N° 15. Jeudi, 49e ANNÉE. 21 Février 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. La politique anti-patriotique. Nouvel^ largesses. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQCIRIT EOKItO Heures de départ d'Y près pour 1 operinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Les journaux de Vienne sont remplis depuis quelque temps de détails sur les bruyantes ma nifestations qui ont lieu Buda»Pesth contre la loi militaire. La jeunesse hongroise, celle des universités surtout, donne ses protestations un caractère de violence extrême. OnécritdePesthà VIndépendance Il y a deux objections capitales contre la loi en question on va abolir en fait le volontariat d'un an et imposer aux classes diri geantes, l'intelligence, comme on dit ici, un service de caserne de deux années, puisque, la moindre faute, au plus petit manquement constaté, le volontaire d'un an sera obligé de doul 1er son année. Ensuite l'allemand est déclaré obligatoire pour passer les examens d'officier; imposer une langue étrangère et par dessus le marché la langue tudesque l'officier maggyar, ces centaures en dolman et la moustache cirée qu'on appelle les hussards, quelle humi liation, quel crime de lèse nationalité. A ces deux raisons il faut ajouter l'hostilité dont on est animé en Hongrie contre M. Tisza. Les Hon grois se sont mis en tête de le chasser du pouvoir et ils entreprennent tout, meetings d'indigna tion, bagarres, charivaris et émeutes, pour mon trer que le président du conseil est un être détesté et qu'il faut sa démission pour que le calme et la paix entrent dans les esprits et renaissent dans le pays. A propos de cette agitation, le Pester Lloyd a publié une correspondance de Berlin qui a vive ment impressionné la Bourse de Vienne. Cette correspondance signale la gravité de la situation européenne sous une apparence de calme qui ne règne qu'à la surface. Elle s'adresse directement l'opposition hon groise, qui met obstacle au vote de la loi* mili taire sans se douter des dangers que cp retard peut entraîner. Est-ce que les chefs de l'oppo sition, dit-elle, ignorent absolument tout ce qui se passe? Ne savent-ils pas que le rapprochtfme.rt entre la France et la Russie a fait de nouveaux progrès? Ignorent-ils que la Russie continue silencieusement ses armements Est-ce que l'op position hongroise est tellement peu au courant des choses, qu'elle ignore que le printemps pro chain la propagande panslaviste reprendra de plus belle dans la presqu'îles des Balkans, sous la haute direction de la Russie Méconnaît-elle la signification de l'audience accordée par le tsar M. Kankof il faut dire que beaucoup de gens considèrent la publication de cette correspondance comme une manœuvre de M. Tisza. 11 y a quelques années nos luttes parlemen taires laissaient deviner une noble émulation, dont l'objectif était la prospérité du pays; mais depuis 1884 les cléricaux nous apprennent comment on fait de la politique électorale au lieu de politique gouvernementale. Cependant il y a longtemps, pour nous servir des termes employés en 1879 par M. Littré, que l'on a signalé le désordre que porte dans l'administration la nécessité où est un mi nistre de faire des concessions ou perturbatrices ou contradictoires pour s'assurer la majorité. Il faudrait pour éviter la ruine du régime parlementaire empêcher que l'esprit de parti remplace le bon sehs, la justice et la conscience chez nos gouvernants. Un gouvernement qui, tantôt discute des faits qu'il ne connaît pas, des questions qu'il n'a pas étudiées, qui, tantôt affirme des choses qu'il sait ne pas exister, menace tous les droits, mé connaît tous les intérêts, favorise tous les abus et encourage la démoralisation. Et c'est ainsi que le ministère a créé chez nous une situation perilleuseà laquelle il serait temps de remédier. Tous les jours nous le voyons appliquer ri goureusement la maxime Aux vainqueurs les dépouilles oubliant que tout notre organisme gouvernemental repose sur le principe que le pays ne peut être traite en vaincu par le parti triomphant. El n'est-ce pas traiter en vaincu le pays que lui rendre tout contrôle impossible, que gouverner avec des déclamations et des subterfuges. On sait que M. Vanden Peereboom affirmait, au lendemain de la catastrophe de Groenen dael, que tout le matériel des chemins de fer est en parfait état. Depuis celle téméraire assertion, quatre ac cidents nouveaux se sont produits sur nos voies ferrees, un cinquième a failli arriver Di manche près de la gare du Luxembourg Bruxe'les, kijuite du bris iFun rail, et un sixième, près de Groenendael encore, cause de la rupture d'un tuyau de frein WelUinghouse. Est-il désirable qu'un ministre dtes chemins de fer, ayant son passif les ordres de service de M. Vanden Peereboom, pleins d'esprit d'éco nomie, mais^plusencore d'imprévoyance et d'impéritie, reste Ja tête, dé son département. Et M. Lejqjine? Accu>f.dans la question ne la suspension de la Joi sur les salaires, pris entre les justifications Contradictoires imaginées par MM. Jacobs et Woeste, il déclare l'air souriant et le cœur léger a qu'il n'a pas ouvert lè.dos- sler. »*Suffira-t-il désormais pour être minis tre d'avoir été jusqu'à soixante ans avocat réputé par sa faconde et sa négligence Avec uit-pàreil système, ii faudra .bien ad- metlre <jue la discussion cessera dêtre^ sincère et loyale et que le pays ne doit plus compter sur les moyens de faire triompher la vérité I Ce n'est point impunément qu'on bouleverse les lois et qu'on affaiblit la force morale d'un Etat. N'est-ce pas le fruit de quatre années de désorganisation croissante que nous offrait la derniere séance de l'Association conservatrice de Bruxelles, quand M. Leynen venait y décla rer On dit tout bas dans le pays que le Roi, en voulant introduire le service personnel, joue sa couronne sur le terrain militariste Si le service personnel pouvait triompher, on pourrait dire qu'il joue sa trie. L'intolérance de M. Leynen n'est-elle pas un des résultats inévitables de la docilité avec laquelle les députés cléricaux ou indépendants exécutent le mandat anti-national qu'ils ont accepté et des attaques haineuses que leur presse (jamais désavouée) adresse contre nos institutions dès qu'elles ne sont pas les auxili aires ou les complices d'une politique sectaire. On a semé le vent, on récolte la tempête c'est l'éternelle, c'est l'inéluctable logique M. Woeste, avec son implacable ténacité et sa vindicative énergie, exige que le ministère soutienne son projet de loi sur les pensions allouer aux défectionnaires de l'enseignement public MM. De Volder et Beernaert résistent, paraît-il, et cette résistance doit leur être dic tée par la crainte de laisser entrevoir les bas- fonds de la politique intéressée de leur parti ils ont peur des récoltes que promettent les en semencements de MM. Jacobs, Woeste et Thonissen. Ne se douteraient-ils pas que tout découlé d'une situation qu'ils ont créée et qu'ils entretiennent MM. Beernaert et tous ses collègues ne suivent-ils pas une marche d'encouragement la trahison, dont la première étape a été la pu nition, en 1884, des fonctionnaires fidèles la loi? Tous les jours, par toutes les mesures d'ad ministration petites et grandes, ne donnent-ils pas de l'avancement, n'accordent-ils pas des faveurs aux.transfuges, tous ceux d'où qu'ils vjennent, qui consentent soutenir les préten- lions oléri cales. -y... Un ministère doit être supérieur et il ne sent sa supériorité que auan'd. il défend le bien pu blie (ne pas confondre avec le Bien Public) if fausse les situations en ne vivant que Je compromissions, de condescendances ou de lâchetés. Où nous mèneront les théories incohérentes de gouvernement qui chaque jour s'accentuent? Espérons qu avant de jeter le pays dans une •crise sans issue, elles auront rendu inhabitable pour nos qJîtrès la maison où ils voudraient dominer Le projet de'bajlget du "dépa&ement de la justice pour l'année 1889 majore de 400,000 francs les crédits affectés l'entretien du clergé catholique. Les oints de Dieu sont vraiment insatiables! LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 4-00 6-42 9-05 9-58. i'nperinglie-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. iiouthem, 5-30 8-20 11-16 - 5-20 7-50. t'omines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10— 11-16 2-41 2-53 5-20 - 7-50 8-58. t'omines-Armentières, 5-30 8-0511-16—2-538-58 Uoulers, 7-45-10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 i angemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 8-14. Courlrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-41 5-20 7-50. t'ourtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20. Court rai-Gand, 5-30 - 8-20 lf-16 2-41 5-20. Ypres, le 20 Février 1889.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1