Conseil communal (TYpres.
Considérant que la fabrique de l'Eglise de
S'-Amand est dans une situation très pros-
père, et qu'il est visible que dans ses compte
et budget ses revenus sont 1NTENT10N-
NELLEMENT fort diminués et ses dépenses
très fortement exagéréesdans le but de
REDUIRE et de DISSIMULER autant que
possible le boni....
Quand on songe que ce jugement sur la
comptabilité des fabriciens est prononcé par un
conseil communal atteint du cléricalisme le
)lus insensé, il est permis de dire que ces ap-
jréciations justifient et confirment pleinement
es accusations de même nature portées par les
administrations des grandes villes.
La morale de l histoire, c'est que quand les
circonstances obligent des cléricaux faire
connaître publiquement et sincèrement leur
sentiment sur la loyauté des procédés des re
présentants officiels de l'Eglise, ils font le procès
de ceux-ci dans des termes dont la portée
dépasse singulièrement celle des discours les
rilus accablants que des mandataires du parti
ibéral ont prononcés sur cette question.
Se rappelle-t-on le baron de Montefiasco, ce
joyeux personnage d'opérette, qui nous faisait
tant rire il y a une douzaine d'années quand il
s'écriait dans nous ne savons plus quelle scène
dans la Petite Mariée La politique, voyez-
vous, plus ça s'explique, moins ça se com
prend
La politique de Fontanarose-Onésiphore et
des seigneurs sans importance autour de lui
rangés dans la galère ministérielle, ressemble
énormément celle du baron de Montefiasco.
Les feuilles officieuses suent sang et eau
l'expliquer, et au fur et mesure que leurs ex
plications se succèdentc'est le diable pour
comprendre ce qu'elles ont voulu dire.
Et le plus clair, c'est qu'on n'y comprend
rien du tout.
D'après l'un des officieux, les originaux des
documents publiés par la Nouvelle Revue ont
disparu des cartons ministériels.
D'après un autre officieux, ils y sont encore,
sauf un qu'on n'avait pu retrouver dans le
premier moment.
Ce document qui faisait l'école buissonnière,
a-t-il pu être repincé au demi-cercle? A-t-il
été ramené au bercail Ou brille—t—il toujours
par son absence dans le dossier dUrsel Onési-
phore et mystère.
D'autre part, il y a des différences entre les
expéditions et les minutes.
Mais il parait que la Nouvelle Revue s'est in
spirée des expéditions.
Demain, on nous racontera qu'elle s'est
inspirée des minutes.
Ou plutôt on simplifiera les choses en ne nous
racontant plus rien du tout.
Pour le moment en effet, on peut diviser les
feuilles saintes en deux catégories celles qui
se taisent, comme le Journal de Bruxelles, et
celles qui parlent pour ne rien dire comme la
Patrie de Bruges, dans laquelle nous lisons
La recherche de l'autegr des larcins com
mis dans les papiers diplomatiques du gouver
nement au profit de la Nouvelle Revue continue,
assure-t-on. On doute qu'elle aboutisse. Dans
quelques jours, on sera las et il en sera de
celte recherche comme de celle d'une foule de
crimes et de délits qui restent impunis on ne
trouvera rien et l'auteur de ces honnêtes ex
ploits continuera rester dans un parfait in
cognito. il nous semble cependant qu'avec un
peu de sagacité on arriverait, sinon une
preuve juridique, du moins des présomptions
sérieuses et qui finiraient par conduire la dé
couverte de la vérité...
Oui, mais celle vérité, nos maîtres ne veulent
pas qu on la^découvre. Pourquoi donc Est-ce
que par hasard ils auraient intérêt ce qu'on
ne retrouve ni le voleur, ni les papiers volés
Séance du 27 Juillet 1889.
Lettre du Cercle Commercial.
(S.) Onraet-Parrêt. (S.) Emile NOLF.
Sont présents MM. Bossaert, Eehëvin, ffon3 de
Bourgmestre-Président, Cornette, Echevin, Chev. de
Stuers, Soenen, Brunfaut, Beaucourt, Gravet, Gai-
mant, Vermeulen, Poupart, Verschaeve, Van Daele,
Van Eeckhout, Colaert, Conseillers Gorrissen, Se
crétaire.
Les membres étant en nombre cinq heures, M. le
Président déclare la séance ouverte.
Le public est admis dans la salle.
La parole est accordée M. le Conseiller Van Daele.
L'honorable membre interpelle le Collège sur deux
questions, celle du Palais de Justice et celle du tir
la cible.
Il commence par rappeler que le Conseil, après avoir,
dans une précédente séance, reçu connaissance d'un
entretien entre le Gouverneur et M. l'Eehevin ffons
de Bourgmestre, avait chargé le Collège de faire procé
der une expertise des bâtiments.
Depuis lors aucune communication n'a plus été faite
au Conseil.
Je croyais, dit M. Van Daele, que le rapport de
l'expert avait été transmis au Gouvernement provin
cial et j'ai été tout surpris d'apprendre, par M. le Gou
verneur lors d'un entretien que j'ai eu avec lui, Bru
ges, que ce haut fonctionnaire n'avait rien reçu.
Je me suis assuré que le rapport de M. Morrens a
été déposé l'Hôtel-de-Vil!e dès le mois d'Avril.
Je désire savoir pourquoi le Collège n'y a pas donné
suite jusqu'à ce jour.
Passant la seconde question, M. Van Daele en
expose les rétroactes. Il rappelle les réclamations et
les plaintes auxquelles -a donné lieu le champ de tir
réservé la Garde Civique.
Pour remédier aux inconvénients signalés, on a
proposé d'établir le champ de tir sur une des berges du
canal d'Ypres Boesinghe. Mais ce projet, outre qu'il
eût exigé des sacrifices considérables, a soulevé, au
point de vue technique, des objections qui l'ont fait
abandonner.
Serait-il bien nécessaire de consacrer cet objet une
somme aussi considérable
A Roulers, on vient d'établir pour la Garde Civique
un champ de tir d'une longueur de 100 mètres dont on
dit beaucoup de bien.
Ne pourrait-on procéder aussi économiquement
Ypr.es qu'à Roulers où la dépense n'a été, dit-on, que
de fr. 6,000-00 et arriver une solution satisfaisante
Répondant la première interpellation, M. le Prési
dent dit que le Collège s'est occupé de la question du
Palais de Justice. II a notamment chargé M. Morrens
de procéder une évaluation provisoire.
Le chiffre de l'expert (fr. 42,000 environ) n'a pas
paru assez élevé. A ce prix, la Province ferait une ex
cellente affaire.
Le Collège voudrait fr. 60,000-00. Cela ferait, pour
la Province, avec les 42,000-00, prévus pour la
restauration et l'aménagement, une bonne centaine de
mille francs. La Province aurait un Palais de Justice
elle très bon marché. La dépense serait en effet de
beaucoup inférieure celle qu'a occasionnée la con
struction d'un Palais de Justice, Courlrai.
Le Collège a l'intention de poursuivre les négocia
tions sur cette base.
Si aucune communication n'a été faite jusqu'ici la
Province, c'est que le Collège a eu d'autres préoccupa
tions et qu'il a couru d'abord au plus pressé.
La question n'est pas enterrée. Le Collège en a déjà
délibéré et il reprendra incessamment les négociations
sur les bases préindiquées, si le Conseil l'y autorise.
Cette autorisation est accordée.
M. le Président aborde la 2e question soulevée par
M. Van Daele.
Il m'est également revenu, dit-il, qu'un champ de tir
a été récemment inauguré Roulers. Mais ce tir n'a
que 100 mètres de longueur et quand nous avons
voulu en établir un Ypres sur les berges du canal, on
nous a dit qu'il fallait au moins 300 mètres et que le
champ de tir devait être hors ville.
Le tir de Roulers n'a coûté, paraît-il, que 4,500 fr.
C'est peu de chose A Ypres, la dépense serait plus
forte, puisque le champ de tir devrait être établi dans
de plus fortes proportions et hors ville. Il faudrait
bien 15 16,000 francs. C'est un sacrifice que la ville
pourrait faire, avec l'intervention de l'Etat et de la pro
vince bien entendu.
M. Brunfaut appuie les observations de M. Van
Daele et rappelle qu'à maintes reprises des plaintes ont
été adressées au Collège au sujet du mauvais état du
champ de tir. De nombreuses réclamations ont été faites
par la commission du tir.
M. le Président répond que les observations faites
ce sujet ont été favorablement accueillies et que satis
faction a été donnée aux intéressés.
M. VanDaele revient sur les avantages que présente
le champ de tir de Roulers et propose de revenir
l'ancien projet de l'établissement d'un champ de tir sur
l'un3 des berges du canal.
Il recommande cette question la sollicitude du Col
lège, lequel s'engage procéder un nouvel examen.
M. le Président donne ensuite lecture de la lettre
ci-après adressée au Conseil par le Comité du Cercle
Commercial et Industriel do la ville et de l'arrondisse
ment d'Ypres.
A Messieurs les Bourgmestre et Membres du Conseil com-
munal de la ville d'Ypres.
Messieurs,
Nous venons d'apprendre que toutes les réclamations
adressées au Gouvernement par le Cercle Commercial et
appuyées par le Conseil communal, en vue de la recon
struction et de l'agrandissement de la station, sont restées
infructueuses.
Le Gouvernement, en approuvant le projet de replâtra
ge proposé par la Société des chemins de fer de la Flandre
Occidentale, a montré une fois de plus, qu'il n'a aucun
souci ni des intérêts ni de l'embellissement de la ville
d'Ypres.
En présence de cette indifférence ou de ce mauvais
vouloir, le Cercle Commercial vient s'adresser en dernier
ressort au Conseil communal, parce qu'il a la conviction,
que lui seul tient en mains la solution de cette importante
question.
Le Cercle Commercial estime que le devoir impérieux
incombe l'Etat et la Société d'agrandir et d'améliorer
nos installations dans les intérêts de la sécurité publique et
du service.
Quant la ville, on ne saurait la contraindre; mais il
est bon de rappeler, qu'elle a spontanément offert d'inter
venir dans les frais en cédant gratuitement les terrains
avoisinants destinés être incorporés, ou en continuant
fournir, tout aussi gratuitement, les eaux nécessaires l'a
limentation des locomotives.
Il a été, en effet, démontré plusieurs reprises, que les
eaux de la distribution sont précieuses pour l'alimentation
des machines vapeur, elles ont la propriété importante
de ne laisser aucun dépôt ni incrustation dans les chau
dières. Aussi la Société de la Flandre et l'Etat en profitent-
ils largement en venant alimenter gratuitement et jour-
nellemenl 52 53 locomotives, c'est-à-dire en prenant
notre distribution d'eau environ 160 mètres cubes par
jour ou 60/100 de la consommation totale de la ville.
Or, on sait que la distribution d'eau de la ville a coûté
ou coûtera, lorsqu'elle sera achevée, en chiffres ronds,une
somme de 500,000 francs, exigeant un service d'intérêts
de 20,000 francs, que l'entretien annuel s'élève 5,000
francs, soit ensemble 25,000 francs; que la ville a été for
cée d'augmenter pour ce travail les impôts. Il n'est donc
pas équitable que la Société et l'Etat emploient gratui
tement les eaux de la ville et il serait de toute justice
d'exiger qu'ils payassent leur quote-part, dans le service
des intérêts et de l'entretien, s'élevant pour les 16/100 la
somme annuelle de 4,000 francs représentant un capital
de plus de 100,000 francs.
En présence de cette situation priviligiée, tant de la So
ciété que de l'Etat, le Cercle Commercial croit qu'il est de
l'intérêt et qu'il incombe au Conseil Commnnal de faire
de nouvelles démarches auprès des administrations des
deux chemins de fer, en vue de l'agrandissement de la
gare, en faisant valoir les procédés généreux de la ville
leur égard et en leur faisant comprendre, qu'en cas de re
fus, il sera de leur devoir d'exiger une indemnité an
nuelle, proportionnelle la quantité d'eau employée,
décharge des contribuables de la ville
Le Cercle est persuadé qu'en négociant sur ces bases, la
ville obtiendra gain de cause, car il est inutile de rappe
ler ici, que l'Etat, pour alimenter les locomotives Osten-
de, a été obligé de faire une dépense de plusieurs centai
nes de mille francs et qu'il est de l'intérêt tant de la
Société que de l'Etat de pouvoir continuer jouir de l'em
ploi gratuit de nos eaux alimentaires.
Veuillez agréer, Messieurs, l'assurance de notre haute
considération.
Pr le Comité
le secrétaire le vice-président,
Ypres, le 27 Juillet 1889.
N. B. Les terrains avoisinant la station (fonds Peirse-
gaele, fossés attenants, lisières) qui pourraient être incor
porés dans la gare, ont une contenance de 3,182 mètres,
d'une valeur de 20 30 francs le mètre, soit plus de
60,000 francs.
M. Verschaeve fait ressortir l'importance de la ques
tion soulevée par le Cercle commercial et demande que
celle-ci soit renvoyée aux sections réunies pour y faire