N° 78. Dimanche, 49e ANNÉE 29 Septembre 1889. JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. Les capacitaires. Les Marrons du Feu. 6 FRANCS PAR AN. Heures de départ <2'Ypres pour Popermghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Les fantaisistes du télégraphe pratiquent de- Suis quelque temps la note lugubre. L'un d'eux, entièrement mettait mort Paris M. le prince de Bismarck. Aujourd'hui, Turin, voilà que la Tribuna reçoit de Péterhof une dépêche annonçant qu'une explosion de dynamite se se rait produite sur la ligne du chemin de fer. D'après la Tribunacette explosion aurait amené la découverte d'un complot contre la vie du Czar, complot dont l'exécution aurait été fixée au retour du souverain en Russie. Hâtons-nous d'ajouter qu'aucune information venue d'autre part n'a confirmé cette sinistre nouvelle. Si c'est une invention, elle n'est pas heureuse, et il n'y a pas lieu d'en complimenter les fantaisistes du Tribuna. Si nous devons en croire la dépêche d'une agence privée expédiée de Lorient, une bien étonnante contradiction aurait marqué les tra vaux des commissions de recensement chargées de constater officiellement les résultats des élections de Dimanche dernier. Tandis que les commissaires parisiens décla raient nulle et inexistante l'élection Clignan- court de l'ex-général Boulanger, ceux de Lorient ont proclamé élu le comte Dillon lequel se trouvait dans les mêmes conditions d'inéligibi- lité que son ami. Nous devons ajouter cependant que la nou velle de cette décision contradictoire n'a pas été officiellement confirmée par les dépêches du soir. Et M. Boulanger? Il ne récrimine même plus. S'il n'avait pas compter avec la bande famé lique laquelle il a promis de livrer la France, il se résignerait. Mais il lui est défendu de se résigner. Hier encore, un rédacteur du Gaulois est allé le trouver Londres pour le compli menter sur le résultat des élections. Et le brav' général a dû faire semblant de se faire illusion et de croire qu'il lui reste des chances sérieuses d'arriver prochainement au pouvoir. Et il s'est laissé aller se tirer lui-même la bonne aventureet voici l'horoscope que le Gaulois s'est chargé de livrer la publicité Il y a erreur sans doute,et confusion. M. Bou langer aura consulté les notes du programme qu'il aurait mis lui-même exécution, si les élec tions lui avaient été favorables. Ceux qui ont eu l'occasion de l'approcher pendant qu il était Y Hôtel MengelleBruxelles, se rappelleront que c'est justement tout cela que le brav' général promettait de faire aux gens du gouvernement français, le jour où il rentrerait triomphant Paris. Convaincu sans doute qu'il n'aura plus guère l'occasion de réaliser ce joli programme, M. Boulanger a voulu qu'il ne fût pas perdu pour tout le monde, et il l'a attribué ses adversai res. On dirait vraiment qu'il s'attendait de bonne foi un immense triomphe électoral, tant il a de peine faire bonne figure après l'échec. Ce qui doit surtout lui paraître cruel, c'est qu'il se souvient de l'arregante protestation qu'il publiait au lendemain de sa condamnation par la haute cour de justice. Je ne reconnais pas votre jugement, disait-il aux sénateurs; j'en appelle de votre verdict au corps électoral. Dans quelques semaines les électeurs casseront votre arrêt et vous balayeront Les électeurs ont confirmé l'arrêtet le ba lai s'est retourné contre les boulangistes Le projet de suppression des capacitaires de droit soulève dans le pays des protestations qu'explique la violence du coup de parti. Ce sont les sociétés des sous-officiers, c'est la Ligue libérale, c'est l'Association libérale de Bruxelles, c'est la Fédération libérale, ce sont les capacitaires par examen mêmes, ce sont en un mot tous les partisans de l'extension du droit de vole qui protestent contre une mesure qui n'est que trop évidemment portée contre une fraction notable de la population éclairée du pays, et dont le seul but est d'assurer tout jamais la suprématie d'un parti sur l'autre. Quel que soit le sort réservé ce projet, il importe aux libéraux de ne pas se laisser sur prendre. 11 y va de leur intérêt de se mettre l'abri de ce coup de massue et de ne pas s'ex clure volontairement du corps électoral. Qu'ils passent l'examen électoral et la finasseriejésui- tique sera déjouée. D'ailleurs cet examen n'est pas difficile. Celui qui possède une écriture lisible qui orthographie dans sa langue maternelle sans Faute grave, une courte dictée de neuf lignes qui connaît assez d'arithmétique pour répondre passablement deux questions, (la dictée et les questions étant choisies dans un Suestionnaire connu), obtiendra coup sûr le iplôme, fût-il absolument ignorant en géo graphie, en histoire et en droit constitution nel. En effet, une écriture lisible, ce qui suppose déjà la lecture, vaut 10 points. L'orthographe, sans faute, vaut 5 points. Voilà déjà 15 points et il n'en faut que 21 Pour les mots dont l'orthographe a varié, l'ancienne forme compte aussi bien que la nouvelle. Les fautes, d'accents, de majuscules ou de ponctuations ne sont pas comptées. Chaque faute d'orthographe ne compte que pour 1/5, de sorte que cinq fautes ne comptent que pour une. Enfin une même faute se reproduisant deux, trois fois et plus ne compte qu'une fois, soit 1/5. Le calcul compte pour 5 points. De même pour le système légal des poids et mesures. Pour le calcul et le système légal des poids et mesures, il est accordé 2 1/2 points celui qui, par sa réponse, prouve qu'il a compris la ques tion, sans toutefois qu'il soit arrivé la solution exacte par une erreur de calcul. Il est accordé 1 point celui qui ne fait qu'indiquer sommai rement le résultat exact, alors qu'il s'est abstenu de raisonner la question ou d'en indiquer la marche. La géographie figure pour 5 points. L'histoire de Belgique pour 2 1/2 et le droit constitutionnel également pour 2 1/2 points. Le jury se contente dans ces cas d'une réponse suffisamment précise. Ensemble 35 points pour un travail parfait, et il n'en faut que 21 pour être admis. Les examens auront probablement lieu, en 1890, comme les trois dernières années, vers le 20 Mars. Nous engageons vivement nos amis s'y préparer, leurs efforts seront couronnés de succès. Pour leur édification, nous résumerons les résultats des différentes sessions A la 1" session d'examens (Octobre 1883), 74,552 citoyens se sont fait inscrire et 66,793 se sont présentés, dont 49,924 ont été admis, soit 75 p. °/0. De 1884 1886, il y a eu 30,429 inscriptions et 26,063 se sont présentés, dont 15,622 admis, soit 60 p. En 1887 (7° session) Inscrits, 5,926 examinés, 5,413 admis, 3,892, soit 72 En 1888 (8e session): Inscrits, 20,838 examinés. 19,508 admis, 13,269, soit 68 p. En 1889 (9e session) Inscrits, 12,706; examinés, 11,369; admis, 7,956, soit 70 p. A méditer ces chiffres et courage Quelqu'un d'un peu versé dans les choses fi nancières et qui voudrait du bien M. Beer- naert ne se chargera-t-il pas d'expliquer comment notre grand ministre s'y serait pris LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DEHANCHE. vires acquirit edftlm). ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 30. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions: Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89. Marché aux Herbes. 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 - 2-43 5-20 7-50. Comines-Armentières, 5-30 8-2011-16—2-43—9-49 Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 -9-57—12-17 3-56 6-21 -8-14. Courlrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-43 5-20 7-50. Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-58 -11-16—2-43 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20. i Ce qui va se passer, c'est bien simple le jacobinisme autoritaire ne va plus connaître de bornes, il va se croire tout permis les mesures arbitraires vont prendre une recrudescence nouvelle on va entrer en plein dans l'ère des suspects on va frapper ceux auxquels on n'avait pas encore osé s'adresser des listes de proscription vont ra pidement être couvertes de noms les juridictions les plus extraordinaires vont être installées. Puisque, malgré la crainte qu'on en avait, la France vient de montrer qu'elle n'était pas las^e de ce gouvernement misérable, qu'elle n'en avait pas assez, pourquoi se gêner avec elle Ypres, le 28 Septembre 1889. p, o/#>

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1