N° 52. Dimanche,
49e ANNÉE.
21 Avril 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
Le mensonge.
6 FRANCS PAR AN.
rs
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ d'Ypres pour
Popennghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
La police continue faire des perquisitions
dans les domiciles parisiens de MM. Boulanger,
Dillon et Rochefort. C'est se faire une idée
absolument exagérée de la naïveté de ces Mes
sieurs quo de supposer qu'au momont de quitter
la France pour se mettre l'abri des conséquen
ces immédiates du procès qu'on voulait leur in
tenter, ils auraient laissé derrière eux, dans des
tiroirs destinés être ouverts par la police, des
pièces ou documents quelconques de nature
servir aggraver leur situation devant la haute
cour.
On peut bien être distrait, quand on conspire,
mais pas ce point-là
Nous estimons qu'il y a une autre observation
faire propos de ce procès. C'est que jamais
haute cour de justice, ayant juger un procès
de cette importance, ne s'est réunie au milieu
d'un calme plus parfait de la part de la popula
tion.
On dirait que le peuple français se désinté
resse des questions politiques. Il a laissé sup
primer sans la moindre protestation sans
manifestation aucune, la Ligue des Patriotes, et
aujourd'hui on fait le procès au brav' général,
l'élu de tant de centaines de suffrages, et per
sonne ne bouge, personne ne paraît s'en émou
voir.
C'est peut-être, dira-t-on, un mot d'ordre.
Nous croyons, au contraire, que c'est un signe
des temps très caractéristique. Le peuple fran
çais veut le calme, la tranquillité, il est vrai
ment plus que temps qu'on lui donne cet égard
une satisfaction longtemps attendue
De Vienne arrivent d'étranges informations
sur la question sémitique.
Une députation de représentants de la com
munauté Israélite de Vienne s'est rendue chez le
président du conseil et lui a remis un mémoire
sur les excès commis par les antisémites, en le
sollicitant d'intervenir et d'accorder toute sa
bienveillante attention la question.
Le comte Taaffe a reçu la députation avec la
plus grande courtoisie et lui a promis que le
gouvernement, se plaçant au point de vue con
stitutionnel, apprécierait comme il le mérite le
mémoire qu'on lui présentait.
Il est de fait que la campagne antisémite est
poussée Vienne un degré extrême et qui
menace de dégénérer un de ces jours en violen
ces qui rappelleraient les persécutions du
moyen-âge.
Si cette agitation continue, il est craindre
que Vienne ne soit un jour le théâtre de scènes
sanglantes de persécution. Et une fois les in
stincts de férocité du peuple déchaînés, on ne
sait ce qui peut arriver.
Ypres, le 20 Avril 1889.
Le carême, c'est l'époque de l'abstinence,
il est aussi celte des plaisirs. On se travestit la
figure et le corps, tout est l'avenant. On voit
des fêtes partout et sous tous les prétextes.
Mais tout événement, qu'il ait nom de fêle
ou autre, a son enseignement, surtout en ce
pays où les courtiers électoraux du cléricalis
me s'arrogent le droit de régler ou de défendre
toutes les manifestations civiles quelque titre
qu'elles se produisent. A leurs yeux toutes ont
unenctionsur la direction delà politique.
Quand on veut tout faire marcher sa guise
au nom d'une religion de paix et de concorde,
il serait indispensable qu'il y eût des règles
fixe» et immuables pour 1 univers tout entier.
Or, rien n'est moins irrégulier que cette force
morale avec laquelle on veut subjuger toutes
les nations.
Si cette force n'était basée sur l'ignorance des
populations, qui empêche de voir ce qui se
passe derrière les coulisses, depuis longtemps
il n'en serait plus question, depuis longtemps
le cléricalisme eût vu finir son regne. Mais la
comédie a pris tant d'empire, elle est si ancrée
dans l'esprit des masses, qu'il y a nécessite de
compter avec elle dans la direction de tous nos
actes politiques.
Ainsi récemment encore la féte de bien
faisance donnée Poperinghe est un exemple
frappant de cette ingérence et de celte comédie.
D'abord, c'est un comble que de vouloir faire
accroire des populations qu un cortège histo
rique, donne [occasion du carême en vue de
secourir les pauvres, tout en créant des res
sources pour toutes les professions de consom
mation, doit être considéré comme un acte,
qui provoquera les vengeances célestes et que
tous ceux qui contribuent cette fête, appel
lent eux les persécutions de l'église. Ensuite,
c'est une comédie qui se déroule journellement
devant nos yeux, qui forme la force du clérica
lisme et q|ui constitue celte majorité parlemen
taire, qui légifère seule fin de maintenir cette
domination irrégulière.
En effet, les dernières discussions l'oc
casion de la présentation des budgets ont fait
ressortir ce mal d'une manière" blus évidente
que jamais nulle part il n'y a sincérité, nulle
part on ne rencontre cet esprit gouvernemental
sérieux, qui forme et qui indique les nations
viriles.
MM. Bara, Vandenkerchove et d'autres mem
bres de la gauche ont fait ressortir, chiffres et
preuves l'appui, quel degré était tombé
l'enseignement du peuple; mais un ministre ou
un Woeste quelconque a mission de répon
dre que l'enseignement primaire est plus pros
père que jamais 1 Et pendant qu'on débine ces
balivernes, un gouverneur de province donne
des instructions aux communes pour la vente
ou la location des bâtiments d écoles devenus
sans emploi. Il demande l usage qui a été fait
des locaux, qui servaient autrefois au service
de l'enseignement officiel.
Les communes sont obérées, partout on aug
mente les impôts et, en pleine Chambre des
représentants, de justes plaintes, on réplique
que le gouvernement clérical a fait dégréver
les charges communales.
Cet encouragement au mensonge dont
l'exemple vient d'en haut, doit nécessairement
se répercuter en bas. Il nous donne les effets de
celle domination temporelle revendiquée par
l'église romaine. 11 nous fait voir le grand mal
dont est menacee la société civile.
Plus de fêtes, plus de cortèges, sauf les pro
cessions ou les manifestations, autorisées par
les curés et les vicaires.
Plus d'enseignement sauf celui du prêtre ou
autorisé par lui.
Plus de faveurs obtenir pour le citoyen
belge moins qu'il n'ait les recommandations
de son curé.
C'est là où nous en sommes présentement,
c'est là où nous a conduits petit petit le cléri
calisme.
Aujourd'hui ce qui est vrai est devenu faux.
Ce qui est erreur ici est devenu vérité là bas.
Une mauvaise action ici devient méritoire
ailleurs.
C'est ne pas y croire, mais c'est réellement
ainsi. A cette calamité publique il n'y a qu'un
remède, c'est la lumière pour éclairer le peuple
dans sa marche travers les ténèbres qu'il a
parcourir. X.
On vient de publier le rapport de M. Mesens,
député de Bruxelles, sur une pétition de
l'Union commerciale de Schaerbeek deman
dant l'interdiction du cumul des fonctions
publiques.
Ce rapport de M. Mesens est très flatteuse-
ment apprécié par le Journal de Bruxelles
dont ledit M. Mesens est administrateur.
Le modeste homme d'Etat s'adresse ou se
fait adresser par l'un de ses rédacteurs les
compliments les mieux tournés le rapport est
très consciencieux, très complet; il a dû
^opter un grand labeur son auteur; il fera
&uvre salutaire pour le pays et pour les ci
toyens, etc., etc.
En réalite, M. Mesens signale quelques abus
dont l'existence n'est un mystère pour person
ne, qui se sont perpétués sous tous les ministè
res, et qui dureront, nous en avons bien peur,
autant que la bureaucratie elle-même. Mais
côté de quinze vingt gros budgétivores où les
cléricaux, paraît-il, sont en majorité, le rapport
dénonce un grand nombre de fonctionnaires,
LE PROGRÈS
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C.omines-Armentières, 5-30 8-0511-16—2-538-58
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l.angemarck-Ostende,7-16 -9-57—12-17 3-56 6-21
8-14.
Courtrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-41 5-20
7-50.
('ourirai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20.
t'ourtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
