N° 89. Jeudi,
49e ANNÉE.
7 Novembre 1889.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
Modification -
la loi électorale.
La tricherie clérico-électorale.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Heures de départ cTYpres pour
Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 r 12-07 3-00
Y PRES-FURN ES
FURNES-YPRES.
7-35 10-20 11-30 3-04 - 6-20.
L'empereur et l'impératrice d'Allemagne sont
arrivés Dimanche Constantinople. A dix heu
res du matin, le Kaiser et le Hohenzollern, ac
compagnés de la flotte turque, ont doublé la
pointe du Sérail. L'empereur et l'impératrice
ont débarqué Dolma-Bagtché et se sont ren
dus Vildiz-Kiosk, où ils ont reçu la visite du
sultan.
Dans l'après-midi, il y a eu grande revue de
la garnison, et le soir dîner de gala de cent vingt
couverts.
La Gazette de l'A llemagne du Nord déclare que
la visite de Guillaume II au Sultan ne doit
inspirer ni hostilité ni méfiance, la politique
extérieure de l'Allemagne ayant pour principe
de maintenir et de garantir la paix.
En France et en Angleterre, on persiste
soutenir que le but de Guillaume II est d'amener
la Turquie entrer dans la triple alliance, qui
dès lors deviendrait quatruple, en attendant
qu'elle devienne quintuple et même sextuple
mais l'opinion générale, dans ces deux pays, est
que la Turquie restera neutre en dépit de toutes
les instances de l'Allemagne.
Après les entrevues et les voyages de souve
rains, voici les entrevues et les voyages de minis
tres. Ces derniers ne sont nécessairement que
la conséquence des premiers. Le3 hommes d'État
ont compléter et parfaire dans le détail les
résultats des entretiens de leurs souverains. C'est
le but évident de la visite que le comte Kalnoky
fait en ce moment Friedrichsruhe, au prince
de Bismarck. Le ministre des affaires étrangères
d'Autriche-Hongrie et le chancelier de l'Empire
allemand ont évidemment s'entendre et com
biner leur action, et il est clair que la question
bulgare fera surtout l'objet de leurs conversa
tions. Nous saurons bientôt sans doute s'ils au
ront réussi trouver la formule d'un arrange
ment donnant satisfaction la Russie. La ques
tion bulgare est, en tous cas, de toutes les
questions européennes celles dont la solution
paraît la plus urgente, car il suffirait de bien peu
de chose pour mettre directement en conflit
l'Autriche et la Russie. C'est surtout de
l'éternelle, de la sempiternelle question d'Orient
qu'il sera question Friedrichsruhe.
Y près, le 6 Novembre 1889.
Le gouvernement, de plus en plus inquiet de
la tournure que prend la résistance contre
l'odieux projet de réforme électorale déposé
Îiar M. Devolder et élaboré par MM. Woesle et
acobs,cherche amadouer l'opinion publique.
Peut-être espère—t-iI voir tomber ces résis
tances en faisant in extremis une concession en
faveur de telle ou telle catégorie déterminée
d'électeurs capacitaires.
Ce qui s'est passé la séance tenue Lundi
par la Société générale des officiers retraités
nous le donne penser.
L'objet de la réunion était de protester contre
le projet de réforme électorale, mais il a été
décide que l'on ne protesterait pas.
La raison en est que le général Demoor a
annoncé l'assemblée que le cabinet retirait sa
proposition en ce qui concerne les officiers re
connus aptes remplir le devoir électoral.
Néanmoins, M. le général Baudoux a fait ad
mettre que s'il n'était pas donné suite aux
promesses des minisires, on leur enverrait une
protestation modérée dans la forme, mais exi
geant la reconnaissance des droits acquis.
Tant mieux pour MM. les officiers, si le mi
nistère tient rengagement qu'il a semblé pren
dre vis-à-vis d'eux, mais que le cabinet ne
s'imagine pas que ce lambeau de satisfaction
soit de nature faire cesser l'opposition ardente
contre la loi.
D'ailleurs, si M. Pontus ou si M. Devolder a
promis de faire quelque chose pour les officiers,
MM. Woeste et Jacobs, qui sont les maîtres, et
qui le feront bien voir, n ont rien promis.
Que disons-nous Ils ont promis, au con
traire, de faire voter intégralement le projet de
loi dont ils sont les auteurs et pour lequel ils
ont tout naturellement une tendresse pater
nelle.
L'Escaut ne nous a-t-il pas mis en garde
contre ce qu'il appelait les faux bruits répandus
par la presse gueuse sur les dispositions du
gouvernement retirer telle ou telle partie du
projet de loi
Tout cela est invention pure, ajoutait textu
ellement l'organe de M. Jacobs.
Donc, sans le bon vouloir des deux ministres
révoqués en 1884, il n'y a rien de fait.
Au surplus, si même les maîtres de nos
maîtres consentaient la modification indi
quée, celle-ci ne serait pas de nature dimi
nuer d'un iota l'agitation au contraire.
Ce n'est pas satisfaction pour quelques-uns
que le pays réclame, c'est satisfaction pour
tous.
Or, il n'y a qu'un moyen d'arriver ce ré
sultat, c'est de retirer purement et simplement
l'audacieux projet de loi.
Au début de la polémique suscitée par le
honteux projet Devolder, nous avons émis le
vœu de voir la gauche se retirer en masse dès
que l'article 1" aurait été voté par la majorité
noire.
11 nous revient que dans certains cercles po
litiques de Bruxelles et do Liège la chose est
considérée dès présent comme décidée.
Le projet sera vigoureusement discuté, cela
va sans dire, par la minorité libérale. M. Frère,
notamment, prononcera un discours qui sera
le complément de son admirable harangue du
banquet de Liège. Après quoi, l'article 1*r
étant voté toute la gauche, M. Frère entête, quit
terait la Chambre et laisserait la bande Pour-
baix achever seule son œuvre de violence et
d'iniquité.
Cette nouvelle est-elle absolument certaine?
Nous ne savons encore. Mais on nous la donne
comme telle cl on nous dit la tenir d'un des
principaux membres de la gauche.
[Economie).
L'Etoile assure ce matin que, vu l'abstention
des cléricaux Gand, on a fait comprendre en
haut lieu au ministère qu'il fallait retirer le
projet Devolder.
Première reculade.
Les officiers pensionnés réunis hier en as
semblée générale ont été informés officiellement
que le gouvernement les exemptait de l'héca
tombe des capacitaires et que par conséquent
leur opposition la coquinerie Devolder n'avait
plus de raison d'être.
L'élection de M. Janson a prouvé que les
quatorze députés cléricaux de Bruxelles ont
cessé en réalité d'être les mandataires de l'ar
rondissement qu'ils représentent encore nomi
nalement.
A Gand la reculade des cléricaux infirme les
huit mandats qu'ils détiennent la Chambre.
S'il y avait demain des élections générales,
ces deux arrondissements suffiraient eux
seuls pour amener un déplacement dequarante-
quatre voix.
Malgré son respectable effectif, respecta
ble est une manière de parler du moment que
la bande Pourbaix est en cause, la majorité
noire ne représente plus que la minorité du
pays.
ue le gouverne-
ps électoral de la
Nous avons fait remarquer t
ment n'avait osé parler au cor
suppression des capacitairesde droit dans aucune
des élections générales de 1884,1886 et 1888. 11
LE PROG
yibes acqcuut el'ndo.
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