i\° 12. Dimanche,
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Favoritisme catholique.
50e ANNÉE.
9 Février 1890.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Ypbes, le 8 Février 1890.
Depuis 1884, le parti catholique a suivi avec
une noble constance la ligne droite sur un point
de son programme le favoritisme le plus ex
clusif en faveur de ses fidèles. Voici un tableau
des nominations faites dans l'inspection sco
laire depuis l'avènement du ministère actuel
De tous les beaux Messieurs qui ont trouvé
place sur cette liste, il n'en est certes pas un
dont la couleur cléricale soit quelque peu dou
teuse non pas que les oiseaux n aient point
jadis changé de plumage et de ramage l'année
1879 fut pour la plupart d entre eux l'époque
de la grande mue.
Mais, en 1879, le bon Dieu se sentit un scru
pule de rester dans ces écoles qui se trouvaient
soumises une loi qui reconnaissait le principe
de la neutralité scolaire en matière religieuse.
Tel fut du moins le thème de tous les prônes de
ce temps, et, pour ne pas être moins scrupuleux
que lui, nombre des hommes du personnel en
seignant se prétendirent empêchés par leurs
convictions de prêter leur concours l'exécu
tion de la nouvelle loi on les appelle les trans
fuges de 1879.
Or, la vertu veut toujours sa récompense, et
l'on remarquera, par les titres indiques l ap-
pui des nominations, que presque tous les nou
veaux inspecteurs, les élus du ministère, sont
de madrés renards qui ont enfilé la venelle en
1879.
Ils ont suivi un programme conçu en deux
mots l organisation des ecoles cléricales, quel
ques mauvaises qu'elles fussent, et la ruine de
l'enseignement officiel.
Et pour prix de leur collaboration servile au
plus odieux crime politique de la majorité
actuelle, on leur a décerné le monopole des
hautes fonctions vacantes dans l'enseignement.
Par là même, on a décrété la déchéance de
1 enseignement primaire communal. Sur 22
nominations, 19 ont été obtenues par des ad
versaires signalés des écoles communales, dont
bon nombre se trouvent ainsi livrées leurs
pires ennemis.
Il faut croire que la conscience de ces Mes
sieurs s'est singulièrement dilatée depuis 1879,
car la loi cléricale du 20 Septembre 1884 a
reconnu également le principe de la neutralité
scolaire. Les conseils communaux sont libres
d'admettre ou d'ecarter renseignement reli
gieux dans leurs ecoles leur bon gré, Dieu
est ou n'est pas au logis. Mais n'importe pour
MM. les nouveaux inspecteurs. Ils ne s'insur
gent plus contre la loi bien au contraire, ils
concourent son application, et n'ont cure de
Dieu et de son absence.
(La Flandre libérale).
Faut-il qu il s'en ressente, ce bon M. Sur
mont, pour parer comme il le fait, le coup qu'il
s'est attiré par sa fameuse prouesse du 22 Jan
vier I C'est en avoir pitié. Une carpe, jutant
dans la poêle ardente, ne se démèperait pas
avec plus de frétillement pour échapper la
fricassée, que ne le fait l'honorable Sénateur
aux prises avec sa mirobolante gaffe. Avec cette
différence, c'est que si la carpe roussillote dans
le lard liquide, c'est que l'hameçon l'a prise en
traître, ceci la décharge de la carpe. Mais
pour M. Surmont l'excuse n'est pas valable. Un
Aspirant-Candidat-Bourgmestre en chambre
doit savoir ce qu il fait, et pour lui, le pardon
n'est pas acquis. Il n'avait qu'à faire, comme
tout le monde, se conformer simplement
l'usage et aux convenances. Mais non, le zèle
l'a emporté et le zèle l'a perdu. Tu l as voulu,
Georges Dandin
De tout quoi il appert que l'enfilade de phra
ses creuses par laquelle M. Surmont essaie de
travestir ses actes et l'intention qui les a provo
qués ne mène rien, si ce n'est mettre de plus
en plus nu I embarras dans lequel il s est mis
avec toute la legèreté d'un séminariste prêt
s'immoler pour la foi. Non tout cela ne prendra
pas. il a beau distiller ses gros sophismes pour
protester de son innocence et pour faire croire
que le petit^complet n'avait pas le caractère de
dédain qu on lui prête, il n'y réussira pas. Le
coup est porté et personne ne s'y est trompé.
Dailleurs sa déclaration n'esl-elle pas nette?
Y a-t-il moyen de donner aux mots une signi
fication autre que celle admise par la langue,
soit académique, soit usuelle? N'avons-nous
pas lu dans l'organe de M. le Sénateur qu'il n'y
a de mariage pour les catholiques que le
sacrement de mariage, c'est-à-dire, le mart-
âge religieux contracté conformément aux
prescriptions de l'Eglise.
Et Ie Journal d'Ypres, n'a-t-il pas dit encore,
afin d'éviter toute équivoque, que le prétendu
mariage civil, pour les catholiques, n'est
qu'une formalité legale laquelle on se sou-
met, puisqu'il le faut bien que sans cette
formalité les époux ne sauraient faire valoir
leurs droits.
N'a-t-il pas ajouté que le mariage civil n'a,
par lui-même, d'autre force que celle que donne
le concubinage
Quand on fait une déclaration pareille, rien
d'étonnant ce qu'on se conduise comme la
fait la noce du 22 Janvier, et les faits ne font
que confirmer la thèse. Trêve donc de protes
tations. Assez de ces arguties.
Vous avez voulu ricaner la loi civile, et vous
navez fait que froisser le sentiment public, et
le public ne l'oubliera pas. Maintenant, par une
triste reculade, vous dites que le costume de la
noce était une toilette de visite. Toilette de
visite Bien petite, en vérité I Mais cela près,
dites et essayez de faire croire que cela était
balochard, chicandard, même clodoche, c'est
possible, mais personne ne dira que c'était
chicard, car les faits sont les faits et ne sauraient
être autres.
Den dire davantage, il est superflu, car
En pareil cas, c'est faire trop d'honneur
De raisonner, en prendre acte est meilleur.
C'est fait.
Nous recevons la lettre suivante
Ypres, le 6 Février 1890.
Dans votre n° du Dimanche 2 Février vous
citez le rapport de la sous-commission des eaux
de l'agglomération bruxelloise, de manière
faire croire que celle-ci s'est prononcée nette
ment contre le mode d'alimentation des villes
qui consiste capter les eaux souterraines par
PROGRÈS
VIRES ACQUIRIT ECNDO.
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Nominations dans l'inspection scolaire.
o
s—
s
PERSONNES
nommées.
DATE
de l'arrêté de
TITRES
des personnes
NATURE
des nouv.
3
nomination.
nommées.
fonctions.
1
VanCleemput
16 Oct. 1884
Profes. l'école
norm. privée de
St-Nicolas.
Insp. cant'
2
Emond
10 Mai 1885
Ancien directeur
princ'
des écoles prim.
de Dison, ancien
prof, l'éc. nor
male de Huy.
3
Robyns
i
Ancien inspecl.
cantonal.
B M
4
Blaere
Institut, en chef
Courtrai.
cant'
0
Godfrin
a
Ancien inspecl.
cantonal.
B
6
Guelff
25
Ancien institut.
comm. Arlon.
J>
7
Machiels
UNov.
Directeur d'école
B
8
Dangohr
30
adoptée.
Ancien inspect.
cont. Monlzen.
B
9
Gayetot
28 Fév. 1886
Direct, des écoles
libres Cornesse.
B
10
Gheude
7 Sept.
Inspect. de Yen-
B B
•11
Lesuesse
seignement libre.
18 Oct.
Inspect. de Y en
B
12
seignement libre.
Van Hemel-
19Janv.l887
Institut, d école
B B
13
ryck
adoptée Zele.
Mevis
22 Avril
Institut, corn, en
B
14
Meganck
chef Tongres.
Direct, de l'école
12 Mai
B
15
adoptée d'Eecloo
Melchior
19 Juill.
Inspect. de l'en
B B
16
Willems
seignement libre.
23 Déc.
Ancien inspect.
B B
17
cant. Anvers.
Wautelet
27 Jan v. 1888
Institut, com. en
B B
18
chef Halsinnes.
Bols
15 Oct.
Inspect. de Yen-
seignement libre,
ancien inspecteur
princ1
19
cantonal.
Lamsoel
14Janv. 1889
Ancieninst.com.
Insp.cant1
en chef, insp. de
l'enseign. libre h
20
Verviers.
Auman
24 Mai
Inst. d'école libre
s
adoptée et insp.
de l'ens. libre
2]
Pael.
Grillaert
7 Sept.
Ancien inspect.
cant. et inspect.
de l'ens. libre
princ1
22
Ypres.
Graide
25 Oct.
Institut, en chef
d'école primaire
privée et inspect.
de l'ens. libre 5
St-Hubert.
cant'
Monsieur le Rédacteur du Progrès,