i\° 38. Dimanche,
49e ANNÉE.
12 Mai 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
C
A
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ d'Ypres pour
Ypres, le 11 Mai 1889.
Trois pays de 1 Europe nous donnent présen
tement le spectacle de la réunion de divers
congrès catholiques. Sous pretexte de religion,
ces assises cléricales ont pour mission spéciale
de faire prévaloir les principes de l'eglise ro
maine au point de vue de l'administration
civile. Elles sont instiguees par la papauté et
organisées par ses représentants, les evèques.
Non content de posséder l'empire des âmes, on
exige encore que les corps, par conséquent que
la société civile, les gouvernements soient
complètement soumis féglise.
Comme contraste, en même temps qu'à ces
travaux d'outre tombe, nous assistons au cente
naire de la Révolution française, qui a placé
une barrière infranchissable entre le passé et le
présent. Cependant, nonobstant ce souvenir
douloureux pour l'église et- ses adeptes, nous
voyons que les revendications cléricales exis
tent toujours et qu'elles sont partout les mêmes.
Malgré les durs assauts qu'elles ont eu subir
de l'esprit moderne, on dirait réellement que
l'église, pour assouvir sa soif de domination
terrestre, oublie tous les faits de l'histoire. Elle
est incorrigible dans ses prétentions.
A Madrid comme Malines,à Oporto comme
Vienne, les premières inspirations des évè-
ques dirigeants de ces réunions ont eu pour
objet le rétablissement du pouvoir temporel.
Ce qui signifie que dans tous les pays religion
catholique il faut la suprématie de l'église sur
l'Etat. D'après ces doctes théologiens, il est in
dispensable que le pape recouvre ses anciens
états pour y retrouver tous les attributs de la
royauté mondaine, c'est-à-dire, pour servir
exemple la société civile, aux gouvernements
qui doivent être asservis aux représentants de
1 Eglise.
C'est pourquoi on exige que le levier de
l'émancipation des nations, l'enseignement, soit
exclusivement entre les mains du prêtre poli
tique. Les prétentions en cette matière sont en
raison direct» de l'influence politique dont nos
adversaires disposent dans chaque pays.
En nous reportant exclusivement au congrès
de Malines, nous y voyons que le clergé prend
de plus en plus les représentants de notre gou
vernement pour ses afïïdés. 11 est le grand élec
teur en ce pays, aussi fait-il valoir chaque jour
plus d'exigences.
il est évident pour tout le monde que présen
tement nos évêques administrent l'Etat et la
généralité de nos communes par personnes in
terposées d'autre part que l'enseignement
officiel n'existe plus en pays flamand, que dans
quelques rares communes. Cependant cela ne
suffit pas encore, il faut qu'il disparaisse com
plètement et qu'il soit remplacé par des écoles
exclusivement confessionnelles, entretenues par
les caisses publiques. L'enseignement moyen
doit faire place aux collèges épiscopaux, sous
prétexte qu'il n'est pas suivi par un nombre
suffisant d élèves, alors que le dépeuplement
de l'école est continuellement travaillé et est
le fait exclusif du prêtre politique.
Que voyons-nous encore MM. Woeste et
Jacobs, représentants de la nation, orateurs
assidus de ces assises cléricales, qui approuvent
et préconisent l'abdication civile devant la
crosse épiscopale.
Quoi d'étonnant dès lors, que les prétentions
de nos maîtres n'aient plus de bornes et que M.
Goossens donne des ordres comme s'il comman
dait une armée en marche. C'est la soumission
aveugle de l'église que le Primat exige. Avant
de se séparer de ses ouailles, il leur a donné
des conseils comme un mot d'ordre, puis-
qu'elles forment une armée de combat com-
bat pacifique de la foi contre l'incrédulité, de
la vérité contre Terreur, de la charité contre
la misère.» Il recommande surtout l'obéissance
dans l'action.
Cette dernière expression a été prononcée
avec tant d'insistance, qu'elle donne supposer
qu'il y a quelque part des brebis galeuses. On
dirait réellement qu'il existe des pantins cléri
caux, dont le mécanisme est détraqué et qui ne
sautent pas assez légèrement suivant le mouve
ment des ficelles. Nous sommes enclins de croire
quecest la question militaire qui préoccupe l'es
prit de l'archevêque. A notre avis c'est un point
noir dans son horizon politique, puisque sur
cette question tous les cléricaux ne sont pas
daccord. Nos maîtres ont peu de souci de la
patrie, ils ne songent qu'à leur domination. Il
ne faut qu'un pouvoir, celui de l'église. Le reste
c'est l'accessoire.
Jusqu'à quand cette situation qui nous asser
vit des prétentions d'un autre âge durera-t-
elle Il est espérer que de l'excès du grand
mal naîtra le bien. L'élection de Tournai est un
premier pas dans cette voie. A n'en pas douter
nos amis de Bruxelles, pour l'élection du rem
plaçant de M. Stroobant, voudront imiter
l'exemple qui leur a été donné par la province.
Ce jour heureux ranimeraja confiance du libé
ralisme dans la force, dont il dispose, quand il
marche uni au combat. Ce jour marquera notre
délivrance. X.
Une bravade.
Ce n'est donc pas bien, ce que nous avons dit
du démenti donné par M. Vanheule aux asser
tions de M. Colaert Cependant ce dernier
devait s'y attendre, ou croit-il par hasard
que parce que M. Glorie et M. Yanheule sont
absents, il puisse leur prêter les rôles les plus
absurdes
Question d'honneur, question de personnes, dit
le Journal d'Ypresvisiblement décontenancé et
entremêlant tout, MM. Vermeulen, Brunfaut,
Vanheule, le tram par le petit pavé de Dicke-
busch et le tram par le pavé de Voormezeele
dans un salmigondis indéfinissable. Ariane y
perdrait son fil. Soyons clair et extrayons de
cette broussaille la seule fleur qui orne ce bara
gouin pro domo.
Et s'il surgissait cette occasion de tram une
question de personnes, dit le Journal, nous
prions notre ami (M. Colaert) de laisser discu-
n ter sa personne au grand jour et sous la prési-
dence de M. Vanheule.
Et puis, est-ce qu'il va l'avaler
C'est pour rire Quand M. Colaert a-t-il mangé
quelqu'un
La seule différence que nous voyions entre M.
Vanheule, absent de la séance, et M. Vanheule
présent, c'est que, dans ce dernier cas, au lieu
de donner au contrôleur un démenti par écrit, il
le lui eût servi chaud, séance tenante, sans fio
ritures, comme un œuf sur le plat. C'est ça qui
aurait fait une belle jambe au défenseur du
tram-Dickebusch
Et M. Vanheule n'aurait pas manqué d'ajou
ter ce démenti un second tout aussi renversant
que le premier. On sait, en effet, que M. Colaert
a affirmé que toutes les communes, plus ou
moins riveraines de la ligne Ypres-Armentières,
avaient déjà donné leur adhésion au projet du
tram. Or, il appert toute évidence de la cor
respondance échangée entre la ville d'Ypres et
ces communes, que plus de la moitié de ces com
munes ou n'avaient pas encore délibéré ce
sujet ou avaient formellement refusé leur con
cours. Voormezeele même, que M. Colaert citait
comme ayant donné le coup de collier, ne s'en
était pas occupée sérieusement. Il paraît que,
jusque là, c'est peine si on en avait parlé et les
moins étonnés de cette assertion hasardée de
l'honorable conseiller ne furent pas les bons ha
bitants de cette commune. Ce n'est que trois
semaines après cette fameuse séance où M. Co
laert invoqua les délibérations des administra
tions intéressées, que Voormezeele se décida
prendre une résolution.
Tout n'est pas de payer d'audace, il faut pré
voir le lendemain, et encore une fois que signifie
ce défi de mettre M. Colaert en face de M. Van
heule
Le Journal est allé voir le cortège de la Lyre
ouvrière, Dimanche dernier. Outre quatre dra
peaux, il y a vu cinq ou six Messieurs
Y)
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Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20
7-50.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-41 5-20.
('.ourtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.