Y 16. Dimanche, 49e ANNÉE. 24 Février 1889. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. Mélanges. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ d'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 La crise ministérielle en France a enfin reçu une solution. M. Camot a signé le décret con stitutif du ministère qui est ainsi composé Présidence dn conseil et commerce, M. Tirard; Intérieur, M. Constans Finances, M. Bouvier"; Justice, M. Thévenet Instruction publique et cultes, M. Fallières Agriculture, M. Faye Travaux publics, M. Yves Guyot Guerre, M. de Freycinet Marine, amiral Jaurès. Le titulaire des affaires étrangères sera ulté rieurement désigné. Ce ministère est avant tout un cabinet de con centration républicaine avec le double mandat de n'agiter aucune question politique propre ment dite, et de faire une guerre acharnée au boulangisme. Voici.quelques courtes notices biographiques sur les membres du ministère Le chef du cabinet, M. Tirard, est un séna teur opportuniste qui a été président du premier cabinet formé par M. Carnot, lors de son avène ment la présidence. M. de Freycinet est connu. M. Rouvier a été ministre des finances dans le cabinet Gambetta. Il a été président du conseil du dernier cabinet formé par M. Grévy. Il est, l'heure actuelle, le président de l'Associ-Hon nationale républicaine, correspondante lé- ration belge des Associations libérales M. Constans était, dans ces derniers temps, gouverneur de l'Indo-Chine. Il était ministre de Fintérieur lors des élections de 1881, qui ont été si bonnes pour la République. C'est un ministre poigne. M. Thévenet est le directeur politique du journal le Siècle. C'est un homme nouveau, dé- Suté de Lyon, et qui a une très grande situation ans cette ville, comme avocat d'affaires. MM. Constans et Thévenet sont opportunistes. M. Fallières appartient également ce dernier clan. Il a été précédemment ministre de l'inté rieur et président du conseil. L'amiral Jaurès est également un ancien mi nistre et appartient l'opinion opportuniste. M. Yves Guyot est député de Paris. C'est un radical qui s'est occupé surtout d'économie po litique. M. Faye, sénateur, ancien ministre de l'in struction publique, est opportuniste aussi. Ypres, le 23 Février 1889. Nous, ni aucun journal libéral sérieux, ne nous occupons de discuter un dogme quelcon que. Ce sont les principes politiques qui font l'objet de notre polémiqué. Ce sont les réfor mes que nous désirons dans I intérêt de la so ciété civile que nous préconisons et que nous avons le droit, disons le devoir, d analyser. Jamais on ne voit mettre en cause la con duite publique du prêtre protestant, du grand Rabin. Ce n'est que justice, parce que les représentants delà religion protestante ou juive ne se jettent pas dans la mêlée des partis pour s'accaparer du gouvernement dans l'intérêt de leur culte. Pourquoi sommes-nous continuellement obli gés de nous occuper du prêtre catholique ro main La raison en est bien simple. C'est que dans ce pays ce prêtre personnifie le cléricalisme. Non content de jouir de privilèges et d'immu nités, consacrés parla loi, il veut par dessus tout dominer la société civile et l'obliger h se soumettre entièrement des règles spéciales. Il exige que les principes du Syîlabus devien nent la base du régime gouvernement d et il a la prétention de les imposer dans la confection de nos lois. De là naît une situation irrégulière, qui doit avoir indubitablement une issue fatale. Si par l'influence, que donne toute religion, si par 1 usage de ressources immenses, le cléri calisme parvient faire élire des sénateurs, des représentants, des conseillers provinciaux et communaux de son eboix, nous pouvons dire que cette situation antinationale ne saurait durer. Elle n'a qu'une base très fragile. Quand le pays aura été assez leurré, l'electeur fera en tendre la voix du bon sens en s'insurgeant contre celte majorité parlementaire, qui ne peut être autrement considérée que comme i entreposilaire de l'église romaine. 11 ne vou dra plus de ce gouvernement, dont tous les actes sont imprégnés d'un esprit sectaire et qui font voir la dernière evidpnce, que le pouvoir occulte du prêtre est partout et qu'il dirige les destinées du pays. Si nous pouvons nous baser sur les exemples de l'histoire, on peut dire que son pouvoir ne lui a été donné de nouveau qqe pour être refoulé une nouvelle fois plus forte que jamais. Cependant quo'pourrait-on trouver de plus- parfait dans la société, que de laisser lqg^uttès mondaines aiix civils, la religion aux piètres Jlous le savons, de plus grands, esprits qa^nou^. ont préconisé ce système, mais cela a été con tinuellement peine perdue. L'église n'a pas dis continué de lutter. A cette fin-jplle admet tous les appris- La religion es! le moindfe de ces soucis, témoin cet ancien représentant de la maison d'Anvers, M. d'flane Steenhuyse, qui fut élu par les cléricaux, tout en reniant l'exis tence de la divinité du Christ, témoins divers ministres catholiques, qui se faisaient un titre de gloire d'appartenir la loge maçonnique, témoins nos ministres actuels, dont plusieurs sont recrutes dans les rangs du libéralisme Et où tout cela nous conduit-il A provoquer l'indifférence en matière reli gieuse, comme contre coup, produire une intolérance telle, que les fïdeles serviteurs de la loi sont chassés de leurs fonctions, pour en voir investir des transfuges, le plus souvent in capables les remplir dignement ne distri buer les faveurs gouvernementales, qu'avec un esprit de caste, en excluant tous ceux qui ont un présent ou un passé empreint de libéralis me, en un mot, démoraliser le pays. X. Une grève a éclaté dans le département du Nord de la France par suite de mésintelligences entre ouvriers tisseurs et patrons. Il n'est pas prévoir qu'elle finisse de si tôt. Dans le Cambré- sis, surtout, la situation semble s'aggraver. Les gendarmes arrivés de Cambrai parviennent diffi cilement maintenir l'ordre. A Boussières, les gendarmes sont logés chez l'habitant où ils re çoivent bon accueil. On parle aussi de graves désordres Avesnes, S4 Hilaire et Cambrai même. L'entente entre patrons et ouvriers paraît dif ficile. Les patrons veulent maintenir un nouveau tarif, et les ouvriers veulent être payés d'après l'ancien tarif, beaucoup plus élevé. Il y a dans le Cambrésis plus de trente mille ouvriers sou mis au régime du nouveau tarif. Les ouvriers les mieux rémunérés ne parviennent gagner qu'un fr. 10 c. par jour. Il y a des bobineuses qui ne gagnent que 23 30 centimes par jour. C'est aujourd'hui, Dimanche 24 Février, que doit se réunir Bruxelles le congrès libéral pro gressiste. Le comité organisateur, craignant une discussion sur le rôle des radicaux intransigeants dansNeS' élections d© 1888, a décidé de faire por ter exclusivement les débats sur la question militaire. Un grand nombre de délégués du con- Srès de 1887, a_yant f^it connaître leur volonté e ne pas paraître l'a session prochaine, on a écarté toute cause de débat irritant, dans l'es poir de les faire revenir sur leur décision Le Moniteur met an sensible retard publier la nouvelle loi sur l'emploi du flamand en ma tière répressive. Les Chambres ont voté cette loi sans s'apercevoir qu'elle ne pouvait être ap pliquée, attendu que le texte français des codes et des loiB est seul officiel on -s'oc cupe activement,'au -MmiïfiSàre^tie la justice, traduire en flamand toute notre*égislation pé nale. Cette traduction l^ertt soumise eu bloc la Chambre et votée d'urgence. Ce n'est qu'alors que la loi Coreinans^èoevrait son application. En outre, il paraît qu'on prépare au Départe ment de la Justice un travail interprétatif de la loi. Le texte même de la loi est tellement em- LE PROGRÈS vises acquir1t eunro. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinglie-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. domines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10— 11-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. Comines-Armentières, 5-30 8-0511-16—2-53—8-58 Roulers, 7-45-10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 -8-14. Court rai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20 7-50. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20. ('.ourtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1