N°17. Jeudi, 27 Février 1890. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. La chèvre et le chou. Le gouvernement clérical et les fermiers. 50e ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires acouirit eunoo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00. Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger 1'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et 2. rue de l'Enseignement, Bruxelles. 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 6-05. Houthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. Comines, 5-30 - 7-55 8-20 - 9-58 10-03 11-16 2-43 - 2-54 5-20 7-50 8-55. Comines-Armentières, 5-30 11-162-545-20—8-55 Roulers, 7-45 10-45— 12-20 2-45 -4-10 6-42 Langemarck-Ostende, 4-30 (Cortemarck) 7-18 9-57 -12-17 3-56—6-21. Courtrai, 5-30 8-20 9-58 - 11-16 2-43 5-20 7-50 8-55. (Dép. de Comines Courtrai 9-35.) Courlrai-Bruxelles, 5-30 9-58 11-162-41 5-20. Courtrai-Gand, 5-30 8-20 11-16 2-41 5-20. Y PRES-FURNES S-00 8-10 11-10 1-40 3-00 6-55. FURNES-YPRES. 5-40 7-35 10-20 11-30 3-04 L'affaire du duc d'Orléans n'est pas seulement terminée, mais il parait qu'elle s'est compliquée depuis Samedi. Et ce sont encore une fois les boulangistes qui ont aggravé la chose, en cherchant en tirer parti leur profit. Voici comment C'était Samedi, comme on sait, qu'expiraient les délais d'appel. Au coucher du soleil, le jeune duc d'Orléans ne s'étant pas pourvu ên appel, la condamnation devenait définitive, et c'était alors au gouvernement de décider s'il la ferait exécu ter effectivement ou s'il renverrait le jeune délinquant la frontière, après l'avoir admo nesté sévèrement. Dans la matinée de Samedi, le conseil des ministres s'était réuni. Il était naturel de suppo ser qu'il s'était occupé de la question et qu une mesure, dans un sens ou dans un autre, avait été soumise la signature du président de la République. Tout portait croire qu'on se prononcerait pour le renvoi pur et simple, par les-voies les plus rapides, du jeune prince la frontière. Les sentiments bien connus du chef de l'Etat et de la majorité des membres du conseil ne laissaient pas de doute ce sujet. C'était, du reste, la solution la plus logique qu'il y eût donner cette équipée. Ce que sachant, les boulangistes imaginèrent de saisir l'occasion pour demander la Chambre de voter aussi l'amnistie pour le général et ses amis condamnés par la haute cour de justice. Et, le bruit s'en étant répandu dans les cou loirs du Palais-Bourbon, Samedi, avant l'heure de la séance, M. Maujan, député du dixième arrondissement de Paris, résolut de présenter aussi une proposition de loi d'amnistie pour les grévistes condamnés. Plus correct que les boulangistes, qui vou laient faire de leur proposition un coup de sur prise, M. Maujan prévint le gouvernement de son intention Si le cabinet met en liberté le duc d'Orléans, nous demandons la mise en liberté des grévistes. A quoi M. Tirard a répondu qu'aucune déci sion n'avait été prise en ce qui concernait le duc d'Orléans. Sur quoi la conspiration boulangiste n'eut pas l'occasion de se manifester, la Cham bre n ayant pas s'occuper d'une décision qui n'existait pas. Mais l'intention des députés les républi cains d'une part, les monarchistes de l'autre était assez nettement manifestée pour que le gouvernement fut averti qu'une mesure de grâce provoquerait un tumulte parlementaire, dans un sens ou dans un autre, peut-être dans les deux en même temps. Et M. Tirard, le chef du cabinet, est allé trouver M. Carnot, le président de la Républi que, pour lui expliquer que, dans la disposition d'esprit que manifestait la Chambre, il n'y avait pas moyen de mettre en liberté, quelque inten tion qu'on en eût, le fils du comte de Paris. Quoiqu'il fût maître de maintenir l'exercice de sa prérogative présidentielle ou d'y renoncer, M. Carnot comprit qu'il ne pouvait pas donner suite son projet, pour le moment du moins. Aussi s'est-il résigné laisser la justice suivre son cours. M. Tirard s'est alors rendu auprès du ministre de l'intérieur, auquel il a fait part du résultat de son entrevue avec le président de la République. Il a été alors décidé que M. Constans, dans le département ministériel duquel se trouvent les services pénitentiaires, était chargé de faire exécuter le jugement du tribunal correctionnel. Notons, en passant, ceci, qui n'est pas géné ralement connu en Belgique, c'est que, en France, du moment qu'un individu est condam né, il cesse d'être sous la juridiction du minis tère de la justice, pour appartenir au ministère de l'intérieur, chargé du service des prisons. C'est ce qui explique pourquoi les voitures cel lulaires qu'on attelle parfois des trains de chemin de fer en France portent pour inscrip tion Ministère de l'intérieur. C'est pour cela que M. Tirard est allé s'abou cher avec M. Constans pour l'exécution du juge ment devenu définitif. On sait que le roi a de grandes sympathies fiour le service personnel. Plusieurs fois déjà il es a solennellement manifestées, et ses préoc cupations l'endroit de la réforme militaire se trahissent fréquemment jusqu'en ses moindres discours. Mais la majorité parlementaire, qui craint pour ses sièges, ne veut pas du service person nel. Cette divergence de vues mettait le Gouver nement dans une fausse positidn. Car si M. fieernaert doit s'appuyer sur la majorité cléri cale, il faut aussi qu'il ménage le Roi, qui a bien des choses lui pardonner. De là des situations désagréables et ae continuelles perplexités. Notre Premier a cherché et trouvé le remède ces cruels embarras. C'est une application nouvelle de la recette de Ponce-Pilate. ou bien plutôt encore la mise en action de la célébré fable de La Fontaine Je suis oiseau, voyez mes ailes Je suis souris, vivent les rats. Nous sommes partisans convaincus, a-t-il dit la Chambre dans la séance du 11 Février, de l'abolition du remplacement. Mais dire que cette réforme fait partie de notre programme de Gouvernement, c'est une légende. La majo rité n'en veut pas, et nous sommes ici pour servir la majorité. Si nous tenons nos con victions, nous tenons encore plus nos porte feuilles. Deux langages divers, suivant qu'on s'a dresse au Roi ou au Parlement. Au Roi Ion dit Nous voulons avec vous le service per sonnel. A la majorité Puisque vous ne voulez pas du service personnel, c'est bon nous ne songeons pas vous l'imposer. Au Roi on laisse entendre que s'il ne tenait qu'au Ministère le service personnel serait décrété de main la maj'orité cléricale on déclare qu'on ne proposera le service personnel que quand elle s'y sera ralliée. Voilà bien, n'est-ce pas, l'art de ménager la chèvre et le chou. Mais où est la chèvre, où est le chou Pour le quart d'heure, il apparaît clairement que la chèvre est au Palais de la nation et le chou l'autre Palais. La chèvre cléricale mange le chou royal. D'un métal si précieux on connait la magi que puissance. Aussi il faut voir avec quel mépris nos bons cléricaux traitent ceux qui ne possèdent pas le nerf de la guerre. Basile s'en tend merveille sur ce point avec Figaro. Il croit aux arguments irrésistibles et ne croit )asaux élans du patriotisme, tout se réduit >our lui une question, non pas de gros sous loin des rouges Iiards, c'est avec de l'or qu'on achète les consciences politiques, fabriquées en caoutchouc. Elles fondent souvent comme les ailes d Icare au soleil de Juin. Le gouvernement clérical s'est posé en toutes circonstances comme le sauveur et le défenseur de l'agriculture. Il lui a toujours manifesté en paroles le plus vif intérêt. Rarement les faits ont répondu aux intentions bruyamment exprimées en temps électoral surtout. Une question intéresse vivement l'agricul ture, c'est la durée des baux accordés aux fer miers par les propriétaires fonciers. Les agronomes les plus expérimentés sont d'avis que le bail ordinaire de neuf ans est déjà trop court, qu'il ne permet pas au cultivateur de faire les transformations et améliorations in dispensables la terre pour lui permettre de LE PROGRÈS i ,„.-n Heures de départ cê'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 6-20. Ypres, le 26 Février 1890.

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