i\° 27. Jeudi,
49e ANNÉE.
4 Avril 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
L'Eau et l'Industrie.
Ville SUITE.
6 FRANCS PAR AN.
\S
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ oê'Ypres pour
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07.- 3-00
Ypres, le 3 Avril 1889.
Nous n'avions nullement l intention de reve
nir sur noire article concernant les examens
électoraux, mais le Journal dYpres nous y
force par la fausseté de ses allégations et par
l'accusation de sottise et de ridicule qu'il lance
l'un de nos témoins.
Voici la version du Journal Un témoin li
béral aurait vu qu'un surveillant, passant
côté d'un récipiendaireavait fait un signe
de tête. De là, grande indignation de la part du
témoin, qui, la fin des opérations, fut forcé
de reconnaître que tout s'était passé régulière
ment. Cest faux! C'est absolument laux La
vérité, le Journal dYpres la connaît, mais il a
soin de la dénaturer ou de la contourner. Oh 1
ceci est son fort il y réussit admirablement!
Nous l'avons constaté chaque fois qu'une polé
mique était engagée entre nous. La vérité, la
voici Le témoin libéral, dont il s'agit, et dont
l'attention avait été spécialement attirée sur un
jeune surveillant qu'on lui signalait comme
coutumier de certaines irrégularités, constata
que, deux fois de suite, le dit surveillant faisait
une station prolongée auprès du même réci
piendaire, lisait son travail et échangeait des
regards avec lui. Le surveillant ayant visible
ment tenté de tricher, le témoin le fit partir de
la place où il se trouvait il n'a du reste pas nié
si catégoriquement que le dit le Journalpuis
qu'il a reconnu avoir deux fois examiné le tra
vail du même candidat. Le témoin consentit
ce que le fait ne fût pas relaté au procès-ver bal,
parce qu'il n'y avait plus eu d'autre tentative
frauduleuse. Le témoin ne fut pas forcécom
me le dit mensongèrement le Journal, de ren
dre hommage la conduite irréprochable des
membres du jury il le fit spontanément, après
avoir hautement blâmé le surveillant.
Le Journal d'Ypres aurait beauçoup mieux
fait de garder pour lui ses épithèles de sot et de
ridicule. Si nous avions employé ces termes
son adresse, il nous aurait traité de fort en
gueule
Encore un mot. Le Journal d'Ypres rappelle
qu'à une autre epoque, un témoin libéral a
triché. Est-ce vrai ou faux Pour nous en as
surer, nous n'allons pas charger des reporters
au nez fin de faire une enquête ce sujet
et de venir ensuite nous raconter des contre-
vérités. Quelle conclusion 1 e Journal tire-t-il
de ce fait? Un des nôtres aurait failli son
devoir en résulterait-il pour nous l'obligation
régulière de fermer les yeux sur les fraudes des
autres Ce serait un comble
En résumé, larticle du pieux confrère est
très bien, il possède admirablement le genre
loustic, mais un peu plus de loyauté ne lui
ferait pas de mal.
Le fait qui se dégage des expériences rappor
tées dans notre article de Samedi dernier, c'est
que les eaux de Zillebeke, introduites dans notre
canalisation intérieure, auraient pour effet de dé
velopper sur les parois des conduits des dépôts
tels que ces conduits seraient mis hors d'usage
au bout d'un petit nombre d'années, et que les
tuyaux de prise d'eau privés, c'est-à-dire ceux
qui entrent dans les maisons ^prticulières et qui
n'ont la plupart que quelques centimètres de
diamètre, seraient hermétiquement bouchés au
bout de fort peu de temps. C'est là un fait indé
niable, patent. Et en attendant, que de misère,
que de déboires, que de criailleries et de la
mentations Jérémie, refuge des affligés,
préservez-nous de vos doux accents
Et n'avions-nous pas raison de dire, qu'outre
leur qualité suspecte, les eaux de Zillebeke
étaient entachées d'un vice rédhibitoire autre
ment grand et de nature les exclure tout
jamais d'une distribution d'eau
fit s'il fallait, en dehors de nos tubes de fonte,
une nouvelle preuve de la supériorité des eaux
de Dickebusch sur celles de Zillebeke, quant
leur action sur les métaux, demandez M. An-
noot dont la chaudière est alimentée par
les premières, si elle ne s'en trouve pas bien
A la station du chemin de fer, où les loco
motives se fournissent de même, ces eaux sont
tellement en faveur que le machiniste s'arrange,
tant qu'il peut, pour en prendre ici plutôt
qu'ailleurs. Par contre, l'usine de M. Valcke
puise l'eau de l'étang de Zillebeke. Cet honora
ble industriel n'en a que trop constaté les incon
vénients; ses chaudières s'encrassent, se couvrent
de dépôts que c'est une vraie calamité, et ce
n'est qu'au prix de soins non-interrompus et de
moyens artificiels qu'il parvient en atténuer,
imparfaitement, les désastreux effets. Aussi,
bénira-t-il le jour où on le délivrera de ce fléau.
Que dire maintenant des eaux de source qui
viennent sourdre dans l'étang de Zillebeke et
dans ses environs Probablement ces sources
proviennent-elles des nappes aquifères qui se
trouvent dans les sables des collines situées au
Sud-Est de la ville, et si oui, ce qui ne paraît pas
douteux, n'y a-t-il pas craindre que ces eaux
de source, captées et introduites dans notre ca
nalisation, ne produisent les mêmes effets que
les eaux de Zillebeke
Nous sommes persuadé que M. Annoot igno
rait ces détails que nous venons de citer, lorsqu'il
a préconisé dans un intérêt public le raccorde
ment de Zillebeke nous ne doutons pas que
l'honorable auteur saura apprécier comme elles
le méritent nos observations, et qu'il ne saurait
hésiter un instant renoncer un système dont
le résultat le plus clair serait de gâter notre dis
tribution d'eau. D'ailleurs pourquoi se lancer
dans l'inconnu L'étang de Dickebusch n'est-il
pas de nature nous donner tous nos apaisements
au point de vue de l'extension de notre distribu
tion d'eau Il reste encore beaucoup faire,
mais, comme nous l'avons déjà dit, dans ces ques
tions d'intérêt général, on ne doit pas d'emblée
vouloir tout avoir, au risque de dépasser le but,
mais bien améliorer progressivement. C'est ce
que l'Administration communale,si soucieuse de
ce qui touche de près ou de loin la prospérité
et l'amélioration de la cité dont elle a la charge,
ne saurait négliger un instant.
Bien des points restent encore traiter et qui
sont magistralement exposés dans l'ouvrage de
M. Annoot.
Ainsi nous aurions pu sonder de plus près les
avantages et l'emplacement d'un réservoir. Et le
réservoir étant admis, avec ou sans élévateur,
selon le degré de perfection qu'on désire impri
mer au système de distributionet l'emplace
ment actuel étant supposé maintenu pour l'édi
fication d'un nouveau réservoir, reste la question
des dimensions.
Faut-il donner cet organe accumulateur des
eaux un développement qui permette d'y emma-
ganiser une quantité de liquide suffisante pour
alimenter la ville deux fois vingt-quatre heures,
auquel cas on a un vrai réservoir dont le nom
réponde la fonction ou peut-on se contenter
d'un pseudo-réservoir où les eaux montant plus
ou moins au niveau de la surface aqueuse de
l'étang, le réduisent au simple office de vase-
communiquant
Quelle que soit la solution laquelle on donne
lapréférence, qu'on construise un grand réservoir
ou un petit, se présente de toute façon la question
de savoir comment il exercera ses fonctions com
me instrument de pression. Sans nous attarder
trop longuement ce point qui nous paraît moins
compliqué que d'aucuns semblent le croire, nous
dirons, avec la hâte d'arriver une conclusion,
que nous laisserions purement et simplement en
place le conduit qui part de l'ancien réservoir
pour le laisser émerger de même du nouveau et
LE PROGRÈS
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8-14.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20
7-50.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-41 5-20.
