N° 43. Jeudi, 49e ANNÉE. 30 Mai 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Élection provinciale extraordinaire du 26 Mai 1889. Résumé politique. Mensonges et injures. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. TIRES ACQUIRIT EUflDO. lr BUREAU 2e BUREAU 3e BUREAU TOTAL. N0,4, 5 et 7. N0' 3 et 6. N0' 2 et 1. Inscrits 3,518 Votants 565 294 418 1,277 Nuls et blancs 56 20 64 140 Votes valables 509 270 354 1,133 Majorité absolue M 567 509 270 354 1,133 M. Léon de GHEUS En conséquence M. de Gheus est proclamé Conseiller provincial avec 4133 suffrages sur 3,518 inscrits. Ce tableau prête des réflexions très intéressantes et qui toutes sont peu flatteuses pour le parti catholique et son candidat. Cependant en l'absence de lutte nous reconnaissons qu'avec la bonne foi qui caractérise le pieux Journal d'Ypres, il trouvera toujours moyen de contester ce qu'on a intérêt cacher. Un fait néanmoins domine toutes les finasseries catholiques, c'est que sur les 1,589 élec teurs inscrits que compte la ville, 603 seulement se sont rendus au scrutin et sur ces 603, il y a eu au 1r et au 2' bureau, qui appartiennent la ville, 64 blancs ou nuls, ceux-ci nuls avec intention évidente de les rendre nuls en supposant que le 3" bureau qui appartient aussi la ville et qui était joint au 6" (comprenant Bixschote, Noordschote, Oostvleteren, Reninghe et Zuydschote) n'ait donné que 15 blancs, cela ne ferait sur les 603- votants de la ville que 603 (64 15) 524 votes favorables, soit moins du tiers des électeurs. Et dire que les catholiques avaient mis tout en œuvre po ir amener au scrutin le plus de partisans possible, faisant même patte de velours certains libéraux, tandis que laissant chacun complète ment libre, le parli libéral s'était entièrement désintéressé de la question. Allons, allons I Nous ne sommes pas encore cléricalisés autant que le Journal voudrait le faire croire. Le Roi est allé la messe l'église Sainte- Hedwige. C'est là que se rendit un jour, en pa reille circonstance et pour le même motif, le prince Lyitpold, régent de Bavière. Celui-ci fut reçu en grande pompe par le clergé du lieu, sous le porche d'entree, et conduit a une place d'honneur près de l'autel. Le même clergé n'a pas fait tant de façons Sourie roi d'Italie,dont la visite avait été cepen- ant annoncée avec une certaine ostentation, puisque le télégraphe avait entretenu de la chose toutes les capitales européennes. C'est que, pour le clergé catholique, Berlin comme ailleurs, le roi Humbert est le fils de l'usurpa teur, l'ennemi de Pie IX et de Léon XIII. L'offi ciant do Sainte-Hedwige ne s'est même pas dérangé pour recevoir l'homme du Quirinal. Celui-ci est entré dans l'église par la petite porte et est sorti de même, salué par un simple marguillier qui avait peut-être envie de se faire décorer pour cet acte de courage et d'indisci pline. Avant cette visite l'église, l'Empereur avait mené son hôte visiter le panorama de la bataille de Sedan. La veille, un dîner de cent cinquante couverts avait été offert par les députés du Reichstag M. Crispi. Celui-ci en a profité pour faire un discours très pacifique, affirmant que la paix était le grand but de sa politique. A quoi un député, M. de Benda, a répondu en faisant l'éloge de la triple alliance, ce qui sonnait assez désagréablement après ce que nous savons du traite spécial qui a été conclu Berlin. Le discours de M. de Benda a-été fort ap plaudi. Cette mise en quarantaine de l'Autriche ne serait donc pas très populaire Berlin. A Vienne, on s'en montre très mécontent, et il est question du rappel de M. le comte Szechenyi, ambassadeur d'Autriche Berlin, lequel serait remplacé par le général de division Schœnfeld un militaire la place d'un diplomate. Le roi d'Italie est parti Dimanche soir, neuf heures et demie. Il n'a pas été fait de service d'honneur la gare pour la circonstance, at tendu que pour retourner Rome, le roi voya gera incognito. Il s'arrêtera cependant Francfort pour passer en revue le régiment de hussards dont il est co lonel. Il paraît que le goût des revues lui ect venu et le poursuit. Ypres, le 29 Mai 1889. Le Journal d'Ypres est en colère. Heureuse ment qu'il l'est en grande partie contre lui- même. Cela mitigé. Le 15 Mai passé, l'ami Journal, mal renseigné, ou pas renseigné du tout, ou dénaturant les renseignements reçus, pour lui, tout cela revient au même faisait une charge fond contre la dernière réunion de l'Association libérale. Outre son mensonge des dix-huit bien comptésil crut très spirituel de plaisanter sur la pauvre association malade. Le Progrès haussa les épaules, ne prenant pas l'auteur de celte élucubration assez au sérieux pour répondre ses gouailleries. Or, le 23 Mai, propos de la dernière réunion conservatrice d'Ypres, le Progrès trouva plai sant de parodier l'article clérico-humorislique du 15 Mai. Voici, en quelques mots, ce que disait le Progrès lis étaient 19 bien comp tés. M. de Gheus ne sait pas le flamand. M. de Gheus est protectionniste. M. Iweins a promis l'extermination des libéraux. Et voilà C'est là-dessus que Maître Crac s'en va-t-en guerre. A ses continuels mensonges, nous ne trouvons pas grand'chose redire. Nous y sommes habitué. Nous saisissons même très volontiers l'occasion de lui infliger de temps en temps un agréable démenti. Oh pas avec l'espoir, ni même avec le désir de le corriger. On ne change pas du jour au lendemain une aussi riche nature. El puis, nous nous souvenons de l'expression classique Chassez le naturel, il revient au galop 1 Mais ce qui nous stupéfie celte fois-ci, c'est la conclusion que le petit Monsieur tire de l'ar ticle du Progrès, article inspiré par ses propres phrases. Les rédacteurs du Progrèsdit-il, sont des imbéciles, ou bien ses lecteurs sont des idiots. Ah mais Et ce pauvre rédacteur du Journal d'Ypres qui est le premier lire nos articles et qui les épluche si soigneusement 1 Il ne se casse pas l'encensoir sur le nez. Franchement, il nous a toujours semblé qu'on pouvait ne pas partager les mêmes idées, qu'on pouvait se combattre avec énergie (ce qui n'exclut pas la courtoisie) dans l'intérêt d'un parti, mais qu'on ne devait jamais se départir des règles du savoir-vivre. Le petit folliculaire d'Ypres n'est pas de cet avis, et il met une cer taine ostentation étaler, en toute occasion, son manque de tact et d'éducation. Que notre grossier confrère eût vilipendé les quelques lignes du Progrès qui n'avaient pas le bonheur de lui plaire et qui lui plaisaient d'autant moins qu'elles imitaient son style lui, nous l'aurions trouvé tout naturel Mais que, de rage de veir ses armes favorites retournées contre lui, il ait employé le terme dimbéciles pour ceux qui s'occupent du Progrèset le terme didiots pour ceux qui le lisent, cela dépasse un peu les limites. Il ne s'aperçoit pas, du reste, qu'il crache sur sa propre face. Nous ne le suivrons pas sur le terrain des injures. Constatons ce- H. LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour rarrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89, -Marché aux Herbes. dépouille dépouille dépouille La grave question de savoir si le roi d'Italie irait ou n'irait pas la messe, Dimanche, Berlin, a été résolue dans un sens qui a dû faire sourire le pape Léon XIII, lequel attendait sans doute en son Vatican le résultat de cet anxieux sondage de conscience.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1