Aménités. Nouvelles locales. AVIS. Bibliographie. Nouvelles diverses. pot cassé un peu plus tard. Cela ferait rire le pieux Journal, mais cela ferait mal, très mal l'affaire de la ville. Ce n'est pas l'école des Langrandistes qu'elle ira prendre des leçons de gestion financière et nous l'approuvons fort. Voici, pour l'édification du Journal, sous qtielle forme, un poète français traduit en vers ce que nous nous escrimons depuis trois se maines de démontrer en prose bourgeoise Plutôt que de courir après l'Est Orégon, Mieux vaut cent mille fois une solide rente; L'un n'estque faux or, pour la brebis qu'on tond, L'autre est du pur métal qu'à juste titre on vante En administration comme en bourse, arrière les lanceurs d'affaires. M. Paul de Cassagnac, polémiquant dans son journal l'A uloritè avec l'Estafette, organe de M. Jules Ferry, écrivait il y a quelques jours Le lendemain, l'Estafette répondait en ces termes l'excellent Paul Aujourd'hui, la Bataille, organe de M. Lissa garay, intervient dans la petite fêle et décoche au matamore de Y Autorité l'entrefilet que voici Dans d'autres articles, M. Lissagaray traite M Paul de Cassagnac de sacripant, d'affreux drôle et de dernier des lâches. On sait que Lissagaray et Cassagnac sont cousins. On se rappelle probablement qu'ils se sont battus en duel il y a une vingtaine d'an nées: le combat fut long et acharné Lissaga ray, blessé deux fois et tout couvert de sang, voulait tout prix continuer la lutte il fallut l'énergique intervention des témoins pour l'em pêcher de croiser de nouveau le fer avec son adversaire. A propos de ce grand émoi de Dimanche que signale avec fracas le Journal d'Fpres, quelques petites rectifications nous semblent opportunes. Si le Journal d'Fpres n'avait pas, selon sa louable habitude, dénaturé les faits pour les exposer sa façon, nous n'aurions pas riposté son arti cle, car nous sommes les premiers blâmer les scènes de désordre, d'où qu'elles viennent. Mais, dans le cas présent, il y a des torts des deux côtés, du côté des bourgeois mêlés au grabuge, comme du côté des officiers. Notre mordant confrère fait trop bon marché des torts de ses amis alors qu'il aggrave par trop jésuitiquement les torts des autres. C'est ce qu il importe de re lever. Peu de temps avant la scène de Dimanche,une autre scène s'était passée rue de Lille. Un soir, quelques officiers causant ou discutant assez bruyamment passaient par la rue de Lille pour rentrer chez eux. Quand ils furent arrivés la hauteur du magasin de M. B..., celui-ci ouvrit brusquement sa fenêtre et les somma grossière ment de cesser tout bruit, criant que c'était dégoûtantetc. Ces aménités ne plurent pas beaucoup MM. les officiers. Cela se comprend de reste. Tout en ayant chez lui une personne de sa famille indisposée,M. B... pouvait s'exprimer poliment. M. B... préféra espionner les faits et gestes de MM. les officiers, et, dès le lendemain, aller faire son rapport M. le commandant de l'Ecole, en citant les noms. Or, Dimanche soir, quatre ou cinq officiers rencontrèrent ce même M. B... la Grand'Place. L'un d'eux le traita de mouchard et de Pourbaix. Si cette vive sortie ne se justifie pas, tout au moins l'emploi des épi- thètes s'explique. Alors commença le boucan,pour employer l'ex pression de notre gracieux confrère. Deux autres officiers se joignirent leurs camarades. Ces derniers venus n'avaient pris aucune part la scène du début. Or, c'est précisément l'un d'eux qui entendant dire-derrière lui Rongeurs du gouvernement; oui, c'est nous qui vous payons, etc. sse retourna et reçut sur la tête un maître coup de canne qui l'assomma. L'agresseur, un sieur Code, qui du reste avait déjà bousculé différentes reprises un autre officier, s'enfuit toutes jambes. Si pendant toute cette échauf- fourée, des sabres ont été mis au clair, c'est seulement ce moment, c'est dire au moment où le lieutenant M est tombé. Le Journal d'Fpres dit que l'officier qui a reçu le coup avait empoigné le pékin. Cela n'est pas. D'ailleurs, si Code avait été empoigné, il n'aurait pas eu la liberté de ses mouvements et il n'aurait jamais su porter un coup de bâton assez violent pour assommer un hoigmç. JL faut toute la mauvaise foi du Journal d'Fpres pour soutenir que Code a asséné ce coup de canne pour se dégager C'est ridicule Le bâtonniste sera poursuivi et il ne l'aura pas volé. Ce qu'il y a de curieux, c'est la rage du petit roquet d'Fpres contre la police. Le roquet a dû éprouver une terrible peur pour être si fort en colère longtemps après les dangers qu'il a cou rus Ecoutez-moi cela La police aurait dû ap pliquer aux officiers la loi sur l'ivresse publique! Elle aurait dû faire évacuer le café où les offi ciers avaient transporté leur camarade blessé Et patati Et patata D'abord aucun officier n'était pris de boisson de façon ce qu'on pût lui faire application de la loi-met. C'est, du reste, un officier qui est allé lui-même avertir la police. Ensuite, le fonctionnaire de la police qui est entré au café a agi très correctement. Il a fait baisser les stores et a pris part un des officiers pour l'engager calmer ses camarades et les faire rentrer chez eux. Son intervention a été suivie d'effet, car 11 heures tout le monde était parti. Si le petit Monsieur du Journal a peur de s'être attiré bien des haines la suite de ses in vectives contre la police et contre Messieurs les officiers, il peut se rassurer. Des haines Maître Crac se prend trop au sérieux. Conclusion Ici de nouveau, comme dans un cas précédent, on découvre, en cherchant bien, la main d'un de ces sémillants frères B... delà rue de Lille. II3 vont bien ces Bachi-Bouzoucks du parti clérical Yprois. Nous apprenons avec plaisir qu'à la suite des brillants succès remportés en France et tout récemment encore Calais par la Philharmonie de Poperinghe, notre compatriote, M. Eugène VanElslande, l'habile directeur de cette excel lente phalange, vient d'être nommé membre d'honneur de l'Institut populaire de France. Nous offrons M. Yan Elslande, nos plus sin cères et nos plus cordiales félicitations. Le seul nom belge que nous trouvions sur la liste des acquisitions faites au salon de Paris par le Gouvernement français est celui deMlle Louise De Hem, dont on a acheté l'« Ostensoir. Nous sommes heureux de constater ce succès de la vaillante artiste dont nous avons toujours hautement reconnu le talent aussi réel que pré coce. Le journal olliciel de M. Jules Ferry éprouve le besoin de m'injurier grossièrement. J'ai l'honneur de prévenir son rédacteur anonyme que s'il continue, ce n'est pas lui, que je ne connais pas et que je ne désire pas connaître, que je m'adresserai, mais bien son patron lui-môme. Et dans ce cas, je promets M. Jules Ferry la plus belle paire de gifles qu'il aura jamais reçues. Admirez le personnage. Depuis vingt ans, M. de Cas sagnac n'a pas écrit une ligne, pas un mot qui n'ait été un brutal outrage contre les hommes les plus rccomman- dables, les plus respectés du parti républicain. Il n'a rien épargné, ni la vie privée, ni la vieillesse, ni l'honneur. Il est de ceux qui ont avili la presse aux ignominies de la langue du bagne. Nous ne parions pas cette langue- Mais les insolences de M. de Cassagnac nous lassent la fin. Nous lui avons appliqué une épithète que naguère il appliquait lui-même aux boulangistcs. Et que dit l'individu Qu'il ira se porter des voies de fait sur M. Jules Ferry. A ce trait, nous reconnaissons la vaillance du gentil homme qui ne se bat pas avec M. Lissagaray, mais qui cherche des adversaires étrangers la science des salles d'armes, et dont il espère n'avoir rien craindre. Eh! bien, M. Jules Ferry, dont nous défendons les doc trines, mais qui n'éerit pas nos articles, est infiniment au-dessus des violences et des menaces de M. de Cassa gnac. Nous ne sommes point des rédacteurs anonymes. Il v a ici des noms que l'on connaît et des hommes très ré solus apprendre M. de Cassagnac que le temps des injures gratuites est passé. Et si M. de Cassagnac croit nous intimider par ses ro domontades, il se trompe. A bon entendeur, salut Fracassagnac roule ses yeux d'effrayante façon et se donne des airs belliqueux qui lui vont comme un lièvre. Il menace un de ses collègues de la Chambre, qui inspire un journal où on l'attaque, de lui flanquer des gifles. Fracassagnac, qui nous n'avons cessé de distribuer des horions, des fessées et des coups de pied dans l'endroit où il place son honneur, cherche sans doute placer les éco nomies qu'il a pu faire. Mais, puisqu'il est si belliqueux, pourquoi au lieu de s'adresser un homme paisible, ne vient-il pas la Bataille C'est qu'il sait bien qu'il trouverait qui parler, el qu'une menace de ce genre lui aurait déjà valu non pas une paire de gifles, car on se salirait les mains sa face de nègre mal savonnée, mais la plus merveilleuse volée de coups de bâton qui ail jamais été appliquée sur des épaules de bois d'ébène. Crachagnac parle de calottes, De gifles, de coups de soulier. Mais devant ses fonds de culottes 11 met ses mains en bouclier. Bous prions nos amis d'engager leurs connaissan ces qui ne figurent pas sur les listes électorales et qui y ont droit, se faire inscrire avant le P Août. commissaire de police. La démission offerte par M. Seys, de ses fonctions de commissaire de police de la commune de Langemarck, est ac ceptée. -g- ÇXH s Le comte de Chambrun. Ses Etudes politiques et littéraires. Le grand et cher maître, vous le savez, volontiers se réserve et se dissimule lorsqu'on le joue, mais vers le dénouement et la mort d'Ophêiie, il est arrivé et s'est assis sur le canapé dans le petit salon de votre loge. Même pour un aveugle, cette tête était belle et augus te de la joie la fois contenue, réservée et vive cependant, quelque reste d'émotion, de lutte, comme une vague inquiétude qui avait été con duite jusqu'à quelque lassitude. Lorsque j'y réfléchis et que je recueille mes souvenirs, c'est sans doute la plus haute apparition d'artiste et de génie en action dont j'aie été témoin. J'ai serré les mains de plus d'un orateur politique auquel nous faisions une ovation mais la poli tique comporte toujours quelque bataille où il y a des vainqueurs et des vaincus, quelquo mêlée ardente et confuse. Dans le sanctuaire au con traire, et dans la chaire sacrée ou même profane, il se mêle un respect, des égards qui se rappro chent presque de la contrainte. Dans ce doux, aimable et gracieux domaine de l'esthétique, toutes choses s'apaisent, s'unissent et se conci lient. Oui, ma vision d'hier, dans ma longue vie, été toute particulière, dédiée, unique. Hier au soir j'ai vu, ce matin, je sais. J'évoque Beethoven sur son grabat, il écrit la neuvième symphonie Bach, son orgue, compose la Passion selon saint Mathieu Michel-Ange pose la clef de voûte au dôme de Saint-Pierre, et il dit en pensant au Panthéon d'Agrippa: Je l'ai placé dans les airs Raphaël achève la Madone du Grand-Duc, il s'agenouille et l'adore Homère chante, aux portes Scées, les adieux d'Hector et d'Androma- que David, sur sa harpe d'or, gémit et pleure Miserere mei, Domine. Le Mercredi 8 Mai 1889, vers minuit, j'ai contemplé, j'ai connu toutes les souffrances et toutes les joies du créateur. M. MElEll, dentiste de Courtrai, a l'honneur d'infoF- j mer l'honorable public et sa nombreuse clientèle que son cabinet dentaire est transféré chez M,n< veuve Van Kemmel, Grand'Place, o,Ypres,où il seraà consulter tous les Same dis, comme d'habitude, de 9 heures du matin, 2 heures de relevée. V.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 2