JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. La destruction des Ecoles Normales. A Ostende. Le droit sur les blés étrangers. l\° 74. Jeudi, 48e ANNÉE. 15 Septembre 1888. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de dépari cï'Ypres pour L'empereur de Russie vient de partir, son tour, en voyage. Il va visiter des régions lointai nes aux extrémités de son vaste empire. Le fait est assez inattendu mais ce qui l'est bien davantage, c'est que ce souverain voyage sans s'être entouré, en apparence du moins, des for midables précautions dont on lui faisait jusqu'à S résent une sorte de barrière contre les projets es nihilistes. Quelle différence avec les jours sombres qui ont suivi la mort tragique de l'empereur Alexan dre II Et cette différence sera certainement remarquée Berlin et Vienne. Rien ne transpire, dans les journaux russes, sur les motifs de ce déplacement impérial. Ils sont, du reste, très-probablement d'exclusif in térêt d'administration intérieure. Nous n'avons guère de nouvelles extérieures enregistrer, et il ne nous faut aller jusqu'en Italie pour trouver matière reproduction dans un discours que vient de prononcer, devant ses électeurs, un député italien nommé Ellena, qui est en même temps sous-secrétaire d'Etat de l'agriculture, du commerce et de l'industrie. Son discours a porté sur les négociations com merciales récemment rompues entre l'Italie et la France. M. Ellena a affirmé que le gouvernement ita lien, avant de dénoncer le traité de 1881, avait, quoi qu'on en ait dit, pesé les conséquences de cette dénonciation. Le gouvernement italien voulait, a ajouté le sous-secrétaire d'Etat, conclure un traité nou veau, plus conforme la situation actuelle mais il ne se dissimulait pas la possibilité d'une rupture des rapports commerciaux. S'il a dénoncé le traité, c'est qu'il était convaincu qu'il valait mieux rester sans traité que de prolonger celui de 1881. D'ailleurs, si l'Italie n'avait pas dénoncé le traité, la France l'eût dénoncé. M. Crispi, a dit M. Ellena, a conduit les né- Sociations commerciales avec une grande pru- ence, une grande loyauté et un très-vif désir de paix, sans mêler jamais la politique aux au tres intérêts. L'orateur a rappelé l'exemple de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie, qui, d'accord sur le terrain politique, n'ont jamais pu s'entendre sur le terrain économique. Sans rechercher, a-t-il dit, si les considérations politiques ont influencé le gouvernement français, les Livres verts italiens Erouvent que M. Crispi a été conciliant, équita- le, qu'il a fait preuve de longanimité et qu'il n'a pas été avare de concessions. Les délégués italiens envoyés Paris, sur le désir de M. Rou- vier, ne purent rien faire, non parce que la pre mière entrevue de Friedrichsruhe troubla leurs travaux, mais parce que les hommes spéciaux en France n'étaient pas prêts. L'Italie accorda une prorogation de deux mois de l'ancien traité, accueillit les négociateurs français avec de cordiales déclarations et de nombreuses promesses largement maintenues, et évita la France tout embarras, se contentant du traitement de la nation la plus favorisée, re nonçant certaines faveurs spéciales obtenues en 1881, offrant des réductions de droits qui représentaient pour le Trésor italien un sacrifice de douze millions mais la France déclara que son Parlement repousserait un traité qui n'équi vaudrait pas dans son ensemble celui de 1881. Le rej et des traités de commerce et de naviga tion avec l'Italie en 1877 et 1886 et du traité avec la Grèce donnait du poids cette déclara tion. La suppression de l'Ecole Normale pour filles, Gand, el celle pour garçons, Bruges, est chose décidée. Les députés cléricaux de Gand qui avaient reclamé cette suppression, obtien nent donc satisfaction, et vraiment nous ne les félicitons pas. L'Ecole Normale pour filles Gand, était fré quentée par un grand nombre d'élèves de nombreux enfants du peuple y obtenaient une instruction solide, une éducation soignée et cette école fournissait la ville de Gand et aux communes limitrophes d'excellentes institu trices. Mais cette école était un établissement offi ciel, et cela est un crime aux yeux des fanati ques représentants d'une ville libérale comme Gand. Les Ecoles Normales doivent toutes de venir des écoles congréganistes et les élèves qui en sortent doivent être des cagots et des bégui nes. S'ils sont capables, cela n'y fait absolument rien du moment qu'ils puissent se montrer hy pocrites et qu'ils fanatisent les enfants, cela suffit. Voici ce que nous lisons dans un journal clé rical de Bruges C'est chose décidée L'Ecole Normale pour garçons Bruges est supprimée et sera fondue avec celle de Gand, et l'Ecole Normale pour filles quittera ses lo- eaux actuels pour aller s'établir dans l'école de la rue S^Georges. Là arriveront également les élèves de l'Ecole Normale pour filles de Gand qui est supprimée. Dans sa séance secrète de Samedi, le con- seil communal de la ville de Bruges a reçu d'office communication du gouvernement, de cette décision. En même temps, le ministère proposait de remplacer l'école préparatoire de 300 garçons, qui est annexée l'Ecole Normale de la rue S^Georges, par une école préparatoire du même nombre de filles. Cette proposition a été acceptée par le conseil com- munal. Comme l'on voit, la suppression de l'Ecole Normale pour garçons Bruges a été officielle ment communiquée au conseil communal de Bruges. Les fanatiques édiles de cette ville n'ont même pas protesté; c'est avec empres sement qu'ils ont admis la décision du gou vernement M. l'échevin Montangie a accepté la succes sion de M. Ch. Janssens comme Bourgmestre d'Ostende. Dans sa dernière séance, le conseil commu nal a rédigé la présentation des candidats. M. Montangie fait l'intérim des fonctions de Bourgmestre depuis un an. Un groupe de députés se propose, la ren trée de la Chambre française, vu les mauvaises récoltes et pour empêcher l'augmentation du )rix du pain, de demander la suspension de a loi établissant un droit de 100 francs sur les Dlés étrangers. Les jurys du Grand Concours se sont consti tues hier matin. Il y a eu réunion plénière, dans la salle des Fêtes, sous la présidence de M. De Bruyn, qui faisait Bruxelles ses débuts ministériels. Il a prononcé un discours assez boursouflé l'éloquence n'est décidément pas son fort. M. Somzé a parlé aussi il a pleuré sur la mau- vaise fortune constante de l'œuvre, qui a eu souffrir la fois de la conspiration des circon- stances, de la conspiration des hommes et de la conspiration des éléments. Après avoir procédé diverses opérations préliminaires, les jurés se sont répandus en ville, où ils ont, toute la journée, exhibé la boutonnière, leur insigne, une petite plaque d'argent barrée horizontalement d'une rayure noire. On les regardait beaucoup. On s'imaginait que c'était la médaille instituée par le Pape pour récompenser les coopérateurs du jubilé pontifical. Le collège électoral de l'arrondissement de Termonde est convoqué pour le Mardi 25 Sep tembre courant, a 9 heures du matin, l'effet d'élire un représentant en remplacement de M. De Bruyn, nommé ministre de l'agriculture, de l'industrie et des travaux publics. Les candidats devront être proposés avant le Jeudi, 20 du même mois. LE PROGRÈS VIRES ACQUIRIT EDNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. Popennghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. Comines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10- 11-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. Comines-Armentières, 5-30 8-0511-162-538-58 Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-42. Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 -8-14. Courlrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-41 5-20 7-50. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-41 5-20. Ypres, le 12 Septembre 1888. fo-ig - I I3BCI

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1