu'en effet la fixation du tirage au 25 Septembre a ras suré les timorés comme elle a pressé les retardai- res. Quel est l'acheteur du billet d'un franc qui ne rêve pas la possession du gros lot La nomi- A bas la calotte. C'est-à-dire bas les jésuites courte robe, hypocrites qui font de la politi que par intérêt; bas tous ces fanatiques qui obéissent aveuglement un mot d'ordre, bas tous ces gens ennemis île nos libertés et de nos institutions qui veulent faire du peuple un troupeau servile et ignorant pour pouvoir le dominer plus facilement. A bas la calotte. C'est-à-dire bas ces folli - culaires qui déversent l'injure et l'infamie sur nos institutions les plus chères, sur tout ce qui devrait être honoré et respecte. Ouverture de la chasse. A Mariakerke-Bains.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 2