i\° 19. Jeudi, 50e ANNÉE. 6 Mars 1890. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. Chemin de fer. Résumé politique. Le gâchis. 6 FRANCS PAR AN. PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Heures de départ cJ'Ypres pour Poperinghe, 6-50 9-09 10-00 12-07 3-00 YPRES-FURNES. FURNES-YPRES. Les scènes tumultueuses qui se sont produites ces derniers jours au parlement hongrois font prévoir une crise prochaine qui, très probable ment, se terminera par la chute de M. Tisza. Dans ce cas, son successeur tout désigné se rait le comte Apponyi, le chef de l'opposition modérée. Aussi trouvons-nous intéressant de noter ce propos l'opinion de M. Apponyi sur la crise actuelle. D'après lui, c'est M. Tisza qui est responsable de tout. Dans plusieurs questions importantes, telles que la loi militaire et la réforme de l'adminis tration, il a marché, avec le concours d'une majorité trop docile, contre l'opinion du pays. De là l'opposition qui s'est déchaînée contre lui. Ces derniers temps, s'étant aperçu de sa faute, il a abandonne ses principes et modifié les lois dans le sens de l'opposition, mais il était déjà trop tard. Et puis, cette versatilité n'était pas faite pour renforcer son autorité morale, qui, parait-il, est très ébranlée. M. Apponyi a exprimé l'espoir que cette crise sera la dernière, car M. Tisza doit choisir main tenant entre sa démission ou la dissolution du parlement. Il a ajouté Le Roi, dit-on, ne renverra M. Tisza que si celui-ci le lui demande sérieusement mais, selon mon opinion, la cou ronne préférera se séparer du premier ministre plutôt que de consentir la dissolution de la Chambre, qui serait seulement dans l'intérêt de M. Tisza. Puis des élections sous son égide amèneraient une augmentation considérable du parti de l'indépendance, qui veut un dualisme moins étroit. En tout cas, M. Apponyi combattrai pour ob tenir avant les élections une loi contre la pres sion administrative, qui s'exerce abusivement, et il veut que la compétence des abus électoraux soit transférée de la commission parlementaire, toujours partiale, la cour de cassation. Nos maîtres feraient bien de méditer les Saroles du comte Apponyi. Ce n'est pas sans anger même en Belgique qu'on marche Rencontre de l'opinion du pays. L'appui d'une majorité docile n'est pas uue excuse suffisante, et le sort de M. Tisza leur est réservé. Il ne manque plus que le résultat de trente- trois ballottages pour pouvoir donner une idée complète de la composition du Reicbstag. Nous possédons 364 résultats définitifs, qui se répartissent comme suit Conservateurs et partisans de l'empire, 83 libéraux, 34 centre, 99 progressistes, 67 socialistes, 35 Polonais, 14; indépendants, 2; Alsaciens, 13 démocrates, 10 Danois, 1 guelfes, 4, et antisémites, 2. Les 113 ballottages dont nous connaissons le résultat donnent donc 35 voix au cartel et 78 l'opposition. En ajoutant les résultats du premier tour ces ballottages, on obtient, pour le cartel, 117 membres, et pour l'opposition, 247. Le cartel, qui était en majorité, ne possède déjà plus un tiers des voix. C'est un véritable effondrement. Il est remarquer que pour que les conserva teurs puissent former une majorité au sein du Reicbstag, l'appui du centre leur est absolument indispensable, ainsi que celui des députés pro testataires qui sont cléricaux. Si les socialistes sont parvenus accroître considérablement leur nombre et, partant, leur autorité, le profit des élections revient plus spé cialement au centre catholique, qui est en quel que sorte le maître de la situation. Ypres, le 5 Mars 1890. La loi du neuf Avril 1889 sur les institutions ouvrières donne lieu en ee moment aux contro verses les plus compliquées. Cette loi faite la demande de certaines administrations communales cléricales et en vue de les maintenir au pouvoir lors des pro chaines élections a chargé les directeurs des contributions d'opérer sur les registres la radia tion des impositions afférentes aux habitations désormais exemptées de l'impôt. Les directeurs ont procédé cetle suppression un peu la diable il fallait aller vite on n'y a pas re gardé de très près on a été tort et travers. La question se présente aujourd hui de savoir s'il existe un recours quelconque contre les décisions des directeurs des contributions. Il n'y a pas de recours possible, d'après les lois existantes, puisque le pourvoi contre les décisions des directeurs des contributions doit être formé avant le 30 Juin de chaque année. En conséquence, la plupart des sections de la Cour d'appel de Bruxelles ont décidé que les décisions des directeurs de contributions étaient définitives, en ce qui concerne la révision des listes électorales qui se poursuit actuellement. Une seule section, celle que préside M. le pre mier président Eeckman, a adopté une juris prudence différente. Elle a dit qu'il n'avait pu entrer dans les intentions du législateur de soumettre les contribuables l'arbitraire des directeurs de contributions, et puisqu'il n'y a plus de recours administratif possible, elle se réserve le droit de contrôler et de rectifier les décisions prises par les représentants du fisc. Ce que vaut cette jurisprudence, la Cour de cassation le dira il sera intéressant de savoir si la Cour de cassation estime, comme la pre mière section de la première chambre de la Cour d'appel, qu'il appartient au pouvoir judi ciaire de réparer les omissions ou les bévues du législateur. On écrit de Bruxelles la Meuse propos des prochaines élections législatives Les nouvelles qui nous viennent de diffé rentes parts s'accordent présenter la situation du parti libéral sous un jour favorable. A Gand, la popularité de M. Lippens et son élection sans opposition il y a quelques mois, l'insuffisance de la députalion catholique, les efforts énergiques de nos amis font espérer la victoire. C'est là que sera l'épisode émouvant de la bataille. C'est là que la journée aura son dénoûmenl. A Soignies, les cléricaux ne lutteront pas, probablement. A Thuin, ils présenteront MM. ValèreMa- bille, opulent industriel, et le prince Pierre de Caraman, fils du ministre des affaires étrangè res et mari de la baronne Werlé, la richissime propriétaire de vignobles champenois. Mais M. Anspach-Puissant, l'un de nos députés les plus vigilants et les plus soucieux des intérêts de ses mandants; M. Waroqué, qui dispose d'influen ces considérables M. Gigot, bourgmestre de Chimay, auront facilement raison de leurs ad versaires. Dans ces deux derniers arrondissements le libéralisme est très actif et la propagande ne s'y ralentit pas. A Verviers, l'on réussira, avec un peu de vaillance, renverser M. Loslever. Quant M. L. d'Andrimont, quoi qu'ils fassent, les catho liques ne parviendront jamais le déloger de son siège. A Huy aussi, la situation est excellente. Le succès y est certain. Les délégués de la Belgique la Conférence internationale de Berlin sont M. le baron Greindl, ministre de la Belgique Berlin, et M. Victor Jacobs, membre de la Chambre des représentants. Ces nominations ont été notifiées par M. Beernaert, chef du cabinet, au comte d'Alvensleben, ministre d'Allemagne Bruxel les. On croit qu'un troisième délégué ne lardera pas être choisi. On écrit de Bruxelles au Bien public Un de nos compatriotes, ami de Stanley, écrit du Caire, que la rédaction du livre, dans lequel l'intrépide explorateur africain raconte sa dernière et merveilleuse odysée, avance ra pidement. Stanley y travaille avec une ardeur tenace et compte avoir achevé son œuvre d'ici LE PROGRÈS vires acqcjirit eundo. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrondissement administratif et judiciaire d'Ypres, fr. 6-00 Idem. Pour le restant du pays7-00. tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 20. INSERTIONS Annonces: la ligne ordinaire fr. 0-10 Réclames: la ligne, fr. 0-25. Insertions Judiciaires la ligne un franc. Les annonces sont reçues Pour l'arrondissement d'Ypres aux bureaux du Progrès Pour le restant de la Belgique et de l'Etranger I'Agence Rossel, 44, rue de la Madeleine, et de l'Enseignement, Bruxelles. 4-00 6-42 9-05 9-58. Poperinghe-Hazebrouck, 6-50 9-09 12-07 4-00 6-42 6-05. Ilouthem, 5-30 8-20 11-16 5-20. 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