flo 51. Jeudi, 49e ANNÉE. 21 Juin 1889. y JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. Le clergé espagnol et la politique. L'Auguste de la droite. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQCIRIT EPNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays. 7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89. Marché aux Herbes. Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 12-07 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20 7-50. Comines, 5-30 - 8-05 8-20 - 9-58 10-10—11-16 2-41 2-53 5-20 7-50 8-58. Comines-Armentières, 5-30 8-05—11-16—2-53—8-58 Roulers, 7-45—10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 —9-5712-173-56 6-21 8-14. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-41 5-20 7-50. Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-162-41 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. La question crétoise pourrait s'imposer bien tôt l'attention du monde politique et diploma tique l'égal de la question des Balkans. En Allemagne déjà, on s'en préoccupe beaucoup. Les rapports du ministre d'Allemagne Athènes, des consuls de la Canée et de Chio peignent sous de sombres couleurs la situation des îles tyrannisées par les Turcs. Ils signalent en même temps les intrigues de l'Angleterre en vue de déterminer la constitution en Crète d'un Etat autonome tributaire de la Porte. Le gouvernement allemand est décidé em pêcher par tous les moyens la réalisation de cette combinaison, qui équivaudrait l'annexion déguisée de la Crète par l'Angleterre. A l'instigation du cabinet de Berlin, M Tri- coupis a fait des représentations au ministre d'Angleterre au sujet des menées du voyageur anglais Stillmann, qui accomplit une soi-disant mission archéologique et qui cherche prouver aux Crétois qu'ils ne retireraient aucun avan tage de la cession de la Crète la Grèce. Le cabinet d'Athènes a obtenu satisfaction, M. Stillmann est parti. En vue de donner l'intervention de l'Alle magne un caractère plus énergique, le gouver nement, invoquant la nécessité de protéger ses nationaux de Chio, enverra un navire dans la mer Egée. Les derniers événements et la bruta lité des soldats turcs justifient cette mesure, déjà prise par la France. On ignore si le prince de Bismarck réussira mettre dans la corbeille de noces de la princesse Sophie la Crète ou toute autre augmentation ter ritoriale tant désirée Athènes cependant, il est certain qu'il favorise habilement ces vœux. La Grèce, agrandie et fortifiée par l'appui de l'Allemagne, deviendrait une alliée reconnais sante, capable de compenser largement les derniers echecs de la triple alliance dans les Balkans. Le moment est d'ailleurs très favorable pour mettre ce plan exécution. Les plaintes des populations chrétiennes contre la domination turque augmentent chaque jour les abus de l'administration anglaise Chypre sont incontestables et ne disposent pas les puis sances seconder les nouvelles intentions an nexionnistes de l'Angleterre l'égard de la Crète. La France, protectrice attitrée de la Grèce, ne pourra qu'acquiescer au désir des puissances de mettre fin cette situation, et la Russie, de son côté, ne pourra rien objecter la délivrance des chrétiens orthodoxes des persécutions de l'Islam. En France, les boulangistes ont essayé de faire de l'agitation dans l'Hérault, mais les commis-voyageurs de la secte se sont fait siffler Béziers, où Déroulède s'est fait de nouveau arrêter pour voies de fait sur un commissaire de police. M. Lissagaray, directeur de la Bataille, était allé manifester dans la même ville contre le boulangisme. Une foule énorme a écouté une conférence qu'il a donnée, et le banquet organisé çar les boulangistes a été, au contraire, un four enorme. Il baisse, le boulangisme. Ypres, le 26 Juin 1889. D'après ce que nous raconte la Flandre libé rale uans un de ses derniers numéros, voici la troisième fois cette année, que le tribunal de Bilbao s'occupe d'affaires intentées des curés pour s'être immiscés dans les élections. Le curé d'Elorrio (Biscaye), lors des dernières élections provinciales, avait entrepris une vio lente campagne contre les candidats libéraux, en déclarant ses fidèles que tous ceux qui votaient pour des libéraux réprouvés par l'Eglise étaient sûrs d'encourir les peines éter nelles de l'enfer et qu'il fallait voter pour des catholiques. En même temps, il disait que, si quelqu'un était dans le doute au sujet des candidats auxquels il fallait donner son vote, il n'avait qu'à venir le trouver chez lui, qu'il fournirait, lui, le curé, les renseignements né cessaires. La presse libérale publia ces faits et le curé fut traduit devant le tribunal de Bilbao. L'in culpé reconnut que, d'après les instructions qu'il avait reçues de son évêque, il avait re commandé de voter pour les catholiques, mais il nia avoir ajouté que les libéraux étaient des réprouvés Tous les témoins, cependant, dépo sèrent catégoriquement en ce sens. Le minis tère public fit ressortir que, des dépositions des témoins, résultait toute évidence que le curé avait voulu violenter la conscience des électeurs. Dans le courant de son réquisitoire, fhono- rable avocat général donna une bonne leçon au clergé, cequi produisit dans la foule des mur mures de satisfaction et des applaudissements. Le curé, convaincu du délit decoaction élec torale, a été condamné 5 ans et 7 mois de travaux forcés, 7 ans de perte de ses droits civils, 300 fr. d'amende plus frais et acces soires. de même en Belgique, où il est toléré que les mots prêtre et sectaire politique soient syno nymes i non i i On nous écrit de Bruxelles, 24 Juin La gauche s'est fortifiée de tout ce que le ministère a perdu en considération, et la droite regarde maintenant comme un embarras un ministère compromis par les révélations du procès de Mons et dont les opinions personnel les jurent avec la conduite politique, un minis tère dont le chef est libre échangiste en théorie et protectionniste dans la pratique qui recon naît la nécessité du service personnel et se refuse l'introduire dans l'armée malgré les dangers qui nous menacent. A ces hommes d'Etat chauve souris, les purs préféreraient quelques fauves qui dévoreraient promptement ce regain de libéralisme dont ils s'effraient. Mais on a compter avec l'opinion publique, cette puissance qui finit toujours par remporter la dernière victoire et qui, chaque fois qu'il s'agit d'honneur, de loyauté politique, parle haut et veut qu'on lui obéisse. Le fait est qu'à la forfanterie, la sécurité des premiers jours de la crise de déconsidération a succédé dans les hôtels ministériels une grande anxiété et que les bruits d'une amputation prochaine du ministère commencent circuler. La manifestation qui aura lieu Bruxelles le 30 Juin, témoignera du terrain que la gau che a gagné et de la nécessité de donner salis- faction au pays libéral. L'orthodoxe députation de Gand compte un membre qui a comblé une lacune dans la majo rité. Il Y joue le rôle d'Auguste l'Idiot. Il s'agit de M. Eeman, qui remplace les discours par des interjections saugrenues, qui tombent dans la discussion comme des cheveux sur la soupe. C'est tout fait le gracieux Auguste qui court partout, et ne fait jamais rien. M. Eeman a la prétention tantôt de voler au secours d'un mini stre, tantôt d'accabler un membre de l'opposi tion. Mais il se remue dans le vide et nagace que ses amis. Dans la séance de Mardi, il a cru trouver un trait de génie, en s'écriant tout coup Attends, je viens 1 mot stupide dont les gav'oehes eux-mêmes ne veulent plus. Il faut croire qo n a fait comprendre au pauvre Eeman qu'il ferait mieux de garder pour lui ses clichés de basse-cour, car Mercredi il s'est tu comme une carpe. Nous engageons M. Eeman se coiffer d'une perruque rousse, revêtir un habit aux pans démesurés et mettre de longs LE PROGRÈS Heures de départ cê'Ypres pour Et voilà ce gui se passe en Esmgne, le pays le plus catholique de l'Europe I II n'en est pas Il n'y a pas de fumée sans feu. Or, les che minées des différents ministères, surtout celle de M. Beernaert, fume tellement que l'on se demande ce qui va advenir et s'il n'y a pas là un foyer â'où la flamme jaillira bientôt. Faudra-t-il faire la part du feu en sacrifiant les plus compromis des membres du cabinet ou consulter le pays. On croit généralement que l'on s'arrêtera au premier moyen. Quant au statu quo on le juge impossible.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1