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6 FRANCS l»AR AIN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
l\° 75. Dimanche,
48e ANNÉE.
9 Septembre 1888
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
vires acquirit eunj»0.
Heures de départ d'Ypres pour
Ypres, le 8 Septembre 1888.
Nous lavons enfin, notre nouveau Ministre
de l'agriculture, de l'industrie et des travaux
publics.
Le Moniteur du 30 Août enregistre l'arrêté
royal, daté de Juverary, par lequel M. Léon
Debruyn, membre de la Chambre de Repré
sentants, Bourgmestre de Termonde, Président
du Conseil d'Administration de la Société na
tionale des Chemins de fer vicinaux, est nommé
en remplacement de M. le Chev. de Moreau,
qui se relire, d'après les journaux cléricaux,
pour motifs de santé.
Depuis longtemps l'on parlait de la retraite de
l'ancien titulaire. D'aucuns prétendent que la
nomination du nouveau ministre, comme l'en
fantement douloureux, a provoqué des consul
tations inaccoutumées et des tiraillements
parmi les soi-disants dirigeants de la politique
cléricale.
Cette fois du moins on a suivi les règles or
dinaires du régime parlementaire, ce qui pa
raissait avoir été oublié pour les nominations
récentes de M. Devolder et de M. Lejeune.
Nous le savons parfaitement, les électeurs
des circonscriptions du pays flamand, tout
l'obeissance de MM. les èvèques, suivaient
ceux-ci dans eurs ordres comme des moutons
de Panurge. On n'aurait qu'à commander pour
donner le mandat de Représentant un Mi
nistre, fût-il totalement inconnu de ses élec
teurs. Nous verrions renouveler cette docilité
comme nous l'avons vu se produire pour les
élections de M. Delandsheere, de M. Beernaert
et autres.
Cependant malgré cette situation favorable,
pourquoi cette fois n'a-t-on pas nommé le nou
veau Ministre d'une manière extra-parlemen
taire, pourquoi ne l'a-t-on pas choisi dans le
camp libéral ou radical parmi les souples de
caractère ayant soif d'honneurs et d'argent
A notre avis on a voulu déroger une habi
tude, chère au chef du cabinet, ancien libéral
lui aussi, qui paraissait être devenu la règle,
pour ne pas faire ressortir la faiblesse, la pau
vreté de la droite en hommes capables de sou
tenir les assauts, la logique de la gauche.
La situation de la capitale n'est pas indiffé
rente cette nomination. La droite croit avoir
trouvé son assiette et pouvoir tout se permettre
depuis que les radicaux-intransigeants ont su
si bien manœuvrer pour nous faire perdre toute
la députation de Bruxelles, qui eut dû nous
être acquise tout jamais et surtout présente
ment, alors que I hydre cléricale semble avoir
regagné toutes ses têtes.
Ces considérations ont toutes apporté leur
influence pour faire pencher la balance en fa
veur de M. Debruyn et principalement celle,
que pour sa réélection il n'a pas craindre de
lutte, ce qui n'eût peut-être pas été le cas de
Namur, Verviers, Bruxelles ou Gand.
Quoiqu'il en soit, nous avons cette fois un
Ministre choisi dans la représentation nationale
et n'etait-ce que M. Debruyn n'est l'égal de
ses collègues, qu'un instrument servile entre
les mains du clergé, nous serions tenté d'ap
plaudir cette nomination.
Nous n'entendons pas du nouveau titulaire
la résurrection de l'agriculture, ni la fin de la
crise que nous traversons, mais si, originaire
d'un pays agricole, si, convaincu, comme nous
Je sommes, que l'agriculture ne peut être sau
vée par tout ce qui a été fait depuis l'arrivée
des cléricaux au pouvoir, il pouvait prendre
l'initiative de mesures radicales et pratiques,
c'est-à-dire, en entrant résolument dans la voie
suivie par MM. Rogier, Rollin-Jacquemyns et
autres, qui subventionnaient largement les so
ciétés agricoles et par là encourageaient l'ini
tiative privée, nous pourrions dire que M.
Debruyn a compris sérieusement sa mission et
u'il rendra des services. Mais non, l'armée des
ônctionnaires agricoles sera maintenue, nous
aurons de nouveau le mirage, propre aux agis
sements cléricaux, dont la base est mensonge
et charlatanisme.
Le ministère qu'on a baptisé du nom d'agri
culture n'a été institué que pour les naïfs, pour
jeter de la poudre aux yeux, pour flatter les
campagnards, qui sont la force du parti ultra-
montain et incapables de juger les actes du
Gouvernement.
Avec l'avènement des cléricaux tout allait se
transformer en faveur de nos cultivateurs. Eux
les fidèles soutiens de MM. les cléricaux pou
vaient s'attendre voir tomber dans leurs bou
ches les grives toutes rôties. Le pot au feu était
insuffisant. Les libéraux n'avaient jamais rien
fait pour l'agriculture. Par la création du
nouveau ministère on allait tout réformer, éta
blir des droits sur les viandes, les céréales nos
agronomes devaient parcourir, sillonner les
pays agricoles pour faire doubler la produc
tion et ainsi provoquer l'aisance partout. La
Flandre serait convertie en jardin légumier
pour alimenter le grand marché de Londres.
On est allé plus loin pour faire apprécier
l'excellente saveur de nos produits horticoles,
M. le Chev. de Moreau a poussé la clairvoyance
jusqu'à préconiser l'ouverture d'un hôtel aux
légumes pour la dégustation de nos navets et
carottes, de nos choux et haricots. Malheureu
sement toutes les promesses, tous les projets
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Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-42.
Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21
-8-14.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-41 5-20
7-50.
Courtrai-Bruxelles, 5-30—9-58—11-16—2-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-41 5-20.
La visite projetée de l'empereur Guillaume Rome
a causé un vif mécontentement au Vatican, et le prince
de Bismarck a pensé devoir écrire une lettre au pape,
l'informant que ce voyage a été entrepris pour des
considérations militaire» et parce que l'Empereur visite
tous ses alliés successivement.
On espérait au Vatican que Guillaume II se rencon
trerait avec le roi Humbert au château de Monza, près
de Milan. Son grand-père avait naguère respecté la
susceptibilité papale, au point de ne pas vouloir aller
Rome, et il vit le roi Milan quant l'empereur
d'Autriche, il visita Victor-Emmanuel Venise, et
jusqu'à présent, il a toujours ajourné sa visite Rome,
visite depuis si longtemps promise.
Nous avons parlé des déceptions et des mécomptes
au milieu desquels se débattait depuis quelque temps
M. Crispi. Ce ministre a cru devoir tenter quelque
chose pour remettre neuf son prestige quelque peu
compromis depuis son voyage en Allemagne.
L'agence Stefani publie une dépêche datée de Cesena,
le 2 Septembre, adressée par le Roi M. Crispi.
Dans cette dépêche, le Roi dit qu'il a toujours eu
foi dans la loyauté sans bornes du généreux peuple des
Romagnes il a la conviction que la liberté doit être
la base immuable de la vie nationale de l'Italie.
Le Roi signale au président du conseil la crise éco
nomique dans laquelle se débattent les populations
romagnoles et comme quoi elles demandent au gouver
nement d'y porter remède.
Le Roi enverra M. Crispi les requêtes que lui ont
adressées les municipalités et de nombreuses associa
tions, afin que M. Crispi les examine avec ses collègues
et lui en réfère ensuite
Le Roi conclut en disant que le patriotisme et le
savoir de M. Crispi lui faciliteront une tâche difficile,
mais qu'il saura mener bien.
Mettons-nous l'œuvre, ajoute le Roi, avec
amour, avec la ferme résolution de réussir, et nous
réussirons
M. Crispi a répondu le lendemain que, depuis quel
que temps déjà, il étudie avec ses collègues les problè
mes économiques qui préoccupent l'Italie, et dont la
solution fera la gloire du règne de Ilumbert Ier.
Le ministère, suivant les instructions du Roi, lui
soumettra les mesures qu'il croira nécessaires au bien
être des populations.
Dans les cercles bien informés de Berlin, on n'a
absolument rien appris au sujet du prétendu projet
dont-les journaux ont parlé ces jours derniers, et qui
aurait pour but une réorganisation des ministères de
l'empire.
On considère l'existence de ce projet comme invrai
semblable, vu que le prince de Bismarck a déclaré
naguère plusieurs reprises au Parlement allemand,
eu rappelant les prescriptions de la Constitution impé
riale et les attributions que cette Constitution confère
au chancelier de l'empire, qu'il était absolument opposé
toute réorganisation de l'administration supérieure
tendant transformer les hauts fonctionnaires impé
riaux en ministres responsables.