AVIS.
AVI S.
N° 93. Jeudi,
49e ANNÉE.
21 Novembre i 889
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Denier des Écoles laïques
d'Ypres.
Résumé politique.
Chez les capacitaires
catholiques.
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Le Petit Journal.
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L'ancien empereur du Brésil est en route pour
l'Europe. Où débarquera-t-il On dit qu'il est
attendu Lisbonne mais des dépêches de Rio-
de-Janeiro portent que le commandant du na
vire bord duquel il a pris passage a reçu des
instructions sous pli cacheté ouvrir en mer,
lui indiquant où il doit conduire dom Pedro
sans doute dans un port français de la Méditer
ranée, ou en Italie.
Cependant, comme nous venons de le dire,
on l'attend Lisbonne, où on compte qu'il arri
vera vers le 3 Dccembre. Les journaux de Lis
bonne disent qu'il séjournera quelque temps
dans cette ville et que, par la suite, il fixera sa
résidence Oporto, où est déposé, par suite
d'une disposition testamentaire, le cœur de
l'empereur son père.
Chaque fois que dom Pedro venait en Europe,
il ne manquait jamais d'aller visiter Oporto, en
pèlerinage pieux.
Le ministre des affaires étrangères, Quinto
Bocayuya, a télégraphié au baron Agniac An-
drade, ministre brésilien Lisbonne et son ami
personnel, lui annonçant la proclamation de la
république et le priant de transmettre cette
nouvelle toutes les légations du Brésil en
Europe, en attendant des communications par
la poste.
Les journaux portugais, parlant de l'événe
ment, disent que chaque peuple a le droit de se
gouverner comme bon lui semble.
Les Novidades disent Nous honorons l'em
pereur détrôné mais nous respectons le peuple
insurgé, car il est libre et autonome. Les peuples
brésilien et portugais resteront toujours frères
et amis.
Le Correio da Manha termine son article en
disant Nous nous inclinons devant la volonté
du peuple brésilien, et cette presque inexpli
cable mutation vue ne refroidit pas notre affec
tion envers la nation sœur.
On le voit, le deuil de la monarchie brésilienne
se porte assez allègrement Lisbonne.
Les Portugais sont toujours gais
Les renseignements qui viennent du Brésil
constatent que le nouvel état de choses a été
accepté, sinon avec empressement, du moins
sans opposition, partout.
La province de Bahia n'a pas tardé se ral
lier aussi la république.
En France, rien d'intéressant la Chambre
des députés poursuit son travail de vérification
des pouvoirs. On ne prévoit de discussion sé
rieuse que sur l'élection de M. Joffrin, et il est
probable qu'elle sera validée. Le principal argu
ment qu'on fait valoir cet effet, c'est que tous
les électeurs qui ont voté pour M. Boulanger
savaient d'avance qu'ils votaient pour un inéli
gible, et que leurs bulletins étaient légalement
nuls ils ont tenu passer outre, c'est leur
affaire, et cela ne peut empêcher que le candidat
qui a régulièrement obtenu le plus grand nom
bre de suffrages soit le véritable élu.
Nous'pouvons ajouter que MM. Joseph Rei-
nach et Henry Maret défendront la tribune
l'élection de M. Joffrin, si l'on demande son
invalidation, et que M. Brisson se réserve d'in
tervenir dans la discussion.
En revanche, il est probable que M. Clemen
ceau demandera l'annulation des opérations
électorales de Montmartre.
Ypres, le 20 Novembre 1889.
Rien n'est brutal comme un chiffre, et forts
de cet adage, nos bons meneurs cléricaux s'en
donnent cœur joie pour en faire accroire
leurs béats auditeurs.
Dernièrement la réunion des capacitaires
catholiques par examen, on a jonglé avec
les chiffres, que c'est plaisir contempler le
toupet des orateurs de ces lieux bénits, et un fort
d'entre les forts, c'est M. Iweins, toujours le
môme, toujours brouillé avec Barrôme, Newton
et tous ceux pour lesquels deux et deux font
quatre.
Il y a longtemps que nous l'avons dit: ne
croyez pas M. Iweins quand il fait de l'arith
métique pour lui, l'arithmétique est une mus
cade et on ne voit jamais clair quand il opère
avec ses gobelets. C'est sa nature, il ne changera
pas, et le plus comique c'est qu'il est persuadé
qu'on sera dupe de sa grosse malice. Mais cela
ne prend pas, parce que de Bosco, il n est qu'un
mauvais élève. Ses doigts sont trop raides et il
n'a pas la dextérité voulue d'un opérateur ha
bile.
Ainsi il a beau dire que par la loi Devolder
103 électeurs sont maintenus pour la commune
et la province et 5 pour la commune, et qu'en
réalité, il ne tombe que 50 électeurs, cela est
en tous points faux et en opposition flagrante
avec ce qu'on peut vérifier tous les jours.
La vérité, la voici
Des 1857 électeurs communaux, il y a 340
capacitaires de droit.
De ces 340 capacitaires de droit, 191 paient
au moins le cens provincial, 7 ne paient que le
cens communal, 142 no paient aucun cens.
Donc7 +142= 149 perdus pour la provin
ce, du chef, bien entendu, du cens.
De ces 149, le projet de loi en maintient 57
du chef de leur diplôme. M. Iweins dit 103.
Bagatelle.
Le projet Devolder en sacrifie donc pour la
province 149 57 92.
De ces 92. il en est 87 qui ne paient rien,
5 le cens communal. Total 87 rayés. M. Iweins
dit 50. Rebagatelle.
On voit que les calculs de M. Iweins sont
empreints de la plus stricte et de la plus ri
goureuse inexactitude El ce qu'il aurait pu
ajouter et ce qu'il a bien soin de ne pas dire,
lui si prolixe, c'est que parmi les 92 capacitai
res de droit, il y a 39 officiers, (des ignorants
probablement), dont deux de la garde civique
et pas un seul ministre du culte.
Ah que M. Devolder savait bien ce qu'il
supprimait
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