L'assiette au beurre.
A la Chambre.
Nouvelles locales.
M. Raphaël Rens,
DÉFENSE NATIONALE
POPERINGHË,
Le Budget de 1889.
Le général. Moi aussi.
Le général. Eh bien el moi Qu'est-ce que je
suis
Que l'on soit en monarchie ou en republi
que que les Chambres soient elues par le
suffrage restreint ou par le suffrage universel,
la conquête de l'assiette au beurre est le rêve de
tous les partis. On a vu récemment en Améri
que, lors de l'élection présidentielle, on voit
actuellement en France les combats acharnes
qui se livrent autour de cette assiette tant con
voitée. En Belgique, lorsqu'en 1884, on
commença prêcher la croisade contre les li
béraux et les gueux, lorsque les Beernaert, les
Woeste et lesJacobs menèrent les saintes mili
ces lassaut du ministère, on prononça bien
mur la forme, ou pour la frime, de grandes
)hrases sur la sainte religion de nos pères, sur
'infâme loi Van Humbeeck, sur les Graux
impôts mais en réalité, ce fut l'assiette au
beurre que l'on montra aux bataillons pieux.
Les petits employés notamment coururent la
bataille avec une ardeur nulle autre seconde,
les feuilles saintes leur ayant donné la for
melle assurance qu'ils pourraient mettre un
pouce de beurre sur leurs tartines le jour où
les hommes-liges desèvéques parviendraient
mettre la main sur le maroquin ministériel.
D'autre part, une foule de jeunes nourrissons
de l'Aima matersoucieux d'être nourris aux
frais du budget, assaillirent l'assiette avec
rage, espérant bien qu'avant peu ils s'en léche
raient les doigts jusqu au coude.
Depuis lors, helas! que de désillusions, que
de pleurs et de grincements de dents I
Avant l'élection, un kilo de beurre ne pèse
Pas une once pour un aspirant-ministre; après
élection, que de jobards en sont réduits
manger leur pain sec I Le tort, le grand tort du
cabinet Beernaert, c'est d'avoir promis du
beurre tous les cléricaux: certes, l'assiette
gouvernementale est de dimension respectable,
et les Graux impôts »que l'on a soigneusement
conservés permettent de la garnir abondam
ment; mais elle n'est pas sitôt remplie, qu elle
est déjà vide. Et peine a-t-on gavé un cer
tain nombre de candidats faméliques, que des
centaines d'autres se présentent, pressants,
hargneux, menaçants el montrant des dents
aiguisées et longues comme un jour sans pain.
Aussi, la question de l'assiette au beurre
est-elle devenue l'unique et constante préoc
cupation du parti de la prospérité nationale.
Les journaux inspirés par l'Eglise dissertent
perle de vue sur cet insoluble problème.
Certes, s'écrie la Patrie de Bruges, il y a du
beurre, et il y en aura encore, et il n'y en aura
pas un atome pour ces brigands de libéraux
tant que nous tiendrons l'assiette mais, que
diable! il n'y en a pas pour tout le monde;
comprenons donc bien qu'il y a impossibilité
absolue de satisfaire tous les candidats....
Absolue! La Patrie de Bruges a dit absolue
C'est vous surtout que ce discours s'adresse,
affamés du barreau montoisl
Le Journal de Bruxelles dit aussi son mot
sur cette brûlante question de l'assiette en
qualité d'organe officieux, il est grave el docto-
ral; il pontifie il prend en de nobles termes
défense du beurre ministériel
Nous avons souvent signalé comme un&an-
ger public l'importance grandissante des ques
tions personnelles dans notre poliliqueéleclorale.
Toutes nos institutions sont menacées de cor
ruption par les exigences électoraless'il fallait
laisser entrer définitivement nos institutions
dans cette voie, lés députés ne seraient élus et
les cabinets ne seraient formés que pour la sa
tisfaction des intérêts privés►des électeurs les
plus influents ou des grou{J6s d'électeurs prédo
minants...
Avec ça que Fontanarose et consorts se sont
soucies d'autre chose, depuis qu'ils sont au pou
voir, que des intérêts privés et des appétits
dévorants des électeurs cléricaux
Quoi qu i 1 en soit, un fait reste acquis, iné
luctablement acquis c'est qu il n'y a pas assez
de beurre pour tous les candidats pieux c'est
?[ue la plupart d entre eux ne pourront jamais
ourrer leurs doigts dans l assiette. Nouveaux
Moïses, ils resteront sur le mont Nebo, ne
voyant que de loin la terre promise et les pla
ces non moins promises par les farceurs de
1884.
Seulement, que les ministres y prennent
garde! Déjà plusieurs d'entre eux branlent
dans le manche Le flot du mécontentement el
de la colère soulève et gronde, et Beernaert-
Onésiphore, qui connaît ses auteurs, ne ferait
peut-être pas mal de méditer ces remarquables
vers d'un illustre poète
C'est pas toujours les mêmes
Qu'auront l'assiette au beurre
Séance du 12 Avril.
Enfin, le budget de l'instruction publique est
voté par 80 voix contre 24. Les orateurs se sont
suivis la queue leu leu, n'apportant aucun ar
gument nouveau.
A gauche, on a bataillé ferme, mais quoi
qu'aient pu dire MM. Neujean, Bara, de Kerc-
hove, le siège du gouvernement était fait.
M. Neujean a prouvé que dans le Luxem
bourg, les curés sont maîtres absolus dans les
écoles qu'ils n'ont pas encore fait supprimer.
C'est une tyrannie s exerçant sur tous les insti
tuteurs. Il faut supprimer toutes les écoles offi
cielles au bénéfice des écolès libres, pépinières
d'électeurs cléricaux, tel est le seul but de la
gent ensoutanée. Mais quoi qu'on fasseles
écoles libres sont encore inférieures aux écoles
officielles; les résultats des concours le prouvent.
Et cependant, il n'est pas de truc qu'on n'em
ploie pour falsifier ces concours.
Les écoles libres envoient concourir non tous
leurs élèves, comme le règlement l'exige, mais
les meilleurs élèves de toutes les classes. C'est
comme si l'on faisait concourir le Parlement
belge avec le Parlement français et que l'on
n'envoyât ce concours parlementaire que MM.
Woeste, Jacobs, Lejeune, Beernaert, Frère-
Orban et Bara.
Cette comparaison a eu beaucoup de succès.
M. Woeste a déclaré le plus sérieusement du
monde que le clergé catholique a pour la science
un culte profond et qu'en fait d'enseignement,
rien ne vaut les écoles des j ésuites et des petits-
frères.
MM. Bara et de Kerchove ont répondu M.
Woeste et d'autres membres de la droite au
milieu des clameurs cléricales, et, après quel
ques mots de M. Devolder, qui traite d'histo
riettes fausses les faits précis rapportés par M.
Neujean, la Chambre vote le budget et, sans
discussion, adopte les modifications l'art. 7 de
la loi du 29 Avril 1874, sur la détention préven
tive, et l'art. 5 de la loi du 15 Mars 1874, sur
les extraditions.
Puis nos parlementaires décident de célébrer
les fêtes de Pâques en s'accordant un congé jus
qu'au 30 Avril.
Les deux grands bals parés, masqués et tra
vestis doilnés cette année, l'occasion du Carna
val, au profit du Denier des Ecoles Laïques de
notre ville ont produit une belle somme.
Les recettes du lr bal s'élèvent fr. 353-50
id. du 2e bal id. 299-00
Total fr. 652-50
Les dépenses fr. 270-70
Bénéfice net fr. 381-80
Le Denier de Ecoles Laïques a donc reçu une
somme nette de fr. 381-80, pour aider cette utile
institution atteindre son noble et louable but.
Nos félicitations les plus sincères et honneur
MM. les organisateurs de ces fêtes qui ont con
tribué avec tant de désintéressement soutenir
le Denier des Ecoles Laïques.
BEAUX-ARTS.
Dans un de nos derniers numéros nous avons
annoncé que Mademoiselle Louise De Hem, déjà
si connue et appréciée dans notre ville, venait
d'obtenir une distinction des plus flatteuses.
Nous devons revenir aujourd'hui sur ce véri
table succès.
Au prochain Salon de Paris, plus de 8,000 ta
bleaux ont été présentés et seulement 2,000 ont
été admis. Le J ury composé de 30 40 artistes
des plus renommés a accordé la PLACE
D'HONNEUR Mlle De Hem avec ses deux ta
bleaux le Missel et l'Encensoir
Cette décision du Jury fait le plus grand hon
neur non-seulement l'artiste mais encore M.
Théodore Ceriez, professeur notre académie,
dont elle est l'élève.
En marchant comme elle le fait si rapidement
dans la voie du progrès, Mlle De Hem sera un
jour la gloire de sa vie natale et ceux qui l'ont
protégée pourront s'en réjouir.
Nous croyons être l'interprète de la ville en
tière en lui adressant ici nos plus sincères félici
tations.
Théâtre.
Pour rappel, demain Dimanche, 7 1/2 heures
du soir, la Salle de Spectacle, représentation
extraordinaire donnée par la troupe d'opéra de
Tournai.
Le spectacle commencera par Galathée, opéra-
comique en deux actes, musique de Victor
Massé, paroles de Jules Barbier, et finira par
Don Pasquale, grand opéra en quatre actes, mu
sique de Donizetti.
L'orchestre sera dirigé par M. Micha
Comme nous l'avons dit, dans un de nos der
niers numéros, la troupe de Tournai est réelle
ment une des meilleures troupes que nous
ayons possédées Ypres et nous sommes persua
dés que ses artistes se feront entendre demain
devant une salle comble.
Un individu se présentant sous le nom de
Casier et se disant employé la gare, était par
venu, Dimanche dernier, se faire remettre par
le fermier Swyngedouw, hors la porte de Lille,
400 kilos de pommes de terre demandées, disait-
il, par le chef de station M. Van Daele et son
frère M. le Juge d'instruction.
Jeudi dernier le même escroc voulait recom
mencer sa manœuvre mal lui en prit, car cette
fois le paysan méfiant avait prévenu la police et
celle-ci captura mon homme et son complice, au
moment qu'ils chargeaient les pommes de terre
sur la charrette.
Ce sont les nommés Bonté Laurent, âgé de 21
ans, et Hoorelbeke, âgé de 33 ans.
A la demande du Cercle des Capacitaires libé
raux et de la Section du Willems-Fonds,
Conseiller communal S1 Josse-ten-Noode, don
nera le Dimanche, 14 c4, 3 heures de l'après-
midi, dans la grande salle de la Tête d'Argent, rue
de Lille, une
CONFÉRENCE PUBLIQUE
mATMOm AMiMÉMl.
le 12 Avril 1889.
Enfin il a plu MM. Vanden Berghe et Félix
Van Merris d'exposer au regard du public le
budget de 1889.
Après une attente de quatre mois, il nous a été
donné de prendre connaissance de ce fameux
M"' Judic (avec une modestie exagérée). El puis,
moi, je oe suis qu'une comédienne.
SUR LA
PAR LA