THEATRE DE LA BOURSE. l'incendie JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Paroles royales. 5. Jeudi, 50e ANNÉE. 9 Janvier 1890. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ cê'Ypres pour YPRES-FURNES. 5-00 8-10 11-10 1-40 3-00 FURNES-YPRES. Ypkes, le 8 Janvier 1890. D'après le correspondant bruxellois du Pré curseur. le Roi, répondant au bourgmestre de Bruxelles, qui avait fait allusion dans son dis cours au prochain jubilé de vingt-cinq ans de règne, s'est exprimé en ces termes MM., vous me permettrez d'exprimer une pensée personnelle, et de vous adresser un pressant appel Dans un pays heureux com me le nôtre, il y a, l'occasion des fêtes que vous annoncez, un grand acte de fraternité accomplir. 11 faut que nous nous associions de tout cœur l'amélioraLion du sort des invalides du travail. 11 faut que dans la Belgique, dont le travail constitue la gloire et la prospérité, ceux qui périssent la tâche, soient sûrs du lendemain, et que la nation montre ce qu'elle peut faire. Et maintenant, si vous voulez honorer le Souverain dans les fêtes que vous projetez, il importe que ces fêtes s'adressent la nation elle-même. Dans ce palais, le Roi qui m'a pré cédé et moi-même nous n'avons été que les serviteurs constitutionnels du pays. Je veux avec passion le bien de la patrie, et j'y ai voué mon existence. Eh bien, j'espère qu'à l'occasion de mon jubilé, ce pays me fera entendre son mot d'ordre, et me dira ce qu'il espère et ce qu'il veut. Le correspondant du Précurseur ajoute Rien ne saurait rendre l'effet de ces paroles prononcées d'une voix forte et auxquelles l'an xiété qui dominait le Roi (on venait d'appren dre que le château de Laeken était entièrement la proie des flammes), donnait une pénétration singulière. Elles furent comprises de tous, et l'attitude des ministres suggérait bien des réflexions. Le Roi est donc décidé dissoudre lés Chambres dans le courant de cette année, peut- être après le vote de l'infâme loi Devolder 11 serait difficile de comprendre autrement les paroles que nous venons de reproduire. Atten dons en tout cas les commentaires de la presse officieuse. P.-S. Les paroles du Roi ont produit une vive émotion dans le camp clérical le Bien public publie un article menaçant. Si le Souve rain, dit-il, prenait une attitude hostile ses sujets catholiques, il éprouverait bientôt aux dépens du prestige royal la vérité de cette maxime que l'affection ne se maintient pas d'un seul côté et qu'elle survit bien rarement aux blessures faites la justice. Et la feuille go thique donne entendre que dans ce cas, l'avenir de notre monarchie nationale serait en péril. Voilà une entrée en matière qui promet. Les charlatans qui nous gouvernent et les journalistes pieux qui cirent les bottes des dits charlatans, aiment répéter, tout bout de champ, que la solution de la question sociale a fait un grand pas sous le ministère de la pros périté nationale. Ce mensonge effronté est réé dite chaque jour avec la ténacité que nos déli cats adversaires apportent dire en toutes choses le contraire de la vérité. Les grèves actuelles et le préjudice énorme qu'elles causent la fortune publique, sont une réponse triste ment éloquente aux balivernes des Fontana- roses du parti eléricaL Grâce au gouverne ment actuel, dit avec raison le correspondant bruxellois du Précurseurnous n'allions plus avoir de ces désastres économiques. Les lois sociales allaient y porter remède. La société allait être régenéree. Nous allions voir revenir les beaux jours du Paradis terrestre. Nous en sommes bien loin. Il n'y a jamais eu tant de grèves que depuis que nous avons un gouver nement qui a entrepris île faire le bonheur du peuple belge par la refonte des lois sociales. On parle avec des airs quelque peu mysté rieux, de la prochaine retraite d un des mem bres de la majorité noire. Nous ne comprenons pas les raisons pour les quelles on semble entourer de tant de réserves la nouvelle en question. Voilà pas mal de semaines que l'on est fixé là-dessus il s'agit de M. Beeckman, député de Louvain. Les journaux cléricaux ne nous ont pas fait connaître jusqu'à présent les raisons de la dé cision prise par le législateur que la Belgique est sur le point de perdre. La mort de M. Liedekerke Beaufort laisse un siège vacant Dinant. et dans le courant de ce mois, le corps électoral de l'arrondissement de Dinant sera consulté. Les libéraux lutteront-ils? Ils auraient tort de se dérober. Aux dernières élections législatives, dans des conditions exceptionnellement avantageuses, ils ont com battu, et si la victoire n'a pas répondu leurs efforts, la défaite n'a rien eu d'humiliant. Pourquoi M. deSélys-Longchamps ne recom mencerait-il pas la lutte? 11 l'avait engagée un peu l'improvisle; au jourd'hui, mieux connu des électeurs, il en rallierait beaucoup plus sa candidature. Puis, la situation s'est améliorée depuis 1888; le gou vernement a été démasqué, son hypocrisie mise nu. et les li béraux ont mis fin leurs an ciennes divisions. Dans tout le pays se mani feste un véritable réveil des idées et des hom mes. Le moment de l'abstention est donc passé. Nos amis de Dinant le comprendront, et s'ils sont battus, ils verront, comme les libéraux de Louvain, certainement diminuer la majorité de leurs adversaires, ce qui leur servira de puis sant encouragement pour les élections futures. Aux armes donc! personne n'a plus le droit de manquer ses devoirs de citoyen la veille de l'assaut formidable qui sera livré aux cita delles les plus puissantes du cléricalisme. L'année 1890, sinistrement inaugurée par l'incendie du château de Laeken, compte déjà un désastre de plus. Le théâtre de la Bourse a pris feu la nuit de Lundi Mardi, et de la salle, du foyer, de la scène et de ses dépendances, il ne reste plus que les murailles extérieures. C'est vers trois heures du matin que deux jeunes gens, sortant d'un bal d'étudiants qui se donnait la Brasserie flamanderue Auguste Orts, virent de la fumée s'échapper d'une petite porte du rez-de-chaussée, située côté de l'entrée principale du théâtre. Cette porte donne accès dans les dessous du théâtre. Ces deux jeunes gens, M. Louis Hanssens et M. Debleur, enfoncèrent la porte et virent tout le dessous rempli de fumée. Ils essayèrent d'en trer, mais ils furent rejetés au dehors par la fumée. Au même instant, attisé par l'air, le feu se déclara et, en un instant, le dessous ne fut plus qu'un brasier. Immédiatement ces messieurs téléphonèrent d'un café voisin la grand'garde, sonnèrent toutes les portes des maisons sises au rez-de- chaussée du théâtre ainsi qu'aux maisons nom breuses, hautes de quatre étages, accotées au théâtre rue Paul Devaux. Des voisins accoururent, montèrent aux éta ges, réveillèrent les habitants, prirent des fem mes et des enfants qui, affolés, poussaient des cris déchirants. Le feu s'était rapidement pro pagé dans le foyer, les flammes sortaient par les grandes fenêtres donnant rue Auguste Orts et Ear les fenêtres de l'office, donnant rue Paul 'evaux. Les flammes montèrent, léchèrent le toit de VHôtel central faisant partie du pâté de maisons, mais heureusement séparé du théâtre par un gros mur de préservation, construit précisément pour assurer l'hôtel en cas d'incendie du théâtre. PROG vires acquirit el'nro. ABONNEMENT PAR AN; Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames; la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrés Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2, rue de l'Enseignement, Bruxelles. IN—I Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinglie-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 6-05. Ilouthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. domines, 5-30 7-55 8-20 - 9-58 10-03 11-16 2-43 - 2-54 5-20 7-50 - 8-55. C.omines-Armentières, 5-30 11-162-545-208-55 Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57 -12-17 3-566-21. f.ourtrai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20 7-50 8-55. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.) Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-162-41 5-20. Oourtrai-Gand. 5-30 - 8-20 11-16 2-41 5-20. 6-55. 5-40 7-35 10-20 - 11-30 3-04 6-20. aaaaaaaaaaanir du

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 1