m i\° 14. Dimanche, 49e ANNÉE. 17 Février 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. Nos avocats-ministres. Libéralisme et catholicisme. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQCIRIT EONDO. Heures de départ (J'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 C'en est fait du cabinet Hoquet. La crise mi nistérielle qui était dans l'air depuis l'élection du général Boulanger Paris a enfin éclaté M. Floquet a été renversé sur la question de la ré vision si iuipi udemmont suscitée par le groupe radical dans l'unique espoir d'enlever la revi sion boulangiste son caractère nettement antiré- Sublicain. Cette tactique n'a servi de rien les roites ont su habillement la rendre vaine. Comme le gouvernement venait de se pronon cer, au début de la séance, en faveur de la dis cussion immédiate de la revision, Monsieur de Douville-Maillefeu a surgi la tribune avec une proposition, parfaitement inattendue quoique logique, tendante l'ajournement indéfini de cette discussion. Le rétablissement du scrutin d'arrondissement ayant annulé, tout au moins moralement et suivant la tradition parlemen taire, le mandat de la Chambre actuelle issue du scrutin dé liste, M. de Douville-Maillefeu a fait remarquer que c'est plutôt aux Chambres futures nommées au scrutin d'arrondissement âu'il faudrait réserver la solution de la question e la revision. La proposition que le député ra dical a formulé dans ce sens était insidieuse, quoiqu'il ne l'ait pas dirigée contre le cabinet. M. Floquet ne paraît pas l'avoir compris, il s'est engagé inutilement, lui et le cabinet, en fa veur de la discussion immédiate. Il était clair, cependant,qu'une grande partie de la Chambre, ayant choisir entre la discussion immédiate et l'ajournement après les élections, hésiterait et se prononcerait probablement pour l'ajournement, ne fût-ce que pour éviter les graves responsabi lités d'une revision la veille de l'Exposition du Centenaire. C'est ce qui est arrivé, en effet. Au vote, la proposition de M. de Douville-Maillefeu a été adoptée contrairement '/avis, fin gouver nement, et par 307 voix contre 218. Ypres, le 16 Février 1889. De tout temps il a existé des écoles de tell# ou telle opinion politique. Chaque école a ses nuances. Les maîtres et les disciples ont eh général mis tout en œuvre pour la propagande de leurs idées. Il est évident que toute opinion' iy est discutable, mais les adeptes restent attachés^" aux principes. L'histoire offre des exemples de conversions éclatantes, mais dès que celles-ci ont été sincères ou justifiées, elles n'ont point été l'objet de récriminations outre mesure. Depuis que nous avons la faveur de jouir d'un régime clérical, ces principes de moralité, d'honnêteté politiques sont mis au rancart. La sincérité dans les convictions a fait place lhypocrisie, la réalité a t'ait place au simulacre, la fiction. Nous le savons, sur le terrain de la justice, devant les tribunaux les plus mauvaises causes obtiennent des défenseurs. Le même avocat plaide souvent des causes opposées les unes aux autres. Mais en cette matière cela est admis. Devant la justice les convictions personnelles font place des nécessités contingentes. Il n'en peut être de même en matière politi que, là il faut la conviction, la sincérité de l'opinion que l'on professe. On ne peut la chan ger pour une cause de lucre ou d'honneur. 11 faut marcher drapeau déployé, pas de masque. La sincérité et toujours la sincérité dans sa conduite, dans ses actes, telle doit être la règle. Le cléricalisme, qui traîne sa suite des siè cles d'iniquités et d'abus, ne parvient plus par lui-même, par ses propres hommes défendre sa cause impopulaire. Parla force qu'il puise dans le fanatisme cl l'ignorance des popula tions, il trouve encore le moyen de s'adjoindre des avocats de mérite. Ainsi sont arrivés mi nistres MM. les avocats Beernaert, Lejeune, Devolder et autres. Les convictions personnelles sont déposées devant les honneurs et le veau dor. Dès lors quelle sincérité le citoyen belge peut-il attendre des discussions de la chose pu blique au Parlement 11 doit se dire que celles- ci-sont des plaidoiries dans lesquelles on joue au plus malin et dont l'intérêt, la dignité sont le moindre des soucis de nos avocats officiels. Ceux-ci ne visent qu'à l'approbation de leurs mandants, MM. les Évéques,dont ils détiennent honneurs et places. On ne saurait autrement envisager les débats récents l'occasion du budget du ministère de la justice. Dans ces discussions, M. Lejeune et ses com pères, au lieu de faire dos répliqués en hommes qui défendent sincèrement une foi politique, ont tout bonnement plaidé la cause de l'ultra- montanisme en véritables avocatsr Ainsi I incident de Malines, provoqué par MM. de Kerchoveel Giroul, a été écarte par la tangente. L'avocat du ministère de la justice, au lieu de répondre carrément en discutant les principes du décret de Messidor, a exprimé l'opinion que la, loi civile n'est pas lésée, en cette affaire? vu que le drecours du roi, rj.'Urairement aux* afnrmaU&Rs des journaux -eVp^ux de l'époqu^avait: été*prononcé fEbfiêl-de-viiie, non au palais archiépiscopal. C'est par les petits côtés que cette question de prrtiçjpe, au sujet de la suprématie du pouvoir civil, été abordée avec-une affectation d'ironie et de gaieté de la part.de la droite. Les fleurs de rhétorique mises au profit de cette cause ont fait voir une fois de plus que la suprématie de l'église, réclamée par le ckvJSâlisdÉ, reste un fait accompli sous le gouvernement civiT sou-" mis aux ordres, qui lui viennent directement de Malines. La question d'Anvers, relative aux paiements des salaires dans les cabarets, a fait donner encore des réponses indirectes, évasives. Tou jours absence de principes. MM. les avocats- ministres cherchent une raison, une subtilité pour justifier la suspension d'une loi double ment violée par le paiement dans un établis sement débit de liqueurs et au moyen de bons. M. Sainctelette a demandé, lui, des explica tions sur la situation du paupérisme dans les campagnes. Pour toute réponse M. le ministre de la justice a promis un projet de loi sur la matière. N'est-ce pas là une véritable réponse d'un avocat au courant du métier? Mais cela n'avance nullement la question sociale. Nous l'avons dit, MM. les avocats sont la tête du gouvernement de par la volonté de nos évéques. Ils n'ont d'autre mandat que de défen dre les privilèges d'une caste. Mais ce rôle anti patriotique ne pourra se jouer, a dit M. Giroul, qu'aussi longtemps que dureront les dissenti ments du libéralisme. Une fois cette querelle terminée, la majorité sera balayée comme la poussière et MM. les avocats-ministres pour ront retourner leurs études. X. Dans son avant-dernier numéro, le Journal d'Ypres consacre un long article définir ce qu'il croit être le libéralisme. Il est parfaite ment côté de la question, tout en prenant une allure de pédagogue qui ne lui va pas du tout. Est-ce que le clergé se mêle oui ou non de politique Au lieu de répondre cette ques tion qui leur a déjà été bien souvent posée, le Journal cFYpres et autres pieuses feuilles eiusdem farinœse contentent généralement a'affirmer que le clergé défend la religion, rien que la religion. Nous disons, nous, que le clergé n'est consi déré par l'idée moderne comme un ennemi que parce qu'il sort de l'Eglise ppur Sé mêler, di rectement et- .personnellement aussi bien qu'indirectement, âtlx luttes des partis. E. nous ajoutons- que c'est seulement du jour où le clergé s'est avisé de se conduire en séotaire po litique que le libéralisme lui a déclaré la guer re. Citons la loi j scolaire de 1879. L'exemple est justement propne démontrer que c'est la Question politique. <èf non touf simplement la éfense de la religionvque poursuivait le clergé en raenanUsïj campagne\conlre la loi scolaire. L'art, i de ce^e loi l'autorisait donner-dans les écoles des leçons de1 religion. ON N ATTA QUAIT DONC P^S 'LA KELIGION. Mais, il fallait au clergé une ijiutqrité suprême sur l'é- v- cole il voulait le drô'fc ^V^entrer en maître et d'y faire des observations sur toutes les matiè res .enseignées. Ce faisant il se mêlait de ce q .i le regardait pas, pas plus que l'ensei- fpiement des idogmes ne regarde l'autorité ai'que. Quand le prêtre rentrera dans son LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement admiuistratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 4.00 6-42 - 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. Comines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10—11-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. Comines-Armentières, 5-30 8-0511-162-538-58 Roulers, 7-45- 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 -9-57—12-17 3-56 6-21 -8-14. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20 7-50. Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.

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