Nouvelles locales.
Un de ses anciens collègues vous rappellera
f>lua spécialement, et mieux que je ne le pourrais
aire, les services qu'il rendit en cette qualité.
i) Il me suffira, moi, de remémorer ici que
nul, plus que lui, n'a mis de dévouement cette
rude et parfois ingrate mission d'instruire et
d'élever la jeunesse, mission qu'il considérait,
son cours de morale l'a bien prouvé, comme un
véritable apostolat.
Aimant d'une vive et profonde affection les
jeunea gens confiés ses soins, il savait sans
peine, chose souvent difficile, se faire chérir et
respecter par eux.
Deux générations, peut-on dire, ont passé
devant sa chaire et certes, il n'est aucun, d'en
tre eux qui furent ses élèves, qui n'ait gardé en
son cœur reconnaissant les leçons et les précep
tes du maître bien-aimé, de ce maître modèle
dont la conduite était elle-même un enseigne
ment et un exemple continuels.
y> L'Administration communale a conservé,
elle aussi, la mémoire des services rendus par
M. De Noyelle, et c'est en son nom, autant
qu'au mien propre, que je viens, au bord de sa
tombe, en remercier une dernière fois celui que
nous pleurons tous.
n J'ai parlé, Messieurs, des aptitudes du cher
défunt pour le professorat. Personne de vous
n'ignore que, très-versé dans les choses de la
littérature, tant ancienne que moderne, M. De
Noyelle était lui-même, sous des dehors exces
sivement modestes, un homme doué du plus ai
mable et du plus gracieux talent d'écrire. Poète
même ses heures de loisir, il modulait, en un
langage pur et élégant, des vers tout pleins de
douces et consolantes pensées, heureuses rémi
niscences, échos discrets et harmonieux des
chants de Legouvé, de Turquety et de Lamar
tine, dont sa nature, mélancolique et rêveuse,
affectionnait, les œuvres entre toutes.
Aux délicatesses d'un esprit attique et cul
tivé, répondaient chez notre ami celles d'un
cœur tout pétri de générosité et d'une âme sen
sible l'excès.
Aucun homme plus compatissant que lui au
malheur, et qui trouvât mieux les pénétrantes
>les qui calment, consolent et relèvent.
Aucun ami plus sincère, plus constant, ni
plus dévoué.
n II eut eu des ennemis, que pas un n'eut pu
s'abstenir de rendre hommage sa loyauté, sa
droiture et la haute intégrité de sa vie.
Mais qui aurait pu, le connaissant, ne point
l'aimer et le vénérer Ne point être son ami
n Aussi, Messieurs, lorsque, après une car
rière de près de quarante ans consacrée cette
grande œuvre de l'éducation, le Roi décerna au
vieux professeur la croix civique de Ie classe,
n'y eut-il qu'une voix, qu'un témoignage, pour
attester que rarement cette distinction fut mmx
/ustifiée.
Entré dans la retraite, suivi par cette consi-
tatior publique qui l'avait toujours entouré,
kii'i Lu. Noyelle ne se confina point dans un
auquel il avait cependant tant de droits,
ke^bitul l'étude et au travail, il chercha
ftiére ufile encore, soit en donnant des leçons
^ières très-appréciées des parents soit en
divers fonctions purement honorifi-
"^-■jpstit la confiance de ljpidfninis-
^qu'il fut membre-secrétaire
^ix bibliothèqueiPjfubli-
Ja Commiijjj^^jle
ielle
La mort, quelque prompte qu'elle ait été,
n'a point surpris De Noyelle.
n II en causait volontiers dans l'intimité, com
me d'une chose plus ou moins prochaine. Et
n'est-ce pas de lui, Messieurs,que l'on peut dire,
que toute sa vie, si calme,si mesurée, si exempte
de toute passion autre que celle du Vrai, du Bon
et du Beau, n'a été qu'une préparation ce der
nier terme, cette heure suprême, où plus rien
ne compte si ce n'est le devoir accompli et le bien
réalisé
Aussi, devons-nous espérer que notre cher dé
funt, a déjà reçu ailleurs la récompense de ses
mérites et de ses vertus.
n Ame méditative, croyante et religieuse, il
sera entré en pleine possession de tout ce qui
fut dans ses aspirations et dans ses chrétiennes
espérances sur cette terre.
n Reposez donc en paix, cher et regretté dis
paru Le souvenir de vos nombreux amis attris
tés veillera fidèle sur votre tombe.
Adieu, Albert, ou pour mieux dire, et vous
parler vous-même votre propre langage
Adieu, ici-bas au revoir, là-haut
Discours de M Justice
au nom du corps professoral.
Il faudrait une voix plus éloquente que la
mienne pour retracer la vie et dire les mérites
de celui que nous pleurons aujourd'hui.
En effet, De Noyelle n'était-il pas un de ces
rares hommes qui sont appréciés, estimés et ho
norés de tous ceux qui l'approchaient ses con
naissances étendues, son caractère aimable, son
expérience consommée des hommes et des cho
ses, son humeur gaie et toujours égale le fai
saient aimer et exerçaient une attraction
irrésistible autour de lui.
Né Lille, le lr Janvier 1820, Albert De
Noyelle peut cependant être considéré comme
un enfant d'Ypres où il fit ses humanités au Col
lège communal et passa sa vie entière.
Dès 1842, le Conseil communal lui confia la
chaire de 6e latine ce choix était très heureux
le jeune professeur s'y était préparé par de for
tes études. De Noyelle était professeur par voca
tion pour lui, l'enseignement était un sacer
doce il n'y voyait pas seulement l'instruction,
mais, esprit élevé, il comprenait que le profes
seur ne peut négliger l'éducation des enfants qui
lui sont confiés. Toujours, durant sa longue car
rière, il a considéré sa haute mission ce double
point de vue ses nombreux anciens élèves qui
entourent cette tombe témoigneront de l'intérêt
éducatif qu'il savait donner ses leçons d'his
toire en particulier et son enseignement en
général.
w rf.Lors 'derl'organisation de l'enseignement
mot'Ai^n 1$52, le Gouvernement le nomma 2e
régent Çla nouvelle Ecole moyeqne de l'Etat en
cette vifle quatre ans plus^tard, la suite des
rapports les plus flatteurs sSE"l'homme et le
professeur, il fut promu au grade de premier
régent. *-v
F.omme d'étude, poète ason heure, sa seule
ambition était de s'instruire et d'instruire les
autres aussi quoiqu'ayant pu occuper des fonc
tions plus en vue et plus lucratives, il ne voulut
pas se séparer de la jeunesse Yproise laquelle
il avait promis de vouer toute son existence.
L'Administration. Communale de notre ville,
'dans sa hienveillante.-sollicitùde pour la jeunes-
sè, avait organisé en 1876 un cours de morale et
d'éducation. De Noyelle fut chargé de ce cours,
j^^tude approfondie qu'il avait faite des plus
"s moralistes anciens et modernes, sa lon-
érience, sa haute moralité japi^anelle,
acE® et de tout
■eue lui donnaient les qualités que l'on peut
.^er d'un professeur de morale. Aussi ses con
férences intéressaient toujours ses jeunes élèves,
t. ce cours, abstrait en lui-même, il savait le
ndre attrayant paf sa facile élocution qui allait
,rfois jusqu'à l'éloquence, par sa verve juvé-
par ses réflexions^philosophiques qu'il
it le taleiïffde mettre portée de son jeune J
itoirfe. jgf*- i
Malheureusement sa constitution débi^g. ne
pm'niu pas longtemps dë continuer ceicours
"ardeur qu'il mettait dans ses - éloquentes im
provisations trahiiéait^ses forces, et deux ans
plus tard; auand rJ^ret de ses élèves, de.ses**
collègues et de ses chefs, il dut renoncer ses
entretiens sur la morale et l'éducation.
Grâce aux soins qu'il prenait de sa faible
santé, sa vie calme et réglée il lui a été donné
de parcourir, malgré les fatigues de sa profes
sion, une carrière de 89 années d'enseignement.
En 1881, De Noyelle demanda le repos
qu'il avait si noblement mérité il se sépara
avec regret de ses chers élèves, de ses collègues
qui tous l'aimaient et pour lesquels il était non
seulement un ami mais un sage conseiller.
Dans sa retraite, il ne resta pas inactif son
amour ardent pour sa ville d'adoption lui avait
fait accepter en 1876 les fonctions de secrétaire
de la Commission administrative de la biblio
thèque publique et en cette qualité il ne cessa
de veiller 1 intérêt moral de la jeunesse stu
dieuse plus tard, dans une autre position ho
norifique, celle de membre de la Commission
administrative de l'Académie des beaux arts et
de l'Ecole professionnelle, il manifesta dans tou
tes les occasions le vif intérêt qu'il portait la
jeunesse ouvrière qui fréquente ces deux établis
sements.
Le Bureau administratif et MM. les Inspec
teurs appréciant l'érudition de l'ancien profes
seur l'avaient désigné au Gouvernement pour
faire partie du jury d'examen de sortie de la
rhétorique de notre Collège communal. Depuis
1 «institution de ces épreuves, De Noyelle a fait
partie de ce j ury et chaque fois il se sentait heu
reux et rajeuni de se trouver encore avec ses
anciens collègues devant les élèves.-
Un arrêté Royal du 17 Juin 1886 lui accorda
la croix civique de première classe en récom
pense d'une si longue carrière si noblement
remplie.
n Rien ne faisait prévoir que ce frère dévoué,
cet ami sûr, ce cœur d'or serait aussi vite enlevé
l'affection d'une sœur adorée, l'estime de
toute une population.
Il ne nous reste qu'à nous incliner devant
les décrets de la divine Providence.
n Recevez, cher Albert, un dernier adieu de
vos anciens élèves, de vos dévoués collègues, de
vos nombreux amis, par la bouche de celui qui
a pu vous apprécier particulièrement pendant
les 16 années qu'il a vécu vos côtés, qui a reçu
si souvent vos conseils éclairés, et que vous avez
bien voulu honorer de votre amitié.
Vous étiez un noble cœur, un homme de
grand mérite, un professeur modèle, un chré
tien convaincu.
Fils et frère dévoué, vous n'avez vécu que
pour faire le bien.
Dieu, dans sa justice éternelle, vous a déjà
récompensé.
Adieu, cher et regretté Albert, adieu
Les travaux d'achèvement du canal Lys-
Yperlée qui ont été poussés jusqu'à ce jour avec
une lenteur qui tout en n'ayant pas même le
mérite d'être sage n'en est pas moins préjudicia
ble aux intérêts de l'industrie et du commerce
de notre arrondissement, vont, paraît-il, rece
voir une impulsion quelque peu plus vive.
A la suite de nouvelles démarches faites par le
Cercle Commercial, M. le Ministre de l'Agricul
ture, de l'Industrie et des Travaux publics a
fait savoir, nous dit-on, l'honorable Président
de cette Association que toutes les diligences se
ront faii- ^èrpiiîchâinë niise
eaâïïjifdication des travaux.
-/ourvu que ces nouvelles assur mees ne soient
i?s de la pure eau bénite de cour On nous en a
léjà tant donné que nous craignons toujours
d'en recevoir encore.
Quant a la gare, M De Bruyn renvoie M.
Vandenpeereboom. Et quand on s'adressera
M. Vandenpeereboom,celui-ci renverra M. De
Bruyn
Le vieux jeu, quoi
Dimanche prochain, .27 courant, aura lieu
■lé..£(MCorde, Boccasiôpiïu cinquantième anni
versaire de l'institûtiôûldè la Société, un ban-
ûteurs sont très nom-
gÉfaet pour ses
Les membres
breu£. L
tendrons
'être brillante. Nous en
prochainement.
Messieurs,