JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
Le Conseil de Malines.
75. Dimanche,
48e ANNÉE.
16 Septembre 1888,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ cI'Ypres pour
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
AVIS.
Nous engageons nos amis politiques vérifier
les listes électorales avec tout le soin possible.
Il importe surtout de rechercher
1° Ceux qui paient et ont payé des contribu
tions dans d'autres localités.
2° Ceux qui, par suite de décès, continuent les
affaires ou ont hérité des biens et peuvent comp
ter des contributions titre successif.
3° Les fils aînés et défaut les gendres des
veuves payant le cens.
4° Ceux qui, soit par leurs fonctions, grades ou
diplômes ou bien encore par leur certificat d'ex
amen, peuvent être inscrits en qualité d'électeur
capacitaire pour la commune et la province.
Ces réclamations doivent être adressées sous
forme de requête la Cour d'appel de Gand,
laquelle requête doit être dénoncée par exploit
notifié la personne intéressée et ces pièces
doivent être remises au Commissariat d'arron
dissement au plus tard le 30 Septembre, sous
peine de nullité.
Cette vérification est d'autant plus importante
que ces listes doivent servir pour les élections du
mois d'Octobre 1890.
Les personnes qui ont des réclamations faire
aux fins d'inscription ou de radiation, peuvent du
reste s'adresser au bureau de l'Association libé
rale, qui se chargera de les parinstruire, sans
frais, et sans faire connaître la source d'où elles
émanent.
C'est sous cet intitulé, que XEtoile belge nous
apprend par le Bien public, que nos sei
gneurs les évêques de Belgique se sont réunis
îe Samedi 2 Septembre au palais archiépis
copal.
Comme l'ordinaire et l'inverse de ce qui
se pratique dans nos sociétés politiques, admi
nistratives, scientifiques ou autres, rien ne
vient nos oreilles ou sous nos yeux profanes,
rien ne transpire de ces conciliabules secrets.
Nous n'en connaissons que par les organes
cléricaux, les sermons et les mandements et
seulement encore pour ce qui ne présente plus
d'inconvénient d'être connu ou oui forme lob-
jet des prétentions présentes de l épiscopat.
Celles-ci se règlent d'ordinaire d'après notre
tempérament, c'est-à-dire, d'après le degré
qu'on nous suppose préparés ou prêts rece
voir les exigences de l'église catholique et
romaine.
Si l'on n'avait l'habitude de délibérer Mali
nes que sur les affaires du dogme, nous aurions
simplement enregistrer la nouvelle de ces
réunions sous la rubrique des faits divers
mais il n'en est malheureusement pas ainsi. Le
dogme est aujourd'hui l'accessoire, la domina
tion temporelle est devenue le principal.
Jamais majorité cléricale n'a été plus impor
tante et les divisions dans le camp libéral n'ont
été plus profondes. Tout milite donc, tout est
favorable pour jouer un grand coup. Nos évê
ques dans leur récente réunion l'ont-ils décidé?
L'avenir nous le dira. Nous verrons bientôt le
programme, qui aura été arrêté pour être im
posé aux hommes, qui détiennent leurs man
dats parlementaires de la seule et unique
volonté épiscopale. Nous pouvons donc nous
attendre voir jusqu'où vont les prétentions
de nos maîtres et ce quoi doivent s'attendre
tous les peuples, qui n'ont pas assez de virilité
et de courage civique pour rejeter le joug de la
crosse sacerdotale.
Nous devons l'avouer, la note cléricale est
celle qui s'agite beaucoup aujourd'hui, on la
soulève dans tous les pays de l'univers. Elle
commence par le Pape, qui réclame ses anciens
états et finit dans les conseils du gouverne
ment, de la province et de la commune des
nations où l'on réclame la suprématie du spiri
tuel sur le temporel. Partout où l'église ro
maine se sent assez forte, ce sont les mêmes
revendications. Elle ne devient humble et
suppliante que dans les pays où domine une
religion d'Etat, contraire la sienne.
Le congrès des catholiques qui viennent de
se réunir Fribourg, vient ici point et mé
rite une attention toute particulière, cause
des résolutions qui y ont été prises.
Nos radicaux ont prouvé leur peu de clair
voyance en annonçant tous les vents, que la
question cléricale n'existait plus. Celle-ci res
tera pour longtemps encore la préoccupation
de ceux qui préconisent le règne du progrès
moderne dans notre état social.
Partout on en voit la preuve: on a fait jadis une
paix simulée avec M. de Bismarck, aujourd'hui
on annonce des veMéités belliqueuses contre sa
jolitique et surtout contre celle du jeune Em-
yereur, très-favorable au développement de
eglise protestante. Le grand homme d'Etat
n'aura donc fait qu'une trêve.
L'église compte dans son histoire son célèbre
Canossa et y ramènera nouveau tous les
LE PROGRÈS
vires acquirit eonik).
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00.
Idem. Pour le restant du pays7-00.
tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20.
INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25.
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Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89,
Marché aux Herbes.
4-00 6-42 9-05 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50.
Comines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10- 11-16
2-41 2-53 5-20 7-50 8-58.
Comines-Armentières, 5-30 8-0511-162-538-58
Roulers, 7-45 10-45 12-20 4-10 6-42.
Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21
8-14.
Gourlrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-41 5-20
7-50.
Courtrai-Bruxelies, 5-30 9-5811-162-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-41 5-20.
A Berlin, l'empereur Guillaume II s'est rendu au
champ de Tempelhof où il a passé en revue le 3e corps,
composé de 23,000 hommes, placés sous le comman
dement du général Bronsart de Schellendorf, frère du
ministre de la guerre.
Le monarque a quitté le château cheval et y est
retourné de même, entouré d'un brillant cortège et de
toute sa maison militaire.
Après la revue, qui a été très-brillante, l'empereur
a été accueilli Berlin par les acclamations d'une foule
énorme.
Les revues et manœuvres ne vont pas tout le
monde en Allemagne, preuve la dépêche suivante
Des conflits d'une certaine gravité ont eu lieu,
dans l'ancien duché de Nassau, entre la population
civile et les troupes cantonnées dans le pays pour les
manœuvres d'automne.
Les paysans, exaspérés par les excès des soldats
cantonnés dans les villages et n'ayant pu obtenir justice
des autorités militaires, ont entouré un détachement de
hussards et en ont blessé un grand nombre coups de
fusil et coups de couteau. Un sous-officier a été tué,
plusieurs hommes sont restés sur le terrain.
Dans un autre village, six soldats d'infanterie ont
été blessés grièvement.
Les autorités militaires ont fait opérer un grand
nombre d'arrestations.
Des fêtes magnifiques, qui avaient attiré une foule
énorme, ont eu lieu Turin, l'occasion du mariage
du duc d'Aoste et de la princesse Lœtitia. Le roi et la
reine d'Italie ont été vivement acclamés leur entrée
dans cette ville.
La Liberté annonce que le gouvernement français
n'a pas arrêté les termes de son projet de revision.
A la rentrée viendra la discussion de la proposition
Labordère, tendant faire élire le Sénat par le suffrage
universel.
Le gouvernement est favorable cette proposition.
Les nouvelles du château de Loo sont loin d'être
favorables et dans le public on se montre fort inquiet
au sujet de la santé du Roi. D'une part, on le dit ayant
peine se remettre et s'affaiblissant plutôt tous les
jours d'autre part, on le représente comme étant
toute extrémité et ayant même perdu conscience de
ses actes.
Par patriotisme et par tradition, sincèrement atta
ché la maison de Nassau, le peuple néerlandais,
dans ces douloureuses circonstances, tourne 'es re
gards vers la princesse Wilhelmiue dont on fêtait si
joyeusement, il y a une dizaine de jours, le huitième
anniversaire.
La question l'ordre du jour est, naturellement,
celle de la Régence. Aussi les journaux publient-ils
in extenso le rapport des conseillers, commis par les
Etats Généraux l'examen du projet de loi soumis aux
Chambres le 16 Juin dernier. Ce volumineux document
examine longuement les droits sacrés de la Reine-Mère
la tutelle nominative, les attributions du futur Ré
gent, celles des membres de son Conseil, ainsi que les
différents cas d'exclusion. Tout est prévu dans cette
importante consultation, où se trahit chaque ligne
l'esprit sagace et prévoyant d'une nation ayant su con
cilier de longue date les aspirations les plus démocra
tiques avec le respect d'une dynastie incarnant pour
elle le passé et l'avenir.
Ypres, le 15 Septembre 1888.