L'école de Selzaete.
POPERINGHE,
peuples, qui n'auront pas su rejeter le joug
clérical.
Ce qui se fait en Italie pour les revendica
tions papales se fait ici pour toutes les préten
tions cléricales en matière d'enseignement,
d'inhumation, de culte, etc., comme ailleurs
sur d'autres points en litige ou en revendica
tion.
Nous avons le devoir de méditer les vœux
émis par le congrès de Fribourg. Nous signa
lons notamment cette résolution
La continuation de l'occupation des états
de l'Église et de Rome par le gouvernement
italien est une transgression des droits de
l'église, une grave violation des principes du
droit des gens chrétiens et une atteinte înto-
lérable la liberté du vicaire de Jésus-Christ.
Le rétablissement de l'indépendance légitime
et complète du chef de l'église est exigé par
la justice il répond également aux intérêts
du gouvernement et des prêtres.
Ceci exprime fidèlement l'esprit de l'église.
C'est la suprématie du prêtre sur le civil. Déve-
veloppé dans les congrès, les sermons, les man
dements, il exige la soumission complète de
l'Etat. Le conseil de Malines nous le fera sentir
plus que jamais, moins que l'opinion libérale
ne puisse devenir assez forte, assez unie pour
s'organiser et renouveler le bon combat du
congrès libéral de 1846. C'est ce prix seule
ment que nous pouvons nous attendre voir
des jours meilleurs. X.
Parmi les Congrès de toute nature et de tou
tes les couleurs qui fleurissent notre époque
et qui servent de prétexte aux savants de tous
les pays de se donner des vacances, qui jadis
étaient le privilège des écoliers et des magis
trats, il en est un surtout qui a fort intrigué le
public. C'est celui d'otologie, aujourd'hui réuni
Bruxelles.
Otologie, qu'est-ce que cela pourrait bien
être?
Après avoir consulté des savants et des dic
tionnaires, on rit beaucoup en découvrant qu'il
s'agissait de la science de l'oreille.
Ah! ne riez pas, l'oreille joue un grand rôle
notre époque, où l'on peut dire, plus juste
droit que jamais, que les murs ont des oreilles.
Là où l'œil ne pénètre pas la distance, l'oreille
découvre les secrets. Le trou de la serrure l'ini
tie aux affaires les plus délicates, comme je fil
téléphonique lui apporte les nouvelles diplo
matiques. A elle la primeur des bruits de paix
ou de lutte. Elle perçoit les déclarations de
guerre et les déclarations d'amour, les nouvel
les de vie et de mort.
On pourrait dire que l'oreille est, l'heure
qu'il est, le plus occupé des sens avec celui du
goût, car, si chacun a l'oreille au guet, celle-ci
n'est jamais sourde l'appel du palais et le ban
quet, par lequel finissent tous les Congrès, n'est
pas le moins intéressant des épisodes de ces
réunions.
Quoi qu'il en soit, nous espérons que le Con
grès otologique ne s'occupera pas des moyens
de faire prospérer nos organes auditifs, déjà
assez développés; les oreilles les plus courtes
comme tous les Congrèsétant les meilleures.
onci t
L'Etoile publiait Lundi l'entrefilet suivant
Nous avons reproduit un passage de la cor
respondance bruxelloise du Bien public rela
tive l'accueil que réserve le clergé au nouveau
règlement organique des athénées et des écoles
moyennes élaboré par M. Devolder.
S'il faut en croire le Bien publicl'épiscopat
n'a pas négocié avec le gouvernement et M.
Devolder aurait lancé son règlement sans con
sulter ses chefs naturels, nos seigneurs les
évêques.
La nouvelle, quoiqu'invraisemblable, pour
rait être vraie, et le silence obstiné gardé par
l'organe du cabinet n'est pas fait pour infirmer
les renseignements du Bien public.
Il nous paraît cert lin que le clergé ne repon
dra l'invitation de M. Devolder que s'il peut
en abuser pour confisquer l'enseignement
officiel.
Le rétablissement du système de la conven
tion d'Anvers, direct ou indirect, consti
tue évidemment le minimum des prétentions
épiscopales.
Ce que le clergé réclame, c'est un droit de
surveillance non-seulement sur les cours mais
encore sur les professeurs. Il veut le choix et
l'inspection des livres. Il veut imprimer l'en
seignement tout entier une impulsion nette
ment catholique. 11 veut rentrer dans les écoles
titre d'autorité.
Or, ce que le clergé veut il le veut bien, et
M. Devolder, s'il avait chose extraordinaire
quelques velléités de résistance, l'appren
drait ses dépens.
Que se passe-t-il donc Comment une ques
tion qui paraissait fort claire s'est-elle em
brouillée au point que le Bien public prend
des allures mystérieuses et que le Journal de
Bruxelles ne souffle plus mot ni de M. Devol
der ni de son règlement
Le Journal de Bruxelles n'a rien répondu,
mais M. Woeste, dans une lettre adressée au
Patrioterevendique pour lui seul l'idée de
faire exécuter l'article 8 dans les établissements
moyens voici un passage de cette lettre
La situation devient plaisante, dit l'Etoile,
M. Woeste, fatigué de se tenir dans les coulis
ses parlementaires, fait irruption sur la scène,
renvoie M. Devolder ôter son costume, se
filante sa place au bord de la rampe, et c'est
ui qui chante le grand air
C'est moi qui, c'est moi que, c est moi dont,
etc. 11 y avait le moi de Médée. Voici mainte
nant le moi de M. Woeste.
A quoi bon tomber sur ce pauvre M. Devol
der? 11 n'a rien fait. Cest M. Woeste qui s'est
plaint de l'inexécution de l'article 8 de la loi de
850. C'est M. Woeste qui a convié le passif
M. Devolder lancer ses circulaires. Ce n'est
pas M. Devolder qui est responsable, c'est M.
Woeste 1
L'humiliation est complète. Nous voudrions
connaître, sur cette étrange intervention de M.
Woeste, l'avis de M. Beernaert, le piteux im
présario de la troupe de doublures qui dessert
tes hôtels ministériels.
-t-
Nous lisons dans la Flandre libérale
Nous assistons de nouveau une bien pi
teuse comédie.
11 y a quelque temps, les journaux annon
çaient que la municipalité de Selzaete, pour
des raisons d'économie, avait supprimé l'école
moyenne pour garçons.
La chose fit du bruit dans la presse, et, il
y a deux ou trois jours, le Journal de Gand
annonçait qu'une solution était intervenue
assurant le maintien de l'école moyenne de
Selzaete.
Mais le ministère, qui ne l'entend pas ainsi,
a profité de l'avertissement pour rendre aussitôt
toute solution impossible. C'est du moins ce
que nous apprend le Journal de Bruxelles dans
I entrefilet que voici
Le Journal de Gand se refuse croire que
le ministre aurait pris l'arrêté auquel la feuille
officieuse fait allusion. Il a tort: par les temps
qui courent, il ne faut douter de rien.
Les cléricaux ne pouvant du premier coup
supprimer les commissaires d'arrondissement
ont mijoté un projet qui rogne fortement leurs
attributions et l'ont soumis l'appréciation des
gouverneurs de province et des députations
permanentes.
11 parait que les rapports de ces autorités
viennent d'être remis au ministère de l'intérieur
et que nous verrons bientôt un projet de loi
mutilant les commissaires d'arrondissement en
attendant qu'on les supprime.
Les plus mutilés dans tout cela ce seront les
employés. Qu'en fera-t-on? les mettra-t-on en
disponibilité comme les instituteurs
Nous allons une fois de plus pouvoir juger de
la valeur de cette sollicitude pour les petits
employés dont le ministère fait tant étalage, -—
en paroles.
FAUSSE MONNAIE. Ouvrons l'œil
En France, les faux-monnayeurs continuent
battre monnaie. Quand vous recevrez des pièces
d'argent, ayez soin de bien vérifier les suivantes:
Pièces de 5 fr., effigie de Louis-Philippe, au
millésime de 1841.
Pièces de 5 lr., effigie de Victor-Emmanuel,
millésime de 1871.
Pièces de 2 fr., effigie de Napoléon III, millé
sime de 1863.
Pièces de 1 fr., même effigie et même année.
Pièces de 1 fr., effigie de la république, millé
sime de 1871.
Pièces de 50 c.. même effigie et même année.
Certaines de ces pièces sont admirablement
frappées et ont le même poids qu'une pièce de
bon aloi; mais elles sont en plomb recouvertes
d'une feuille d'argent très mince.
Depuis le commencement de la semaine il a
été porté dans divers commissariats pour près
de 500 fr. de cette fausse monnaie.
le 14 Septembre 1888.
D'après un journal de nos amis, la circulaire de M. le
ministre de l'intérieur serait le résultat d'une fantaisie
des bureaux ministériels ce sont eux (les bureaux) qui
se seraient mis en tête de faire exécuter l'article 8.
Rien n'est moins exact. C'est moi qui, le 22 Mars der
nier, me suis plaint, lors de la discussion du budget de
l'intérieur, de l'inexécution de cet article dans un grand
nombre d'établissements d'instruction moyenne, et qui ai
convié M. le ministre de faire cesser cet état de choses.
M. le ministre a reconnu le 27 Mars que l'article devait
être exécuté comme tous les autres, et il s'est engagé
rappeler les intéressés aux prescriptions de la loi.
C'est là l'origine de la circulaire. J'en ai, on le voit,
quelque peu la responsabilité, et cette responsabilité je
l'accepte tout entière.
Nous apprenons que le Roi vient de signer un arrêté
qui supprime l'école moyenne pour garçons de Selzaete,
conformément la proposition du conseil communal libé
ral de cette localité.
On sait que l'article 8 de la loi du 15 Juin 1881 dispose
que les résolutions des conseils communaux portant sup
pression d'un établissement d'instruction moyenne sont
soumises l'avis de la Réputation Permanente et l'ap
probation du Roi.
oop
subsides.Des subsides s'élevant la somme
de 17,807 fr. 73 c. et imputables sur le chapitre
IX, art. 40, du budget du département de la
justice, exercice 1888, sont alloués diverses
communes de la province de la Flandre occi
dentale pour les aider supporter les frais d'en
tretien et d'instruction des sourds-muets et des
aveugles placés dans les instituts, pendant le
premier semestre de l'année 1888.
A peine de retour d'un voyage qui leur a valu un
véritable triomphe artistique, les philharmonistes sont
de nouveau en deuil. Ils viennent de perdre un de leurs
membres des plus dévoués, M. Jules Benoot qui, après
avoir, pendant vingt-huit ans, fait partie, comme
membre exécutant, de leur cercle, est décédé le 9 de
ce mois, l'âge de quarante ans.
Cette mort est non-seulement une perte des plus
sensibles pour la Philharmonie, mais elle plonge en
core dans le désespoir une jeune famille laquelle elle
enlève un soutien dont elle avait encore le plus grand
besoin.
Dans l'espace de quelques mois, M. Benoot est le
troisième membre exécutant que la Philharmonie a la
douleur de conduire sa dernière demeure.
Il resta fidèle ses amis jusqu'à la fin de sa vie et
lorsqu'au moment suprême un prêtre vint l'engager
trahir ses confrères, il refusa avec indignation l'apos
tasie qu'on lui proposait et déclara courageusement