\o 53. Jeudi, 49e ANNÉE. 4 Juillet 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. Le libéral bien connu. Jésuites et mouchards. u <G 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fc. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89* Marché aux Herbes. Heures de départ cJ'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 8-20 - 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. C.omines-Armentières, 5-30 8-2011-16—2-43—9-49 Roulers, 7-45—10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende, 7-16 -9-57—12-17 3-56 6-21 8-14. Coudrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-43 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20. Depuis que nous avons appelé l'attention de nos lecteurs sur les faits qui se passent, ou se S réparent, depuis quelque temps dans la région es Balkans, il ne se passe presque pas de jour sans que se produise, de-ci, de-là, quelque fait nouveau justifiant l'intérêt que nous avons sol licité pour ce côté spécial de la politique euro péenne. Nous avons vu par quels liens particuliers ces questions serbe et bulgare se rattachaient, d'une part aux projets de voyage de Guillaume II Constantinople, et, d'autre part, aux mou vements de troupes que le gouvernement russe continue de diriger vers les provinces méridio nales de l'empire. Il est incontestable que, entre Saint-Péters bourg et Vienne, il y a des ferments d'irritation que le moindre incident peut envenimer, et d'autre part, entre Saint-Pétersbourg et Berlin, les relations se tendent d'une façon absolument inquiétante pour les amis du maintien de la paix européenne. Divers faits récents méritent de fixer ce propos l'attention. Il y a d'abord l'insistance évidente que met l'empereur de Russie ne pas rendre 1 empereur d'Allemagne la visite que ce dernier lui a faite presque immédiatement après son avènement au trône. Des démarches réitérées ont été faites par la diplomatie alle mande pour amener le Czar venir Berlin. Il n'y veut pas consentir. A un certain moment, âuand il s'est agi pour lui d'aller en Danemark, a paru disposé s'arrêter Kiel, mais il n'a voulu aucun prix passer par Berlin. Or, la cour de l'empereur d'Allemagne, on est décidé ne recevoir l'empereur de Russie que s'il vient dans la capitale prussienne. Donc, sur ce point, mésentente complète. Et cette mésentente a été poussé si loin de la part de la cour de Russie, que lorsque, récem ment, le czarewitch est allé Stuttgardt, il a traversé la Prusse dans l'incognito le plus ab solu. On ne veut pas se voir c est le préambule d'une rupture. Mais voici qui est plus significatif encore, et qui pourrait bien amener une demande d'expli cation sérieuse de la part du gouvernement allemand. Il y a quelques jours, une délégation d'un régiment de cavalerie russe, composée du colonel, d'un capitaine, d'un lieutenant et d'un sous-lieutenant, a été envoyée Stuttgardt pour féliciter le roi de Wurtemberg l'occasion du vingt-cinquième anniversaire de son avènement. Cette délégation fut invitée un souper donné par les officiers |du régiment wurtembergeois Reine Olga. Et quand le colonel allemand se leva pour boire la santé de l'empereur d'Allemagne, les officiers russes restèrent assis. On leur fffc remarquer qu'on buvait la santé de Guillaume II. Ils répondirent qu'on les avait envoyés Stuttgardt, non pour boire la santé de l'empe reur Guillaume, mais pour féliciter le roi de Wurtemberg. Et comme cette réponse soulevait un terrible scandale, les officiers russes quittèrent la salle du banquet sans vider leurs verres. Ce sont là de petits faits, des incidents isolés, si l'on veut, mais on peut y voir l'indice d'une situation tendue et qui menace de se tendre encore. On parle toujours dans le monde diplomati que, de l'intention qu'aurait le gouvernement autrichien de provoquer la reconnaissance du régime existant en Bulgarie. Nous avons dit que l'on songeait faire prendre par le gouverne ment turc l'initiative des démarches diplomati ques dans ce sens mais le gouvernement turc ne paraît pas disposé se prêter la combinai son projetée. On a remarqué que, pour contrebalancer l'ac tion diplomatique menée la Sublime-Porte, le Czar vient de confier au séraskier, Osman pacha, le grand-cordon de l'Aigle-Blanc. Osman pacha, le défenseur de Plevna et grand maré chal du palais, est très influent auprès du Sul tan. On prétend qu'il penche vers la Russie par rancune pour les autres puissances, qui ont abandonné la Turquie pendant la dernière guerre. Les fêtes de l'anniversaire serbe sont termi nées. Le Roi est parti de Krusevats, accompagné des membres de la régence, au milieu des accla mations sympathiques de la foule. Aucun inci dent fâcheux ne s'est produit. Ypres, le 3 Juillet 1889. On trouvera plus ioin des détails sur la manifestation qui a eu lieu Dimanche Bru xelles pour célébrer la victoire du U Juin et 3ui a définitivement consacré le rétablissement e l'union dans le parti libéral. La presse cléricale, dissimulant tant bien que mal ses mortelles inquiétudes, raconte ses lecteurs que cette manifestation n'a été qu'un lamentable fiasco. C'est dans l'ordre tout le monde s'attendait cela les articles étaient faits d'avance, et d'ailleurs, au point où en sont les choses, un mensonge effronté de plus ou de moins ne coûte guère au parti des jésuites et des mouchards. Seulement nos saints confrères se négligent ils devraient renouveler leurs procédés môme parmi leurs lecteurs, il doit se trouver des gens qui commencent voir la ficelle. Les articles que nous lisons aujourd'hui sont absolument les mêmes que ceux que nous avons lus après les manifestations libérales de 1884. 11 n'y a pas jusqu'au vieux truc du libéral bien connu qui ne soit remis en honneur pour les circonstances. De l'avis général, s'écrie le consciencieux et véridique Journal de Bruxelles, la manifes tation n'a pas été imposante du tout. C'est une manifestation ratée, disait côté de nous un libéral bruxellois bien connu. Yoilà de nombreuses années que ce libéral connu se trouve côté du Journal de Bruxelles et de beaucoup d'autres feuilles tout en Dieu, et s'y trouve juste point les jours de manifes tations libérales pour débiner lesdites mani festations. Le vocabulaire du libéral bien connu ne brille point par la variété toujours il donne son appréciation de la même manière C'est raté, absolument raté. Est-ce que le Journal de Bruxelles et ses sacro-saints confrères ne se décideront pas une bonne fois nous faire connaître ce libéral bien connu dont aucun libéral belge n'a jamais en tendu parler Nous sommes persuadés que l'impression dominante produite dans l'esprit de beaucoup de nos maîtres par l'explosion d'indignation qui a suivi la découverte au scandale de Mons, est un immense étonnement. Vous vous rappelez l'histoire du bonhomme qui, ayant fait gras, sans penser mal, un Vendredi, et un orage s'élevant l'heure de son dîner, s'écriait, tout bouleversé Voilà bien du bruit pour une omelette 1 Telle a dû être aussi leur pensée Voilà bien du bruit pour peu de chose Ce bruit a dû les prendre tout fait au dé pourvu, leur paraître un phénomène inexpli cable, stupéfiant, absolument disproportionné sa cause. D'une part, cette chose si simple, si natu relle, si méritoire même leur sens avoir reçu, d'homme homme, les confidences d'agents secrets de la Sûreté, avoir noté et ap prouvé les projets, conçus si bonne inte/ition, de ces utiles auxiliaires, les avoir encouragés dans l'exercice de leur humble trafic... D'autre part, le soulèvement de l'opinion publique, la marque d'infamie infligée, en pleine Chambre, pour cela. Ces Messieurs n'ont pas dû comprendre. Nous sommes persuadés qu'ils ne comprennent pas encore... 11 y a plus nous croyons que bon nombre des membres de la droite qui les soutiennent, que bon nombre des journalistes cléricaux qui les défendent, les jugent, en conscience, fort innocents et fort dignes d'être soutenus et défendus. LE PROGRÈS vires acquirit eondo. iie-

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1