V
Une jolie besogne.
Nouvelles locales.
Théâtre de la Bourse
Une histoire invraisemblable.
Le Journal d'Ypresdans son numéro du 7
courant, rapporte une histoire qui, dit-il, lui
parait incroyable, mais qu'on lui assure pour
tant être de la plus complète authenticité.
Il s'agit d'un enfant décédé sur le territoire
d'Ypres, mais en un endroit qui, sous le rap
port religieux, dépend d'une paroisse des
environs.
Le corps de cet enfant aurait été d'abord en
terré dans le cimetière de la dite paroisse, puis
exhumé, puis réenterré.
Le Journal, qui a évidemment cru avoir
trouvé là une occasion d être désagréable l'ad
ministration de la ville, a eu tort de paraître
douter de la véracité de son histoire.
Rien n'est plus authentique, et les faits qu'il
rapporte se sont passés dans la commune de
firielen.
Après la mort de l enfanl en question, une
femme, parente ou voisine, qui croyait que le
décès avait eu lieu sur le territoire même de
Brielen, s'en vint quérir au bureau de l'état
civil d'Ypres, non un permisd'inhumationaprès
constatation et acte de décès, mais un simple
certificat portant que la famille de l'enfant était
inscrite sur les registres de la population de la
ville. Rien que cela. Le certificat lui fut délivré.
Or, le lendemain, et sur la simple présentation
de ce billet, M. le curé de Brielen et le fos
soyeur procédèrent prestement l'enterre
ment. Setant aperçu après coup de sa légèreté
et de sa méprise, M. le curé dépêcha le père
Ypres, chercher un permis d'inhumation. Après
vérification que le décès avait eu lieu ici, le dé
clarant fut, comme d'habitude, renvoyé M. le
docteur Dalmotte pour quérir le certificat de
constatation. M. le docteur répondit au père
qu'il irait au préalable chez lui pour faire cette
constatation. Le père, alors, déclara que son
enfant était déjà enterré Ah fit le méde
cin... Je ne puis cependant certifier le décès
moins que je ne voie lenfant. Ecoutez,
ajouta-t-il, vous leferez régulièrement déterrer,
le déposerez chez vous et je viendrai, telle
heure, remplir mon office. Le père s'en alla....
Mais quelque temps après, et avant l'heure fixée
pour la visite, il était de retour chez le docteur
stupéfait, avec le petit cercueil enveloppé dans
un sac 1
La constatation faite dans ces étranges con
ditions, et muni du billet, le père retourna au
bureau de l'étal civil où l'employé dressa l'acte
de décès et délivra le permis en vertu duquel le
pauvre petit fut, comme le dit le Journal, en
terré une seconde fois.
Et maintenant, la morale de cette histoire
aussi vraie qu'invraisemblable
La morale? 11 y en a deux. La première,
c'est, par rapport au Journal quia trouvé malin
d'ébruiter les faits, cest, disions-nous, celle qui
ressort de la fable de lOurs et deVAmateur des
jardins.
La seconde, c'est que tandis qu'à Ypres on
observe rigoureusement la loi, Brielen on la
viole avec la plus incroyable des légèretés, et
qu'il y a là un maître curé, le correspondant
peut-être du Journal, qui fait inhumer et
exhumer, absolument comme s'il n'y avait ni
loi, ni autorité civile.
Reste voir ce que le Parquet, auquel le
Journal a sans doute voulu dénoncer les cho
ses, fera dans l'occurrence.
On sait que l'esprit de parti pousse la majo
rité rurale du Oonseil provincial d'Anvers
n'admettre aucun Anversois au sein de la Dé-
putation permanente.
Ce sont les six membres élus hors d'Anvers,
hostiles l'esprit qui anime cette libérale cité,
étrangers aux grands intérêts de cette place
commerciale, ce sont ces six membres qui,
dans beaucoup de questions importantes, déci
dent des destinées de la ville et du port.
C'est l'esprit de parti de la Deputation per
manente que l'on doit les ruines qui couvrent
aujourd'hui une partie des emplacements mari
times, les larmes qui coulent dans tant de fa
milles; ce détestable esprit de parti qui a
prévalu dans la création d'un poste d'ingénieur
et qui s'oppose l'entrée d'un élu d'Anvers dans
la Députation permanente.
Embêter la ville, la contrarier en tout,
c'est là la grande préoccupation de ces Mes
sieurs. Qu'on en juge plutôt par ce que rap
porte le Précurseur
La Tribune de Mons demande en ces termes
l'organisation immédiate de la protestation li
bérale contre la rafle d'électeurs capacitaires
projetée par le gouvernement
Nous voudrions que le président de
l'Association libérale de Bruxelles ou le pré
sident de la Ligue, mieux encore tous deux
agissant de concert, prissent immédiatement
l'initiative d'une réunion de tous les présidents
de nos cercles politiques.
Cette assemblée fixerait les principaux
points d'un pian de combat commun cl, sur
tout, arrêterait les moyens propres donner
au mouvement de protestation une impulsion
vigoureuse, énergique.
Les présidents, leur tour, convoqueraient,
sans aucun délai, les Associations libérales, qui
assureraient lexécution du plan de combat.
Le Maanbluscher, de Malines demande qu'il
y ait Bruxelles une réunion immédiate des
délégués de tous les journaux libéraux du pays
pour examiner les mesures prendre.
Les journaux cléricaux, s'apercevant que la
presse libérale ne veut décidément pas faire le
silence sur la catastrophe d'Anvers, emploient
embrouiller l'affaire le meilleur de leur esprit
jésuitique.
On sait quel talent ils ont ponr ce genre de
travail. Cest presque du génie un génie dia
bolique, s'entend.
Ils jouent en ce moment le rôle du voleur
qui, se voyant près d'être pincé, signale son
voisin comme le coupable et crie lui-même au
voleur 1 en se sauvant toutes jambes.
La même manœuvre est employée chaque
fois que les journaux cléricaux ont défendre
un de leurs féaux ou une des œuvres de leur
parti.
Vous verrez que, dans un mois, l'affaire sera
peu près étouffée et qu'on la laissera silen
cieusement glisser dans les oubliettes.
Très fort, le jésuitisme
Le Moniteur de Mardi contient de nou
veau de nombreuses séries d'annulations d'ar
rêtés de la députation permanente du Brabant
relatifs aux fabriques d'église.
La feuille officielle contient aussi un arrêté
royal supprimant l'Ecole moyenne de l'Etat
pour filles Binche.
On annonce la nomination de M. Grillaert, in
specteur diocésain et marchand de vin, aux fonc
tions d'inspecteur principal de l'enseignement
primaire, avec destination Alost.
Un violent incendie a éclaté, Vendredi matin,
vers 8 heures, dans la ferme occupée par M.
Mullié-Delannoy, cultivateur et conseiller com
munal, section de la Demi-Lune, Ploegsteert
(Belgique).
Le fléau a pris rapidement un grand dévelop-
Ïjement, et en très peu de temps les granges et
es étables ont été réduites eD cendres. Toutes
les récoltes que l'on venait de remiser, un porc
et plusieurs veaux ont été la proie des flammes.
Les pompiers de Frelinghien (France), qu'on
avait prévenus, sont arrivés aussitôt sur le lieu
du sinistre mais tous leurs efforts ont dû se bor
ner préserver la maison d'habitation. Les im
meubles, appartenant M. Beels, sont assurés
les pertes de ce chef s'élèvent 5,000 fr. Quant
aux récoltes, elles n'étaient couvertes par au
cune assurance, et le fermier subit ainsi une
perte de près de 5,000 francs. Cet incendie est at
tribué la malveillance. La justice a ouvert une
enquête.
Un violent incendie s'est déclaré Mercredi
soir, vers 7 heures, au hameau" Keybergn Pas-
schendaele, dans une petite ferme occupée par
P. Carton.
En moins d'une demi-heure la maison d'habi
tation, la petite grange ainsi qu'une étable sont
devenues la proie des flammes. On a pu sauver
une partie du mobilier.
On attribue la cause de ce sinistre l'impru
dence.
Denier des Écoles Laïques.
A BRUXELLES.
t L'administration communale, privée des ressources
habituelles pour son budget de l'instruction publique, est
obligée de voter des centimes additionnels.
La Députation permanente, décide qu'il n'y a pas lieu
d'approuver cette taxe et ce n'est qu'après un recours au
près du gouvernement que satisfaction est donnée la
ville.
Les élus d'Anvers au Conseil provincial protestent par
l'organe de l'ingénieur en chef de la ville contre l'infec
tion de divers cours d'eau, provoquée par les eaux cor
rompues drainées du cimetière de Wilryck; la commission
médicale provinciale se prononce dans le même sens la
Députation permanente refuse de discuter la question et
travaille des pieds et des mains auprès du gouvernement
pour maintenir ce dangereux état de choses.
L'administration communale vote des récompenses
la police parce qu'elle s'était distinguée particulièrement
en temps d'effervescence populaire. La Députation perma
nente refuse.
L'administration communale fait, dans des conditions
exceptionnellemeul favorables, un nouveau contrat avec la
C° continentale du gaz. La Députation permanente ne
veut pas approuver.
La ville s'oppose l'établissement d'une grande fa
brique de chicorée deux pas du Musée des Anciens et
dans une agglomération très compacte de maisons, dont
tous les habitants protestent. La Députation permanente
approuve, autorise et continue autoriser.
La ville émet un avis défavorable sur la demande
Corvilain la Députation s'empresse d'accorder l'autorisa
tion sollicitée.
Tout cela s'appelle embêter la ville Embêter les li
béraux.
Et cette politique là finit par mettre Anvers en deuil.
■ooc^joo-
Institution Royale de Messines. La com
mission administrative de l'Institution Royale
de Messines est autorisée acquérir, pour la
somme de 100 francs, un excédant de terrain,
situé Warnêton, d'une contenance de 4 ares
30 centiares.
Terrible incendie P/oegsteert.
-oog^ooe»
Liste précédente, fr. 62,144-73
Boite du Saumon, 23-50
Boite de la Citadelle, 12-60
Reliquat de la somme allouée pour la distribu
tion de prix de l'Ecole primaire, 1-30
Total fr. 62,182-13
Dépenses jusqu'à ce jour. fr. 58,315-93
Reste en caisse fr. 3,866-20
cgft 4.»
■fi.
Deux représentations et non pas une comme on l'avait
annoncé seront données au Théâtre de la Bourse la semai
ne prochaine au profit des victimes de la catastrophe
d'Anvers. L'une est organisée par la Direction pour le
Vendredi 20 courant avec des intermèdes où figureront
des artistes de premier ordre; l'autre aura lieu le Lundi
23 par les soins de la Société des Anciens Ofliciqrs et
Sous-Officiers de l'armée belge, elle n« sera pas moins
brillante que la première. On jouera Michel Strcgoff.
M. Poltier a remplacé depuis Mercredi M. Lortbeur,
le joyeux Blount. M. Poitier a compris son personnage
en lui donnant un caractère comique qui lui a valu un
grand succès.
i ■meecOCCCOeti-'-"