i\° 15. Jeudi,
50e ANNÉE.
15 Février 1890
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Chemin de fer.
Résumé politique.
Entre cléricaux.
6 FRANCS PAR AN.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIKIT fcl'.NDO.
tout ce qui concerne le i""rwJi flp'lVftUffi pttff"1 ''^itunr, rue au Beurre, 30.
Heures de départ cTYpres pour
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YPRES-FURNES.
FURNES-YPRES.
Au cours des observations et commentaires
qu'a provoqués dans la presse parisienne la pe
tite équipée du jeune duc d'Orléans, on a tait
remarquer que cet incident allait faire naître
entre ce jeune homme et son père, le comte de
Paris une situation analogue celle que le
{irince Victor s'est faite vis-à-vis de son père,
e prince Napoléon.
Cela avait paru une boutade plaisante. Eh
bien, non. Il paraît qn'il y a eu, dans cette
aventure, tout un parti pris de faire du jeune
prince d'Orléans un candidat direct au trône de
France, en remplacement de son père. Et, ce
qui est plus piquant, c'est que son père serait
d'accord avec lui.
Une dépêche de Madrid, adressée hier
VIndépendance belge, annonçait en termes formels
que le comte de Paris était parti pour l'Améri
que tout exprès pour laisser le terrain libre
son fils pour le petit exploit qu'il méditait
l'occasion de sa majorité. Le père aurait même
abdiqué cet efîet, si toutefois on peut appeler
abdication la renonciation une chose que per
sonne ne songe vous offrir.
Voici ce que disait cette dépêche
Le bruit court-ici que le comte de Paris a
positivement abdiqué ses droits éventuels la
couronne de France en faveur de son fils,
l'exemple de la reine Isabelle II, qui renonça au
trône en faveur de son fils, qui régna plus tard
sous le nom d'Alphonse XII.
Cette décision aurait été prise, tout récem
ment, dans le conseil de famille tenue en Anda
lousie, chez le duc de Montpensier, et auquel
assistaient le comte de Paris, le duc de Chartres
et le comte d'Eu. La résolution aurait été arrêtée
de reprendre simultanément et avec vigueur le
mouvement de la restauration orléaniste en
France et au Brésil.
Toute cette intrigue serait bien vue par plu
sieurs gouvernements monarchiques européens,
surtout par l'Autriche-Hongrie, l'Allemagne et
l'Espagne. Il paraît que les partisans des d'Or
léans, même Madrid, espèrent que la candida
ture de leur jeune prétendant acquerra vite la
fjopularité, par son audace braver les lois de
a République, ce qui contrasterait avec l'atti
tude peu courageuse du général Boulanger en
1889.
Si on rattache ces renseignements, qui ont
un caractère de vraisemblance remarquable, la
lettre de la comtesse de Paris écrivant pour ap
prouver la conduite de son fils, on est tenté de
donner cette aventure un autre caractère.
Après sa sortie de l'audience correctionnelle,
Samedi, le duc d'Orléans a déclaré que M. Cres
son, le bâtonnier de l'ordre des avocats, lui
aurait exprimé, nou seulement en son nom
personnel, mais encore au uom de tout le bar
reau de Paris, toute l'indignation que leur cau
sait une condamnation possible dans de pareil
les circonstances.
Mais alors, ce n'est plus une incartade de col
légien impatient de faire parler de soi, c'est
une bravade d'un prétendant qui vient Paris
même, en face des pouvoirs .publics, poser sa
candidature au trône dans des lettres de provo
cations insolentes au ministre de la guerre et au
président de la République.
Il se pourrait bien que, présentée ainsi, l'aven
ture fût jugée assez sévèrement par les magis
trats chargés de faire respecter les lois et les
pouvoirs publics.
Quel singulier temps que celui dans lequel
nous vivons! Si notre siècle est celui du fer et de
la vapeur s'il voit s'accomplir des transforma
tions profondes de la carte de l'Europe, il n'en
voit pas de moins étranges dans les relations de
peuple peuple. Les entreprises les plus har
dies, les travaux les plus herculeens mettent
aux prises avec les difficultés de la nature les
hardiesses des élans du génie. L'économie so
ciale et politique marche tâtons dans des
voies nouvelles et les vérités, qui, hier encore,
semblaient jamais acquises, sont remises en
question, plus compliquées et plus embrouillées
qu'onques. Le volcan est partout, partout la
terre tremble sous des grondements sourds et
inquiétants. Toutes les institutions sont ébran
lées monarchies, républiques, empires, fédé
rations, qui peut répondre du lendemain Et
au milieu de ce sauve-qui peut général, deux
colosses marchent en avant, ne voyant rien de
ce qui les entoure, ne visant que leur seul but
atteindre, sans se préoccuper des obstacles,
le catholicisme et la démocratie, deux rejetons
du christianisme. Qu'ils soient en progrès et
que leur succès les enhardissent, c'est ce qu'on
ne saurait nier. Mais qui la victoire finale
Le catholicisme est politique et en tout temps
a eu ce caractère, tout en le niant. C'est son
côté faible et ce sera un jour sa ruine.
Mais la démocratie? Dégagée de tout lien
religieux, elle n'a pas compter avec les finas
series qui font la faiblesse du premier et n aura
pas en subir le contrecoup. Saura-t-elle se
prémunir contre ses propres excès, dont elle
porte en elle le germe? Cesl cela qui est
craindre et, nouveau Saturne, on la voit déjà
dévorer, un jour, ses propres enfants. Et ce
pendant on s'incline devant elle et toutes les
risettes sont pour elle. C'est qu'elle est majes
tueuse en elle-même et pleine de séductions.
Les grands même la courtisent, témoin Guil
laume II. Est-ce par pur amour ou par calcul
Pouvernemental La suite nous lapprendra.
our le moment, tout ce que nous pouvons
constater, c'est que le puissant empereur se
montre disposé sen faire une alliée et non-
seulement pour lui, mais pour tous ses frères
et cousins qui ont charge de la destinée des
'peuples. Réussira-t-il? Son appel sera-t-il
entendu
Nous le saurons bientôt. Mais une chose
nous frappe, dans ce coup de théâtre, aussi
hardi qu'inattendu, c'est cette sympathie sou
daine pour des idées que, hier encore, on
redoutait et qu on écartait avec un soin em
barrassé.
En effet, qu'est-ce qui a tenu loin de l Exposi-
tion universelle de Pans les. monarques de tous
les pays, grands et petits N'est-ce pas la
révolution de 89 que cette fête internationale
consacrait avec une pompe qui n'a jamais été
dépassée Et que fait maintenant l'empereur
d'Allemagne, que feront tous ces potentats, s'ils
se rendent ces grandes assises du travail, si
ce n'est confirmer les grands principes de la
Révolution française dont ils se détournaient,
hier encore, avec une si sainte horreur
Quel singulier temps que celui dans lequel
nous vivons
L'arrêté royal qui dernièrement a frappé plu
sieurs inspecteurs de l'enseignement primaire,
dans le but que l'on sait, a eu son épilogue,
Dimanche dernier, dans le vaste préau de
l'école de la rue de la Limite, St-Josse-ten-
Noode. Le personnel enseignant de toutes les
écoles du canton, même celui des écoles les
plus éloignées, s'y trouvait réuni pour offrir un
témoignage de reconnaissance son ex-inspec
teur, M. Vercamer. La cérémonie a été très
touchante et il y a eu là un mouvement de
mouchoirs, contrastant singulièrement avec
l'entrain d'une symphonie gaie et joyeuse, de
manière qu'il n'y a pas eu se méprendre sur les
sentiments de regrets éveillés par la retraite
prématurée du héros de la fête. Les discours
n'ont pas manqué, et ce qu il y a particulière
ment noter parmi leurs constatations elogieu-
ses qui en sont résultées, c'est que, si les écoles
dadultes de la partie rurale du canton ont été
préservées de la débâcle de 1884, c'a été grâce
aux efforts et l'influence du fonctionnaire qui
vient d'être frappé de disgrâce. L'administra
tion communale de St-Josse-ten-Noode s'est
associée cette manifestation par l envoi anté
rieurement fait d'une adresse sympathique au
regretté inspecteur.
Une affaire du genre de celles que l'on a cou-
LE PROGRÈS
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Court rai, 5-30 8-20 9-58 11-16 2-43 5-20
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Courtrai-Bruxelles, 5-30 9-5811-162-41 5-20.
Courtrai-Gand. 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20.
5-00 8-10 11-10 1-40 3-00 6-55.
5-40
7-35 10-20 11-30 3-04 6-20.
n Le voyage du comte de Paris Cuba et au
Mexique se rattacherait ce projet, la Havane
étant devenue le centre d'action des légitimistes
contre les institutions républicaines au Brésil.
yprès, le 12 Février 1890.