Nouvelles locales.
POPERINGHE,
Un cas de nullité.
Monsieur Jean JUSTICEancien élève du
Collège Communal d'Ypres, vient d'être admis
la 3* année d'études l'Ecole Normale de
Liège.
Nous le félicitons de ce nouveau succès.
Les vols de lapins continuent dans les cam
pagnes. Cette semaine cependant la gendarmerie
a mis, Dickebusch, la main sur quelques-uns
des voleurs. Sous une pile de bois les Pandores
avaient remarqué une espèce de cave pleine de
lapins vivants. Une souricière fut établie en cet
endroit et plusieurs individus sont allés s'y
laisser prendre.
L'hiver approche. Les gens qui s'occupent
de météorologie assurent qu'il sera rigoureux.
Il est permis d'eâpérer que l'événement leur
donnera tort.
En tout cas, l'hiver même s'il reste doux et
dément les prophéties, sera dur pour tous ceux
qui n' ont pas le gousset garni. La misère est
grande; tout est hors de prix; le travail se fait
rare. La charité aura de grandsdevoirs remplir.
Les réunions du jury d'expertise pour les
étalons de gros trait, de race croisée et de pur
sang, destinés la monte prochaine, auront
lieu: 1° La première Courtrai, le lundi 12 no
vembre 1888, 10 1/2 heures du matin, au mar
ché aux bestiaux, près de l'ancienne porte St
Jean.
2° La deuxième, Thourout, le mercredi 14
novembre 1888, 10 heures du matin, sur la
place du Bourg.
3° La troisième, Ypres, le Samedi 17 no
vembre 1888, 10 heures du matin, sur la
Grand'place.
4° La quatrième, Ghistelles, le lundi 19 no
vembre 1888, 10 heures du matin, sur la
Grand'place.
5° La cinquième, Dixmude, le lundi 26 no
vembre 1888, 10 heures du matin, sur la
Grand'place.
6° La sixième, Bruges, le mardi 27 novem
bre 1888, 10 heures du matin,sur la place du
Bourg.
Décalogue de la Ménagère.
1Dans la maison n'enfermeras
Tes enfants seuls aucunement.
2. Allumettes ne laisseras
Traîner partout imprudemment.
3. D'un bon grillage entoureras
Foyer qu'approche ton enfant.
4. Eau bouillante ne laisseras
Dans son chemin un seul instant.
5. Lampe pétrole n'empliras
Sans bien l'éteindre auparavant.
6. Jamais ton feu n'aviveras
Par ce pétrole follement.
7. Ta citerne ne quitteras
Sans la fermer soigneusement.
8. Dans le cuivre ne laisseras
Refroidir aucun aliment.
9. Dans le zinc, ne placeras
Fruits au vinaigre inconsciemment.
10. Poisons toujours enfermeras
Pour éviter triste accident.
le 25 Octobre 1888.
Depuis quelque temps déjàles journaux
avaient annoncé que le Gouvernement, pour
Srouver la sollicitude qu'il portait aux intérêts
es classes ouvrières, avait chargé les gouver
neurs d'organiser des sociétés de secours mutuels
dans toutes les localités de leur province où ces
institutions n'existaient pas.
Quand on apprit cette résolution, on crut que
ces utiles sociétés appelées, surtout dans les
grands centres industriels, rendre d'éminents
services aux ouvriers, allaient être créées en de
hors de tout esprit politique et que, libéraux
comme catholiques, allaient être conviés en
courager l'initiative gouvernementale.
C'était une erreur, au moins si on doit en ju-
er par ce qui s'est passé Dimanche dernier
'operinghe D'après ce que nous venons d'ap
prendre, la société de secours mutuels a été
inaugurée au K. K., sans tambours ni trompet
tes, l'insu du monde profane, par deux catho
liques des plus huppés.
Les affaires ont été vite expédiées et, séance
tenante, on a procédé l'élection d'un comité
dans lequel on a eu bien soin de n'élire que des
personnages asservis au clergé et parmi lesquels
brillent entre autres
MM. Lebbe, Georges, Président.
Keuckelynck, instituteur en chef de l'é
cole catholique.
Dupont, Marcel, pâtissier.
Van Merris, Félix, avocat busé l'Uni
versité 4e Louvain.
Van Merris, Elie
Dans ces conditions n'est-on pas autorisé de
dire que la nouvelle institution cnaritable, dont
le siege est fixé non dans un local neutre,
l'Hôtel-de-Ville par exemple, mais au Cercle
catholique même et dont l'administration ne
compte parmi ses membres que des fanatiques
acolytes des Vanden Berghe et Vanderheyde, ne
sera autre chose Popennghe qu'une nouvelle
arme destinée augmenter encore la domination
cléricale
Convenez que les calotins sont nés malins et
qu'ils ont l'œil juste, car, en s'emparant de cette
institution politique, ils n'ont qu'un but, celui
d'augmenter leur influence électorale et de peser
de plus en plus 3ur les masses, le jour où le suf
frage universel serait proclamé.
N'est-ce pas là d'ailleurs le but de toutes leurs
institutions soi-disant charitables, commencer
par les sociétés de S4 Vincent de Paul.
Pour terminer, nous n'avons qu'à exprimer le
regret de ce que, dans l'intérêt de ceux qui
on fait semblant de vouloir venir en aide, on
n'ait pas eu le bon esprit d'organiser la société
de secours mutuels en dehors de tout esprit poli
tique, faisant ainsi un appel tous les dévoue
ments libéraux comme catholiques,afin que tous
eussent pu travailler d'un commun accord au
soulagement de la classe ouvrière.
Dimanche passé, notre compagnie de Pompiers
a été conduite l'École communale pour y rece
voir, par les soins de Monsieur le brigadier de la
Gendarmerie, l'instruction nécessaire pour figu
rer d'une manière convenable dans les proces
sions, installations et enterrements de curés et
autres cérémonies de la même espèce.
Le public croyait jusqu'à ce jour que les offi
ciers et les sous-officiers de ce corps, qui sont
sensés connaître leur service, se chargeaient,
comme autrefois cela se pratiquait, d'instruire
eux-mêmes leurs subalternes.
Aussi l'étonnement lut-il grand de voir, après
seize années d'existence, notre corps de Pompiers
réorganisé A. M. D. G., avoir recours la Gen
darmerie, pour apprendre lemaniementd'armes.
Poperinghe, le 25 Octobre 1888.
Il est difficile de contenter tout le monde et
Bon père.
Mercredi dernier, un mariage du high-li/e, a
été célébré Poperinghe.
La toilette de la mariée était d'une fraîcheur
exquise, très élégante et de bon goût. Elle la
Sortait avec beaucoup d'aisance et, en revenant
e l'église, sa figure rayonnait.
Du moment où elle est satisfaite, qui pourrait
i trouver encore y redire ce que lemme veut,
Dieu le veut.
Mais la loi n'est pas aussi galante, et elle veut
i être impérativement obéie, se basant sur ce que
la loi est une règle de conduite, tracée par une
autorité légitime et fondée sur la Justice et la
raison.
Allez-moi batailler contre cela et prétendre
I que la loi est une toile d'araignée que les frelons
traversent et où les mouches se font prendre
Et cependant, M. Vanden Berghe, officier de
l'état-civil, au lieu de marcher droit, a décrit
des courbes, lesquelles en-se rencontrant, ont
constitué un cercle vicieux, où il a enfermé les
deux postulants au mariage.
L'art 165 du Code civil dit
Le mariage sera célébré publiquement.
Et comme sanction, l'art. 191 ajoute
Tout mariage qui n'a point été contracté
publiquement etc., peut être attaqué par les
n époux eux-mêmes, par les père et mère, par
n les ascendants et par torts ceux qui y ont un
intérêt né et actuel ainsi que par le ministère
public, a
Il n'y a pas de publicité au vœu de la loi,
lorsque la salle où le mariage civil est célébré,
n'est pas accessible tous les citoyens, sans ca
tégories de privilégiés.
Or, la salle n'était pas accessible dans ce sens.
Sans parler d'une loule de citoyens, nous nous
contenterons de mentionner les noms de M.
Georges Rommens, avocat, M. Buyse, négociant
Tournai, M. Benoît Degryse, conseiller com
munal Poperinghe, qui l'on a refusé l'entrée.
Les gardes-ville, transformés pour la circon
stance en cerbères, refusaient impitoyablement
l'accès de la salle et sur l'observation de M. De
gryse, qu'ils commettaient là une flagrante illé
galité, ils excipèrent d'ordres supérieurs.
Une partie du public, se trouvant dans l'anti
chambre de la salle des mariages, n'a rien vu,
M. Vanden Berghe, s'étant leve pour entrebail
ler la porte.
Mais si le mariage est entaché de nullité, que
deviennent les donations contractuelles? On dit
que le futur époux s'est vu doter de 100,000 fr.
Celle qui est devenue l'épouse, au point de vue
de la loi religieuse, bien entendu, peut, il est
vrai, renouveler cette donation sous forme de
legs testamentaire, mais souvent femme varie,
et un testament est toujours révocable.
Il est encore vrai que l'officier de l'état-civil
est responsable et, si M. le Bourgmestre-Repré
sentant Berten avait célébré le mariage en
Sareilles conditions, au point de vue de cette
onation, ce n'eut rien été, M. Berten n'ayant
qu'à prendre dans le tas.
Mais M. Vanden Berghe, qui est pharmacien,
est aussi un bon père de famille, et que ferait ce
brave Auguste, le marié, de cent mille francs de
pilules avaler.
Eut-il un tempéramment de fer, il n'y résiste
rait pas.
Quant l'état-civil des enfants naître, ce
S oint touche des considérations d'ordre public,
ont nous n'avons pas nous occuper.
Le plus simple, c'est de recommencer et cette
fois valablement, les cérémonies du mariage.
D. V.
Poperinghe, le 26 Octobre 1888.
Le temps va vite, hélas et nous paraissons
déjà, loin du jour, où M. le Gouverneur faisait
8a joyeuse entrée dans sa bonne ville de Pope
ringhe, et où le plus aimable, le plus insinuant
et le plus irrésistible de nos abbés, se prélassant
la fenêtre de Madame et donnant le signal des
acclamations, sablait le Champagne avec tant de
gracieux entrain.
Nos braves ouvriers,naturellement restés dans
la rue, mais électrisés par l'exemple, faisaient
claquer leur langue et croyaient savourer eux-
mêmes ce délicieux nectar.
Pourquoi donc aujourd'hui, dans l'exutoire
sacré, cette colère concentréeet faut-il que les
plus érudits de nos vobiscum se soient grisés d'eau
bénite, pour attaquer ainsi un article, peut-être
trop anodin, de ce pauvre D. V.
Ils ne veulent pas y répondre, ils sont trop
verts, mais ces initiales D.V. suffisent, disent-
ils, pour en faire justice.
Il y a des noms qui valent un poème.
Nous sommes parfaitement de leur avis.
Il y avait autrefois, dans une commune quasi
limitrophe de Poperinghe, un vobiscum qui avait
la spécialité de lacer leB corsets.
Un jour, une jeune veuve, la suite de visites
trop assidues peut-être, en eut des maux de
cœur.