N<> 61. Jeudi, 49e ANNÉE. 1' Août 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Au Conseil provincial. Au Sénat. Comptabilité pieuse. '•/a. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQUIRIT EUN1M). Ypres, le 31 Juillet 1889. La session duConseil provincial de la Flandre Occidentale s'est passée sans grand bruit et nous ne voyons pas bien d'où serait sorti le bruit. Une majorité qui fait absolument tout ce qu'elle veut, ce n'est guère pour faire du fracas, et quand on discute pendant plusieurs séances comment se taillent, se plantent, croissent et décroissent les canadas, c'est là un sujet idyl lique digne des agronomes distingués qui siè gent au chef-lieu de la Province et qui laisse leur sang dans le calme nécessaire la bonne conservation de leur chère santé, mais ce n'est pas sur ce terrain que se rencontrent les Mon- taigu et les Capulet. Après cela on aborde la question d'intérêt supérieur concernant les chiens. Comment faut- il atteler l'ami de l'homme faut-il avoir pour lui la tendresse d'un bon père de famille et quand, par hasard, il est appelé rendre son bienfaiteur et maître quelque service entre deux brancards, ne convient-il pas, au nom de l'humanité dont la bonté s'étend sur toute la nature, que ce service soit strictement mesuré aux forces de Baron ou d'Azor Ce ne serait pas même de trop, en toutes circonstances, de bourreler les traits de l'équipage de bonne ouate afin de proléger contre leurs morsures les flancs délicats de ces bonnes bêtes, qui en somme ne sont pas des bêtes de somme. Quatre ou cinq séances ne sont pas de trop pour trai ter cette question sociale d'où dépend l'avenir de l'humanité. Aussi les y ont-ils consacrées, nos honorables. C'est ce qui faisait dire la femme de l'un des conseillers qui s'est signalé dans cette joute en faveur de la race canine, {>arlant de son mari Ah qu'est-ce qu'il fait à-bas si longtemps Bruges Voilà cinq jours qu'il parle de chiens et colliers, ne dirait-on pas qu'il a pour les tou-tous une tendresse de vieille fille 1 Quand il est ici, il serait six semai nes sans jeter un regard sur Mylord et, quand par hasard Mylord est trop près de sa botte, ce n'est pas de là que lui vient le morceau de sucre ce pauvre Mylord I Enfin dans un Conseil provincial il faut trai ter de tout. Cependant nous sommes de l'avis de la femme du Conseiller qu'il ne faut pas cinq séances pour décider de la forme du collier d'un chien. Les choses se passent plus expédilivement quand il s'agit de l'enseignement. Mais aussi, il faut bien le dire, cela dépend de la manière dont la question est présentée et par qui elle est présentée. Ainsi mettons qu'il s'agisse de favoriser l'en seignement congréganisle et qu'on réclame un subside pour les écoles de ce genre, vous voyez tout de suite l'accueil que cela recevra. Et pour qui sait profiter des circonstances, il n'y man quera pas. M. Biebuyckest taillé souhait pour cette besogne. 11 propose un subside pour les écoles ménagères, vous savez, les patattescholen, comme les appelait M. Surmont, mais ce sub side il ne le demande qu'au profit des écoles des couvents, les autres, dit-il, les écoles officielles, sont suffisamment pourvues. Ce subside est voté sans la moindre observation, naturelle ment. Mais comment se fait-il qu'on montre main tenant dans le camp clérical tant de sollicitude pour les écoles ménagères alors qu'autre fois on n'avait pour elles que dédain et sarcasmes Les patattescholen 1 sottes écoles ménagères quand elles sont libérales écoles utiles quand elles sont cléricales I Toujours et éternel lement vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà. Avec tout cela l argenl va au couvent et rien pour nos écoles officielles. Merci M. Biebuyck. Nous avons, dans notre dernier numéro, dit qu'il circulait en ville une pétition tendante faire revenir la société d'exploitation du chemin de fer de la Flandre occidentale de son projet de modification du bâtiment de,la station. Cette mémo question a été agitée au sein du Conseil communal, Samedi 27 Juillet. Au Sénat, M. le sénateur Surmont de Volsbergho a interpellé le ministre au sujet de cette transformation qu'on dit prochaine. M. Surmont a porté le débat sur deux points, le tarif des voyageurs et le projet de modifica tion de la station. Sur le premier point il n'a pas été difficile de montrer que la société a une apti tude particulière mettre en pratique, son profit, le précepte donnant donnant mais si cela fait les affaires de la société, cela ne fait pas précisément celles du voyageur. Or, celui-ci compte aussi et il est juste qu'on ne taille pas éternellement dans sa peau comme dans du beurre. Nous sommes les premiers àrespecter les intérêts de3 actionnaires, mais une condition, c'est que les voyageurs, qui sont en définitive la clientèle des actionnaires, voient leurs intérêts eux, respectés l'égal de ceux des premiers. C'est alors que sera pratiqué, en toute équité, le principe du donnant donnant. Quant au second point, le changement de gare, l'explication, provoquée par l'honorable séna teur, laisse beaucoup désirer. M. Surmont n'est pas satisfait de ce que l'on se propose de faire, et il désirerait plus et mieux, comme nous tous, du reste, mais il nous eût été bien agréable de voir l'honorable sénateur pousser plus loin ses inves tigations dans cette affaire. Au fond, la réponse faite par le ministre n'engage pas beaucoup le gouvernement. C'était cependant le moment de demander au chef du département des chemins de fer ce qu'il se proposait de faire, en cas de résistance de la part de la société de la Flandre occidentale, et M. Surmont n'eût pas poussé l'indiscrétion trop loin, s'il s'était enquis de l'é tendue du pouvoir que le gouvernement a le droit d'exercer en cette circonstance. Le ministre doit-il se contenter de quelques chambrettes qu'on ajouterait aux deux extrémités du bâti ment, sous prétexte que dès que le public cesse d'étouffer il est servi souhait, et les termes du contrat conclu entre le gouvernement et la société saufs? Ou bien, l'action du gouvernement s'étend-elle plus loin Une réponse catégorique du ministre n'aurait Sas fait mauvaise figure dans ce débat et le pu- lic eût su quoi s'en tenir. M. Surmont deVolksberghe n'a probablement pas songé, puisqu'il n'en a pas parle, demander au ministre si, éventuellement, c'est-à-dire au cas où le gouvernement est désarmé vis-à-vis de la société dès qu'elle a exécuté son contrat com me un épicier gêné, il rie se sentait pas, de son côté, disposé faire quelque sacrifice Le gou vernement aurait beau dire la ligne de la ne me regarde pas 3, l'état roulant ici la ré- comme Flandre occidentale ponse serait mauvaise, si c'était sa ligne. On prête aussi au ministre ce propos je ne puis agrandir Ypres, sans agrandir d autres sta tions. C'est là encore une échappatoire. On peut parfaitement intervenir Ypres et remettre plus tard, ce qui reste faire ailleurs. On ne fait pas tout la fois et de ce que l'on ne puisse tout faire, il ne s'en suit pas qu'on ne doive rien faire du tout. M. Surmont avait donc compléter son inter pellation et, le faisant, il eut peut-être jeté sur la question le jour défaut duquel tout reste obscur après comme avant. Nous regrettons que le Sénateur de l'arrondissement d'Ypres se soit arrêté en si beau chemin. Chaque année les administrations commu nales de Bruxelles, Gand et autres villes importantes du pays émettent un avis défavo rable sur les comptes des fabriques d'église, en se basant sur ce qu'il leur est impossible, depuis que MM. Woeste et Devolder ont rapporté les instructions élaborées par M. Bara, de contrô ler l'exactitude des recettes et dépenses accusées par les fabriques. La presse cléricale crie chaque fois au scan dale, accusant ces conseils communaux de parti pris et déclarant les curés et leurs fabriciens incapables de dissimuler la vérité. Mais voilà qu'au Conseil provincial de notre Flandre, on vient de produire un document qui en dit long sur la valeur ou plutôt sur la sincérité des protestations cléricales. La fabrique d'église de Mont S'-Amand ayant réclamé un secours pour la restauration du toit de l'église, le gouverneur s'est adressé la Commune, qui a répondu par un refus formel, motivé dans les termes suivants LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89. Marché aux Herbes. Heures de départ d'Ypres pour Poperingbe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 - 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. C.omines-Armentières, 5-30 8-2011-16—2-439-49 Roulers, 7-45—10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 -9-57—12-17 3-56 6-21 -8-14. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-16 2-43 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-43 5-20.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1