Nos 19 et 20. Dimanche, 49e année. 10 Mars 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. L'Eau et l'Industrie. 6 FRANCS PAR AN. paraissant le jeudi et le dimanche. Ypres, le 9 Mars 1889. Lintolerance et comme conséquence la per sécution, tels sont les signes principaux par lesquels se distingue particulièrement le parti clérical. La vengeance est en raison directe du niveau intellectuel de la population dans laquelle il s'agit de l'exécuter. On était tranquille sur les campagnes, com plètement inféodées au cléricalisme, c'est pour quoi on a ose mettre sur le pavé cette masse d'instituteurs primaires avec leurs familles, sans s'inquiéter si ces fidèles serviteurs de la loi ne seraient pas exposés aux plus dures des pri vations, ou capables de soulever les sentiments des plus indifférents. On savait que du côté des ruraux, il ne pouvait arriver aucune ré volte. S'il s'était agi de Bruxelles, d'Anvers ou de toute autre: ville importante où les consciences, indignées de tant d'iniquités, se seraient sou levées en masse, certainement on se serait bien fardé de mettre celle mesure anti-sociale, bar- are, exécution. Nous voyons par là les tendances du clérica lisme, et ce qui s'est fait en une fois en vertu de la loi, se passe journellement sous une autre forme en vertu du principe la force prime le droit C'est-à-dire qu'au lieu du droit, nous devrions dire la raison. La conduite politique du prêtre, qui est l'âme du cléricalisme, n'a qu'un guide, qu'un plan pour assouvir sa haine contre le progrés, pour maintenir sa domination sur les choses mon daines. il n'examine que le résultat obtenir en suivant scrupuleusement les recommanda tions d'un des siens, disanlque la fin justifie les moyens. L'absence des besoins pour les siens lui en durcit le cœur et il ne recule devant aucune mesure, si révoltante qu'elle soit, pour assouvir sa vengeance et ainsi maintenir sa domination. C'est ainsi que la simple lecfure d'un journal libéral est suffisante pour poursuivre un citoyen dans ses affections les plus chères, dans ses moyens d'existence. Les tribulations auxquel les s'expose l'électeur libéral en province, sont si grandes qu'elles provoquent une véritable terreur parmi nos populations. La mission de paix, dont le clergé politique se déclare investi, n'existe qu'en paroles. C'est la guerre, la division dans les familles .er. e les citoyens, que leur conduite nous a donnée jusqu'à ce jour. Maître des secrets des familles, qui sont transmis de curé curé au moyen d'un mémo randum historique, il connaît les moyens employer pour placer les populations sous un joug d'oppression des plus odieux, qui est en core supporté aujourd'hui l'égal d'un peuple vaincu et épuisé par la guerre et qui doit se soumettre aux exigences d'un vainqueur. Qu'on ne dise pas que nous exagérons, mais qu'on juge par un fait entre mille que nous rapportons. D'après ce qui nous revient de divers côtés, la seconde ville de l'arrondissement, Poperin- ghe, peut présentement servir de preuve de cette intolérance et de cette vengeance clérica les au sujet d'une fête de bienfaisance, qui se donne aujourd hui même. Le prêtre n'est pas l'inspirateur de cet appel en faveur du pauvre et cela suffit pour jeter l'anathême et toutes les calomnies sur les coo- pérateurs de cet acte philanthropique. Depuis que la fête a été décidée, les insultes les plus grossières pleuvent dru de la chaire établie pour prêcher l'evangile, l'adresse de tous ceux qui y participent. Par les menaces dans leurs intérêts, plusieurs musiciens de la ville et autres adhérents ont été obligés de re tirer leur concours. Lt dans cette jolie besogne le cierge dePoperinghe est seconde par celui des communes environnantes. On a su si bien inspirer la terreur que des cabaretiers ont été forcés d'enlever les affiches de leurs établisse ments, qui annoncent la fête et énumèrenl la description du cortège. Nous le demandons tout cœur honnête et indépendant, pareils scandales ne font-ils pas un tort immense la religion et peuvent-ils impunément se maintenir et se répéter conti nuellement C'est un ressort qui doit forcement s'user et nous avons toujours vu que la vengeance, les persécutions appellent la vengeance, les persé cutions. Les citoyens belges, malgré la grande in- flu encedont dispose le cierge par suite de ses privilèges et de ses immunités, rejettera un jour cette funeste politique et ce joug odieux. Peut-être verra-l-on plustôt qu'on ne le pense l'application du principe proclamé par un représentant clérical en plein parlement Chaque son tour. X. Dans notre dernier numéro, nous avons exa miné la qualité de nos eaux, moins complètement, nous l'avouons, que nous ne l'eussions désiré faire, mais suffisamment, croyons-nous, pour en avoir une idée générale. Nous allons cette fois aborder la question au point de vue de la quantité et voir si l'étang de Dickebusch offre la capacité voulue pour satisfaire aux besoins de la consommation de la ville. Cette partie de la tâche entreprise par M. Annoot est peut-être de toutes la plus aride c'est aussi celle qui ouvre le champ aux calculs le moins solidement assis, surtout quand ces calculs n'ont d'autre base que des données plus ou moins approximatives et, il faut bien le dire, c'est un peu le cas pour la dé monstration tentée par M. Annoot dans le cha pitre IY, (première partie), de son livre. Nous aurons aussi voir si l'auteur dans l'ex amen de notre régime des eaux n'a pas trop négligé la situation actuelle pour n'envisager qu'exclusivement notre système dé distribution tel qu'il était avant sa transformation. M. An noot nous permettra d'exposer nos idées avec toute la franchise que comporte le sujet, et si nos vues ne concordent pas toujours avec les siennes, il sera le premier en reconnaître le bien fondé ou en constater le peu de fondement. Après avoir exposé grands traits les travaux exécutés jusqu'à présent pour l'amélioration de la distribution d'eau, l'auteur de l'Eau et l'Industrie se demande si l'approvisionnement de la ville est mieux assuré aujourd'hui que par le passé, en d'autres termes,si les dépenses faites jusqu'à ce jour produisent déjà un résultat utile ou si elles restent encore stériles, parce qu'on n'a pas atteint dans l'exécution partielle du plan d'ensemble cette limite précise en deçà de la quelle le but est manqué. Tout en admettant que le placement d'une conduite fermée amenant les eaux de Dickebusch en ville, constitue un travail simple, rationnel, offrant en soi un tout complet et qui était en tout cas indispensable et en admettant de plus, dans un but d'économie, que lorsqu'il s'agit d'un travail qu'il est toujours possible de compléter, il ne faut pas dépasser les besoins du moment, M. Annoot trouve étrange qu'on ait pu songer alimenter toute la ville l'aide du seul étang de Dickebusch, puisque cet étang ne contient pas aujourd'hui un litre d'eau de plus qu'à l'époque où il ne pouvait suffire satisfaire aux besoins du tiers seulement de la ville. Tout d'abord nous tenons déclarer que, notre humble avis, tout n'est pas fait et nous pensons qu'il n'est jamais entré dans l'esprit de M. Vanheule ni d'aucun membre de l'Adminis tration communale qu'il ne reste plus rien faire nous estimons au contraire qu'il y a lieu de pousser graduellement plus avant dans la voie des améliorations dans laquelle on est résolûment entré. Cependant nous ne saurions partager l'a larme qui tourmente M. Annoot et nous ne nous émouvons pas outre mesure du sombre tableau qu'il trace de l'état de choses existant. Nous considérons donc comme un devoir d'examiner fond la question soulevée par l'honorable écri vain et de redresser,.pour autant qu'il nous est possible de le faire, les chiffres qui ont servi de base son argumentation. Et d'abord est-il bien vrai que l'étang, actuel lement, ne contient pas un litre d'eau de plus que par le passé Si nous examinons les côtes de hauteur des eaux relevées Dickebusch, antérieurement au fonctionnement dff la nouvelle distribution d'eau, nous remarquons, qu'en moyenne, partir de Juin,les eaux descendaient rapidement et qu'aux premiers jours de Juillet elles^ marquaient une hauteur de 2°*, $0 au-dessus du radier de l'écluse de décharge partir de cette époque (commen cement de Juillet) et jusqu'aux pluies d'automne (tin de Septembre et même fin d'Octobre)*, elleB allaient constamment en diminuant pour des cendre 2m, 00 et lm, 90 au-dessus du radier. Comme on le verra plus loin cette côte est au- dessons de toutes celles qu'atteignent les eaux LE PROGRÈS VIRES ACQUIRIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, Marché aux Herbes. 2me SUITE.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1