N° 87. Dimanche, 48e ANNÉE 28 Octobre 1888. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ gê'Ypres pour Ypres, le 27 Octobre 1 888 L'élection de Bruxelles du 22 de ce mois a eu pour résultat d'éclaircir la situation si em brouillée des partis politiques, qui ont vu le jour dans la capitale. Le parti sôcîaîistè seul ne présentait pas de candidat spécial. Les quatre candidats, qui entraient en lutte, représentaient l'opinion libérale gouvernemen tale, le parti radical-intransigeant, l'opinion cléricale et enfin le parti des mécontents, des aigles incompris, qui se réfugient aujourd'hui sous le masque de l'indépendance. Suivant l'opinion de quelques farceurs poli tiques, la question cléricale ou n'existe plus, ou est trop peu importante pour s'en occuper. Cependant ce sont les deux groupes, cléricaux et libéraux tout courts, qui se partagent les for ces politiques du pays. Cette fois surtout cette vérité s'est fait ressortir de la manière la plus évidente. M. Graux, le libéral gouvernemental, le par tisan de tout progrès possible et pratique arrive en tète des candidats en présence. II est suivi par M. Powis de ten Bossche, clérical de la plus belle eau. Les deux doivent entrer en ballot tage. Vient ensuite M. Féron, l'intransigeant de l'Association libérale, avec moins de la moi tié des voix de l'honorable M. Graux. Enfin en dernier lieu arrive le trop célébré M. Van Bunnen, dont les principes indépendants de vaient rénover la Belgique. Il n'obtient que le nombre ridicule d'environ 500 voix sur plus de 13,000 électeurs. L'épreuve du gros M. Van Bunnen démontre aux plus aveugles que le système hybride de l'indépendance n'a aucune force sans l'appui du parti clérical. Nous pouvons de plus dire, dès que les libé raux sont unis, qu'ils représentent dans la capi tale la grande majorité du corps électoral. L'union qui représente la force se fera-t-elle pour l'épreuve de demain? La grande faute qui a été commise le 19 Juin dernier se répètera- t-elle de nouveau Nous croyons que non et que cette fois la saine raison reprendra le dessus. Dans notre dernier article nous exprimions l'avis, que M. Paul Janson, qui doit son autorité et son ascendant moral son grand talent d'orateur, tenait la clef de la situation et serait capable de faire changer la guerre en paix et de chasser tout jamais le cléricalisme, qui par intrigues et ruses a pu prendre possession de la citadelle libérale de la capitale. Nous, comme toute la presse libérale delà province, n'avons cessé de blâmer cette guerre fratricide èt avons toujours exprimé le vœu de voir rétablir la paix entre les deux fractions du libéralisme dont la mission primordiale est de refouler le cléricalisme. En exprimant ces sentiments nous ne nous attendions nullement de voir se réaliser sitôt nos désirs. C'est cependant ce qui vient de se produire. M. P. Janson, se trouvant Liège pour le procès Thuillier-Lejeune, interrogé par un correspondant de 1Indépendance sur la partie du discours prononcé par M. Feron, le jour de l'élection, en ce qui concerne l'abstention de l'Association libérale, a déclaré qu'on ne devait pas interpréter les mots prononcés en ce sens que l'Hôtel continental allait se désintéresser du scrutin de Lundi. Pour confirmer sa manière de voir il a adressé au même journal le télégramme que voici Les présidents des Associations libérales et de la Ligue se sont immédiatement réunis pour établir un lien d'entente un modus vivendi Ïiour l'élection de demain. Cette entente s'est àite sur la représentation proportionnelle des deux groupes politiques anticléricaux, suivant leur importance, ainsi que le système est établi Anvers. Sur cette base il y a lieu de croire que Ion parviendra établir une entente sin cère et durable. Nous n'avons pas le droit de nous immiscer dans les agissements de telle ou telle société politique d'autres arrondissements que le nôtre, cependant quand il s'agit de l'intérêt de la cause commune, nous manquerions nos de voirs les plus sacrés en nous imposant le silence. Nous sommes d'avis qu'il faut des concessions réciproques, mais celles-ci doivent être loya les, possibles et pratiques. Il ne peut nullement être question que les élus d'aujourd'hui, sous la force de l'entente, de l'union, puissent demain briser ce pacte en combattant ou en renversant un ministère libéral. Mille fois mieux vaudrait rester longtemps encore dans la situation péni ble dans laquelle nous nous trouvons. 11 faut espérer que le passé servira de leçon. On ne commettra plus la faute de livrer les ar mes l'ennemi pour nous combattre et détruire notre vaillante armée. Espérons que de ce provisoire il ressortira une paix durable et une entente entre tous les libéraux du pays pour travailler ce noble but, ce desideratum le renversement du cléricalisme. X. Que votre obséquiosité ait des bornes» di sait Saint-Paul aux premiers chrétiens. Or, depuis cette parole de l'apôtre des gentils, l'ob séquiosité n'a fait que croître, et on la retrou ve vivace encore dans les Congrès comme celui des œuvres sociales qui s'est tenu ces jours derniers Charleroi, et dans lequel les ora teurs se sont surtout congratulés sur la part qu'ils prennent aux maux ae la société et sur leurs efforts pour trouver les moyens de les guérir. Malheureusement et sans vouloir rien ôler au mérite des œuvres portant le ca chet clérical,-^-car ce n'est pas trop du con cours de tous les efforts pour résoudre une question qui marche si lentement que c'est peine si l'on peut en jalonner le chemin il nous semble qu'il y aurait mieux faire que de se féliciter de ce qui a été réalisé et de promet tre plus pour l'avenir, ce serait de s'occuper du présent, et, au lieu de se réjouir de résultats qui jusqu'ici n'ont pas amélioré la situation des classes ouvrières, provoquer des mesures plus efficaces. Il en serait plus que temps, mais on dirait que ceux que la situation actuelle doit le plus préoccuper, se bouchent les oreilles, pour ne pas entendre sourdre les bruits qui parfois prennent un caractère aigu et qu'il ne suffit pas de couvrir par celui de la mitraille. Certes, la question est ardue, mais l'ajourner continuellement est dangereux: ceux que l'on paie de paroles trouvent que le moindre grain de mil ferait bien mieux leur affaire. Quand on prend du galon... c'est l'avis de nos bons cléricaux, il leur en faut beaucoup, beau et souvent. C,est ainsi que le Moniteur d'aujourd'hui annule d'un coup de goupillon 116 arrêtés des Députations permanentes du Hainaut et du Brabant, concernant le culte, qui n'avaient pas l'heur de satisfaire nos maî tres. Le résultat complet du concours cantonal pour le ressort de Gand vient de paraître. 192 élèves des écoles communales et 28 des écoles catholiques ont reçu le diplôme. Dans les branches facultatives, les écoles communales ont eu 380, et les autres 27 no minations. Sans commentaires. -pac» Comme Renaix, Termonde et ailleurs, on a remanié Alost les circonscriptions pour les élections de la garde civique. Conséquence: les officiers cléricaux ont été élus dans trois compagnies sur cinq. L'instruction publique, l'administration, la garde civique, l'armee, tout aujourd'hui se cléricalise outrance. LE PROGRÈS vires acqdirit eundo ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. Comines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10-11-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. Gomines-Armentières, 5-30 8-0511-162-538-58 Roulers, 7-45— 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langeraarck-Ostende,7-16 -9-57—12-173-56 6-21 -8-14. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20 7-50. Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-162-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. Je confirme l'exactitude de l'interview. Si le principe de la représentation des deux groupes d prévaut, je crois un succès éclatant Lundi. J'y consacrerai tous mes efforts. Ce scrutin peut être plus qu'une élection ordinaire. Il faut qu'il soit le signal de la délivrance. paul janson.

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Le Progrès (1841-1914) | 1888 | | pagina 1