\o 53. Jeudi,
49e ANNÉE.
4 Juillet 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
Le libéral bien connu.
Jésuites et mouchards.
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<G
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Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00
4-00 6-42 9-05 9-58.
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Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20.
Comines, 5-30 8-20 - 9-58 11-16 2-43 5-20
7-50.
C.omines-Armentières, 5-30 8-2011-16—2-43—9-49
Roulers, 7-45—10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42
Langemarck-Ostende, 7-16 -9-57—12-17 3-56 6-21
8-14.
Coudrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20
7-50.
Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-43 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20.
Depuis que nous avons appelé l'attention de
nos lecteurs sur les faits qui se passent, ou se
S réparent, depuis quelque temps dans la région
es Balkans, il ne se passe presque pas de jour
sans que se produise, de-ci, de-là, quelque fait
nouveau justifiant l'intérêt que nous avons sol
licité pour ce côté spécial de la politique euro
péenne.
Nous avons vu par quels liens particuliers
ces questions serbe et bulgare se rattachaient,
d'une part aux projets de voyage de Guillaume
II Constantinople, et, d'autre part, aux mou
vements de troupes que le gouvernement russe
continue de diriger vers les provinces méridio
nales de l'empire.
Il est incontestable que, entre Saint-Péters
bourg et Vienne, il y a des ferments d'irritation
que le moindre incident peut envenimer, et
d'autre part, entre Saint-Pétersbourg et Berlin,
les relations se tendent d'une façon absolument
inquiétante pour les amis du maintien de la
paix européenne.
Divers faits récents méritent de fixer ce
propos l'attention. Il y a d'abord l'insistance
évidente que met l'empereur de Russie ne pas
rendre 1 empereur d'Allemagne la visite que
ce dernier lui a faite presque immédiatement
après son avènement au trône. Des démarches
réitérées ont été faites par la diplomatie alle
mande pour amener le Czar venir Berlin. Il
n'y veut pas consentir. A un certain moment,
âuand il s'est agi pour lui d'aller en Danemark,
a paru disposé s'arrêter Kiel, mais il n'a
voulu aucun prix passer par Berlin.
Or, la cour de l'empereur d'Allemagne, on
est décidé ne recevoir l'empereur de Russie
que s'il vient dans la capitale prussienne.
Donc, sur ce point, mésentente complète.
Et cette mésentente a été poussé si loin de la
part de la cour de Russie, que lorsque, récem
ment, le czarewitch est allé Stuttgardt, il a
traversé la Prusse dans l'incognito le plus ab
solu. On ne veut pas se voir c est le préambule
d'une rupture.
Mais voici qui est plus significatif encore, et
qui pourrait bien amener une demande d'expli
cation sérieuse de la part du gouvernement
allemand. Il y a quelques jours, une délégation
d'un régiment de cavalerie russe, composée du
colonel, d'un capitaine, d'un lieutenant et d'un
sous-lieutenant, a été envoyée Stuttgardt pour
féliciter le roi de Wurtemberg l'occasion du
vingt-cinquième anniversaire de son avènement.
Cette délégation fut invitée un souper donné
par les officiers |du régiment wurtembergeois
Reine Olga. Et quand le colonel allemand se leva
pour boire la santé de l'empereur d'Allemagne,
les officiers russes restèrent assis. On leur fffc
remarquer qu'on buvait la santé de Guillaume
II. Ils répondirent qu'on les avait envoyés
Stuttgardt, non pour boire la santé de l'empe
reur Guillaume, mais pour féliciter le roi de
Wurtemberg.
Et comme cette réponse soulevait un terrible
scandale, les officiers russes quittèrent la salle
du banquet sans vider leurs verres.
Ce sont là de petits faits, des incidents isolés,
si l'on veut, mais on peut y voir l'indice d'une
situation tendue et qui menace de se tendre
encore.
On parle toujours dans le monde diplomati
que, de l'intention qu'aurait le gouvernement
autrichien de provoquer la reconnaissance du
régime existant en Bulgarie. Nous avons dit que
l'on songeait faire prendre par le gouverne
ment turc l'initiative des démarches diplomati
ques dans ce sens mais le gouvernement turc
ne paraît pas disposé se prêter la combinai
son projetée.
On a remarqué que, pour contrebalancer l'ac
tion diplomatique menée la Sublime-Porte,
le Czar vient de confier au séraskier, Osman
pacha, le grand-cordon de l'Aigle-Blanc. Osman
pacha, le défenseur de Plevna et grand maré
chal du palais, est très influent auprès du Sul
tan. On prétend qu'il penche vers la Russie par
rancune pour les autres puissances, qui ont
abandonné la Turquie pendant la dernière
guerre.
Les fêtes de l'anniversaire serbe sont termi
nées. Le Roi est parti de Krusevats, accompagné
des membres de la régence, au milieu des accla
mations sympathiques de la foule. Aucun inci
dent fâcheux ne s'est produit.
Ypres, le 3 Juillet 1889.
On trouvera plus ioin des détails sur la
manifestation qui a eu lieu Dimanche Bru
xelles pour célébrer la victoire du U Juin et
3ui a définitivement consacré le rétablissement
e l'union dans le parti libéral.
La presse cléricale, dissimulant tant bien que
mal ses mortelles inquiétudes, raconte ses
lecteurs que cette manifestation n'a été qu'un
lamentable fiasco. C'est dans l'ordre tout le
monde s'attendait cela les articles étaient
faits d'avance, et d'ailleurs, au point où en sont
les choses, un mensonge effronté de plus ou de
moins ne coûte guère au parti des jésuites et
des mouchards.
Seulement nos saints confrères se négligent
ils devraient renouveler leurs procédés môme
parmi leurs lecteurs, il doit se trouver des gens
qui commencent voir la ficelle.
Les articles que nous lisons aujourd'hui sont
absolument les mêmes que ceux que nous avons
lus après les manifestations libérales de 1884.
11 n'y a pas jusqu'au vieux truc du libéral bien
connu qui ne soit remis en honneur pour les
circonstances.
De l'avis général, s'écrie le consciencieux
et véridique Journal de Bruxelles, la manifes
tation n'a pas été imposante du tout. C'est une
manifestation ratée, disait côté de nous un
libéral bruxellois bien connu.
Yoilà de nombreuses années que ce libéral
connu se trouve côté du Journal de Bruxelles
et de beaucoup d'autres feuilles tout en Dieu,
et s'y trouve juste point les jours de manifes
tations libérales pour débiner lesdites mani
festations.
Le vocabulaire du libéral bien connu ne brille
point par la variété toujours il donne son
appréciation de la même manière C'est raté,
absolument raté.
Est-ce que le Journal de Bruxelles et ses
sacro-saints confrères ne se décideront pas une
bonne fois nous faire connaître ce libéral bien
connu dont aucun libéral belge n'a jamais en
tendu parler
Nous sommes persuadés que l'impression
dominante produite dans l'esprit de beaucoup
de nos maîtres par l'explosion d'indignation
qui a suivi la découverte au scandale de Mons,
est un immense étonnement.
Vous vous rappelez l'histoire du bonhomme
qui, ayant fait gras, sans penser mal, un
Vendredi, et un orage s'élevant l'heure de
son dîner, s'écriait, tout bouleversé
Voilà bien du bruit pour une omelette 1
Telle a dû être aussi leur pensée
Voilà bien du bruit pour peu de chose
Ce bruit a dû les prendre tout fait au dé
pourvu, leur paraître un phénomène inexpli
cable, stupéfiant, absolument disproportionné
sa cause.
D'une part, cette chose si simple, si natu
relle, si méritoire même leur sens avoir
reçu, d'homme homme, les confidences
d'agents secrets de la Sûreté, avoir noté et ap
prouvé les projets, conçus si bonne inte/ition,
de ces utiles auxiliaires, les avoir encouragés
dans l'exercice de leur humble trafic...
D'autre part, le soulèvement de l'opinion
publique, la marque d'infamie infligée, en
pleine Chambre, pour cela.
Ces Messieurs n'ont pas dû comprendre. Nous
sommes persuadés qu'ils ne comprennent pas
encore...
11 y a plus nous croyons que bon nombre
des membres de la droite qui les soutiennent,
que bon nombre des journalistes cléricaux qui
les défendent, les jugent, en conscience, fort
innocents et fort dignes d'être soutenus et
défendus.
LE PROGRÈS
vires acquirit eondo.
iie-