m N°67. Jeudi, 22 Août 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Revision des listes électorales. AVIS IMPORTANT. Résumé politique. 49e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acquirit el'ndo. 7-50. 7-50. Nous engageons nos amis prendre connais sance des listes électorales qui viennent d'être affichées et communiquer sans retard tous les renseignements qu'ils croient utiles au bureau de l'Association libérale, Grand'Place. Le bureau se chargera gratuitement de toutes les démarches et formalités nécessaires pour les réclamations électorales. Ypees, le 21 Août 1889. Enfin le voilà connu ce mystérieux projet de loi sur la réforme électorale. Quelles en seront les conséquences, nous le verrons plus tard. On ne saurait toutefois nier qu'il exhale un parfum de cléricalisme et que les agents élec toraux de Monseigneur l'Evôque ne sont pas restés étrangers 5 cette laborieuse et lente élu- cubration. On a introduit de petits électeurs, toujours les plus malléables, et on a écarté quelques grands, tout ce qu'on a pu écarter parmi ceux qu'une certaine position ou instruc tion soustrait l'influence du curé, pour autant que cette dernière amputation pût se faire sans trop faire crier. On a donc maintenu, comme conditions d'élec- torat, le cens et l'examen le cens réduit 12 fr. pour la province, 8 fr. pour la commune, mais on a biffé une grande partie des capaci- taires de droit et, pour commencer, tous les fonctionnaires visés par l'art. lr de la loi de 1883, non munis d'un diplôme complet. Il est vrai que les capacitaires de droit sont de création récente et, qu'avant la loi de 1883, le cens seul faisait l'électeur. L'homme le plus instruit, celui qui avait rendu son pays les plus signalés services, était exclu des comices électoraux, s'il n'avait point pignon sur rue. C'était une anomalie, on l'a fait disparaître il fallait le ministre Beernaert pour la rétablir. C'est ainsi qu'un ministre de la guerre, qui n'aura pas passé par l'école militaire ou par l'école de guerre, s'il ne paie pas le cens et s'il n'est pourvu du diplôme de capacitaire, et cela s'est vu, ne pourra prendre part l'élection du plus petit conseiller communal de village. De même des autres ministres. Nous ne sa chions pas que M. De Bruyn possède un grade académique quelconque nous ne sachions pas non plus qu'il ait subi un examen de capaci taire encore un, s'il ne paie pas le cens, qui n'a rien dire lors des élections et qui cepen dant tient en main, le gouvernail de l'Etat 11 en est ainsi de beaucoup d'autres fonction naires, depuis le président de la cour des comp tes, les ambassadeurs, le directeur général de l'enseignement, etc., etc., jusqu'au sergent pensionné. Oui, le sergent pensionné et le sergent avec deux ans de grade ne comptent plus. Ne compte pas davantage lofficier qui par son mérite, sa conduite, ses examens l'école régimentaire, a conquisses épaulettes en dehors de l'école militaire ou de l'ecole de guerre. C'est que le ministère n'aime pas l'armée. S'il avait pour cette institution le moindre amour, il en favoriserait le recrutement il ferait pour elle tout ce qu'il peut et il le pouvait s'il l'avait voulu. Mais non, cela ne lui plaît pas, parce que l'armée n'est pas encore assez aumâniérisée. C'était cependant un moyen de retenir sous les drapeaux le jeune soldat que de lui faire entrevoir, au bout d'un certain temps de service, le titre d'électeur. On se plaint de la difficulté de former de bons cadres, c'est qu'on ne veut pas. Mais par contre ce qu'on a trouvé de mieux, c'est de faire électeur tout propriétaire d'une maison quelconque, quelle qu'en soit la valeur: palais, cabane, chaumière, trou ou taudis, percé d'une ouverture en guise de fenêtre. C'est ainsi que sera électeur, sans diplôme, sans cens déterminé, l'ouvrier campagnard, le bû cheron ignorant et stupide, pourvu qu'il ait bâti ses frais, soit pour cinquante francs, un de ces réduits en torchis tels qu'on en rencontre dans la Campine, en masse, et môme LE PROGRÈS ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligue ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions: Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Ilavas, Bruxelles, 89. Miellé aux HerJjtss. Heures de départ cTYpres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 2-43 5-20 Comines-Armentières, 5-30 8-2011-162-439-49 Roulers, 7-45—10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 -8-14. Court rai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-16 2-43 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20. Les journaux parisiens nous apportent de longs comptes-rendus de la fête qui a été offerte Dimanche aux maires de France. Les invités, reçus d'abord l'Hôtel de ville, se sont rendus en cortège au Palais de l'Industrie où devait avoir lieu le banquet de quatorze quinze mille couverts, organisé en leur honneur. M. Chautemps, le président du conseil municipal, mar chait en tête, ayant ses côtés les maires des deux plus petites communes du pays, Vandherland, 48 habi tants, et Bressencourt, 30 habitants. Le banquet a parfaitement réussi la statistique, qui ne perd jamais ses droits, a déjà calculé que les 80,000 assiettes em ployées pour ce colossal repas, empilées les unes sur les autres, auraient plus de trois fois la hauteur de la Tour Eiffel. M. Carnot présidait la fête il a prononcé un discours dans lequel il a émis le ferme espoir qu'en dépit des discordes passagères et des divisions néfastes, le sens éclairé du grand peuple de France saura former un faisceau de toutes les forces républicaines et réconci lier tous les fils de 89 au nom de la patrie. On a fait au président de la République une admirable ova tion. Après le banquet, les maires se sont rendus l'Ex position universelle où une fête de nuit avait été orga nisée en leur honneur. On a fait de nouveau courir le bruit que le voyage du tsar Berlin était remis indéfiniment. Rien jusqu'à présent n'est venu confirmer cette rumeur. Au con traire, on annonce de Pétersbourg qu'Alexandre III viendra bien sûrement Berlin, après avoir séjourné Copenhague. On dit également que le tsarévitch viendrait assister aux grandes manœuvres en Hanovre, et se ferait présenter le régiment westphalien dont il a été nommé chef. Le ministre de la guerre d'Allemagne vient d'adres ser une circulaire aux intendants généraux de l'armée, leur prescrivant de recevoir toutes.les demandes qui se présenteraient pour le service de l'intendance, de façon avoir, en cas de mobilisation, un nombre suffisant d'employés auxiliaires. VObservateur badois croit savoir qu'au mois de Septembre, les effectifs des corps d'armée, dont le chef-lieu est Carlsruhe, Strasbourg et Cologne, vont être augmentés d'un quart environ. D'après le même organe officieux, le gouvernement bavarois aurait enfin accepté d'augmenter les effectifs bavarois dans la Bavière rhénane. Les nouvellistes sont en verve depuis quelques jours. La semaine dernière, on annonçait que l'empereur d'Allemagne allait profiter de son excursion Stras bourg pour prononcer un discours dans lequel il sou lèverait la question du désarmement. Voici qu'aujourd'hui une feuille française affirme que, pendant son séjour en Suisse, M. de Freycinet, ministre de la guerre, aurait eu une entrevue impor tante avec le général de Waldersee, chef de l'état- major général allemand. A quand la nouvelle de la visite de Guillaume II et du prince de Bismarck l'Exposition de Paris? Une entrevue du souverain allemand et de M. Carnot au premier étage de la Tour Eiffel! C'est ça qui épaterait les populations. Il paraît que l'on n'est pas trop satisfait aux Etats- Unis du président Harrisson, qui ferait preuve d'une avarice déplorable. On l'accuse, dit le Sunday Timesde cirer lui-même ses bottes, de porter des vêtements d'occasion et de laisser mourir de faim les hôtes de la Maison Blanche pour arriver économiser une fortune sur son traite ment de 250,000 francs. Nous avouons ne pas bien comprendre. M. Harrisson était le candidat des démocrates, n'est-ce pas Eh bien, quoi de plus démocratique que de cirer ses bottes soi- même

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1