69. Jeudi, 49e ANNÉE. 29 Août 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Revision des listes électorales. AVIS IMPORTANT. Résumé politique. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ ^'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Nous engageons nos amis prendre connais sance des listes électorales qui viennent d'être affichées et communiquer sans retard tous les renseignements qu'ils croient utiles au bureau de l'Association libérale, Grand Place. Le bureau se chargera gratuitement de toutes les démarches et formalités nécessaires pour les réclamations électorales. Ypres, le 28 Août 1889. L'ignoble tripotage électoral que préparent les cléricaux, commence attirer l'attention de la presse étrangère. La Gazette de l'Alle magne du Nord, organe officieux de M. de Bismarck, profite de l'occasion pour rappeler le rang qu'occupe la Belgique, la libre et démocratique Belgique, comme on dit dans les Brabançonnes et les discours officiels,au point de vue de la participation des citoyens l'élection de la représentation nationale. Le nombre des électeurs aux Chambres est En France, de 27 p. c. En Suisse, de 23 p. c. En Allemagne, de 21 p. c. En Angleterre, de 18 p. c. En Italie, de 10 p. c. En Autriche, de plus de 7 p. c. Quand la Belgique, le journal allemand constate dédaigneusement qu'elle vient la queue avec un peu plus de 2 p. c. Nous prenions un peu notre revanche sur le terrain communal et provincial: mais voici que M. Devolder se prépare abattre d'un seul coup soixante mille électeurs capacitaires Une Brabançonne là-dessus, n'est-il pas vrai C'est le moment.... A propos de l'indigne coup de parti que prépare le ministère Pourbaix, plusieurs jour naux rapellent qui de droit ces sages et gra ves paroles de Léopold Ier Des lois ayant pour but d'assurer la prédo minance 5 l'un des deux partis qui se disputent le pouvoir en Belgique, et pour conséquence de fournir les moyens de se perpétuer au pouvoir lun ou l'autre de ces deux partis, entraîne raient infailliblement la perte du pays. Le conseil est bon rappeler il vaut de l'or il vaut même plus que dix millions du Congo. Au début de la prochaine session législative, nos honorables auront s'occuper du projet de loi soumis la Chambre par le ministère sur la protection des enfants. Nous avons souvent, en présence des accidents dont les enfants sont victimes par la négligence ou l'imprudence des parents, réclamé des mesures contre ce défaut ae soins qui fournit un si fort contingent la mort. On se demande si, pour être complet, le projet de loi ne devra pas comprendre dans ses dispositions la recherche de la paternité, car abstraction faite de l'influence de cette question sur les mœurs privées et la moralité publique, l'abandon est la plus grande peine qu'on peut infliger l'enfant. L'Angleterre et les Etats-Unis l'ont compris, et ces pays n'ont qu'à se louer de cet acte a'équité les crimes contre les enfants illégitimes et le vitriol contre les séducteurs ont considérablement diminué. Mais comme dit Figaro et peut-être attendrons-nous encore longtemps cette réforme. La Commission judiciaire de la Chambre des représentants du New-Hampshire étudie un projet de loi tendant l'abolition de la peine de mort dans cet Etat. Le procureur-général, entendu par la Com mission, a dit que l'opinion publique réclamait l'abolition de la peine de mort, et que lui-même appuyait le projet de loi. C'est d'un bon exemple pour les pays qui n'ont pas encore rayé de leurs lois pénales cette peine irréparable qui offense l'humanité et empiète sur le droit que Dieu seul possède de retirer la vie qu'il a donnée. La France se traîne encore dans cette ornière sanglante. C'eût été beau cependant pour le peuple qui créa le Vau deville, d'en finir avec les drames de la Roquette et de répondre ceux qui confondent 1789 avec 1793 par l'abolition de l'échafaud. D'après une dépêche adressée de Vienne une feuille de Paris, YEstafetteon désire en Belgique ne pas voir pousser trop loin l'enquête relative aux documents publiés par la Nouvelle Revuecette enquête pouvant en fin décompté compromettre des gens louchant de près au Palais. On lit dans une lettre pastorale publiée tout récemment Inutile de dire que ce n'est pas un évêque belge qui s'exprime de la sorte la lettre pas torale en question est l'œuvre d'un prélat fran çais^. Baptifolier, le nouvel évêque de Mende. LE PROGRÈS vires 4cquirit eundo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89. Marché aux Herbes. 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 - 2-43 5-20 7-50. Comines-Armentières, 5-30 8-2011-16—2-439-49 Roulers, 7-45-10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 8-14. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-58 -11-16—2-43 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-43 5-20. Le seul incident politique de quelque intérêt en ce moment est la présence de l'empereur Guillaume II dans l'Alsace-Lorraine. C'est la première fois que le jeune empereur se rend Strasbourg. Ce voyage avait été annoncé assez fréquemment, mais il avait été ajourné pour des motifs divers. Etant donnée la situa tion de l'Alsace vis-à-vis de la France, on devait na turellement trouver dans ce voyage de multiples motifs d'allusions, de rapprochements et de suppositions. Ce qui était intéressant, c'était de savoir quel ac cueil la population strasbourgeoise allait faire au monarque allemand. Tous les comptes-rendus envoyés de Strasbourg constatent que cet accueil a été enthou siaste. Cela n'a rien qui doive étonner. En dix-neuf ans, bien des changements se font dans les dispositions du populaire, et surtout dans les manifestations exté rieures de ces dispositions, quand on a pour agir tous les moyens de pression et de coercition dont a disposé en Alsace-Lorraine le gouvernement allemand. Ne pas oublier que la partie sérieusement française des provinces annexées a émigré, soit de force au dé but, soit par lassitude ou résignation ensuite. Un mou vement considérable d'immigration allemande a rem placé ces émigrés, et, depuis, une génération nouvelle est née et a grandi. L'accueil a donc été enthousiaste, on peut le croire. Et il eût été difficile qu'il en fût autrement. Les auto rités locales, sachant bien qu'on les rendrait responsa bles de ce qui arriverait, ont dû déployer, pour orga niser cet enthousiasme, un zèle extraordinaire et ils auront employé, pour faire passer leurs intentions dans l'esprit des populations, des procédés auxquels les an nexés ne résistent guère. Il y a eu foule sur le passage du cortège impérial. Cela s'expliquait d'abord par la curiosité et ensuite par les facilités procurées par l'administration, qui accor dait des billets de transport en chemin de fer presque pour rien, avec le retour gratuit. Les sociétés musica les et militaires et celles des étudiants n'ont pas mar chandé leurs acclamations ni leurs bravos ce sont les étrangers jouissant des bienfaits et des profits de la conquête. Quant la population indigène restée française et elle est nombreuse, elle assiste indifférente ces spectacles qui n'auront pas de lendemain, dans la triste pensée que tout cela n'apportera aucun adoucissement au régime douloureux qui pèse sur le pays. On n'a même pas suspendu, l'occasion des fêtes impériales, la tracasserie de l'obligation du passeport. s*- Les plus forts ont fait la loi, Nous vivons dans un temps difficile, où la politique a pris une grande place, une place trop grande, pénétrant partout, même dans les sanctuaires dont elle n'aurait jamais dû franchir le seuil, dévorant les cités et quelque fois les plus petits villages. Evêque, nous ne pouvons être l'homme d'un parti nous sommes le père de tous, quel que parti qu'ils appartiennent nous voulons prêcher Jésus-Christ tous et essayer de les conduire au ciel.

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1