49e ANNÉE. 16 Mai 1889 JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. l\° 39. Jeudi, 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EUNDO. Ypres, le 15 Mai 1889. Dans son dernier numéro, le Journal dYpres se plaint de ce qu on ne lui ait pas communiqué l'annonce du concert au Pare par la musique des Sapeurs-Pompiers. En voilà de la loyauté I Quand, antérieurement, on lui a communiqué l'annonce ou le programme de concerts donnés par les Pompiers, il n'a rien inséré, et, main tenant qu'on ne lui en communique plus, il se plaint I L q Journal d Ypres a réellement une façon lui de faire de la polémique. 11 devrait pourtant savoir qu'on ne sert pas une cause en forçant la note jusqu'à débiter des faussetés. Ainsi, pour vanter l'excellence des pèlerinages S'Hubert en cas de morsure par un chien enragé, le pieux confrère n'a rien trouvé de mieux que d'affir mer qu'un rédacteur de la Chronique y était allé et en était revenu guéri. De là, un rude dé menti infligé par la Chronique. Ainsi encore, pour faire ressortir la splendeur du cortège inaugurant le drapeau de la jeune garde catho lique, et pour décrier le cortège inaugurant le drapeau de la Lyre ouvrièrel'ami Journal an nonce que ce dernier cortège ne se composait que de quatre drapeaux, suivis chacun par cinq ou six Messiéurs. De nouveau, cela n'est pas vrai. Après cela, si les démentis amusent le Journal d'Ypres 1.... Drôle de goût cepen dant. Enfin, degustibus et coloribus Autre chose. Le Journal dYpres consacre deux colonnes defendre l'Escaut d'Anvers qui avait réclamé la suppression des capacitaires de droit et qui, ce sujet, avait été attaqué par l'Etoile Belge et le Progrès d'Ypres. Toute l'ar gumentation du Journal dYpres revient dire que rideau/, ayant simplement demandé la réforme d'une loi injuste et inique, l'accusation d'inconscience ou de cynisme lancée par l'Etoile et le Progrès ne se comprenait pas. Mais, et voilà où perce de nouveau le bout de l'oreille de notre trop malin confrère, nous n'aurions pas traité l'Escaut d'inconscient ou de cynique, s'il avait soutenu la thèse, mauvaise sans doute, mais défendable la rigueur, que l'examen électoral doit être la règle invariable pour tous. Le cynisme de l'Escaut consiste en ce qu'il veut la suppression des capacitaires de droit pour ce motif-ci seulement parce que ces capacitaires appartiennent en grande majorité l'opinion libérale. L'Escaut a constaté que sur 2,471 capacitaires de droit inscrits An vers, il n'y en a que 427 appartenant l'opi nion cléricale. De là, il conclut que la loi sur les capacitaires est une loi scandaleuse et révol tante. Ce qu'il y a de révoltant là-dedans, c'est le raisonnement de l'Escaut 1 Les chiffres qu'il cite prouvent tout simplement que les 4/5 des citoyens instruits, capables, se rangent sous la bannière libérale. Avez-vous compris maintenant, cher Jour nalpourquoi nous avons employé les mots de cynisme ou d'inconscience Oui, et qui plus est, vous l'aviez compris tout de suite mais vous préférez altérer le sens de nos articles, et nous faire dire ce que nous ne disons pas. Dans son n° du 13 Avril, le Journal d'Ypres avait, avec une audace qui nous parut plus que suspecte, tiré des examens électoraux des con clusions qu'il nous était impossible de contrôler rigoureusement pour le moment, mais que nous étions en droit de contester formellement. De puis lors les résultats définitifs nous sont connus et nous nous faisons un plaisir que chacun com prendra de les communiquer dans toute leur vérité. Le Journal avait dit Les libéraux avaient présenté 49 candidats dont 32 ont obtenu le diplôme de capacité, soit n une proportion de 65 °/0. Les catholiques, de leur côté, avaient pré- senté 65 candidats dont 46 ont obtenu le di- plôme, soit une proportion de 71 Les catholiques ont donc, pour cette session, une avance sur les libéraux de 5 °/0 et de 14 électeurs. Or, voici la vérité vraie Et d'abord, nous négligeons les inscrits pour nous en tenir exclusivement ceux qui se sont présentés aux examens, le résultat final étant la seule chose qu'il importe ici de connaître. Ainsi posée, la question se résume comme suit Candidats libéraux, 48. Diplômés, 36 ou 75 °/0. Candidats catholiques, 61. Diplômés, 42 ou 68 -^-°/0. Conclusion Les libéraux, toute proportion gardée, l'emportent sur les catholiques. Le Jour nal d'Ypres avait dit le contraire. Donc blague de la pieuse feuille quant la supériorité de l'en seignement privé sur l'enseignement public. Le Journal d'Ypres avait dit que cette session avait donné son parti 14 électeurs de plus qu'au parti libéral. C'était en tout cas une nou velle contre-vérité, puisque la différence n'est que de 6. Mais encore faut-il restituer ces chiffres leur signification véritable. 11 y a lieu d'examiner ce que cette session a produit pour les élections de 1890 il y a ensuite examiner ce qu'elle a produit pour l'avenir. Puisqu'il s'agit ici principalement des élec tions de 1890, voyons d'abord ce qui nous est réservé pour cette époque. Nous venons de voir qu'il y a d'un côté 42 di plômés et de l'autre 36, total 78. Or, sur ces 78 il y en a 30 qui, raison de leur âge, ne pourront prendre part l'élection de 1890. De ces 30, il en est un qui aura l'âge au lrMai,mais sera encore mineur au moment de la formation des listes électorales. De ces 30 capacitaires qu'il faut déduire de la masse 78, il y a 19 cléricaux et 11 libéraux, reste donc pour 1890 Diplômés libéraux 36 11 25. Diplômés cléricaux 42 19 23. Voilà 25 nouveaux capacitaires libéraux pour 1890 et 23 cléricaux Et parmi ces 23 cléricaux il en est dont le do micile est contestable, ce qui va peut-être réduire encore cette maigre pitance. Le Journal d'Ypres appelle cela une avance de 5 et de 14 électeurs Si maintenant nous envisageons les chiffres au second point de vue, c'est-à-dire au point de vue du résultat médiat, en calculant sur tous les di plômés fournis par cette session et pourvus du droit électoral qu'ils exerceront leur majorité, nous avons, comme nous l'avons dit plus haut, 78 diplômés. Mais ce n'est là qu'un résultat partiel. Il y a mieux et le Journal se garde bien d'en parler. ,Nous suppléerons son silence. En dehors des examens ordinaires, il se fait un concours entre les écoles d'adultes. Ce con cours est plus difficile et plus sérieux que les examens des capacitaires. Celui qui en sort vic torieux obtient un diplôme de capacitaire de droit, lequel diplôme confère le droit l'électorat. A ce concours se sont présentés 12 élèves de l'école communale de notre ville, et, de ces 12 concur rents, 10 ont décroché la timbale. Combien le Journal peut-il en apporter de ce genre Zéro. Ajoutons donc ces 10 nouveaux électeurs ceux mentionnés plus haut et nous avons Libéraux diplômés 36 10 46 Catholiques id. 42. Autrement dit, 4 électeurs libéraux de plus que de cléricaux. Encore une fois, cela fait-il une avance de 14 pour nos bons amis les catho liques 1° Au point de vue de l'enseignement. Les libéraux obtiennent aux examens des capacitai res 75 °/0, les cléricaux 68 -f- Si on ajoute ces résultats céUx de l'école d'adultes, les libéraux ont 76 °/0 LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Idem. Pour le restant du pays7-00 insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89 tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. j Marché aux Herbes. Heures de départ g£'Ypres pour l'operinglie, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 - 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouek, 6-50 12-07 6-42. Houtbem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. domines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10—11-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. C.omines-Armentières, 5-30 8-0511-16—2-53—8-58 Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 -9-57—12-173-56 6-21 8-14. Courtrai, 5-30 - 8-20 9-58 - 11-16 2-41 5-20 7-50. l'ourtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-41 5-20. Les 14. Conclusion finale. Qu'on tourne les choses en tous sens, qu'on les retourne et les contourne comme on voudra, l'avantage reste aux libéraux:

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1