Conseil communal d'Ypres. Nouvelles locales. Et que répondent les hommes de la droite ces accusations accablantes. Des insanités. M. Lejeune joue sur les mots en refusant de faire connaître ses projets. MM. Eeraan, Nolhomb, Tack, etc., font le panégyrique du ministère, en répétant l'ancienne chanson, usée jusqu'à la corde, que le libéralisme en veut la religion, que les moines et les prêtres vivent dans la mi sère, que l'argent ne va pas aux couvents, mais retourne aux familles et que la droite seule re présente les grands principes de liberté, at tendu qu'elle autorise les mourants et les faibles d'esprit de faire toutes libéralités pour fondation de messes, même avec la conviction quelles ne peuvent être célébrées dans l'Eglise qui les reçoit. Voilà les réponses des représentants que le prêtre impose au citoyen belge. Elles ne sau raient mieux refleter leur origine. Espérons que ce défi et cet anachronisme disparaîtront bientôt. Pour cela il suffit de l'u nion et de l'entente de l'opinion libérale. «1»3 H Séance du 19 Avril 1890. Sont présenta: MM. Hector Bossaert, Echevin ffons (je Bourgmestre, Président Théophile Cor nette, Echevin Chev. Gustave de Stuers, Con seiller 1er en rang ffons d'Echevin Auguste Soenen, Auguste Brunfaut, Auguste Beaucourt, François Gravet, Emile Gaimant, Polydore Ver- meulen. Oscar Poupart. Emile Yerschaeve, Ferdinand Van Daele, Ange Van Eeckhout, René Colaert, Conseillers Maurice Gorrissen, Secrétaire. Les membres étant en nombre cinq heures, M. le Président déclare la séance ouverte. Le public est admis dans la salle. Avant d'aborder l'examen des affaires inscri tes l'ordre du jour, M. le Président communi- 3ue au Conseil le procès-verbal de vérification e la caisse communale dressé le 16 de ce mois, par M. l'Echevin Cornette. La caisse contenait cette date fr. 19,616-02. H est pris acte de cette communication. La parole est ensuite accordée M. de Stuers pour une motion d'ordre. L'honorable membre s'exprime comme suit .- Je vais avoir l'honneur de soumettre au Conseil une proposition que vous voudrez bien examiner avec les mêmes sentiments de respec tueuse déférence qui m'inspirent. n J'ai déjà proposé, en 1884, la mort du tou jours regretté Alphonse Vandenpeereboom, de donner la rue qu'habitait notre illustre con citoyen le nom de rue Vandenpeereboom vous avez, par un commun élan, élargi la proposition, et vous avez donné la Petite Place, front de laquelle se trouve la façade de la maison de l'au teur des Ypriana, le nom de Place Vandenpeere boom. En 1887, encore par mon organe, vous avez accepté avec grande sympathie la proposition de donner la rue des Récollets le nom de rue Carton, pour consacrer le souvenir d'une famille dont le nom est éteint malheureusement et dont les deux derniers représentants mâles surtout, avaient servi avec tant de succès et de résultats heureux les intérêts de la ville et de l'arrondis sement. Aujourd'hui, de nouveau je m'adresse vos sentiments de justice et d'équité, et surtout votre cœur, mes chers Collègues, en venant vous proposer de donner la rue de l'Etoile le nom de rue De Haerne, notre éminent concitoyen. Je ne m'attarderai pas retracer de nouveau la vie et les mérites universellement reconnus de ce bienfaiteur de l'humanité. La presse entière, les journaux illustrés, la voix populaire vous ont rappelé la longue carrière et les touchants ser vices de l'émule et du successeur de l'abbé de l'Epée, de l'abbé Sicard et de tant d'autres hommes d'abnégation et de dévouement absolu aux déshérités de la nature. Ses funérailles Bruxelles et Courtrai, avec le concours de tous les pouvoirs publics et de la population entière, furent dignes de celui que nous pleurons. n Comme beaucoup d'autres, Messieurs, j'ai été, permettez-moi de vous le dire, absolument empoigné la nouvelle de la mort de Mgr De Haerne, dont vous n'ignorez pas la présence aux cérémonies du cinquantenaire et j'ai spon tanément émis l'idée, comme si j'étais animé par un fluide magnétique, et je n'étais pas seul l'être, de donner la rue de l'Etoile le nom de rue De Haerne. Je n'avais pas le temps de faire au Conseil, au moment des funérailles, de pro position officielle et mon cœur a parlé. Le cri du cœur, Messieurs, qui de nous a pu y résister, en tant de circonstances solennelles de la vie.... Au moins nous n'avons ainsi été devancés par per sonne dans les marques d'éternelle reconnaissan ce donner notre vénéré concitoyen, et vous me rendrez publiquement ce témoignage avec ma conscience, que j'ai commis une modeste, mais une bonne action, et laissez-moi dire avec le poète. Je viens donc maintenant faire officiellement la proposition susdite de donner la rue de l'Etoile le nom de rue De Haerne, en souvenir d'un grand bienfaiteur de l'humanité. Vous serez touché par la reconnaissance, comme je l'ai été, et j'espère, chers Collègues, que vous acclamerez la proposition, car de pa reilles mesures patriotiques ne se raisonnent pas longuement. Cette circulaire est accompagnée d'un bulle tin de souscription. La question soulevée par M. de Stuers et celle de la circulaire de M. le Bourgmestre de Cour trai sont connexes. Leur examen étant de nature soulever de3 débats pouvant avoir un carac tère personnel, M. l'Echevin-Président propose de réserver la discussion pour le Comité secret. L'honorable membre se demande pourquoi le Collège n'agit pas aujourd'hui comme il a agi lors de la débaptisation de la rue des Récollets devenue rue Carton Alors, il y a eu une dis cussion publique. Il demande qu'il soit procédé un vote sur cette proposition mais quel qu'en soit l'issue, dit-il, il fera connaître son opinon en séance publique. Par dix voix contre quatre, l'assemblée décide d'examiner huis clos la proposition de l'hono rable M. de Stuers et la question de la sous cription ouverte par le Comité de Courtrai. Le Conseil arrête provisoirement fr. 1,559-00 répartis sur 1,007 chiens et fr. 570-00 répartis sur 27 chevaux de luxe et 60 chevaux mixtes, les rôles des taxes communales sur les chiens et sur les chevaux pour l'année 1890. Les dits rôles serçnt déposés pendant quinze jours au Secrétariat, où les intéressés pourront en prendre connaissance. Le Conseil, l'unanimité, vote le crédit de mandé. Il est ensuite donné lecture d'une lettre en date du 29 Mars 1890, par laquelle M. le Prési dent de l'Association agricole fait connaître au Collège que par suite de la réorganisation des comices agricoles, l'Association d'Ypres ne peut plus compter sur les subsides importants qu'elle recevait annuellement du gouvernement dans l'intérêt de l'agriculture et qu'avec ses ressour ces restreintes elle a néanmoins organisé le con cours pour la race chevaline et fixé celui pour la race bovine au Samedi 11 Avril. Les moyens pécuniaires lui faisant défaut et ces concours profitant d'uno façon directe la ville d'Ypres en raison du grand nombre d'é trangers qu'ils amènent, nous vous prions, orte la lettre en question, d'appuyer auprès e votre Conseil Communal, la proposition d'octroyer notre Comice un subside que nous voudrions n'être pas inférieur trois cents francs. Des demandes analogues seront adressées aux diverses communes du ressort de l'Association. Il importe que la ville d'Ypres donne l'exemple. Le moment est venu de venir sérieusement en aide l'agriculture si éprouvée depuis plusieurs années. grande partie de ses ressources par suite de la isjonction d'un grand nombre de communes constituant aujourd'hui un ressort distinct. Après un échange d'observations entre divers membres, il est procédé un vote par appel no minal. Le chiffre de fr. 400-00 est adopté l'unani mité. Ce soir, 8 heures, la Tournée Parisienne, sous la direction de Mmc Blanche Junck de l'Ambigu, donnera sur notre scène la Porteuse de Pain, pièce en cinq actes et huit tableaux, par Xavier de Montépin et Jules Dornay. Voici l'appréciation du journal Le Voltaire re lative cette pièce u M. Xavier de Montépin est, comme on sait, un des princes du roman-feuilleton. La Porteuse de Pain fut un des plus grands succès de cet inépuisable écrivain. J'ai entrepris un instant la lecture de cette œuvre mais voir les chapitres qui se suivaient en une chaîne sans fin, comme les wagons dans un train de marchandises, je me suis senti découragé et je n'ai pas eu la force de la pousser jusqu'au bout. Je ne le regrette point; car la Porteuse de Pain était hier pour moi, au théâtre de l'Ambigu, une chose presque entièrement nouvelle et je ne cacherai pas que j'y ai pris un plaisir que le livre ne semblait pas devoir me procurer. Cela tient sans doute ce que MM. de Montépin et Dornay ont été forcés de retrancher tout ce qui était vain et superflu. Quelque compliqué qu'il paraisse, ce drame a vivement intéressé le public. Il est fait d'une façon très habile l'action en est rapide, entraî nante, mouvementée les coups de théâtre et les situations dramatiques y sont préparés et amenés avec beaucoup d'adresse. Le rôle de cette mère qui, placée en face de ses deux enfants, ne veut pas et ne peut pas se faire reconnaître avant d'avoir été réhabilitée, a eu le don d'émouvoir et d'arracher des larmes. A côté de ces scènes pathétiques, dont l'effet est toujours sûr, toute la partie comique du dra me a été très adroitement traitée. Les rôles du Une bonne action se produit toute nue. M. l'Echevin-Président fait connaître, cette occasion, qu'il a reçu de son honorable collègue de Courtrai, une circulaire annonçant qu'un Comité s'est constitué dans cette ville dans le but de recueillir des souscriptions dont le pro duit servirait l'érection d'un monument la mémoire de Mgr De Haerne. M. Colaert proteste contre cette proposition. Il est opposé en principe tout changement dans la dénomination des rues, changements qui ne sont pas sans présenter des inconvénients sérieux. M. l'Echevin-Président objecte qu'il peut y avoir, pour la discussion en Comité secret, outre des raisons de convenance, des questions d'op portunité. Au surplus, ajoute-t-il, le Conseil dé cidera. M. l'Echevin-Président fait connaître que le Sport Hippique sollicite un subside de 500 fr. en vue des courses qui auront lieu le Dimanche lr Juin prochain. Il propose au Conseil d'ac cueillir favorablement la demande comme les années précédentes. M. le Conseiller Brunfaut appuie la demande du Sport Hippique et dit que les courses auront cette année un éclat exceptionnel, M. le Major Commandant de l'Ecole d'Equitation ayant gra cieusement offert son concours. M. l'Echevin-Président ajoute que depuis l'en voi de cette lettre l'Association Agricole a émis le vœu que le subside soit fixé fr. 400-00 et il propose au Conseil de prendre une délibération dans ce sens. M. de Stuers fait remarquer que l'Association agricole a décidé de solliciter un subside de tou tes les communes de son ressort sur le pied de 2 1/2 centimes par habitant. La somme de fr. 300-00 primitivement demandée serait inférieure au produit de la contribution raison de 2 1/2 centimes. L'honorable membre appuie en consé quence le chiffre de fr. 400-00 proposé par M. l'Echevin-Président. M. Vermeulen appuie également la proposi tion. L'Association Agricole doit d'autant plus être secondée, dit-il, qu'elle est privée d'une très M. Verschaeve propose de porter le subside fr. 600-00. La suite et fin au prochain numéro). Théâtre d'Ypres.

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Le Progrès (1841-1914) | 1890 | | pagina 2