Nouvelles locales.
AVIS.
Nouvelles diverses.
Petite scène observée ces jours derniers dans
la gare de Poperinghe
Un ouvrier prend au guichet un coupon pour
Gand et donne en payement différentes pièces
parmi lesquelles un franc l'effigie du pape.
L'employé repousse cette pièce en disant
Nous ne pouvons pas accepter ça.
L'ouvrier se fouille mais il ne parvient pas
réunir la somme nécessaire.
Que faire? Notre homme eut un trait de
génie. Apercevant deux pas un curé qui se
promène son bréviaire sous le bras, il s'appro
che de lui et, montrant le franc
C'est-y bonça
Sans doute, mon ami.
Eh bien on me le refuseau guichet, et je
n'en ai pas d'autre sur moi. Voulez-vous me
l'échanger
Je n'ai pas de monnaie, fit le prêtre en se
plongeant dans la lecture de son livre d'heures.
Un voyageur, qui avait entendu la conversa
tion, tira l'ouvrier d'embarras. 11 était temps,
car le train allait partir.
La morale de l'histoire, c'est que le pape est
plus démonétisé auprès des religieux qu'auprès
des laïques.
Les travaux du tram Ypres-Furnes touchent
leur fin. Les dernières informations nous per
mettent d'espérer que la ligne sera mise en ex
ploitation dmquinze au vingt de ce mois. Il y
aura six départs et six arrivées et des coupons
aller et retour, valables pour un jour. Le prix
des places sera calculé raison de six centimes
et demi en seconde et huit centimes en première,
par kilomètre. Le crochet par Loo ne sera pas
compris dans le prix de parcours d'Ypres
Furnes.
Toujours propos du grand émoi de Dimanche
passé huit jours, nous recevons une longue tar
tine d'un Monsieur que nous avions modeste
ment appelé M. B...., mais qui tient faire
savoir au public que nous voulions parler de M.
Emile Baus. Oyez lecteurs
Monsieur I'Editeur,
Emile BAUS.
Vous avez voulu de la publicité, Monsieur
Emile Baus Très bien
Avant tout, Monsieur, ne nous faites pas dire
ce que nous ne disons pas. Nous ne vous avons
pas traité d' espion. Nous avons dit qu'un
soir vous aviez espionné les faits et gestes des
officiers. Ce n'est pas la même chose. Voulez-
vous que nous disions épié ou surveillé
Il n'en est pas moins vrai que le fait existe et
votre maladroite épître le confirme. Ce n'est
même pas pour le motif que nous pensions que
vous avez epié les démarches des officiers, c'est
sans nécessité, c'est sans intérêt, puisque, com
me vous dites, vous n'avez été troublé qu'au
moment du passage des officiers rue de Lille.
Tous ces faits que vous croyez devoir citer et
qui se seraient passés (vous nous permettrez de
douter de leur exactitude vous n'étiez pas
chargé de dresser procès-verbal) qui se seraient
passes, disons-nous, rue du Lombard, en quoi
tout cela vous regardait-il Demandez un peu,
Monsieur Emile Baus, vos amis les étudiants
ou ex-étudiants de Louvain comment ils auraient
désigné celui qui, sans motif, aurait été dénon
cer leurs fredaines au "Recteur. Qu'on se plaigne
ou qu'on se fâche quand des sonnettes sont arra
chées, quand on subit un dommage Soit Mais
poursuivre impitoyablement le3 faits et gestes
de ceux qui ont momentanément troublé votre som
meil,rester la fenêtre,ou ailleurs, une première
demi-heure pour voir et retenir ce qu ils font,
rester encore une autre demi-heure pour savoir
où ils sont entrés et quand ils sortiront, c'est
trop fort
Plus tard, Monsieur Emile Baus, (c'est vous
qui nous le racontez niaisement) vous passez par
la place et vous trouvez le moyen de savoir que
dans une maison bourgeoise des officiers veulent
se faire servir du Champagne. L'un d'eux sort
et vous traite de mouchard Evidemment tous
les torts sont de son côté. C'est clair C'est aussi
clair que deux et deux font cinq
En vérité, Monsieur Emile Baus, il est heu
reux que la généralité des Yprois ne vous res
semblât pas, car vous rendriez toutes relations
entre bourgeois et officiers impossibles.
Une idée nous engagerons Messieurs les offi
ciers fréquenter votre Cercle, aller sabler le
Champagne au K.K., vous serez peut-être plus
indulgent.
En résumé, Emile, il vous a pris subitement
une velléité épistolaire. Vous auriez mieux fait
de la calmer et de vous en référer la plume de
Tolède de Maître Crac.
Hier soir, grande animation en ville. MM. les
officiers de lTScole d'Equitation ont fait une ma
nifestation spontanée en l'honneur de leur ca
marade M. Bocquet.
On sait que l'ordonnance de cet officier n'avait
trouvé rien de mieux que de prendre la poudre
d'escampette avec la monture de son maître.
Après bien des recherches, M. Bocquet par
vint retrouver son cheval aux environs de
Dunkerque.
A cette occasion, une quarantaine d'officiers
du cours sont allés, Vlamertinghe, attendre
l'arrivée de leur collègue qui ramenait son che
val tout enrubané de Dunkerque.
Leur retour en ville a été une véritable entrée
triomphale et partout sur leur passage on n'en
tendait que des hourras.
Nous avons remarqué qu'on a commencé, hier
matin, le placement du kiosque la Grand-
Place.
Mardi soir, vers onze heures, une ferme située
sur le territoire de Dickebusch et appartenant
M. J. Capron, propriétaire, Ypres, a été incen
diée par la foudre.
Les bâtiments ont été complètement détruits
Ïilusieurs vaches et deux chevaux ont péri dans
es flammes.
Ce qu'il y a de plus triste, un enfant âgé de
huit neuf an3, n'a pu être sauvé le lendemain
on l'a trouvé entièrement carbonisé.
M. ME1ER, dentiste de Courtrai, a l'honneur d'infor
mer l'honorable public et sa nombreuse clientèle que son
cabinet dentaire est transféré chez M™' veuve Van Kemmel,
Grand'I'Iace, 5, Ypres, où il sera consulter tous les Same
dis, comme d'habitude, de 9 heures du malin, 2 heures
de relevée.
HOUBLONS.
Les dernières nouvelles d'Alost indiquent que
l'aspect général des houblonnières n'est pas
très satisfaisant. La croissance est devenue meil
leure, mais la vermine n'a pas encore entière
ment disparu. On constate également que les
plantes sont chétives et inégales.
Le marché anglais est calme avec peu d'affai
res.
D'Allemagne, les avis sont contradictoires
toutefois, ceux favorables dominent.
De Saaz, on écrit que les dernières pluies
d'orage ont fait beaucoup de bien et que la situ
ation dans son ensemble est satisfaisante.
La récolte sur pied persiste progresser favo
rablement; bonne partie de la vermine encore
existante a disparu pendant la dernière huitaine.
Nous prions nos amis d'engager leurs connaissan
ces qui ne figurent pas sur les listes électorales et
qui y ont droit, se faire inscrire avant le V Août.
A Monsieur Lambin, Editeur du Journal Le Progrés
Ypres.
Vous publiez dans le numéro de votre journal du 7
Juillet dernier un article commençant par ces mots A
propos de ce grand émoi de Dimanche....,» article dans
lequel je suis suffisamment désigné pour pouvoir exer
cer mon droit légal de réponse.
11 s'agit des scènes de désordre, comme vous dites
vous-même, qui ont eu lieu Dimanche dernier la Grand'-
Place.
Vous y exposez les faits, ceux de ce jour comme ceux
antérieurs qui les ont amenés, sous un jour tellement
faux et si attentatoire mon honneur que je me vois obligé
d'y apporter, pour employer encore vos propres termes,
quelques petites rectifications.
Vos lecteurs seront ainsi même de juger si je mérite
les épithètes de mouchard et de Pourbaix que
vous désapprouvez chez les officiers, mais que vous rem
placez très charitablement, pour votre compte, par celle
de espion.
Voici les faits.
Le Dimanche, 2 Juin, 3 1/2 heures du matin, des of
ficiers de l'Ecole d'Equitation passaient rue de Lille en
discutant si bruyamment qu'ils réveillaient presque
tous les habitants sur leur passage. Je fus de ce nombre et
c'est ce qui me permet de vous raconter fidèlement ce qui
s'est passé après. Peut-être cette relation consciencieuse
des faits sera-t-clle bien venue de MM. les officiers eux-
mêmes, héros de cette histoire, car ils étaient arrivés ce
moment psychologique où les faits, après quelques heures
de sommeil", prennent des aspects fantastiques, s'ils ne
sont pas totalement oubliés.
Donc t arrivés la hauteur du magasin de M. B...»,
les officiers prirent la rue du Lombard et s'arrêtèrent de
vant un établissement public, malheureusement ou heu
reusement fermé. N'ayant pas réussi se faire ouvrir,
malgré les coups de sabre violents donnés contre la porte,
ils défirent un volet, ouvrirent la fenêtre et firent passer
l'un des leurs dans la place en le poussant par les jambes.
Mais celui-ci, ne trouvant sans doute point d'issue, en
jamba de nouveau la fenêtre et rejoignit ses camarades
restés dehors.
A ce moment-là un ouvrier, se rendant la pêche,
passa devant la rue du Lombard et, entendant du bruit,
s'arrêta pour regarder.
Aussitôt l'un des officiers, prenant le sabre d'un de ses
camarades, courut vers le bourgeois et, comme celui-ci ne
partait sans doute pas assez vile son gré, il le menaça
de son arme.
Jusqu'alors j'étais resté simple spectateur de toute cette
scène. Mais c'en était trop la fin. Ne pouvant plus me
contenir devant une conduite aussi inqualifiable, j'ouvris
la fenêtre et je criai textuellement Ah c'est comme
cela que vous traitez les bourgeois. Eh bien moi je vous
connais et c'est avec moi que vous aurez affaire. Je ferai
mon rapport qui de droit. Il était déjà 4 heures du
malin, c'est dire que le tumulte durait déjà depuis une
demi-heure. Les tenanciers de rétablissement en question
finirent cependant par ouvrir et les officiers, après être
restés boire pendant une autre demi-heure, se retirèrent
enfin, non sans donner force coups de sabre contre les
portes et volets des voisins.
Le lendemain, en effet, j'allais exposer les faits M. le
Commandant de l'Ecole. Je voulais en finir avec ces scè
nes nocturnes qui se représentaient trop lréquemment
depuis quelque temps et dont la dernière surtout m'avait
déplu par ce que nous avions précisément alors une sœur
administrée la veille et donc (sic) l'état restait extrême
ment grave.
J'ai porté plainte, mais en des termes que je trouve trop
modérés aujourd'hui quand je pense la façon dont ces
MM. les officiers m'en ont récompensé. J'ai prié M. le
Commandant de l'Ecole de ne point punir les coupables
égarés sans doute par un moment de folie. Et de fait au
cun d'eux, m'assure-l-on, ne s'est vu infliger aucune
peine. Je lui ai demandé seulement qu'il voulût bien
s'employer pour empêcher le renouvellement de ces seènes
absolument désagréables.
Voilà, Monsieur l'Editeur, les faits tels qu'ils se sont
passés. J'ai voulu les faire connaître dans toute leur vérité
pour permettre vos lecteurs de juger en connaissance de
cause.
Je n'ai pas m'occuper des faits qui se sont passés Di-
mauche il y a huit jours. Je n'y ai joué, en effet, qu'un
rôle tout passif. Je me rendais paisiblement mon cercle
quand deux officiers, qui dans une maison bourgeoise,
voulaient absolument se faire servir du Champagne, m'a
perçurent. L'un d'eux me suivit et se mit m'insulter de la
façon la plus grossière. L'état dans lequel il se trouvait
ne m'a pas même donné le goût de lui répondre. Je me
suis tenu l'écart. Je ne me suis point mêlé aux attroupe
ments qui se sont formés après. Et s'il y a eu un coup
donné, ce n'est assurément pas moi qui en suis l'auteur
ni l'instigateur. Je puis vous assurer, au contraire, que, si
mes frères n'avaient pas tout fait pour calmer la foule,
celle-ci, exaspérée, eût fait un mauvais parti mon agres
seur. D'ailleurs, des témoins assez nombreux ont pu ap
précier notre conduite et la leur.
Je me borne ces quelques observations. Elles suffiront
faire justice auprès de vos lecteurs des insinuations et
des injures contenues dans l'article du 7 Juillet.
Agréez, Monsieur l'Editeur, l'assurance de ma considé
ration.
Ypres, le 8 Juillet 1889.
Manifestation spontanée.
Incendie occasionné par la foudre.
Alost, 6 Juillet. Marques syndicales 1888
houblon ordinaire fr. 30 32, primé fr. 40 sur
livraison houblon de 1889 ordinaire fr. 55, 8
marques ordinaires avec marque de la ville seu
lement fr. 20, sur livraison fr. 47.