49e ANNÉE.
7 Avril 1889
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Lin de fer.
Fausse monnaie.
T
l\° 28. Dimanche,
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQIJIR1T EPPiDO.
- mmm
Ypres, le 6 Avril 1889.
11 y a quinze jours les facteurs desjposles, au
nombre de deux cents environ, se sont réunis
Ypres pour aviser aux moyens de voir leur
position améliorée.
Ils ont décide de s'adresser, pour commencer,
M. Surmont, Sénateur, et puis nos Repré
sentants, MM. E. Struye et Colaert. C'est en ef
fet le moyen le plus direct, le plus pratique et
qui ne rate jamais. Une délégation s'est donc
rendue chez M. Surmont qui a promis d'ap
puyer leur requête. De là elle s'est rendue
chez M. Colaert. M. Colaert a reçu ces modes
tes fonctionnaires avec son sourire le plus
aimable et s'est exprimé peu près en ces ter
mes
Je reconnais la légitimité de votre démar-
che; vous n'êtes pas payes pour les peines
que vous vous donnez ni pour les services
que vous rendez. Votre position doit s'amé-
liorer et elle le sera, je vous en donne l'assu-
rance. Et quand je vous promets quelque
chose, vous savez que vous pouvez compter
sur ma parole. Du reste vous n'ignorez pas
que mes collègues de la représentation
d'Ypres sont de la même force que moi. C'est
nous qui avons fait nommer le fils Brouwers
aux fonctions de greffier de la justice de paix
de Menin et d'autres lieux; c'est nous qui
avons déjà fait, deux fois, et presque trois
fois, juge de paix, l'avocat Bouquet; et l'avo-
cat Weyelandt, de même; et d'autres et
d'autres. Dernièrement nous avons fait nom-
mer notaire Staden M. Vandermeersch.
Enfin nous ne les comptons plus les nomina-
tions que nous avons obtenues pour notre
arrondissement. Je n'ai qu'à siffler, M. Beer-
naert danse ma mesure. Tous les jours il
demande ce que je veux. Quand je descends
Bruxelles, il est là maltendre pour s'in-
former de ce qu'il y a mon service. A la
i t
Chambre, il y a entre lui et moi un téléphone
pour nous deux el je lui téléphoné tout ce
qu'il a dire.
Soyez tranquilles, je soignerai votre affaire;
vous pouvez partir; amusez-vous bien et bu-
vez, ce soir, un verre de bière ma santé.
De là en roule pour M. Struye. Même récep
tion cordiale. M. Eugène ajoute Et je ferai
plus avant d'aller la Chambre, j'irai au
Ministère et je peloterai le Ministre, je lui
chatouillerai la plante des pieds, comme je
sais le faire, et il faudra bien qu'il se rende.
On quitte Eugène; on est ravi, on est en
chanté. En voilà des représentants
Dans la même semaine, M. Houzeau de
Lehaie, un Représentant libéral, réclame la
Chambre une amélioration de position pour les
facteurs de la poste. C'était le moment pour
nos Représentants de tenir leurs promesses.
M. Beernaert combat la mesure.
M. Colaert fait le Choufleury.
M. Struye écrit une lettre au curé de B...
Des facteurs pas un traître mot.
On passe au vote sur la proposition de M.
Houzeau.
M. Colaert a quitté la salle
M. Struye vote.... contre
Toute la gauche vote pour
Enfoncés les facteurs.
Les facteurs reconnaissants envoient dès le
lendemain une adresse de remercîments leur
défenseur M. Houzeau, de Mons, et une autre
MM. les Représentants d'Ypres.
Tète de M. Colaert, tête de M. Struye 1
Les troubles de Charleroi, l'accident de
Groenendael, la collision des deux malles-poste,
voilà trois désastres d'une gravité sans précé
dent. S'ils s'étaient produits sous un ministère
libéral, la presse catholique n'eût pas manqué
d'y voir un effet de la colère céleste. Lorsque le
feu prit au Palais de la Nation, le Courrier
propos de cet accident qui n'eut que des consé
quences matérielles, publia un article où il rap
pelait la ruine de Sodome. N'était-ce pas dans
cette enceinte que l'on avait voté la loi de
1879 Et notre confrère admirait cette coïnci
dence elle lui semblait terribie et solennelle,
c'était le doigt de Dieu qui se manifestait de la'"
sorte.
Depuis que les catholiques sont au pouvoir,
c'est par millions que les pertes matérielles ré
sultant des sinistres que nous avons cités se sont
chiffrées, et la vie humaine n'a malheureuse
ment pas été épargnée. Ici ce sont des grévistes
qui tombent sous les balles de la troupe, là des
voyageurs qui succombent dans un déraille
ment, ailleurs encore des passagers qui meurent
dans les flots. Les genres de mort les plus épou
vantables sont représentés dans cette série.
Mais la presse orthodoxe ramène tout au ha
sard, et remise avec soin toutes les théories
ie doi
ont elle nous accablait naguère. Elle ne parle
plus jamais du doigt de Dieu, et l'on dirait
ceci n'est que trop frappant que depuis que
nous sommes gouvernés par le clergé, la Provi
dence nous a tout fait abandonnés.
Kuwaoooaoaiu.-i
Grâce aux droits sur le bétail le prix de la
viande est la veille de subir une grande aug
mentation. On sait que nos marchés sont sur
tout alimentés par le bétail hollandais. Déjà les
mesures prises pour l'exécution de la loi éta
blissant des droits d'entrée ont beaucoup nui
l'importation. A partir du \T du mois pro
chain les marchands hollandais trouveront plus
d'avantages diriger leur marchandise sur
l'Angleterre que sur notre pays. En effet, si
nous en croyons des renseignements qui nous
sont donnés par un homme du métier, les
transports d'Amsterdam ou de Rotterdam s'ef
fectueront partir du Irdu mois prochain dans
des conditions exceptionnelles de bon marché.
Le prix de transport d'un veau vendu Lon
dres ne dépasserait pas la somme de 2 francs
un boeuf de huit cents kilos coûtera quatre ou
cinq francs de transport. Par suite des droits
existant dans notre pays un veau venant de
Hollande coûte rendu Bruxelles fr. 9-50 de
frais de douane et de transports; un bœuf de
huit cents kilos coûte quarante sept francs; le
droit es! en effet de cinq centimes par kilo-
framme, soit quarante francs pour huit cents
ilos. Les marchands hollandais préféreront
expédier leur marchandise en Angleterre, et
le bétail devenant plus rare sur notre marché
les prix hausseront nécessairement.
Le gouvernement, selon son habitude, a
courbe la tête sous les volontés de leber Woeste.
La majorité a voté, avant-hier, l'amendement
de M. Nothomb, c'est-à-dire qu'elle a porté au
budget de l'instruction publique quarante mille
francs pour indemnités aux instituteurs déser
teurs en 1879.
Et dire qu'il n'y a pas quinze jours, le cabi
net refusait, faute d'argent, une augmentation
de vingt mille francs aux petits nègres du servi
ce des postes
g- CX3- A
M. Vandenpeereboom, ministre des chemins
de fer, postes et télégraphes, a reçu jeudi matin
le rapport sur l'enquête administrative qui a eu
lieu Ostende la suite de la catastrophe de
JDunkerke.
L'enquête a été dirigée par M. Michel, in
specteur général de la marine, M. Delcour, in
génieur en chef, et M. Ecrevice, inspecteur chef
de service.
D'après les conclusion de ce rapport, il n'y a
pas la moindre négligence reprocher qui
que ce soit.
Les rapporteurs terminent en adressant les
plus vifs eloges au capitaine et au lieutenant de
la Princesse Henrietteet tous les marins qui,
en cette circonstance, ont fait preuve d'un ad
mirable dévouement.
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1 angemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21
-8-14.
Court rai, 5-30 - 8-20 9-58 - 11-16 2-41 5-20
7-50.
('.ourtrai-Bruxelles, 5-30 9-58—11-16—2-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-41 5-20.