Avis. IV0 56. Dimanche, 49e ANNÉE 14 Juillet 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Buveurs de sang. Les ruines scolaires. Nouvelles locales. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89. Marphé aux Herbes. Heures de départ d'Ypres pour Poperinglie, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. Comines-Armentières, 5-30 8-2011-16—2-43—9-49 Uoulers, 7-45 10-45.- 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 8-14. Courtrai, 5-30 8-20 - 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-43 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20. Ypres, le 13 Juillet 1889. Que nous sommes loin de ce beau temps où M. Pierre Dedecker, alors ministre catholique, exprima la crainte, en plein parlement, que les tendances de son pârti ne favorisassent l'arrivée d'une génération de crétins. Ce sentiment, cette crainte patriotique ne datent pas d'une époque très reculée et déjà nous sommes arrivés cette malheureuse posi tion. La prédiction s'est réalisée la lettre. Le crétinisme se trouve actuellement par tout. Depuis les ministères jusque dans les plus petites communes, on trouve partout la dégra dation, l'avilissement des caractères. En effet, nous voyons des ministres, ayant eu toute la vie des convictions libérales, abais ser leur dignité d homme public pour exécuter en plats valets les ordres des évêques, qui les ont amenés au pouvoir. Ce qui gênait le plus ces derniers, c'était renseignement officiel, donné d'une manière sérieuse. Par un bout de loi, ils se sont empressés de le détruire dans le seul but de faire régner l'ignorance, les ténè bres. Pareille situation favorise admirablement la superstition et le fanatisme. C'est aujourd'hui le règne de (hypocrisie et du jésuitisme qui mène au crétinisme. L'exem ple vient d'en haut et est suivi jusqu'en bas. Ainsi M. Beernaert, lors de sa récente visite Tongres. s'est rendu l'église en portant osten siblement un missel la main pour y entendre la messe. On exige le mouvement des lèvres, on ne s'inquiète pas du cœur. Les débats parlementaires, où il faudrait chercher des leçons d'honnêteté, do sincérité politiques, sont devenus une école de jésuitis me. Aux interpellations, aux demandes de nos amis on répond par l'hypothèse, on cache la vérité en dénaturant les laits, ou bien la majo rité servile clôture inopinément les débats pour que la lumière n'arrive pas jusqu'au peuple. Au point de vue de la publicité, le mal est plus grand encore. Les feuilles cléricales la solde des caisses diocésaines, rédigées pour les neuf dixièmes par le clergé, renforcent cet état d'hypocrisie en cachant la vérité et en évitant les polémi ques sérieuses. On présente tous les événements qui se passent dans le pays et l'étranger sous un faux jour. Contre cette situation lamentable les jour naux libéraux ne peuvent réagir avec succès, y porter remède par la raison bien simple, que dans notre Flandre sur cent familles il y en a nonante où la vérité en peut avoir accès. Les choses en sont arrivées ce point que ces familles n'osent non s'abonner, mais seulement lire les journaux libéraux de crainte d'encourir les foudres de l'église, c'est-à-dire d'être en butte aux persécutions d'un curé ou d'un vicaire. Ces craintes sont déjà si bien enraci nées que le gros du peuple se soumet passive ment aux ordres qu'il reçoit de l'église. Déjà nos proverbes, oui expriment l'esprit et les tendances de toutes les époques, se sont en richis d'une nouvelle expression. Quand aujourd'hui on veut cacher sa pensée, faire croire le contraire de ce qu'on pense, en un mot, faire l'hypocrite, le jésuite, on dit tout bonnement qu'on est politique. Tromper, c'est être politique! En cette matière tout est per mis. Voilà où l'on a conduit le peuple 1 Si cette situation doit continuer, nous attein drons ce degré de crétinisalion que nous n'aurons plus rien envier la république de l'Equateur, où tout se fait ostensiblement, publiquement avec l'approbatur du clergé. Il est plus que temps que la réaction se fasse et que l'opinion libérale sache rendre la dignité cette race flamande, jadis si chevaleresque par le caractèreet aujourd'hui descendue si bas. La première lâche quand nous arriverons au pouvoir devra être de donner le pain quotidien de l'instruction au peuple et de confiner les prétentions du clergé dans l'église, d'où il n'aurait jamais dû sortir. X. Il parait que sous le ministère libéral, les cultivateurs étaient saignés au profit des in- stituleurs et des institutrices sans élèves. C'est du moins ce qu'assure un organe catho lique ce doit donc être vrai. Quelle révélation Jamais nous n'avions entendu dire que les instituteurs et les institutrices sans élèves buvaient du sang de cultivateur. Aucun journal clérical, jusqu'aujourd'hui, n'avait fait connaî tre au public cette chose étonnante. Mais voilà enfin dévoilé ce secret plein d hor reur. Une observation cependant Depuis 1884, les cultivateurs ne sont plus saignés au profit des cannibales sans élèves. Comment se fait-il alors que leur situation ne se soit pas amé liorée Que de choses terribles celte presse cléricale découvre contre le pouvoir libéral Et quelle grandeur dans ce sacerdoce C'est beau I Le correspondant bruxellois du Journal de Liège annonce que le Gouvernement médite de nouvelles coupes sombres dans les établisse ments d'enseignement public. Cette fois, c'est le collège de Dinant qui se rait condamné. Il offusque un établissement du clergé, donc il faut le condamner. Le procédé est le même. On exerce une violente pression sur les familles afin de les empêcher de fréquenter un établis sement laïque Puis, lorsqu'on est parvenu dépeupler celui-ci, l'on interpelle le ministre pour lui faire observer que le collège coûte cher eu égard au nombre des élèves, et le mi nistre s'incline. Nous ne sommes pas encore au bout de ces hécatombes. Pendant toutes les grandes crises politiques, le souverain appelle au Palais les chefs de groupe en commençant par ceux de la majo rité. L'audience accordée au député d'Alost a duré cinq quarts d heure, ce qui prouve une conversation approfondie. Attendons-nous apprendre que des anciens ministres, députés de la gauche, ont eu l'honneur d'être appelés en consultation par le Roi. Le cabinet, malgré sa jactance, est donc bien malade. Les récentes élections communales de Lae- ken, dont les résultats sont contestées, comme on sait, ont été validées avant-hier par la Dé- putation permanente. ">.«e>aon< L'École d'Équitation a reçu Jeudi la visite de deux officiers de l'armée japonaise, le colonel de cavalerie Hirassa et le capitaine Souguinohara. Ces Messieurs étaient accompagnés du major Jacquet de Perrigny, attaché au ministère de la guerre.-' Arrivés le matin, ils sont partis le jour même, regrettant que les projets arrêtés par le chef de leur mission ne leur aient point permis de pro longer leur séjour ici. Le colonel Hirassa que le capitaine Souguino hara, détaché notre école de tir d'infanterie de Beverloo, accompagnait en qualité d'interprète, fait partie d'une mission de dix personnages, diplomates, ingénieurs, officiers qui parcourront l'Europe pendant un an afin d'étudier les procé dés d'instruction en usage dans tous les établis sements qu'ils visiteront, et de décider où ils pourront envoyer ensuite un certain nombre de jeunes japonais appelés former, dans un avenir prochain, un noyau de professeurs ou d'instruc teurs pour toutes les catégories de services publics. LE PROGRÈS vires acqdirit eonuo. Nous prions nos amis d'engager leurs connaissan ces qui ne figurent pas sur les listes électorales et qui y ont droit, se faire inscrire avant le Ie Août

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1