IV0 52. Dimanche, 49e ANNÉE. 50 Juin 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. u 6 FRANCS PAR AN. A PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Le bruit courait hier dans le monde financier que des troubles graves avaient éclaté en Serbie, et qtfô ces troubles avaient pris une importance telle, que des complications européennes en pourraient être la conséquence. A prendre les faits tels que le télégraphe les avait fait connaître, il n'y avait pas, en appa rence, de quoi se préoccuper beaucoup. Il y a pas mal de temps qu'on se remue dans ce petit coin de l'Europe, sans que rien de bien inquié tant en résulte. Mais, cette fois, il se pourrait bien qu'il ne s'agît pas tout fait d'une fausse panique. Notons d'abord que les premières nouvelles relatives ces troubles dans les Balkans sont venues de Berlin. Il y a longtemps qu'à Berlin on s'occupe de la Serbie et de ce qui peut s'y passer. C'està cette préoccupation qu'il faut rattacher les bruits périodiques répandus dans la presse allemande relativement un voyage plus ou moins prochain de l'empereur Guillaume II Constantinople. Chaque fois que des complications paraissent devoir se produire du côté des Balkans, pro- gos de questions dans lesquelles l'Autriche et la .ussie ont des intérêts différents ou contraires, les journaux allemands annoncent le prochain départ de leur Kaiser pour Constantinople. On devine dans la périodicité presque régulière de ces avis la main du chancelier de Bismarck. C'est une sorte de menace indirecte opposée la Russie. Cette dernière puissance n'a jamais fait mys tère des desseins de sa politique en Orient. Il n'y a, cet égard, dans sa diplomatie, ni sous- entendu, ni équivoque. Le testament de Pierre le Grand, indiquant ses successeurs Constan tinople comme extrême limite de leurs posses sions européennes, a toujours été le grand objectif de la politique moscovite. Chaque fois qu'une occasion s'est offerte de réaliser 1 idée de Pierre le Grand, la Russie a essayé d'en profiter et on ne peut pas douter que, des difficultés surgissant du côté du Danube et des Balkans, la Russie ne cherche le moyen de tenter une nouvelle pointe vers les Dardanelles. Nous l'avons rappelé hier depuis quelque temps, l'autorité militaire fait des préparatifs considérables dans le Sud. Ces préparatifs coû tent très cher, et la Russie n'a pas "les moyens de s'imposer d'aussi fortes dépenses en pure perte et pour le seul plaisir de faire voyager son infanterie, sa cavalerie et son artillerie. Connaissant sa politique traditionnelle du côté de sa frontière ottomane, on peut supposer que des projets d'action inspirent ces démons trations militaires. Et on annonce de nouveau le prochain départ de l'empereur Guillaume II pour Constantinople. Et, cett9 fois, le voyage paraît devoir être bien tôt un fait accompli. On annonce même que le roi d'Italie, ou, tout au moins, son fils le prince de Naples ira Constantinople avec l'Empe reur, pour bien établir qu'il y a dans ce voyage une intention de démonstration autre que les démonstrations politiques ou courtoises qui accompagnent d'ordinaire ces déplacements im périaux et royaux. On veut, évidemment, que l'on sache Con stantinople, et partout ailleurs en Europe surtout, que si, des événements qui semblent se préparer dans les Balkan^p dSvâit résulter un conflit entre l'Autriche et la Russie, on se rappelerait Berlin et Rome qu'une alliance offensive et défensive lie l'Allemagne et l'Italie envers l'Autriche-Hongrie. Ypres, le 29 Juin 1889. Le Journal J'Y près n'en démord pas le jConseil communal a préféré avantager la Con- corde que de soigner, avant tout, les intérêts de la ville. Et du même coup il cite la ré ponse faite par M. Cornette M. Colaert qu'importent les arrangements conclus par la Concorde avec son sous-locataire, si la viile n'en touche pas moins pour son immeuble une somme annuelle de fr. 1,600 et si ce prix est rémunéra teur. Cette réponse devrait suffire. Nous l'avons amplement démontré. En effet, ce sont de mauvais calculateurs ceux qui visent au-delà. Est toujours dupe de sa gourmandise, qui ne sait modérer son appétit. A quoi bon remplir son verre pleins bords, quand la liqueur, avant d'être bue, doit inévita blement s'épancher au dehors. Nous avons déjà dit tout cela sous de? formes diverses, mais le Journal se bouche les oreilles et nous laisse parler. Pas de pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Non 1er asinus lapidera offendit on n'en peut dire autant de l'avocat d'office de la cause cléricale il est comme dirait Rabelais testu comme cinquante muiles. Trêve donc de démonstrations inutiles et ramenons le Journal la question qu'il s'obstine esquiver avec une habileté dont nous ne sau rions lui laisser tout le bénéfice. Cette question,il la connaît et nous ne cesserons de la renouveler Pourquoi M. Colaert d'abord et le Journal ensuite ne soignent-ils pas mieux les intérêts de la ville en réclamant des Pauvres Claires un loyer qui se rapproche, s'il ne l'égale, de celui payé par la Concorde Nous l'avons déjà dit et nous le ré pétons la fabrique retirant de ses propriétés ce qu'elle en peut retirer n'aurait pas besoin de faire payer pour elle par la ville une partie des frais de restauration de l'église S1 Martin. Pour nous le point vulnérable de tout ce débat, ce n'est pas l'insuffisance du loyer de la Concorde, mais le silence du Journal et la complaisance de M. Colaert l'endroit des religieuses du cloître de S' Martin. En dehors de cela, il n'y a que tristes arguties et fausse manœuvre électorale. Cela ne prendra pas. Nous pourrions nous en tenir là, mais le Jour nal croirait qu'il nous a assommé de son trait final. Or, son trait final est du même bois que le reste, vide l'intérieur et cassant en diable, l'écorce. Nous voulons parler de la délibération du Conseil, qu'il taxe d'illégale, prétendant que le Conseil avait dans la question du bail de la Concorde un intérêt direct personnel. Nous avons demandé où était cet intérêt direct per sonnel; nous avons démontré qu'il n'existait pas et que si on poussait la thèse du Journal dans toutes ses conséquences, il n'y aurait que peu de délibérations qui n'encourussent le même re proche. Évitons donc l'absurde et tenons-nous en ce qui est admissible, pratique et conforme la raison et l'honnêteté. A toutes ces objec tions l'astucieux organe de la sacristie répond en échappant par la tangente. Et pour dernier mot de sa faible argumenta tion, il invoque l'abstention-de M. Bossaert lors du vote de l'art. 68 de la loi communale sur lequel il croit que l'honorable Echevin s'est ap puyé pour motiver cette abstention. Il ne voit pas que l'honorable échevin a tout bonnement tendu un piège la naïveté du Journal et le Journal y donne tête baissée comme un étour- neau. Nous avons déjà dit comment, selon nous, M. Bossaert s'est abstenu et quel sens il faut ajou ter cette façon de couronner une discussion laquelle on avait fait trop d'honneur; et nous avons enfin dit que si M. Bossaert avait sérieuse ment voulu s'abstenir, il n'aurait pas pris une part active la discussion. L'un est en effet le corollaire de l'autre et M. Bossaert connaît trop bien l'art. 68 de la loi communale pour l'enten dre autrement. Aussi quand le Journal nous ren voie l'Université pour étudier l'art. 68, nous sommes tenté de lui retourner le même conseil, mais nous n'en ferons rien, sachant bien qu'il serait peu humain de notre part de pousser les LE PROGRÈS vires acqcirit ecndo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays. 7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89' Marché, aux Herbes. Heures de départ cZ'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4_00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Gomines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 - 2-43 5-20 7-50. Comines-Armentières, 5-30 8-2011-162-439-49 Roulers, 7-45-10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 I.angemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 8-14. Gourlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-162-43 5-20. Gourtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1