N° 82. Dimanche, 49e ANNÉE, 13 Octobre 1889. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Les libéraux et la réforme électorale. Tout pour les curés. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ d'Ypres pour Popenngbe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 Dans noire article de Dimanche passé con cernant les concours scolaires, nous avons an noncé que, l'espace nous manquant, nous répondrions plus tard aux attaques du Journal d'Ypres contre l'école communale (La Looye). Du reste, au fond ces attaques ne sont pas sé rieuses. Le Journal d'Ypres ne dirige ses bat teries vers cette école qu'à titre de piteuse riposte ce que nous avons dit de l'école S' Michel. Dire que l'école S1 Michel envoie en grande partie au concours des élèves déjà for més ailleurs, des jeunes gens choisis dans les écoles environnantes, c'est une grave impru dence s'écrie notre pieux confrère. Pour quoi donc? Parce que l'école communale compte au nombre de ses élèves des enfants arrivés des villages des environs 1 Qu'est ce que cela prouve Il y a toujours des enfants de la campagne fécule communale comme il y en a toujours dans toutes les écoles. Le Journal d'Ypres esquive la question. Campagnards ou non, l'école communale envoie ses elèves au concours et il n'en est pas de même de l'école S1 Michel. Voilà 1 Lq Journal d'Ypres ajoute qu'à l'école com munale, où l'on ne regarde pas aux dépenses... parce qu'elles sont payées par les contribuables (ceci c'est son dada, il radote cela comme le vieux Caton radotait son delenda Cartaghoil y a, dit-il, un instituteur exclusivement chargé de préparer les élèves au concours. C'est un audacieux mensonge Aucun instituteur n'est spécialement payé ou préposé pour former de futurs élèves concurrents. L'enseignement des adulte? comprend trois degrés. Des instituteurs sont chargés de donner des cours chacun des trois degrés. Ce sont les élèves du degré supé rieur qu'on est obligé de présenter chaque an née au concours. Qu'y a-t-il là d'irregulier, d'anormal Il y a quelque temps, le Journal d'Ypres publiait les lignes suivantes Nous trouvons dans la Chronique un article traitant le même sujet mais un autre point de vue. Nous le reproduisons, car le rapproche ment est curieux. Voici Pour répondre ce que nous avons dit des fresques Delbeke le Journal d'Ypres croit pouvoir se tirer d'affaire en se lançant corps perdu dans toutes sortes de divagations. Les Clefs de Jérusalem et les peintures égyptiennes font uniquement et tous les frais de sa polémi que. Et pour embrouiller encore mieux sa prose, il consacre ce déraillement trois colon nes. C'est trop et on y voit tout son embarras. Comme lesClefs de Jérusalem et les peintures égyptiennes n'ont absolument rien voir dans toute cette affaire, et que le verbiage, le plus long, ne vaut jamais une bonne raison, quelque modestement qu'elle soit présentée, nous con sidérons comme nul et non avenu tout ce que raconte la pieuse feuille et ne nous y arrêterons par conséquent pas. - Le bureau de la Fédération libérale vient de lancer le manifeste que voici. Le mouvement d'opposition au projet de loi Devolder s'accentue et s'étend. Le polichinelle qui commande la magistra ture Belge continue s'incliner de plus en plus bas devant la tonsure. Il n'y a pas de jours où il ne donne des exemples de sa soumission et ne trouve les moyens d'entretenir la caisse des fabriques d'Eglise, dut-il donner des accrocs la loi et saigner blanc les finances communales. Nous sommes fatigué de relever depuis des années au journal officiel les milliers d'arrêtés pris par M. Lejeune pour apprendre nos De- putations permanentes qu'il est bien téméraire par le temps de couardise qui court de vouloir empêcher nos bons curés de s'engraisser des bêtises de la stupidité de certaines de leurs ouailles fanatisées et de les rappeler aux senti ments d honneur, de droiture et de modération que l'Evangile comme la loi leur enseigne. On espère chaque jour que le grand Juge, ministre de la justice va enfin ouvrir les yeux et reconnaître que les appétits des prêtres sont insatiables, que leurs prétentions ne peu- LE PROGRÈS vires acquirit eukdo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions: Judiciaires la ligne un franc. Pour les annonces de France et de Belgique s'adresser l'Agence Havas, Bruxelles, 89. Marché aux Herbes. 4.00 6-42 - 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 8-20 - 9-58 11-16 - 2-43 5-20 7-50. Comines-Armentières, 5-30 8-2011-16—2-43—9-49 Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende,7-16 -9-5712-17 3-56 6-21 8-14. Courlrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50. Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-43 5-20. Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-43 5-20. Ypres, le 12 Octobre 1889. Bonne Leçon. Edison a fait, avant son départ de Paris, une dernière visite la tour Eiffel. Il s'est inscrit sur le fameux livre d'or où princes et célébrités ont apposé leurs signatures et il a joint son nom le compliment suivant Du sommet de la Tour Eiffel. a 10 Septembre 1889. A M. Eiffel, l'ingénieur, le courageux constructeur du spécimen si gigantesque et si original de l'art de l'ingé nieur moderne, un homme qui a le plus grand respect et la plus grande admiration pour tous les ingénieur», y compris le plus grand d'entre eux, le bon Dieu Thomas A. Edison. Quel a crétin que cet Edison, qui stupéfie l'univers par ses inventions Oser parler du bon Dieu, le plus grand de tous les ingénieurs Ne sait-il donc pas, le célèbre ingénieur électricien, que nos esprits forts ont depuis longtemps biffé le bon Dieu proclamé une invention des cléricaux Il est vrai que M. Edison, pour pallier sa superstition pourra invoquer l'exemple que M. Eiffel lui même a donné, dans une récente réception qui lui avait été réservée dans une humble bourgade de Suisse. Quelles leçons pour nos pygmées libres penseurs qui croient donner une preuve de leur supériorité intellec tuelle en niant toute vie et toute puissance supérieures!» Chronique du crétinishe. Un papier ciéricocan- dard du canton de Nivelles vient d'accoler, au nom d'Edi- son, une épithète absolument inai^ntluc... Nous vous la donnons en mille, mais ne cherchez point c'est l'épithète de... crétin Oui, crétin, ni plus ni moins que si le grand homme faisait partie de la fameuse génération prédite autre fois par le clérical De Decker Et pourquoi, je vous prie, celte déconcertante insulte au génial Américain Tout simplement parce qu'il parle d'un bon Dieu qui n'a rien de commun avec celui des prêtres catholiques. Le vrai savant croit en Dieu, conclut audacieuse- ment la pieuse follicule nivelloise..,. Pourquoi, alors, nos bons orthodoxes redoublent-ils tant la science et procla- meut-ils l'ignorance obligatoire Au fond, nous semble-t-il, la vraie raison de la rancune que les dévots sont en train d'amasser contre Edison pro vient simplement de la frayeur qu'ils ont de la concurrence. Ils craignent que leur vieux faiseur de miracles, eux, ne soit éclipsé par cet autre faiseur de miracles, bien plus moderne, celui-ci N'a-t-il pas permis, en effet, la voix humaine de se faire entendre des lieues au moyen d'un fil de bronze, et n'a-t-il pas permis de faire des conserves éternelles de celte même voix au moyen d'un simple cylindre en cire durcie N'a-t-il pas encore réalisé le fameux Que la lumière soit au moyen de l'étincelle électrique que, nouveau Prométhée, il a su dérober au ciel, sans se laisser foudroyer Comme quoi on peut retourner la foliole des bords de |a Dodaine son épithète ridicule surtout sous sa plume d'oie. Bruxelles, le 8 Octobre 1889. Le projet de réforme électorale déposé par MM. Beer- naert et Devolder constitue un attentat sans précédent dans nos annales. Il est la rançon d'un ministère compromis aux exigen ces de sa majorité Alors que de toutes parts on cherche agrandir le corps électoral, le Gouvernement prépare une hécatombe de cin quante mille électeurs Cinquante mille électeurs qui, de son propre aveu, sont capables et dignes de l'électoral Il veut par un coup départi s'emparer de l'administra tion des grandes communes libérales, assurer la perpé tuité du gouvernement des prêtres et la prédominance d'une opinion contrairement la parole royale Toute mesure qui peut être interprétée comme ten dant fixer la prépondérance d'une opinion sur l'autre, est un danger. La Fédération libérale dénonce au pays le caractère pé rilleux, presque révolutionnaire, de cette audacieuse ten tative Elle fait appel toutes les associations et sociétés libé rales, tous les libéraux belges, sans acception de nuance, et les invile protester avec elle par tous les moyens dont ils disposent contre ce projet inique, odieux abus de la force Pour la Fédération des Associations libérales, Le bureau X. Neujean, président. Ch. Graux et F. Delvaux, vice-présidents. Joseph Warnant, secrétaire Ch. Masson, secré taire-adjoint. Jules Bara, Charles Buls, O. de Kerchove, de Sélys-Longciiamps, Liefmans, H. Lippens, G. Pa- ternoster. -*

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Le Progrès (1841-1914) | 1889 | | pagina 1