Supplément au journal le Progrès du 28 Mars 1889.
POPERINGHE.
Chronique judiciaire.
Met Woensdag, ln Mei
aanstaande zal de BANK
VAN KORTRIJK zijne
bureelen verplaatsen en
openen nummer 52, Boter-
straat.
A dater du Mercredi, lr
Mai prochain, les bureaux
de la BANQUE
DE COURTRAI seront
transférés rue au Beurre,
n° 52.
Chemin de fer.
le 22 Mars 1889.
Budget de 1889
Où les Poperinghois en sont
réduits
On nous écrit de Mariakerke-sur-Mer
HYGIÈNE.
Il n'y a pas se le cacher, mais nous conseil
lons nos lecteurs qui se rendent Ostende de
prendre des pr^j^utions sérieuses.
Une épidémie variolique assez intense y règne
depuis plusieursAtt^On nous assure qu'elle est
son déclin et |^^^Hjège de la contagion s'est
déplacé du Qua^MJRsteene village voisin de la
station balnéaire. Auàsi de se vacciner tout le
monde s'empresse et les médecins de n'avoir ni
heure ni répit.
Toutefois un homme averti en vaut deux; pro
fitez donc de nos conseils, amis. C'est vous par
ler court et bon.
LE LITTORAL BELGE.
Le littoral belge est depuis quelque temps le
point de mire de tous les hommes d'initiative,
audacieux d'entreprises et de spéculations. Il
est sérieusement question, paraît-il, au point du
Littoral appelé Raverzijde (hameau situé entre
Mariakerke et Middelkerke), de créer une nou
velle petite station balnéaire et certains Yprois
ne sont pas tout fait étrangers ces projets.
Nous ne pouvons qu'applaudir cet élan du
progrès. De même entre Middelkerke et Nieu-
{>ort, se trouvent les premières constructions sur
es dunes de la station dite Léopoldville.
La génération future sans nul doute verra
tout le littoral réuni. Disons aussi que Middel
kerke prend un développement très rapide. Près
de cent constructions importantes sont debout
depuis cette année. C'est là aussi que se trouve
l'institut de Grimberghe pour les enfants rachi-
tiques, confiés aux soins du docteur Casse et le
nombre des pensionnaires en est très élevé. C'est
une excellente institution au point de vue de
l'humanité.
Jeudi dernier, le tribunal correctionnel de
Bruges avait juger l'affaire charge du nommé
Auguste Rotsaert, âgé de 19 ans, tailleur et CON-
GRÉGANISTE.
Ce saint personnage était prévenu de nom
breux attentats la pudeur.
Le congréganiste a été reconnu coupable et
condamné
16 peines de 10 jours de prison et
16 de 26 francs d'amende ou
16 n de 8 jours de prison.
Les débats de cette affaire ont eu lieu en au
dience publique.
Nous sommes convaincus que le Journal
d'Ypres n'aura pas saisi cette occasion pour en
rendre compte.
Encore une nouvelle semaine d'écoulée et nos édiles
n'ont pas bougé
Voyons, braves Poperinghois, continuez prendre
patience et espérez qu'il n'en sera pas du budget comme
de la queue des grenouilles qui, comme le disait autre
fois M. Coomans, en pleine Chambre, en attendent
une depuis le commencement du monde.
Quand cet hiver, le cercle des X conçut la généreuse
idée d'organiser une fête musicale au bénéfice des pau
vres, le clergé, de concert avec l'avocat manqué, n'eut
rien de plus empressé que de combattre ce projet phi
lanthropique et tenta l'impossible pour forcer les pa
rents défendre leurs enfants de se faire entendre
dans le concert. Nos pieux inquisiteurs allèrent même
jusqu'à menacer (toujours la même chose) de leur impi
toyable vengeance les personnes qu'ils croyaient inten
tionnées de s'y rendre.
Il en fut de même quand M. Wertz, chef de musique
du K.K., désirant, en bon père de famille et dans
un but des plus louables, faire ressortir le ta
lent artistique de sa fille, se permit, sans en avoir de
mandé l'autorisation préalable au sire de Framboisie et
sa sainte séquelle, d'organiser une audition musicale.
La société de S4 Victor, elle aussi et toujours sous la
même pression, se vit dernièrement refuser l'autorisa
tion de donner le Bal que, depuis peut-être plus d'un
siècle, elle offrait annuellement ses membres, l'oc
casion de sa fête patronale.
Nous venons d'être témoins de la formidable opposi
tion faite récemment la fédération de Bienfaisance,
pour empêcher celle-ci d'organiser une cavalcade qui,
en attirant le monde en ville, devait faire revivre un
peu le commerce local et soulager la misère publique.
Il y a quelque temps on défendit de jouer de l'har
monium dans les cabarêts, et cela non seulement le
soir alors que cette musique eut pu déranger les voi
sins, mais même en plein jour. Les orgues de barbarie
qui, l'approche des fêtes, font la joie du peuple et des
enfants, subirent le même sort.
Nous venons d'apprendre que dernièrement un prêtre
(et pas le premier venu S V. P.), s'étant rendu chez
un brave Poperinghois pour le réprimander de ce qu'il
s'était permis de quêter sur le parcours de la caval
cade et ayant remarqué que celui-ci vendait .des
accordéons, a témoigné cette vue une violente indi
gnation. Il manifesta ce brave négociant son désir
(et tout le monde sait ce que cela veut dire de la part de
ces pieux personnages)de le voir cesser au plustôt ce
commerce dangereux et lui fit comprendre que ces
inoffensifs instruments pourraient, par leurs accords
plus ou moins mélodieux, être pour lui une occasion de
péché.
Bon Dieu! qu'allons-nous donc devenir? et jusqu'où
les misérables étrangers, sous l'influence desquels tout
se fait ici, prétendent-ils nous conduire?
Bientôt le seul droit, qui restera en partage aux Po
peringhois, sera de payer chaque année quelqu'aggra-
vation d'impôt et de ne pas bouger dans les rangs.
Mais que les oppresseurs se le tiennent pour dit,
s'ils ne cessent pas bientôt de traiter les Poperinghois
de turc more, leurs paisibles ouailles, fatigués du
joug humiliant qui de jour en jour pèse de plus en plus
durement sur leurs épaules, pourraient bien le secouer
et, au lieu d'avoir éternellement faire de paisibles
et pieuses brebis qui ne demandent qu'à leur obéir,
aussi longtemps qu'il ne s'agit que de question religieu
se, et de se laisser tondre, sans trop crier, pour
l'amour de Dieu, ils pourraient un beau jour se trouver
en présence de loups affamés de vengeance qui d'une
manière peu gracieuse demanderaient compte leurs
persécuteurs de la façon dont ils se sont permis de les
traiter.
Qu'ils le sachent bien, le Poperinghois est bon de sa
nature et il peut avec patience beaucoup souffrir, mais
l'homme le plus pacifique se fatigue la fin de vivre
sous une humiliante et perpétuelle domination. Celle-ci
devient d'autant plus insupportable qu'elle lui est
imposeé par des étrangers qui seraient bien embarras
sés si un jour on poussait l'indiscrétion jusqu'à scruter
leur passé qui, nous en avons les preuves en mains,
serait beaucoup moins brillant que les naïfs veulent
bien le croire
Les oppresseurs de nos malheureux concitoyens ont
bien pu, d'ailleurs, s'en apercevoir: Ils ont vu, lors
de nos dernières fêtes, catholiques et libéraux contri
buer avec unanimité dans les souscriptions et dans
les quêtes qui ont été faites cette occasion et se
donner la main pour protester énergiquement contre
leur manière d'agir. Ils ont pu se convaicre encore que
les habitants de notre ville, fatigués de vivre en
désaccord ensemble, ne demandent que la paix et
l'union entre eux.
Comment expliquer autrement, le grand nombre de
drapeaux tricolores qui, le 10 et 11 mars, ornaient
les maisons, commencer par celle de M. Vander-
heyde, connu comme le chef avoué du parti ultramon-
tain de notre ville.
Les fêtes de Bienfaisance ont réussi mais que de
peines nos pieux pasteurs ne se sont-ils pas données,
pour les faire manquer. Du matin au soir on ne parlait
que de menaces; d'un côté ont allait couper les vivres
aux participants en enlevant leur clientèle; d'un autre
côté grâce de pieuses calomnies, on engageait les
vieilles dévotes déshériter ceux de leurs parents
qui ne se conformaient pas la volonté des prêtres,
D'après ce qu'affirmaient, dans la chaire DE-VÉRITÉ,
le Stoute Karel le gorille lunettes et certain
tricorne appelé d'outre-frontière au secours des deux
premiers pour compléter le concert des malédictions
lancées si charitablement contre les Poperinghois, il
fallait appartenir la lie de la populace (gezonhen tôt
den zesden rang der samenleving en Jiet laagste der
mereld zijn), non seulement pour participer cette
diabolique manifestation ou pour y concourir indirecte
ment, mais même pour avoir l'audace de l'encourager
d'une manière quelconque, fut-ce en donnant, cette
occasion, la moindre obole aux pauvres.
Heureusement tous ces efforts ont été vains et les
bons bourgeois de la vieille cité d'heer Gibben se sont
courageusement régimbés contre tant d'outrecuidance.
Convaincus que la fête n'était ni politique ni antireli
gieuse, comme d'ailleurs tout le monde a dfi le voir,
ils l'ont encouragée avec une unanimité touchante.
Tous y ont contribué et elle a parfaitement réussi
la plus grande honte de ses adversaires qui, mainte
nant, grincent des dents, en voyant leurs manœuvres
déjouées.
Mais vous comptez bien vous vengez, messieurs, et
faire payer bien cher votre défaite!!
Prenez, garde, nous ferons connaître nos lecteurs
vos faits et gestes et le public verra alors combien il
est facile pour un prêtre qui fait de la politique, de
prêcher la morale du christianisme et combien il est
difficile pour lui d'y conformer ses actions.
Nous nous trouvons, défaut de place, obligés de
remettre deux autres lettres un prochain Numéro.
Heures de dépari d'Y près pour
f'operinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
.4-00 6-42 9-05 9-58.
Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42.
Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50.
Domines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-1,0—11-16
2-41 2-53 5-20 7-50 8-58.
Comines-Armentières, 5-30 8-0511-1,6—2-53—8-58
l'oulers, 7-45— 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42?
Langemarck-Ostende, 7-16 -9-57—12-17 3-56 6-21
-8-14.
Gourlrai, 5-30 fl-'SO 9-58 11-16 2-41 5-20
7-50.
Dourlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.