LA VENDEE BELGE!-
M. P. CRAYE-CAEN ïte
Variétés.
ASSORTIMENTS COMPLETS.
PRIX TRÈS MODÉRÉS.
Libre Tribune
Notre époque est sans contredit celle où il se fait, où il
se lit le plus de romans, ce qui constitue virtuellement
une maladie, une calamité anti-socialiste et anti-hygié
nique tous les points de vue. Voilà ce qu'il faut poser
tout d'abord en manière de constat, sinon pour en opérer
la guérison, du moins, s'il se peut, ça ne se peut, pour en
atténuer si peu que ce soit les funestes effets au bénéfice
de la santé intellectuelle.
Est-il de bons romans c'est indéniable et celui qui
écrit ceci, tient qu'ils sont les plus dangereux, on les
lit les mauvais, du moins, on ne les lit pas. C'est
tout profit. Paradoxe nullement, .vous allez en juger.
Ne perdissent-ils que le temps que l'on a consacrer
leur lecture, ils constituent une perte irréparable et réelle
pour les nations Pendant qu'ils sont lus on ne lit pas
autre chose qui serait profitable pour tout le monde.
Quoi Balzac, G. Sand, Daudet, vingt au très, Eugénie
Grandet, Mauprat, Les Bois en exil, etc. ces chefs
d'œuvre ?oui a priori et même fortiori.— On les lit encore
un coup, on les relit même, et avec quelle détestable avi
dité en est-on jamais rassasié C'est de la boulimie cé
rébrale, l'opium, le Halchich intellectuels, déciments,
déprimants, nuisible, mortels et l'on parle ici des plus
prisables sous le double rapport de l'invention et du style,
quand il y a l'un et l'autre.
Si dans un nouveau Cassamicciola quelconque, romans
et romanciers, voire même nombre de leurs lecteurs, s'en
gouffraient quelque jour et pour toujours, qu'il n'en restât
plus un seul, il faudrait bien faire et lire autre chose, ce
qui constituerait au lieu d'une perte incontestable, un bé
néfice réel, immense pour le progrès on y gagnerait du
coup sur tout ce que la lecture de cette denrée encombrante
fait perdre ne fut-ce que les yeux.
Que l'on veuille imaginer une Europe sans romains et
sans romanciers, par conséquent et l'humanité ferait en
10 ans ce qu'elle ne fait pas en deux siècles et toutes
choses en iraient beaucoup mieux, peut-être, même tout
fait bien.
Le roman est un besoin non, il est devenu tel, comme
tout ce qui est funeste, comme l'absinthe et le tabac dont
la nécessité est toute factice. Et la preuve c'est qu'il est des
personnes, rares, mais il en est qui ne fument et ne s'ab-
sinthent telles aussi qui ne lisent pas de romans et qui
n'en vivent pas plus mal tout au contraire, elles s'en trou
vent même merveille sous tous les rapports.
Il n'y a pas toujours eu d'absinthe, de tabac, ni de ro
mans, et nul n'en était privé.
De même en serait-il si l'on pouvait (ce n'est hélas
qu'une hypothèse brûler tous les romans et avec eux
tout vif tous les romanciers. Cependant, encore que cou
pables, le sont-ils un peu moins que leurs lecteurs, mais
comme on dit morte la bête, mort le venin.
Si le premier romancier n'avait pas été lu pour son pre
mier roman, il n'en aurait pas composé un second, et nul
ne se serait avisé de l'imiter. La culpabilité remonte donc
au premier lecteur sans atténuer beaucoup celle du pre
mier producteur; et il appert que tous méritent la peine
capitale, ni plus ni moins.
Celui qui écrit ceci est doux par caractère et de mœurs
libérales autant que pacifiques mais s'il arrivait que de
main il devint maître absolu, il n'attendrait pas au lende
main soir pour édicter une loi bien simple d'hygiène
intellectuelle et ophlhalmo-logique, loi de salut public,
dont voici peu près l'économie
Considérant qu'un roman est un toxique des plus dan
gereux, et attendu que quiconque eri a fait a par prémédi
tation empoisonné tous ceux qui les ont lus décrétons ce
qui suit, savoir
Tous les romans existants passés et présents, seront
détruits par le feu.
Quiconque sera convaincu d'en dérober un seul sera
puni de mort l'incinération se fera en place de grève.
Quiconque sera convaincu d'en avoir fait sera réputé
capable d'en faire encore, et, par précaution sanitaire,
sera puni de mort, lui et tous les siens jusqu'aux petits
cousins.
La nation récompensera le dénonciateur dans la pro
portion de son degré de parenté avec le dénoncé et qui
conque n'aura pas fait cette dénonciation sera également
puni de mort, s'il est avéré qu'il la pouvait faire et ne l'a
pas faite. Attendu que la production romancière est un
crime de lèse-nation, qui ne profite qu'aux opticiens, une
félonie, une forfaicture et une trahison exécrables.
La mort des coupables devra être aussi flétrissante et
aussi atroce que possible.
Au bout de 10 ans de ce régime extra moderne et non
moins longaninuleux, l'Europe commencerait devenir ou
redevenir un vrai continent, contenant de vraies nations
l'abri des coups de force de tous les bandits de l'univers,
ce qu'elle n'est pas. C'est le roman qui en est cause.
Qu'en pense l'Europe, et que pourrait-elle bien objecter
J. Maret-Leriche
Un ministre heureux, c'est le général Pontus depuis
un certain temps déjà, il nage dans une félicité idéale.
Oui Et pourquoi cela
Depuis qu'on a installé un marché d'ivoire Anvers,
il ne manque plus de moyens de défense
On demande des femmes.
Le maire de Tacoma (nouvel Etat de Washington), M.
Wheelwright, vient d'adresser une lettre son confrère,
M. Hart, maire de Boston, afin de lui demander des fem
mes pour ses administrés.
Le nouvel Etat de Washington, dit en substance M.
Wheelwright dans son épître, et la ville de Tacoma en
particulier, sont peuplés d'hommes jeunes pour la plupart,
sombres, industrieux et entreprenants, qui seraient tous
désireux de se marier.
Mais, comme il y a dix fois plus d'hommes que de fem
mes dans le pays, ajoute M. Wheelwright, le maire et
le Conseil municipal de Tacoma ont résolu de faire appel
au peuple du Massechuselts pour qu'on envoie le plus
de femmes possible, en âge d'être mariées, disposées
épouser des jeunes gens forts et industrieux qui ne de
mandent qu'à faire leur bonheur.
On ne sait pas encore quelle réponse le maire de Boston
se dispose faire cette requête.
Pour paraître prochainement
Par Victor CLEP.
Un beau et fort volume in-16 de 300 350 pages.
Prix Par souscription, Pr. 2-75, en librairie, Pr. 3-50.
Ce n'est pas un écrivain illustre qui va comparaître
devant vous. Ce n'est même pas un écrivain connu.
J'ai le malheur ou le bonheur d'avoir échappé
jusqu'ici la critique.
Pour un débutant comme je le suis, un Belge on
trouvera sans doute bien présomptueux de vouloir ajou
ter un nom tant d'autres noms, un volume tant
d'autres volumes. Et cela semblera vrai surtout pour
un roman historique
N'est-il pas convenu que c'est là un genre vieilli, ab
solument démodé, mort, et que seule une étude de
moeurs offre quelque chance de succès sur le 'marché
littéraire A la bonne heure le grand style mots
étourdissants, les longues phrases torrentueuses la
René Maizeroy, les sentimentalités fantaisistes d'esprits
malades. La plume est un scalpel Un livre qui n'est
pas la dissécation des mœurs contemporaines, de
quelles mœurs, mon Dieu n'est pas un bon livre
Eh bien Voyez jusqu'où va mon entêtement! Je
ne me suis pas élevé, moi, jusqu'à ces hauteurs subli
mes où git le champ inexploré des termes fantastiques
qui épatent le public je n'ai pas su être un éton-
neur.
Mon ambition a été toute mince A cette heure où
tous les yeux se tournent vers la fin du siècle dernier,
alors que la France, avec un enthousiasme, une unani
mité qu'on ne retrouve que chez les peuples libres, cé
lèbre le glorieux centenaire de sa glorieuse Révolution
et qu'en Belgique même va échoir l'anniversaire de la
bataille de Turnhout, j'ai cru utile de rappeler certains
faits de cotte époque qui nous intéressent plus spéciale
ment La Révolution brabançonne, la lutte chez nous
entre les sympathies républicaines, le sentiment na
tional et l'hégémonie autrichienne enfin ce qu'on a
appelé la Guerre des Paysans.
C'est une période singulièrement intéressante que
celle qui, dans la seule Belgique a vu s'établir cinq
régimes différents et sombrer deux tentatives de c self
government.
Il fallait montrer le Belge cherchant sa voie dans
cette crise, parmi tous ces systèmes dont quatre hom
mes personnifiaient assez bien les nuances Vander-
noot, Vonck, Joseph II, Robespierre...
Il fallait dépeindre les tergiversations, les espéran
ces et les découragements de l'Esprit national qui
devait ne faire œuvre féconde qu'en 1830, apprécier
les résultats au point de vue belge, de la Révolution
française enfin, jeter un peu de lumière sur cette
phase de notre histoire qui marque la lutte entre les
idées nouvelles et le culte des souvenirs si puissants
chez nous.
C'est ce que j'ai tenté sous cette forme populaire du
Roman historique et je m'empresse de le dire, sans une
pensée hostile des nations amies. Le temps n'est plus
où un chauvinisme étroit maintenait des barrières entre
les peuples. La devise fraternelle des hommes de 1789
a fait son tour du inonde..
Pour cela j'ai choisi, parmi les hommes d'action qui
se sont trouvés mêlés ces événements, trois figures
d'honnêtes gens, d'opinions très différentes, mais sin
cèrement épris de justice et de vérité. Et je les ai jetés
dans la lice, luttant avec des idées étroites parfois,
mais sans ambition personnelle, pour le principe, sans
espoir de succès, sans prétendre la gloire.
Ces hommes, ce sont nos Vendéens nous. Comme
ceux de France, ils ont fait preuve de bravoure et par
fois d'héroïsme, mais leur but est plus noble. Ce n'est
pas la guerre civile qu'ils fomentent eux c'est la
guerre nationale. Et si tout n'est pas glorifier
dans cette lutte, il y eut au fond un patriotisme vrai.
Tels étaient le programme, la moisson utile et la rai
son d'être du Roman.
Heureux, si le tableau des déboires causés par les
tristes divisions de 1790 peut rappeler aux Belges
d'aujourd'hui que plus que jamais l'Union fait seule les
nations prospères et que, dans la lutte de tous les
jours, Struggle for life avait dit Darwin, le
peuple qui s'oublie s'expose bien des amertumes
Je pourrais me borner là. Cependant qu'il me soit
permis en terminant de remercier ceux d'entre vous
qui m'ont d'avance assuré leur concours le plus dévoué,
tous ceux qui dans l'Armée se sont souvenus des liens
qui ont longtemps rattaché ma famille la grande
famille militaire, tous ceux enfin qui, de la coquette
capitale de la West- Flandre, ont bien voulu m'adrea-
ser leurs précieux encouragements.
A eux ma plus sincère reconnaissance.
V. C.
au public que sa maison de Mercerie, Spécia
lités pour tailleurs et tailleuses, et de Bon
neterie, établie rue Courte de Thourout, N" 27,
proximité» de la Grand Place, est ouverte
depuis le Jeudi, 8 c'.
n ola i
houblons.
Après quelques jours de beau temps, le froid
reprend et est nuisible tant la brasserie qu'à la
récolte, qui nè sera plus maintenant en avance
comme on l'avait pensé.
Il est encore difficile de l'apprécier, mais il est
certain qu'il n'y aura pas abondance, et comme
les stocks de surannés ne sont sur aucun marché
important, les prix devront être plus rémunéra
teurs pour les planteurs que les précédentes
campagnes, surtout que l'on espère générale
ment une meilleure qualité.
Comme pour les céréales, l'Amérique joue un
grand rôle pour le houblon par son exportation
considérable en Angleterre quand sa récolté est
bonne. 11 reste donc savoir si de ce côté on
peut compter sur un fort excédant les avis sont
trop contradictoires pour pronostiquer.
tabacs.
Les tabacs du pays s'annoncent pour une ré
colte des plus favorables ceux si renommés
d'Esquelmes, Blandain et villages circonvoisins
ont atteint en hauteur, qualité, largeur des
feuilles, des proportions que l'on n'a plus vu
depuis 15 ans.
romanom anie-romanothér apie
M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir, de nos
jours il aurait fait de la politique s'en sans douter de mê
me que l'on le veuille ou non et quand même, tous les
moments fait-on sans le vouloir de la sociologie et de la
santé. C'est fatal. Exemple.
Grand roman historique et dramatique.
1789-1799
PROLOGUE La révolution brabançonne.
ire partit Pkim., Sec., Ter
2m8 Partie La Bande de Lôupoigne.
3me Partie L'affaire de Genappe.
4me Partie Le Couvent des Marolles.
5rae Partie Les Catacombes de Folx.
Au Lecteur,
Victor CLEP.
A tous mes Amis,