i\°. 18. Dimanche,
49e ANNÉE.
5 Mars 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
L'Eau et l'Industrie.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Ypres, le 2 Mars 1889.
Les radicaux de Bruxelles qui, avec les avi
rons de la révision constitutionnelle, ont su si
bien faire chavirer la barque du libéralisme au
point de livrer la forteresse de la capitale aux
cléricaux, viennent de donner une nouvelle
preuve de leur bon sens politique.
La question militaire semblait se présenter
sous un côté pratique pour pouvoir recevoir
une solution par l abolition du remplacement,
en obligeant tous les belges supporter avec
égalité les charges de la défense du pays.
Cette solution était trop naturelle, comme est
encore trop naturelle la réunion des forces
libérales en vue de combattre les effets désas
treux du cléricalisme qui s'est abattu sur le
pays avec la voracité de lotseau de proie, pour
faire disparaître l une après l'autre toutes les
mesures libérales, que nous sommes parvenus
d'introduire jusqu'en 1884.
Maigre la destruction de l'enseignement po
pulaire, malgré la chasse sauvage organisée
contre tous les instituteurs officiels, perpétrés
la suite de nos divisions, nous voyons de nou
veau le Congrès des progressistes l'œuvre
pour iutroduire une formule, appelee résou
dre en une étape la question militaire, comme
déjà dans ses assises précédentes il a résolu la
question cléricale en un tour de main.
D'après ces praticiens c'est de la Constitution
3ui nous a donne près de 60 années de liberté,
e progrès et de richesses dans toutes les bran
ches de l'activité humaine, qu'arrivent tous les
maux dont se plaindre la démocratie.
Cette fois c'est M. Bourlard, avocat Mons,
qui a exposé que notre pacte fondamental s'op
pose toute réforme militaire et qu'il faut
commencer par reviser les articles 47, 118 et
par supprimer l'article 119, c'est-à-dire qu'une
question pratique, réalisable sous l'empire de
nos lois existantes, doit être greffée sur une
difficulté dont la solution est momentanément
et pour longtemps encore irréalisable.
Il est vrai, cette proposition a été retirée par
son auteur et on a adopté par 287 voix contre
2 et 13 abstentions l'ordre du jour du bureau,
proclamant la nécessite
«1° D'abolir l'inique régime de la conscrip
tion et du remplacement
2° De rendre les charges militaires person
nelles et égales pour tous
3° De réduire la durée des périodes de pré
sence sous les armes au temps strictement né
cessaire pourcompléteretconstaler l'instruction
militaire des citoyens, de maintenir des cadres
d'officiers et d'assurer des avantages sérieux
aux volontaires et aux miliciens engagés dans
les armes spéciales ainsi qu'aux cadres perma
nents de sous-officiers.
C'est donc la nation armée, le système suisse
qui a prévalu au Congrès. Si cette décision a
été prise, non en vue de désunir de plus en plus
le parti libéral, nous est avis que le mal n'est
pas irréparable en vertu dp cet adage qui
veut le plus, doit vouloir le moins mais
nous craignons fort que dans la situation ac
tuelle, le Congrès n'ait fait dé nouveau le jeu
des adversaires de toute réforme militaire, de
ceux qui prennent pour guides les idées émises
par fauteur de la brochure du soldat du
Pape.
Au lieu de s'en tenir la question du rem
placement, dont la solution eût entraîné tous
es changements utiles et désirables une
jonne défense nationale, le Congrès nous a
donné une formulequi fera probablement re
naître des discussions byzantines daris la grande
famille libérale. Peut-être verrons-nous une
seconde fois que, par suite de manque de sens
pratique, la grande montagne intransigeante
aura accouchée d une.... souris. X.
De tous les points que touche M. Annoot, un
des plus importants, sans contredit, est celui con
cernant la qualité des eaux et comme on est fa
talement condamné se servir de celles qu'on a,
les moyens artificiels, physiques ou chimiques,
ne pouvant jamais y remédier que partiellement,
au moins dans l'état actuel de la science, il est
triste de ne disposer que de mauvaises comme il
est agréable d'en avoir de bonnes.
Comment sont les nôtres
Le consciencieux auteur du livre que nous
analysons cursivement, se livre cet égard des
recherches assez multiples et, mettant en regard
les chiffres fournis par l'analyse, il en arrive la
fin du II du chapitre IY, traitant de la qualité
de nos étangs,, hésiter sur le j ugement qu'il doit
y porter. En somme, dit-il, les eaux de nos
étangs n'ont proprement parler été soumises
qu'à une seule analyse du moins notre con
naissance celle dont nous venons de donner les
résultats, ce qui est tout-à-fait insuffisant pour
qu'il soit possible de se prononcer sur la qualité
de ces eaux La question reste donc douteuse,
mais non sans espoir d'une solution satisfai
sante. Il est assez étonnant que M. Annoot ap
pelle nne seule analyse toutes celles qui ont été
faites par des hommes différents, des saisons
différentes et des endroits différents. Ne cite-
t-il pas MM. Becuwe, l'ingénieur Carez et le
professeur Swartz comme ayant procédé ces
analyses? Êt lui-même ne dit-il pas s'être adressé
M. Peterman, l'éminent directeur de la Station
Agronomique de Gembloux, auquel il a expédié
deux échantillons d'eau de Dickebusch, re
cueillies dans une de nos blanchisseries en amont
de la ville (V. p. 167.) Et M. Vanden Berghe,
l'honorable directeur du Laboratoire de, Rou-
lers, c'est encore M. Annoot qui l'a prié de
procéder ae nouvelles analyses. Les échantil
lons ont été pris au milieu des étangs, àtÉfc centi
mètres environ au-dessous de la surface des
eaux, le 25. et le 26 Août 1887. (Y. p. 168.)
MM. Peterman et Vanden Berghe ont parfaite
ment fourni le résultat de leurs analyses et M.
Annoot les consigne dans son ouvrage.
Nous voyons page 186, que M. Bergé de Bru
xelles et un ingénieur Français s'en sont égale
ment occupés.
Ce n'est donc pas une seule analyse mais plu
sieurs et, notre humble avis, elles suffisent
pour nous donner une idée assez exacte de la
qualité de nos eaux. Nous voudrions bien
savoir si on en fait partout autant Nous
ajouterons qu'au mois de Septembre 1888,
ce que M. Annoot peut très bien ignorer, de
nouvelles analyses ont été faites par M Swartz,
ce qui, entre paranthèse, prouve que l'Admi
nistration communale ne perd pas de vue cet
important objet. Les dernières opérations de
M. Swartz ont porté, 1° sur l'eau de Dickebusch
prise avant son entrée dans l'étang, 2° sur l'eau
prise dans l'étang, 3° sur l'eau prise son entrée
dans la chambre filtrante, et enfin, 4° sur l'eau
prise dans la canalisation en ville. Disons tout de
suite que cette analyse a donné des résultats
très satisfaisants. Et si le savant auteur de
"FEau et VIndustrie a des doutes sur la qualité
de nos eaux; s'il a aussi des doutes sur la préfé
rence qu'il aurait fallu donner l'un étang ou
l'autre comme source d'alimentation de notre
système de distribution d'eau, nous ne désespé
rons pas d'y apporter un rayon de lumière, le
travail de M. Annoot nous y aidant. Nous ne re
grettons qu'une chose, c'est que nous soyons
forcé de nous restreindre et d'écourter nos ob
servations des limites peu en rapport avec
l'abondant travail de notre éminent concitoyen.
D'abord quant la composition de nos eaux,
M. Annoot rappelle que M. Becuwe, après
quelques recherches sommaires, ne fait aucune
différence entre les eaux des deux étangs il les
croit également bonnes, part un goût vaseux
qu'elles ont les unes et les autres, mais qui est
plus prononcé pour celles de Zillebeke.
u M. Heyninx, se fondant sur des indications
tirées de la nature des terres en amont des
étangs, se prononce pour les eaux de Dicke
busch. Il n'y a pas hésiter, dit-il, quant la pré
férence accorder aux çarnde Fétang de Dickebusch.*
Au contraire, MM. Andries, Bodin et Verstrae-
ten estiment que les eaux de Zillebeke valent
mieux que celles de Dickebusch. Il est vrai qu'ils
ne se sont livrés cet égard aucune recherche
analytique, comme il semble que l'opinion de
M. Heyninx n'est qu'une opinion émise priori,
tandis que M. Becuwe ne s'était prononcé que
quand la cornue; le creuset et les réactifs chimi
ques avaient parlé, mais on peut dire cependant,
et nul ni* le contestera, que M. Heyninx, qui ha
bitait la ville, les autres ne la connaissant que
par leur court passageétaitmieux même
qu'eux de porter un jugement eircette matière,
et qu'en cela il était d'accord avec les habitants
qui, tous et de tout temps, ont préféré les eaux
de Dickebusch celles de Zillebeke.
M. Swartz, dont la compétence ne saurait être
contestée,, et qui af analysé les eaux des deux
écangs en 1876,accordait la préférence celui de
LE PROGRÈS
VIRES ACQUIR1T ECN1H).
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Marché aux Herbes.
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